par Andrei Martyanov
Je l’ai déjà dit, lisez sur mes lèvres : l’opération militaire spéciale a mis en lumière l’impuissance totale de l’OTAN à planifier de véritables opérations combinées à grande échelle. L’accent est mis sur le mot « combiné », c’est-à-dire, au sens large, sur les opérations impliquant la coordination des services, notamment la puissance aérienne. N’oubliez pas non plus que la Russie n’a toujours pas introduit ses réserves. Ajoutez également le fait que le complexe ISR des États-Unis fonctionne 24/7 pour les forces armées ukrainiennes (FAU). Et maintenant, nous avons ceci :
« Les forces armées allemandes ont annoncé dans un communiqué que l’OTAN prévoyait d’organiser cet été les exercices aériens les plus importants qu’elle ait jamais organisés. Baptisés « Air Defender 23 », les exercices devraient se dérouler entre le 12 et le 24 juin et impliquer des centaines d’aéronefs de dizaines de pays. Au total, 10 000 soldats et 220 avions participeront à ces jeux de guerre, a déclaré la Bundeswehr, ajoutant qu’ils s’entraîneront « dans l’espace aérien européen ». Les États-Unis doivent fournir 100 des avions en puisant dans leurs stocks, précise le communiqué. Selon Berlin, les exercices se dérouleront principalement au-dessus du territoire allemand, bien qu’une carte publiée par la Bundeswehr montre que l’espace aérien de l’Estonie, frontalière de la Russie, et de la Roumanie, frontalière de l’Ukraine, pourrait également être utilisé. Le plan des exercices « s’inspire d’un scénario d’assistance au titre de l’article 5 », a déclaré la Bundeswehr, qualifiant l’exercice de « formation aux opérations aériennes exigeante » pour les troupes participantes. L’exercice vise à « optimiser » la coopération entre les nations participantes et à démontrer la « force » du bloc militaire. »
Comme tout ce que l’Occident a fait au cours de la dernière décennie, cet exercice n’est rien d’autre que de la publicité, car les forces aériennes de l’OTAN n’ont aucune expérience en matière d’opérations contre leurs homologues. En termes de défense aérienne, la Russie n’a pas d’égal.
Si le Pentagone pense que ces chiffres vont impressionner l’état-major russe, il ferait mieux d’apprendre la vraie guerre :
« Près de 9000 soldats américains devraient participer à l’exercice Defender 23, qui débutera le 22 avril, a déclaré aujourd’hui le secrétaire de presse adjoint du Pentagone. « Cet exercice annuel de près de deux mois est axé sur le déploiement stratégique des forces basées aux États-Unis, l’utilisation des stocks prépositionnés de l’armée et l’interopérabilité avec les alliés et partenaires européens », a déclaré Sabrina Singh, lors d’une conférence de presse tenue aujourd’hui au Pentagone. « Environ 9000 soldats américains et 17 000 soldats de 26 nations alliées et partenaires participeront à l’exercice, qui s’étendra sur 10 pays européens », a précisé Singh. »
Il va sans dire que, selon différentes estimations, le nombre de troupes restantes que les FAU tentent de déployer et d’organiser en une sorte de poing d’assaut pour la « contre-offensive » annoncée à grand renfort de publicité (même le terme est erroné) s’élève à environ 200 000. Les Russes anticipent calmement, presque nonchalamment. Comme l’a expliqué Ramzan Kadyrov, nous voulons qu’ils viennent. Certes, le nombre de 17 000 soldats totalement inaptes, sur le plan opérationnel, à combattre quoi que ce soit qui s’apparente de près ou de loin à l’opération militaire spéciale ne peut que faire sourire. Il en va de même pour les 200 avions de l’OTAN qui, en cas de guerre réelle, se verront refuser leur « vectorisation » AWACS par des frappes douces et dures et seront ensuite abattus en bloc. Les aérodromes seront détruits et les avions qui seront en mesure d’accomplir leur mission, quelle qu’elle soit, n’auront aucune base où retourner. Le sort de l’armée de l’air ukrainienne est une bonne indication, en dépit de la propagande bidon que toutes sortes d’« experts » écrivent pour toutes sortes de magazines d’aviation de combat en Occident.
Aussi, lorsque je lis ceci…
« Nous voulons démontrer la détermination de la puissance aérienne alliée. Avec les États-Unis et nos alliés en Europe, nous enverrons un signal très visible et puissant de dissuasion crédible dans le domaine aérien. » (Lieutenant-général Ingo Gerhartz, chef de l’armée de l’air allemande)
Je souris en pensant que si la Luftwaffe, avec ses 141 Eurofighters nominaux, dont la plupart ne sont pas en état de vol, veut envoyer un signal, bien sûr. S-400 ou Buk-M3, parmi tant d’autres, vraiment intégrés, contrairement à ce qui se passe avec les systèmes de défense antiaérienne de l’OTAN, les complexes, sans parler de l’armée de l’air russe dont les tirs BVR font saliver les « francs-tireurs » de l’USAF, ne se soucient pas de ce qu’il faut abattre – les Eurofighters restants ou la trentaine de F-35 que l’Allemagne a achetés aux États-Unis. Il en va de même pour le reste des forces de l’OTAN. Le verdict est déjà tombé : la force aérienne de l’OTAN n’est pas en mesure de survivre dans le domaine aérien moderne lorsqu’elle est confrontée à une force aérienne, à une défense aérienne et à un système de guerre électronique avancés et importants, tels que ceux de la Russie. Ce qui nous amène à ces fuites du Pentagone.
Tom Lipscomb a émis aujourd’hui une idée très intéressante sur ces fuites. Si l’on suppose que les Russes sont à l’origine de ces fuites :
« Ils permettent peut-être d’utiliser des documents des États-Unis et de l’OTAN, plutôt que les seules affirmations russes, pour établir un cadre juridique et constituer le dossier de tout règlement que Poutine envisage d’imposer à l’Ukraine. Ils aident à prouver que l’intervention de Poutine a été rendue nécessaire par une conspiration active et continue menée par les États-Unis pour utiliser l’Ukraine afin d’attaquer et de subvertir la Russie. Dans le monde où la guerre d’Ukraine a commencé, sous l’hégémonie supposée des États-Unis, basée sur des « règles » dictées par l’inclination du jour des États-Unis, le « bilan » de Poutine aurait pu être exact selon les normes du droit international, mais n’avait pas de pouvoir réel. En outre, la puissance financière et militaire de l’Occident a subverti de nombreux tribunaux internationaux et agences de régulation pour qu’ils servent les intérêts de l’Occident plutôt que ceux de la communauté internationale. Mais compte tenu des immenses changements dans la structure du pouvoir international provoqués par le conflit en Ukraine, les États-Unis et l’Occident sont entraînés dans un monde où ils ne sont plus qu’une puissance parmi d’autres et où ils ne sont plus prédominants. La diplomatie russe a habilement retourné la majorité du monde contre les illusions occidentales de domination. Maintenant que la guerre s’achève par une défaite ukrainienne qui expose la faiblesse militaire et économique des puissances occidentales, le registre juridique de Poutine pourrait devenir opérationnel et de facto dans un monde multi-souverain qui reviendrait aux normes du droit international. »
C’est possible ? Absolument. Comment les Russes ont-ils obtenu ces documents ? Eh bien, quelqu’un au Pentagone les a divulgués, pourquoi pas aux Russes, qui sont inondés d’argent et peuvent payer pour les belles choses que l’auteur de la fuite peut désirer. C’est ainsi que fonctionnent les services de renseignement. En fin de compte, après ces fuites, le cadre a été établi – les États-Unis participent désormais de jure, et pas seulement de facto, au conflit et la preuve en a été apportée au vu et au su de tous. Cela ouvre une toute nouvelle boîte de Pandore et, rappelez-vous, cela fait des années que j’écris que non seulement le régime ukrainien mais aussi de nombreux Occidentaux deviennent des réfugiés de la justice qui sera formalisée par le tribunal des crimes de guerre pour l’Ukraine, qui sera établi par Moscou. Le monde change à une vitesse vertigineuse. Ce qui, en conclusion, nous amène à la nouvelle du Texas qui prévoit d’émettre sa monnaie numérique basée sur l’or.
De nombreuses personnes, effrayées par la numérisation des monnaies, ont tout simplement oublié le fait le plus important : si le projet de loi est adopté, la monnaie sera basée sur l’OR. Oui, il ne s’agit pas seulement d’une étape vers une sorte de souveraineté et de séparatisme doux du Texas, mais c’est un indicateur parfait de la perte de confiance d’un très grand nombre de personnes dans le monde des affaires des États-Unis dans le dollar américain, indépendamment de l’adoption ou non de ce projet de loi. Dans le même ordre d’idées, les Russes ont annoncé aujourd’hui le lancement de deux usines d’extraction en Yakoutie sur d’importants gisements de minerai d’or. Je ne peux que le répéter : accrochez-vous, nous sommes en territoire inconnu.
source : Reminiscence of the Future
traduction Réseau International
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