par Pierre Duval
Depuis le 19 janvier dernier, les Français manifestent contre la réforme des retraites initiée par Emmanuel Macron et son gouvernement. Il s’agit de faire passer l’âge de la retraite de 62 à 64 ans. Onze fois, le gouvernement français a utilisé l’article 49.3 de la Constitution à l’Assemblée nationale, permettant le contournement du Parlement et le référendum. Dix manifestations, regroupant chacune plus d’un million de manifestants selon le syndicat CGT, ont eu lieu en France et n’ont pu rien changer. Les citoyens français ne sont pas entendus.
Une chose est sûre. Les décisions politiques d’Emmanuel Macron s’alignent sur les intérêts de BlackRock et de son propriétaire Larry Fink concernant les vaccinations contre la Covid-19, la réforme des retraites, la réglementation de l’eau, les ventes d’armes à l’Ukraine et la reconstruction de ce pays. L’ancien banquier d’affaires de Rothschild, Emmanuel Macron, agit comme une extension de BlackRock.
La France est, actuellement, confrontée au début d’une révolution. Comme l’a écrit le journaliste Jürgen Roth dans son livre de 2014, « Le putsch silencieux », il s’agit d’un coup d’État silencieux de l’élite mondiale. La question est de savoir combien de temps les Français le toléreront tant la situation dans le pays est brûlante.
Qu’est-ce que Black Rock ?
L’objectif est « d’aider de plus en plus de Français à investir dans leur avenir », lit-on sur le site BlackRock France. L’avenir concerne les retraites des Français. La même devise est en allemand sous BlackRock Allemagne : « Nous aidons les gens en Allemagne à se constituer une épargne. Ceux-ci […] sont conçus pour durer toute une vie » ; « Nous sommes des investisseurs, des développeurs de technologies, des fiduciaires, et investissons les économies d’investisseurs individuels et l’argent de clients institutionnels du monde entier ». L’entreprise « conjugue capitalisation, innovation et engagement durable ».
Au 31 décembre 2022, BlackRock avait 8,6 billions de dollars d’actifs sous gestion. Le produit intérieur brut trimestriel de la France en 2022 était en moyenne de 588,59 milliards d’euros (0,6 billion de dollars US).
L’intérêt officiel de BlackRock pour les retraites en France date d’au moins 2003. L’actuel président des filiales française, belge et luxembourgeoise de BlackRock, Jean-François Cirelli, a été conseiller économique de l’ancien président français Jacques Chirac en 1995 jusqu’en 2002. En 2002, il est nommé directeur adjoint de Cabinet du Premier ministre, Jean-Pierre Raffarin. Il est plus spécialement en charge des dossiers économiques, industriels et sociaux.
En juillet 2003, l’Assemblée nationale approuve la réforme des retraites de François Fillon, ministre des Affaires sociales, piloté par Jean-François Cirelli et qu’il qualifie de « ma plus grande fierté » au Monde. Cette réforme des retraites a introduit de nouveaux produits de retraite et a soumis les règles de la future extension des durées de cotisation pour le secteur privé et la fonction publique (41 ans pour tous les Français à partir de 2009). Il a encouragé les gens à rester dans la population active après l’âge de 60 ans.
Macron et BlackRock
Au 1er janvier 2020 Jean-François Cirelli est élevé au grade d’officier de la Légion d’honneur. À la veille du Nouvel An, le président français a qualifié de nécessaire la prochaine réforme des retraites. Le journal Le Parisien rappelait, pourtant, qu’en 2017 et 2019 Emmanuel Macron a assuré ne pas souhaiter relever l’âge de la retraite au-delà de 62 ans.
Emmanuel Macron a célébré sa victoire à l’élection présidentielle du 7 mai 2017. En juin 2017, il a reçu Larry Fink à l’Élysée. Le 26 octobre 2017, il privatisait les salles de l’Élysée pour recevoir le propriétaire de BlackRock accompagné à nouveau de ses ministres. Depuis, Larry Fink fait partie de tous les programmes de l’Élysée : pour la « finance verte », « pour un capitalisme plus inclusif », « pour la lutte contre le changement climatique » et contre la pandémie.
Selon Amnesty International BlackRock Inc. a investi plus de 62 milliards de dollars dans les actions des six sociétés notées en 2021 : AstraZeneca, Johnson & Johnson, Moderna, Novavax et Pfizer. La même année Emmanuel Macron annonce qu’« il est possible pour les adultes de se faire vacciner en France ». En juillet 2021, il a annoncé « la vaccination obligatoire pour les soignants et les non-soignants dans les hôpitaux, les cliniques, les Ehpad et les maisons de retraite, ainsi que pour les professionnels et les bénévoles travaillant avec les personnes âgées ».
Les Français se sont sentis harcelés alors que les violences contre les Gilets jaunes étaient encore solidement ancrées dans leurs mémoires. Avant Noël 2022, Emmanuel Macron déclare le soutien de la France à la reconstruction de l’Ukraine. « Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a discuté avec Larry Fink également en décembre 2022 la question de la coordination des efforts des investisseurs potentiels et des participants à la reconstruction de l’Ukraine ».
Un coup d’État silencieux
« Au XXIe siècle, les citoyens ont tendance à penser à certains dirigeants en Europe et à leurs amigos dans les entreprises internationales, les banques, dans l’industrie financière parasitaire, comme des gangs de voleurs. Sous prétexte de réformes nécessaires, ils imposent déjà un système d’ordre économique et social dans plusieurs pays européens », a écrit le journaliste Jürgen Roth dans son livre Le putsch silencieux en évoquant le traitement fait à la Grèce en 2012.
En 2011, le député grec, Michail Tremopoulos (Verts/ALE) posait la question du rôle de la société BlackRock dans la gestion de la dette grecque. Selon lui, « le gouvernement grec collabore déjà [en 2011] avec cette société, selon des termes qui sont critiqués pour leur manque de transparence, lui accordant la compétence exclusive de vérifier les portefeuilles de créances des banques grecques et d’avoir un accès privilégié à des informations confidentielles ». Jürgen Roth avertissait, alors, que bientôt cela serait le tour de la France et de l’Allemagne.
Pour les Français, qui manifestent dans la paix, Emmanuel Macron est considéré comme un putschiste contre l’État-providence démocratique. Les Français dans la rue expriment leurs inquiétudes face à une élite en France qu’ils ne peuvent pas contrôler. Dans leur majorité ils ne sont pas violents ni agressifs. Les Français, qui manifestent pour l’annulation de la nouvelle réforme des retraites, n’ont pas l’intention de tout brûler ou de tout détruire.
Mais, les tactiques des black blocs lors des manifestations consistent à mettre le feu aux voitures, à détruire les vitrines des magasins et à les piller. Ils donnent le feu vert à la police pour mettre fin à la manifestation enregistrée en tabassant et arrêtant certains manifestants. Cela détruit la manifestation pacifique. Des observateurs constatent qu’ils servent le pouvoir de l’État et Emmanuel Macron peut lancer : « En démocratie, on n’a pas le droit à cette violence ».
Pourtant, on entend dans les manifestations « aux armes Citoyens ». L’évolution du mouvement social historique va se décider ce mercredi après la rencontre avec la Première ministre Elisabeth Borne et les syndicats et ce jeudi avec la nouvelle manifestation. Cependant, la question est de savoir si, à l’image des black blocs, l’opposition, aussi, est contrôlée par le pouvoir en place ? « On ne peut pas empêcher les black blocs d’aller en manifestation », a affirmé, par exemple, Laurent Nuñez, préfet de Police de Paris. Eric Zemmour, président de Reconquête ! et candidat l’élection présidentielle 2022, a aussi souligné la présence des black blocs : « Les black blocs n’ont rien à faire dans un pays démocratique. Ils sont connus: le gouvernement sait qui ils sont mais ne fait rien ».
source : Observateur Continental
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