par Chems Eddine Chitour
« Les chances d’une nouvelle escalade et d’un bain de sang ne cessent de croître. Je crains que le monde ne s’avance pas en somnambule vers une guerre plus large. » (Antonio Guterres, secrétaire général des Nations unies)
Résumé
On a tendance à croire que ce conflit est tombé du ciel ! Voilà le Goliath russe qui veut terrasser le brave David ukrainien paré de toutes les vertus. En fait, c’est l’hubris de l’Occident qui voulait régenter le monde en considérant comme quantité négligeable qu’il pensait avoir terrassé la Russie. Poutine explique pourquoi son armée est entrée en Ukraine. Il explique que, depuis une vingtaine d’années, l’Occident, sourd aux appels de la Russie, s’étend à l’Est malgré les promesses. Il y a une amnésie entretenue par des média aux ordres formatés et dont le rôle est de fabriquer un consentement pro-occident selon le mot de Noam Chomsky. Nous avons un devoir de déconstruction du discours des médias mean stream à des années lumière de l’éthique Pullitzer. Après la débâcle de la fin de l’Empire sous Gorbatchev, Eltsine a ouvert la Russie aux appétits de l’Occident. Ce fut la fin de l’histoire de l’Empire soviétique qui s’est désintégré sans bruit. Plus personne ne pouvait s’opposer à l’hyperpuissance américaine. Le président Poutine a hérité d’un pays en miettes où la curée l’a vidé de sa matière. Il a fallu toute sa détermination pour s’opposer à l’hégémonie du rouleau compresseur de l’Empire et des vassaux qui bombent le torse avec les muscles des États-Unis.
On sait que les États-Unis font depuis longtemps pression pour étendre l’OTAN jusqu’aux frontières de la Russie L’Union européenne suit en somnabule les ordres de l’Empire par le truchement des dirigeants européens non élus par le peuple ; L’Europe sera la grande perdante.Un an après la situation se dégrade avec l’affirmation de la conférence de Munich véritable déclaration de guerre où on parle armement et inévitable défaite de la Russie. La Russie qui a lancé un soyouz dans l’espace récupérer un astronaute américain. Cette contribution se veut un plaidoyer honnête pour la paix du monde.
Historique du feuilleton ukrainien : Les mises en garde du président Poutine
On ne comprendra pas ce qui se passe à la situation en Ukraine si on ne remonte pas dans le temps pour comprendre la réalité d’un grand pays encerclé par des pays qui, quelques décennies auparavant, étaient des satellites de l’URSS. Un conflit né de l’éclatement de l’Union soviétique en 1991 et de la velléité des États-Unis permanente de dicter la norme avec 800 bases américaines dans le monde et d’encercler les pays récalcitrants comme la Russie avec des pays appartenant à l’OTAN avec les vassaux il met en œuvre les prémices d’une guerre qui était inévitable.
On se souvient que le président russe, Vladimir Poutine, le 11 février 2007, à Munich livre un discours énergique en matière de relations étrangères. Il dénonce « l’interventionnisme des États-Unis à l’extérieur de leur territoire » et déplore que ceux-ci « soient au cœur d’un monde unipolaire » et exprime son inquiétude pour ce qu’il perçoit comme « l’expansionnisme de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord ». « (…) J’estime que le modèle unipolaire n’est pas seulement inadmissible pour le monde contemporain, mais qu’il est même tout à fait impossible. (…) Nous sommes en présence de l’emploi hypertrophié, sans aucune entrave, de la force – militaire – dans les affaires internationales, qui plonge le monde dans un abîme de conflits successifs. Nous sommes témoins d’un mépris de plus en plus grand des principes fondamentaux du droit international. À qui cela peut-il convenir ? La domination du facteur force alimente inévitablement l’aspiration de certains pays à détenir des armes de destruction massive ». « Pouvons-nous assister impassiblement à ce qui se produit ? J’essaierai de répondre à votre question. Il se trouve que l’OTAN rapproche ses forces avancées de nos frontières, tandis que nous – qui respectons strictement le Traité – ne réagissons pas à ces démarches. Que sont devenues les assurances données par nos partenaires occidentaux après la dissolution du Pacte de Varsovie ? Où sont ces assurances ? On l’a oublié. Néanmoins, je me permettrai de rappeler aux personnes présentes dans cette salle ce qui a été dit. Je tiens à citer des paroles tirées du discours de M. Werner, alors Secrétaire général de l’OTAN, prononcé à Bruxelles le 17 mais 1990 : « Que nous soyons prêts à ne pas déployer les troupes de l’OTAN à l’extérieur du territoire de la RFA ». »
En 1991 l’Ukraine se sépare de l’URSS. En 1991-1994 Leonid Kravtchouk (ancien dirigeant de l’ère soviétique) est le 1er président de l’Ukraine de l’Ukraine. Sous le titre « Autopsie d’un coup d’État » Ahmed Bensaada décortique le scénario qui devait amener à cette révolution du Maïdan. Nous lisons : « Le mouvement de contestation (baptisé « Euromaïdan ») est intéressant montre comment un coup d’État civil contre un gouvernement démocratiquement élu peut être fomenté avec succès avec un appui étranger et sans intervention militaire. « Ce qui vient de se passer en Ukraine ces derniers jours est un véritable coup d’État ». En effet, le président Viktor Ianoukovytch a été démocratiquement élu le 7 février 2010 en battant Ioulia Timochenko au second tour des élections présidentielles (48,95% des voix contre 45,47%). Les élections ont été contestées. Pourtant le rapport de l’OCSE observateur des élections est sans appel. « Le 8 février 2010, Joao Soares, le président de l’Assemblée parlementaire de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) déclara : « L’élection a offert une démonstration impressionnante de démocratie. C’est une victoire pour tout le monde en Ukraine. Il est temps maintenant pour les dirigeants politiques du pays d’écouter le verdict du peuple et de faire en sorte que la transition de pouvoir soit pacifique et constructive » »,.
Élargissement de l’OTAN vers l’Est : l’Occident a trahi ses engagements
Tout commence en fait avec une question fondamentale. À quoi sert l’OTAN ? L’OTAN est un vestige de la guerre froide qui devait disparaître avec la disparition du Pacte de Varsovie. Il n’en fut rien ! Non seulement il est maintenu par les États-Unis et on s’aperçoit que, dans la plupart des conflits qui ont eu lieu, l’OTAN est impliqué. Dans son ouvrage paru en 2016, « Les guerres illégales de l’OTAN », une chronique de Cuba à la Syrie, Daniele Ganser postule que les guerres qui font les gros titres des médias depuis des années ne sont que très rarement qualifiées d’illégales alors que c’est généralement le cas. Le cortège des guerres illégales est impressionnant (Iran : 1953), Guatemala en 1954. (…) Dans le même ordre, combien de bases américaines encerclent la Russie ? Depuis, l’URSS a été amputée de près de la moitié de son effectif du fait de la chute de l’Empire soviétique. La plupart des pays ayant rejoint l’OTAN.
L’hebdomadaire Der Spiegel parle d’un document datant de 1991. « L’OTAN ne devrait pas non plus s’étendre formellement ou informellement vers l’Est. Il est question du procès-verbal de la réunion des directeurs politiques des ministères des Affaires étrangères américain, britannique, français et allemand, tenue à Bonn le 6 mars 1991. Les Britanniques, les Américains, les Allemands et les Français ont convenu que l’adhésion à l’OTAN de candidats d’Europe de l’Est est inacceptable. Selon la note, le directeur politique du ministère allemand des Affaires étrangères Jürgen Chrobog a déclaré : « Nous avions clairement indiqué que nous ne prolongerions pas l’OTAN au-delà de l’Elbe (sic). Nous ne pouvions donc pas proposer l’adhésion à l’OTAN à la Pologne et aux autres. »
Le président russe, Vladimir Poutine, a souligné à plusieurs reprises que pendant des négociations sur l’unification de l’Allemagne, l’Union soviétique s’est vu promettre que l’OTAN ne s’élargirait pas. Il l’a notamment dit lors d’une conférence de presse en décembre 2021 : « Pas un pouce vers l’Est, nous disait-on dans les années 90. Et alors ? Ils ont triché. Ils ont simplement trompé de manière flagrante : cinq vagues d’expansion de l’OTAN ». Que veut la Russie ? Elle veut un traité international garantissant la non-adhésion de l’Ukraine à l’OTAN. Cet accord en bonne et due forme mettrait un coup d’arrêt à la politique d’encerclement orchestrée par Washington depuis la chute de l’URSS et offrirait à la Russie de véritables garanties de sécurité.
L’erreur fatale d’intégrer l’Ukraine
On croit à tort que la guerre actuelle est tombée du ciel. En fait l’Occident tient à sa guerre jusqu’au dernier ukrainien qui à mettre la Terre à feu et à sang. Même Les négociations qui étaient prêt d’aboutir d’après notamment les Turcs ont été torpillé par Boris Johnson qui exige de Zelinsky de refuser de s’engager. Appliquant la doctrine de Zbigniew Brezinski dans son ouvrage « Le grand échiquier », les États Unis veulent arrêter le barycentre du monde de se déplacer vers l’Asie. Dans cette affaire, l’empire n’a que faire des états d’âmes des vassaux européens qui suivent à la façon de somnambules les oukases de l’Empire.
Lisons ce qu’écrit Drieu Godefridi. L’histoire retiendra l’idée d’intégrer l’Ukraine à l’Alliance atlantique (OTAN) comme l’une des plus contre-productives de notre temps. (…) Pauvres Européens. Ils avaient cru échapper à l’Histoire, son tragique et son fracas l’Histoire s’écrit sous leurs yeux mais ils ne la voient pas. Depuis deux siècles, trois puissances militaires dominent l’Europe : Allemagne, France, Royaume-Uni. La France parle fort, mais n’a plus remporté une guerre par ses propres moyens depuis deux siècles. Le Royaume-Uni a quitté l’Union européenne. L’auteur explique comment les Américains se sont enfoncés dans l’erreur en n’écoutant pas tout les appels à la retenue notamment celui de Kissinger et celui de George Kennan qui était contre l’élargissement à l’Est de l’OTAN : « En 1998, quand le Russe était militairement à terre, le Sénat des États-Unis ratifiait l’expansion de l’OTAN à l’Est. Rien ne justifiait cette expansion du point de vue de l’intérêt des membres de l’OTAN, contraints du fait même d’apporter leur garantie – celle d’une guerre totale en cas d’incursion russe. Je cède la parole à George Kennan, architecte de la victorieuse politique de containment de l’URSS ». « Je pense que c’est le début d’une nouvelle guerre froide. Je pense que les Russes vont progressivement réagir de manière assez négative Je pense que c’est une erreur tragique. (…) Et maintenant, nous tournons le dos à ceux-là mêmes qui ont organisé la plus grande révolution sans effusion de sang de l’histoire pour renverser ce régime soviétique. […] (Cité par Thomas Friedman, The New York Times, 22 février 2022).
Le discours de Poutine à la Nation
365 jours après et face à « l’agression » occidentale, Vladimir Poutine se dit prêt à une guerre longue. Dans son adresse à la nation, le président russe a également annoncé qu’il suspendait la participation de son pays au traité New Start de contrôle des armes nucléaires. Il a justifié l’invasion de l’Ukraine : « La Russie est intervenue pour défendre les habitants de nos régions historiques, pour assurer la sécurité de notre pays, pour éliminer une menace qui provenait du régime néonazi en Ukraine, arrivé au pouvoir à la suite du coup d’Etat de 2014, la décision a été prise de conduire une opération militaire spéciale ».
Le président russe s’est indigné dans son discours des milliards de dollars dépensés par l’Occident pour alimenter les conflits armés, alors que des millions de personnes dans le monde ne parviennent plus à se nourrir. « Le but de l’Occident est un pouvoir illimité. Il a déjà dépensé plus de 150 milliards de dollars pour aider et armer le régime de Kiev. À titre de comparaison, les pays du G7 ont alloué environ 60 milliards de dollars en 2020-2021 pour aider les États les plus pauvres du monde.De plus, l’Occident n’épargne aucune dépense pour encourager les troubles et les bouleversements dans d’autres pays, partout dans le monde ».
Vladimir Poutine a suspendu la participation de la Russie à cet accord de limitation des arsenaux signé avec les États-Unis en 2010. Sa clause de vérification mutuelle n’était plus respectée depuis 2020. Moscou continuera de respecter la limitation imposée à son arsenal nucléaire, a toutefois assuré le ministère des affaires étrangères russe dans la foulée. « La Russie entend conserver une approche responsable », déclare le ministère dans un communiqué.
L’avenir de l’Europe devant l’Empire
Les sanctions contre la Russie sont inefficaces : « nous découvrons de nouvelles difficultés à séparer la Russie de l’économie mondiale. Cela s’explique en partie par le fait que les sanctions se sont avérées moins efficaces que prévu. l’expulsion de la Russie du système financier international géré par SWIFT ; le gel des réserves étrangères de la Banque centrale russe, qui s’élevaient à environ 630 milliards de dollars ». Un pays comme l’Allemagne a été durement impacté. Pour Caroline Galacteros, géopolitologue, il est trop tard. L’Europe n’est plus qu’une annexe délabrée de l’Empire, lui-même en pleine débâcle et menacé d’effondrement. Comme l’écrit la professeure suisse Suzette Sandoz s’adressant au président Biden et lui demandant de ne pas jouer avec le feu : « Loin du centre des combats sur votre continent à vous, enivré par les flatteries de M. Zelensky qui peut se vanter d’être « celui qui fait courir l’Amérique », vous jouez avec le feu, Monsieur le Président Biden. Quelles âmes damnées vous soufflent dans l’oreille les flatteries nécessaires à stimuler votre générosité – aux frais de vos administrés et aux risques d’une guerre mondiale – et à vous donner l’envie d’être enlacé par le président ukrainien devant les caméras ? Mais non, vous préférez armer encore l’Ukraine pour la « préparer » à la prochaine offensive russe supputée. Le sabotage des gazoducs russes en Mer du Nord n’a vraiment pas déclenché une enquête passionnée à la recherche des responsables. Pourquoi cette discrétion ? S’il s’agissait de prouver la responsabilité russe, il y aurait plus de remue-ménage. Auriez-vous la conscience peu tranquille ? Oubliez un instant vos préoccupations électoralistes ou celles de votre parti, et prenez la mesure de vos responsabilités. Vous menez l’Europe par le bout du nez. Vous voulez montrer à la Chine votre détermination à ne rien lâcher. Vous menez votre guerre de prestige aux dépens des autres, comme M. Poutine. Après avoir jeté tellement d’huile sur le feu, Monsieur le Président, saurez-vous négocier la sortie ? À vous de sauver l’honneur de votre pays ! L’Europe, elle, n’a plus d’honneur. Elle n’a que des réminiscences douloureuses ».
L’Europe élargie en 2003 a perdu son âme car les dix pays qui ont rejoint le supermarché avaient tous une haine envers la Russie et pour eux c’est du pain béni profiter des subventions et avoir ne plus le parapluie de l’OTAN c’est le graal. Les États Unis ont compris cela en diluant l’Europe par des pays comme la Pologne très hargneuse et les pays du nord de l’Europe contrebalancent les pays de la vieille Europe devenus aphones. Il n’est que voir comment l’omerta a fait que les pays européens avec l’Allemagne pays le plus impacté n’ont pas levé un cil pour le sabotage du Nord Stream. Même le scoop de Seymour Hersh un journaliste de talent connu et reconnu pour ses enquêtes justes mais impitoyables comme celle de la prison d’Abou Ghraib annonce que ce sont les États Unis qui sont derrière le sabotage du Nord Stream ! Circulez y a rien à voir ! Le Nord Stream qui devait ravitailler l’Europe est remplacé par le gaz de schsite liquéfié américain beaucoup plus cher ! L’Europe paye et se tait. « Que les États-Unis soient à l’origine du sabotage des gazoducs Nord stream, nous dit Mediapart, était déjà un secret de polichinelle. Les révélations de Seymour Hersh ne font que confirmer l’évidence. Mais il y a bien un scoop révélé indirectement par l’absence de réactions des chancelleries européennes et par la complaisance des médias : le degré inouï de notre soumission envers l’oncle Sam. »
Les États Unis menacent la Chine si elle aide militairement la Russie
Le secrétaire de l’OTAN, Jens Stoltenberg, en boutefeux, appelle les Européens à se méfier de la Russie : « Nous ne devrions pas faire la même erreur avec la Chine et d’autres régimes autoritaires », qu’avec la Russie. Nous ne devons pas devenir trop dépendants des produits et des matières premières que nous importons La guerre en Ukraine a mis en évidence le danger d’une confiance excessive dans les régimes autoritaires. La leçon la plus importante de la guerre en Ukraine est que l’Amérique du Nord et l’Europe doivent rester unies.
Dans le même ordre de l’esprit guerrier, le secrétaire d’État américain Antony Blinken menace la Chine. Ainsi, à l’issue d’une rencontre avec son homologue chinois Wang Yi, il déclare : « Nous avons parlé de la guerre menée par la Russie et des inquiétudes que nous avons quant au fait que la Chine envisage de fournir un soutien létal à la Russie ». Le secrétaire d’État a mis en garde contre les « implications et les conséquences » pour la Chine s’il s’avérait qu’elle apporte un « soutien matériel » à la Russie dans sa guerre en Ukraine ou l’aidait à échapper aux sanctions occidentales, a indiqué le porte-parole du département d’État, Ned Price. « Nous n’acceptons pas que les États-Unis pointent du doigt les relations entre la Chine et la Russie, et encore moins qu’ils exercent des pressions et des contraintes », a assuré un porte-parole du ministère chinois des affaires étrangères ».
Le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Wang Wenbin, a réfuté les affirmations de Blinken : « Ce sont les États-Unis, et non la Chine, qui ont déversé des armes sur le champ de bataille. Les États-Unis ne sont pas en position de dire à la Chine ce qu’elle doit faire. ni même qu’ils exercent une coercition ou une pression sur nos relations avec la Russie ». Lorsque la Russie et la Chine tracent des lignes rouges, c’est à leurs propres frontières et pour leurs propres intérêts de sécurité nationale. Lorsque les États-Unis tracent des lignes rouges, c’est loin de leurs propres frontières et sans rapport avec la sécurité de la nation. (…) Washington considère littéralement la planète entière comme son territoire. Il croit que c’est son droit divin d’émettre des décrets sur ce qui peut et ne peut pas être fait n’importe où dans le monde, et que toute transgression de ces décrets est un acte d’agression contre lui.
L’ambassadrice américaine aux Nations unies a déclaré que si la Chine commence à armer la Russie dans ce conflit, cela constituera une « ligne rouge » pour les États-Unis. « Nous saluons l’annonce faite par les Chinois qu’ils veulent la paix, car c’est ce que nous voulons toujours poursuivre dans des situations comme celle-ci. Mais nous devons aussi être clairs sur le fait que s’il y a des pensées et des efforts de la part des Chinois et d’autres pour fournir un soutien létal aux Russes dans leur attaque brutale contre l’Ukraine, c’est inacceptable Ce serait une ligne rouge ».
Un embrasement si la Chine aide militairement la Russie
Sans prêter attention au battage médiatique honteux des médias occidentaux, la Chine évalue la situation sur le terrain avec toutes les options. Pour Caitlin Johnstone, « Depuis le début de la guerre, la Chine a offert au président russe Vladimir Poutine son soutien financier et diplomatique, évitant l’envoi d’armes ou toute implication militaire manifeste. Un afflux d’armes en provenance de Chine « rebattrait les cartes » du conflit en Ukraine, a fait valoir auprès de l’AFP Mick Ryan, ancien général de l’armée australienne. Une décision d’exporter des armes serait « un pas énorme » pour la Chine qui exposerait ainsi des sanctions occidentales. Mais la perspective de voir la Russie perdre inquiète Pékin, selon M. Muraviev. Dans ce cas de figure, « la Chine se retrouvera seule ». À l’inverse, une victoire russe signifierait « infliger une défaite stratégique aux États-Unis » et ainsi contribuer à alimenter le récit du président Xi Jinping selon lequel l’Occident est en déclin – une idée actuellement mise à mal par l’enlisement de la Russie en Ukraine ».
Une proposition chinoise de règlement du conflit
On se souvient que la Turquie avait présenté une proposition en mars 2022 du règlement. Zelensky avait accepté la neutralité de l’Ukraine. Le premier ministre sur instruction de l’Empire l’a dissuadé. Nous sommes le 24 février 2023 Le ministère chinois a publié une proposition en 12 points explicitant la vision de Pékin d’une « résolution pacifique » entre Moscou et Kiev, après un an de conflit armé. Les clauses ont souligné la nécessité de respecter la souveraineté de tous les pays, d’appliquer uniformément le droit international et d’abandonner les deux poids deux mesures. La Chine a également souligné l’importance de « Renoncer à la mentalité de la guerre froide » tout en respectant et en répondant de manière appropriée aux intérêts légitimes et aux préoccupations sécuritaires de tous les pays. Les dispositions chinoises incluent également un appel explicite à l’arrêt des combats et des conflits, et Pékin a déclaré dans le même communiqué que « Les conflits et guerres ne font de bien à personne », soulignant que « Les parties doivent toutes garder la raison et la retenue, s’abstenir de mettre de l’huile sur le feu et d’aggraver les tensions, et prévenir une nouvelle détérioration ou même un dérapage de la crise ukrainienne ».
Le Sud Global a son mot à dire en face du Nord Global ?
Le « Sud global », terminologie inventée par l’Occident durant cette guerre, pour ghettoïser dans un fourre tout ce qu’elle considère à tort comme quantité négligeable, incivilisée regroupe les États du sud, principales victimes des effets néfastes de la mondialisation et refusant de s’aligner sur l’un ou l’autre des puissants du Nord global, cet autre nom de l’Occident. La guerre en Ukraine a montré le rôle croissant de cet ensemble de pays en voie de développement et émergents d’Asie, d’Afrique et d’Amérique latine. Une quarantaine d’entre eux, à commencer par la Chine ou l’Inde, sesont abstenus lors des votes à l’ONU.
« Le Sud global rechigne à sacrifier ses intérêts pour punir la Russie » Après un an de conflit, les Occidentaux peinent toujours à convaincre les puissances émergentes et les pays en développement de sanctionner Moscou et de soutenir Kiev. Le Premier ministre indien, Narendra Modi, le président brésilien, Luiz Inácio Lula da Silva, et son homologue sud-africain, Cyril Ramaphosa, refusent d’emboîter le pas à l’Occident. Combien refuseront de contrarier Moscou ? À la veille du 1er anniversaire de l’offensive russe, l’Assemblée générale des Nations unies s’apprête à voter une nouvelle résolution appelant à cesser les hostilités et à négocier une paix qui garantisse « la souveraineté, l’indépendance, l’unité et l’intégrité territoriale de l’Ukraine ». Le texte sera adopté par une majorité d’États, mais l’enjeu est ailleurs : il s’agit d’évaluer le soutien dont dispose Vladimir Poutine pour contourner les sanctions occidentales et poursuivre sa guerre ».
On se souvient que le 12 octobre 2022 : L’Assemblée générale des 193 États membres réunie en urgence a adopté cette résolution avec 143 voix pour, face à cinq pays contre et 35 qui se sont abstenus, parmi lesquels la Chine, l’Inde, le Pakistan et l’Afrique du Sud, malgré des efforts diplomatiques des États-Unis Une autre résolution toujours non contraignante analogue à la première en terme de voix a été votée le 24 février 2023. Elle montre que les déterminations sont intactes et que le camp occidental compte sur les mêmes sans pour autant faire le décompte des voix qui comptent réellement. Au niveau du poids démographique le déséquilibre n’est pas le même ce vote avait pour principal enjeu de permettre à chacun de compter les siens. Le texte a été adopté par 141 voix, face à 7 contre et 32 abstentions. Cet élan masque pourtant, à l’heure du bilan anniversaire, la réalité d’un échec des puissances occidentales à isoler et asphyxier la Russie comme elles le lui avait promis. Cela, précisément parce que nombre de nations africaines et asiatiques notamment se seront refusé à couper les ponts avec un partenaire de poids au nom d’un conflit qu’elles jugent surtout l’affaire de l’Europe et de ses protecteurs américains.
Conclusion
En fait il ne se passera rien en termes de négociations ! Le camp occidental tient à sa guerre et a torpillé dès le départ toutes les possibilités de négociations entreprises par la Turquie. Washington a longtemps redouté que des attaques ukrainiennes sur cette péninsule annexée par la Russie ne provoquent une escalade. La position américaine commencerait néanmoins à évoluer, selon des sources du New York Times. Dans ses échanges avec le gouvernement ukrainien, « l’administration Biden commence enfin à reconnaître que Kiev pourrait avoir besoin de frapper ce sanctuaire russe ».
En 1962, lors de la crise des missiles on avait des acteurs rationnels qui s’appelaient Kennedy et Khrouchtchev, qui finissent par éviter une crise majeure. Zelensky est un va-t-en guerre qui se bat avec les muscles de tout l’occident C’est une fuite en avant. L’Occident pense vraiment battre la Russie et procéder à un deuxième dépeçage de ce qui reste de l’Empire qui a perdu 5 millions de km2 pour ne plus faire qu’environ 17 millions de km2 (presque deux fois les États unis et 4 fois l’Europe…). Cette Europe qui a perdu son âme dans cette affaire pour ne plus être qu’un satellite de l’empire qui dictera la norme. L’OTAN n’est plus une alliance de l’Atlantique Nord mais un gendarme mondial. C’est une alliance offensive pour imposer une démocratie aéroportée. Après la radicalisation de l’occident à Munich et « l’implication militaire » chinoise auprès des russes pour éviter l’usage de l’arme nucléaire. L’Europe s’est définitivement coupé de l’eurasie au grand bonheur des américains. De plus des efforts sont fait pour réduire son influence au Moyen-Orient et en Afrique. L’Europe va perdre beaucoup de compétitivité vis à vis du reste du monde mais aussi des autres pays développés. Il reste à savoir le niveau de vassalité aux USA et la capacité de cette dernière à l’assurer. Une question qui reposerait sur la capacité à démanteler la Russie en « trois Russie inoffensives ». En d’autres termes le XXIe siècle se fera contre un Occident s’il ne divorce de son hubris de gouverner le monde avec un Sud global qui aspire à la paix.
La guerre est toujours une tragédie, elle marque l’échec de la raison. Les Nations unies sont aphones. L’Occident « sûr de lui et dominateur » avec l’entêtement de vouloir continuer à gouverner le monde à son entendement en dictant la norme du bien et du mal. L’histoire des civilisations montre que des empires disparaissent. L’Occident doit faire son examen de conscience et accepter avant qu’il ne soit trop tard que le monde soit multipolaire, où chaque pays peut vivre en paix. Cette Russie que l’on diabolise vient d’envoyer une fusée à partir de Baikonour pour sauver porter secours à trois astronautes, deux cosmonautes russes et un astronaute américain sont bloqués sur la Station spatiale internationale, un vaisseau russe Soyouz a décollé dans la nuit du jeudi 23 au vendredi 24 février depuis le Kazakhstan afin de les ramener sur Terre en septembre. Il est loin le temps ou on croyait au rêve américain de la libre entreprise de l’American Way of Life – de l’Amérique de Niel Armstrong et sa phrase : « C’est un petit pas pour l’homme mais un grand pas pour l’humanité ». Nous avons présentement une tentation d’Empire avec une Amérique guerrière avec l’American Way of war une diplomatie aéroportée et des vassaux de la vieille Europe tétanisés. Tout ceci pour une victoire à la Pyrrhus. Le vrai problème outre une coexistence pacifique est de s’occuper de notre Terre abimée par une consommation d’énergie boulimique et qui a plus que jamais besoin d’être réparée écologiquement.
Chems Eddine Chitour
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Source : Lire l'article complet par Réseau International
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