En annonçant la livraison à Kiev de munitions à l’uranium appauvri, la vice-ministre britannique de la Défense n’a pas pleine conscience des conséquences de leur utilisation, estime Moscou. Celle-ci relève du « génocide » envers la population des zones concernées. Décryptage par Sputnik. L’annonce par la vice-ministre britannique de la Défense Annabel Goldie d’éventuelles livraisons à l’Ukraine de munitions à l’uranium appauvri a mis la Russie aux aguets. « Si tout cela se produit, la Russie sera obligée de réagir de manière appropriée, en gardant à l’esprit que l’Occident collectif commence à utiliser des armes à composante nucléaire », a prévenu Vladimir Poutine.
La porte-parole de la diplomatie, Maria Zakharova, affirme qu’il s’agit d’une « nouvelle provocation britannique visant à pousser la situation autour de l’Ukraine dans une nouvelle spirale d’agression ». Pis encore, « le recours aux munitions à l’uranium appauvri relève du génocide envers la population des zones où ce type d’armes est utilisé », avance la diplomate.
Leur danger
Le risque de l’utilisation de ces munitions capables de perforer un blindage d’un mètre d’épaisseur et dont les fragments ciblent l’équipage et l’approvisionnement de bord à l’intérieur des chars a de quoi alarmer.
Elles n’émettent pas de radiations, mais sont très toxiques. De la poussière fine formée lors de leur contact avec un obstacle pénètre dans les voies respiratoires. Le contact avec la cible disperse des particules fines de cet alliage, d’où la contamination du sol.
La période radioactive de l’uranium est de 4,5 milliards d’années. Les composés ne peuvent jamais être évacués définitivement des tissus osseux humains et animaux. L’uranium se transforme facilement en état volatil. Après s’être mélangé avec des molécules d’eau, il peut rester infiniment dans l’atmosphère et être dispersé de par la planète.
Explosion de cancers en Serbie et en Irak
La Serbie qui a été bombardée avec des munitions à l’uranium appauvri le sait mieux que quiconque.
Chaque année, des centaines d’enfants sont atteints de maladies oncologiques. Sur 400 nouveaux malades par an on parvient à en sauver environ 60. Un tel nombre de cancers n’avait pas lieu avant les bombardements otaniens.
La situation est similaire en Irak où des restes de munitions radioactives larguées par l’aviation ont été retrouvés dans les déserts. Des enfants souffrent désormais de maladies inconnues rares.
« En Serbie, le taux de morts des suites de cancers fait partie des plus élevés en Europe ce qui est, en partie, une conséquence des bombardements », a confié à Sputnik le cancérologue Slobodan Cikaric.
Une dizaine de tonnes de munitions larguées sur la Yougoslavie
En 1999, pas moins de 9 ou 10 tonnes de munitions à l’uranium appauvri ont été larguées par l’Otan sur la Yougoslavie.
Les forces armées américaines les ont utilisées en 1991 lors de l’opération anti-irakienne Tempête du désert, au cours de la guerre de Bosnie, dans les bombardements de la Yougoslavie (1999) et lors de la guerre d’Irak déclenchée en 2003.
Note de Geb :
Je sais que ça peut paraître secondaire vu les événements mais c’est la pire nouvelle qu’on pouvait recevoir aujourd’hui.
Quoiqu’ils puissent dire, si les Ukro et l’OTAN sont en mesure d’avoir ces armes ils s’en serviront.
J’ai vu personnellement les effets secondaires il y a dix ans en ex-Yougoslavie et je peux dire que c’est réellement une catastrophe planétaire. J’ai pu mesurer à l’oscilloscope les radiations et ça atteint des niveaux incroyables. Il y a des zones clôturées où personne ne peut plus vivre. Y compris en zones urbaines.
Rien à avoir avec Tchernobyl ou Fukushima. Ou même à Hiroshima ou Mururora. Dans les accidents de centrales les effets s’effacent au bout d’une centaine d’année au plus sauf au cœur du réacteur et lors des essais ou des bombardements nucléaires les rayons gammas disparaissent rapidement à l’échelle du siècle.
Les rayons ionisants des aérosols de l’Uranium 238 ont une demi-vie de 4 millions et demi d’années. L’article parle de « milliards d’années », c’est moins, mais c’est pas le problème. D’ici là on aura rejoint les dinosaures.
Ca veut dire que, durant cette période toute la zone y compris souterraine, est inhabitable et invivable.
Et les munitions ça va du 5,52 des armes personnelles au 155 antichar, et aux bombes de 800 kilos et missiles Tomahawk bunkerburster.
Et il est inimaginable de bombarder les munitions avant le tir car les effets seraient les mêmes à l’échelle du temps. Donc si on doit les stopper, soit on le fait chez les fournisseurs, soit on stoppe les décideurs avant la livraison.
Il n’existe qu’un moyen pour le faire s’ils sont de mauvaise volonté.
Et j’imagine mal Poutine décider d’empoisonner toute l’Ukraine « pour la libérer ». Ca passerait pas chez lui auprès des populations.
Les Russes et les Chinois le savent. Donc la seule solution pour eux c’est de s’attaquer à la source des décideurs : le Royaume-Uni et les EU. Et l’OTAN et ses bases.
Parce que même des frappes nucléaires tactiques dissuasives c’est moins grave dans le temps que la dispersion de l’UA238 à grande échelle.
Désolé de vous casser le moral mais si une seule munition à l’uranium appauvri est tirée en Ukraine plus la peine de vous préoccuper de vos retraites.
Et comptez pas sur moi pour « condamner » si les Russes frappent les premiers où c’est nécessaire.
Quoiqu’il arrive.
22 mars 2023
Source: Lire l'article complet de Le Grand Soir