Turquie, Syrie : Un séisme qui rebat les cartes au Moyen-Orient ?

Turquie, Syrie : Un séisme qui rebat les cartes au Moyen-Orient ?

par Patricia Lalonde

Indécence… 44.000 morts. À peine quelque jours après le désastreux tremblement de terre qui a frappé la Turquie et la Syrie, elle-même déjà en proie à douze années de guerre, certains journalistes, sans doute mus par leurs belles âmes « droit de l’hommistes » occidentales osent souffler sur les braises d’une polémique choquante contre les régimes turc et syrien.

Alors que les Émirats arabes unis, l’Égypte, la Jordanie, la Russie, l’Iran, l’Irak, l’Algérie, Oman, la Chine et plus récemment l’Arabie saoudite ont rapidement envoyé des secours sur place sans prendre en considération la situation politique de la région, les Nations unies n’ont pas pu réunir le Conseil de sécurité suffisamment tôt pour envoyer Martin Griffith, le représentant spécial sur place, alors que l’espoir de retrouver des survivants sous les décombres s’amenuisait… Certains pays européens ont trainé des pieds, pris de panique à l’idée d’être obligés de négocier avec Bachar el Assad, l’ennemi, traité au même titre que Daech… l’Italie osera enfreindre le blocus et acheminer un cargo au port de Beyrouth afin de livrer le plus vite possible l’aide nécessaire aux besoins urgents des sauveteurs sur place.

La France apportera sa pierre, plus tard, en faisant parvenir un hôpital de campagne en Turquie…

Qu’y a-t-il de choquant à ce que le président Assad demande de pouvoir coordonner l’aide internationale ? On imagine aisément qu’il ne fasse pas une confiance aveugle aux « Casques blancs », organisation humanitaire qui travaille dans la province d’Idleb, afin d’aider les « rebelles », c’est-à-dire les milices d’Hayat Tarhir el Sham, du Front al Nusra et autres groupes djihadistes, proches d’al-Qaïda et de Daech qui furent l’arme des occidentaux pour essayer d’en finir avec le régime de Damas, et qui par ailleurs, tentent actuellement d’empêcher les camions des Nations unies d’acheminer l’aide de Damas dans la région…

Et alors que 65 civils et 7 militaires syriens viennent d’être assassinés par ces membres de Daech, ajoutant ainsi du malheur au malheur… Il est vrai que 10 d’entre eux avaient miraculeusement réussi à s’échapper de leur prison.

Selon le journaliste Simon Hersh, accusé de complotisme par tous ceux que cette version dérange, ces « Casques blancs » ont sans doute été à l’origine de l’opération sous faux drapeau sur armes chimiques à la Goutha, pour en accuser le régime syrien.

Et comme si ce malheur ne suffisait pas, Israël a tenu a envoyé quelques missiles sur Damas, faisant encore plus de victimes…

Après une telle catastrophe, un peu d’humanité, de réalisme politique, aurait suggéré que Paris tente de reprendre contact avec Damas ; selon les propos du journaliste Georges Malbrunot, un rapprochement aurait été envisagé par le président Macron, puis démenti, alors qu’il avait pourtant reconnu en 2017 « qu’on ne lui avait pas encore présenté de successeur à Bachar al-Assad » …

Et que dire de cette polémique autour des images du président syrien et de sa femme, Asma, dans les hôpitaux d’Alep, accusés de faire de la récupération politique ?

Alors que l’on aurait pu penser que la levée des sanctions imposées à la Syrie sous la loi « Cesar Act » semblait évidente, certains préfèrent encore expliquer que celles-ci n’affectent pas le travail humanitaire, n’hésitant pas à jouer sur les mots… La Chine en a évidemment profité pour appeler à leur levée immédiate… Quant à la solidarité des pays arabes, elle a été exemplaire et pourrait combler les effets dévastateurs de leur implication dans la guerre.

R.T Erdogan, dont le pays vit l’apocalypse, n’a pas échappé non plus aux critiques des médias occidentaux sur la mauvaise construction des bâtiments effondrés…

Ce drame aurait pu pousser l’Occident a un peu d’humilité, de décence ; il aurait pu être l’occasion de faire un « mea culpa » concernant notre politique au Moyen-Orient où nous n’avons semé que désespoir, misère, et attisé les conflits ethniques.

Que nenni…

Le camp du mal s’est ainsi mué en celui du bien…

Le rapprochement d’Erdogan et d’Assad, déjà initié par les services des deux pays, va sans doute s’accélérer, au grand dam des États-Unis et de l’OTAN qui chercheront à tout faire pour l’en l’empêcher.

Le président turc, confronté au problème des réfugiés et des Kurdes du PKK, après une décennie qui a ensanglanté la Syrie pour pas grand-chose, pourrait ainsi essayer de faire également en sorte que d’un « mal » sorte un « bien »…

Dans sa volonté de demeurer le « pivot » entre l’Ouest et l’Est, et de garder un pied dans l’OTAN, il aura réussi à rester neutre dans le conflit ukrainien, en maintenant de bonnes relations avec les deux parties, après avoir tenté une médiation pour y mettre fin… Il pourrait chercher à mettre d’accord tous les protagonistes de la région, à condition bien sûr qu’il remporte les élections, vraisemblablement repoussées à l’automne prochain.

L’Europe, et tout particulièrement la France, dans leurs persistances à nier leurs erreurs, déjà engluées dans leurs contradictions dans la guerre en Ukraine, par peur de prendre le risque de fâcher Washington, prend ainsi le risque d’être marginalisées et de le payer cher.

source : Geopragma
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À propos de l'auteur Réseau International

Site de réflexion et de ré-information.Aujourd’hui nous assistons, à travers le monde, à une émancipation des masses vis à vis de l’information produite par les médias dits “mainstream”, et surtout vis à vis de la communication officielle, l’une et l’autre se confondant le plus souvent. Bien sûr, c’est Internet qui a permis cette émancipation. Mais pas seulement. S’il n’y avait pas eu un certain 11 Septembre, s’il n’y avait pas eu toutes ces guerres qui ont découlé de cet évènement, les choses auraient pu être bien différentes. Quelques jours après le 11 Septembre 2001, Marc-Edouard Nabe avait écrit un livre intitulé : “Une lueur d’espoir”. J’avais aimé ce titre. Il s’agissait bien d’une lueur, comme l’aube d’un jour nouveau. La lumière, progressivement, inexorablement se répandait sur la terre. Peu à peu, l’humanité sort des ténèbres. Nous n’en sommes encore qu’au début, mais cette dynamique semble irréversible. Le monde ne remerciera jamais assez Monsieur Thierry Meyssan pour avoir été à l’origine de la prise de conscience mondiale de la manipulation de l’information sur cet évènement que fut le 11 Septembre. Bien sûr, si ce n’était lui, quelqu’un d’autre l’aurait fait tôt ou tard. Mais l’Histoire est ainsi faite : la rencontre d’un homme et d’un évènement.Cette aube qui point, c’est la naissance de la vérité, en lutte contre le mensonge. Lumière contre ténèbres. J’ai espoir que la vérité triomphera car il n’existe d’ombre que par absence de lumière. L’échange d’informations à travers les blogs et forums permettra d’y parvenir. C’est la raison d’être de ce blog. Je souhaitais apporter ma modeste contribution à cette grande aventure, à travers mes réflexions, mon vécu et les divers échanges personnels que j’ai eu ici ou là. Il se veut sans prétentions, et n’a comme orientation que la recherche de la vérité, si elle existe.Chercher la vérité c’est, bien sûr, lutter contre le mensonge où qu’il se niche, mais c’est surtout une recherche éperdue de Justice.

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