par Olivier Renault.
Sous la direction de la France et de l’Allemagne, le projet SCAF devrait devenir un concurrent digne de son homologue américain. Cependant, l’Europe n’est pas d’accord. Un deuxième consortium pousse, également, son projet d’avion de chasse du futur.
Mais, les Etats-Unis ne peuvent probablement défier les nouvelles exigences du monde géopolitique du futur qu’avec leurs partenaires. Le projet SCAF n’est déjà plus cité par les médias allemands qui préfèrent tambouriner sur l’achat d’avions de combat américains pouvant porter des bombes atomiques.
Le SCAF vole déjà dans des vidéos animées et n’a pas un nom bien attitré. Seul, le terme «système de combat aérien du futur» est utilisé pour nommer le projet concernant l’armée de l’air de demain. Tout est mis en réseau numériquement via ce qu’on appelle un super logiciel, le cloud tactique (Combat Cloud). Dans des vidéos de la division de l’armement d’Airbus, par exemple, le chasseur, accompagné de drones géants sans pilote, désactive facilement les positions modernes de missiles guidés S-400, telles que celles actuellement utilisées par la Russie dans le conflit en Ukraine. Que la guerre de demain en 2040 ressemble réellement à ceci est une question ouverte, annonce Die Welt, introduisant le fait que ce projet SCAF n’est pas encore réel et que s’il doit voler pour de vrai dans le ciel, il faudra attendre encore vingt ans. «Le démarrage du projet, soutenu par l’Allemagne, la France et l’Espagne, s’est pour l’instant déroulé sans heurts d’un point de vue industriel et politique», affirme Die Welt qui, curieusement, oublie de citer les tactiques de Berlin pour le ralentir.
Projet GCAP, le projet entre le Royaume-Uni, le Japon, l’Italie, la Suède. En Europe, il n’y a pas d’accord sur un seul nouveau modèle d’avion de combat de 6e génération, martèle le quotidien allemand. Sous l’impulsion du Royaume-Uni, il existe un projet similaire avec l’Italie et peut-être la Suède. Même, le Japon l’a rejoint récemment. Cet avion devrait être prêt au combat dès 2035. Pour compléter la confusion, depuis l’adhésion du Japon, le projet ne s’appelle plus Tempest, mais «programme mondial de combat aérien» (GCAP). L ‘abréviation est, donc, similaire au SCAF dont il est question ici. Les deux projets coûtent plusieurs milliards et ont un objectif commun. Die Welt avertit que les Etats-Unis et les entreprises de défense américaines ne doivent pas étendre davantage leur position écrasante dans la prochaine génération d’avions de chasse» et «les avions de chasse européens ne devraient pas prendre plus de retard dans la comparaison technologique avec les Etats-Unis».
Selon Die Welt, d’autres pays veulent rompre avec les Etats-Unis. Les experts du secteur soulignent qu’avec l’Allemagne, le Royaume-Uni, l’Italie et maintenant le Japon, de plus en plus de pays participent au SCAF ou au GCAP même s’ils achètent, également, des avions de chasse américains F-35, ce que l’on appelle un modèle de 5e génération. Le quotidien basé à Berlin affirme qu’ ils semblent au moins se préparer à couper le cordon de la technologie américaine.
Pourtant, l’Allemagne, par sa commission budgétaire, a décidé ce mercredi d’acheter 35 exemplaires de l’avion de combat furtif Lockheed Martin F-35 à Washington pour une dizaine de milliards d’euros, armement compris, à partir du fonds spécial de 100 milliards d’euros de la Bundeswehr, décidé par Olaf Scholz, le chancelier allemand, pour mettre sur pied la plus grande armée d’Europe (Bundeswehr). Die Welt met en avant que la commission budgétaire devrait également ouvrir la voie au prochain jalon du SCAF, la phase dite 1b. Mais, les médias allemands n’évoquent que l’achat des avions américains et cela semble bien indiquer le choix de Berlin de faire retarder ou, surtout, capoter le projet SCAF. Les F635 vont remplacer les Tornado qui ont l’autorisation des Etats-Unis de transporter des bombes atomiques.
Observateur Continental a évoqué la «vigilance de la France face aux finasseries allemandes» avec les «trahisons allemandes (dans le spatial et l’avion de patrouille maritime) et ses cavaliers seuls (Tigre MkIII, défense sol-air) et l’instabilité de la coalition», car «un revirement allemand toujours possible»: «L’Etat profond allemand, c’est-à-dire tous ceux qui ont toujours refusé la coopération avec la France – direction politique du ministère de la Défense et Kommando Luftwaffe à Berlin, BAAiNBW de Coblence – n’a pas dit son dernier mot». Deux jours après que le PDG de Dassault Aviation, Eric Trappier, ait annoncé qu’un accord avait été trouvé avec Airbus pour débloquer le programme d’avion de combat européen, le silence des média allemands sur le projet SCAF et l’avertissement de Die Welt prévoyant au moins vingt ans pour le réaliser, au lieu de 2029, annoncent de nouveau l’échec de SCAF. Si Die Welt remémore qu’ «il y a eu un accord récemment dans l’industrie», le média basé dans la capitale allemande -le centre des décision- insiste pour rappeler que «l’approbation politique de l’Allemagne fait toujours défaut». En outre, l’auteur allemand de Die Welt ne manque pas d’égratigner Dassault Aviation en le qualifiant de «fier groupe français». Le terme «couple franco-allemand» a disparu du langage.
source : Observateur Continental
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Source : Lire l'article complet par Réseau International
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