Il y a trois espèces de Français : ceux qui ont fait latin et grec, ceux qui ont fait latin, et ceux qui n’ont fait ni l’un ni l’autre. Que les derniers se rassurent : ils pourront quand même être les premiers. Ultreia et suseia, aller plus loin et plus haut, précède donc le citius, altius, fortius du prêtre dominicain Henri Didon, et pas Pierre de Coubertin, qui empruntera la devise lors des JO de 1894.
Ultreia et suseia, c’est le cri des marcheurs de Saint-Jacques-de-Compostelle. Les pèlerins traversent depuis des siècles chaque année la France pour arriver en Espagne, tout en haut et à gauche. Malgré la démolition programmée de la religion catholique chez nous, depuis la victoire des francs-maçons contre les Français en 1789, il reste des gens de foi. Brice est de ceux-là, et lui, il part carrément à la reconquête de Jérusalem, tout seul, avec son bâton et son chien.
Brice aurait dû naître en 1075 pour aller faire la première croisade, celle de 1095. Mais il est né à la fin du XXe siècle, et il vit à l’époque du grand incendie de Notre-Dame, allumé par la mystérieuse Confrérie du mégot. Heureusement, la foi, par définition, ne se laisse pas détruire par l’adversité : au contraire, elle s’en nourrit.
C’est le sens de tends l’autre joue, qu’il faut comprendre par l’acceptation et la résistance aux coups pour devenir plus fort. Il ne s’agit pas de se faire démonter la gueule chaque jour non plus : la preuve, le pétage de plombs du Christ contre les marchands du temple.
Brice a donc quitté Le Puy, le 9 avril, dimanche de Pâques, pour rejoindre Jérusalem, la ville-monde qui réunit juifs, chrétiens et musulmans. Brice vit de la générosité des gens qu’ils croise sur sa route, comme le Christ il y a 2 000 ans. Sauf que Brice utilise les technologies de communication d’aujourd’hui : il a une chaîne YouTube, un compte Twitter, un Insta, un Facebook, une cagnotte et un compte Paypal. Sans oublier Stitch, sa petite mascotte, qui va évidemment cartonner chez les amis des animaux. Brice, c’est le lien entre le christianisme 1.0 et le christianisme 3.0.
Par exemple, la boulangère qui le suit sur Tiktok (on avait oublié l’appli chinoise) lui a donné du snack. Ça ne mange pas de pain, ça fait de la pub, voilà un deal gagnant-gagnant. On peut même, sans exagérer, parler de multiplication des pains.
Nanti de tous ces dons et preuves d’amour qui tombent du Ciel et pleuvent sur son chemin, Brice peut vérifier l’adage du Christ, ne te soucie pas du lendemain, pour se consacrer à sa longue marche. On a fait le calcul : il consomme environ 1 700 calories par jour pour 8 heures de marche à 5 km/h.
En plus, il est looké abbé Pierre, qui fut longtemps, avant d’être détrôné par Goldman, le Français préféré des Français. Une sorte de remplacement, là aussi…
Espérons ici qu’à Jérusalem, où il compte arriver vers Noël, Brice ne sera pas persécuté par les autorités locales !
Fabrice Di Dio, soignant antivax suspendu, sur Radio Courtoisie
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