Le mouvement (et/ou la théorie) queer est né sur des campus universitaires des États-Unis, dans les années 80, avec les travaux d’un petit groupe de théoriciens (qui s’inspiraient, cela dit, des travaux antérieurs de célèbres intellectuels français comme Foucault ou Derrida). Un de ces principaux théoriciens est une ex-lesbienne, née Patricia Califia, qui a par la suite « transitionné » (hormonothérapie puis double mammectomie), à l’âge de 45 ans, pour devenir Patrick Califia. Pratique (le diminutif reste le même : Pat).
Dans son premier livre, intitulé Sapphistry : The Book of Lesbian Sexuality (« Le livre de la sexualité lesbienne), paru en 1980, Pat Califia promouvait, entre autres choses, la « bestialité » (on parle aussi de « zoophilie »), le fait d’avoir des rapports sexuels avec des animaux : « l’attraction sensuelle de l’animal et la nature interdite de l’expérience peuvent rendre ces fantasmes très excitants. […] Les problèmes d’hygiènes peuvent être évités en vous lavant vous ou votre ami à poils. […] Il n’y a rien de mal dans le fait d’exprimer des sentiments sexuels envers des animaux ou de laisser des animaux exprimer leurs sentiments sexuels envers des êtres humains. »
Dans un poème publié dans une collection d’essais, Califia exprimait son souhait d’avoir une bite au travers de vers comme « Imagine le gonflement et la longueur rigide / enfournée en toi », « Te baiser jusqu’à ce que je jouisse / Rester en toi jusqu’à ce que je bande à nouveau ».
Califia est particulièrement connue pour sa promotion du sadomasochisme et de la pornographie. Dans un livre célébrant le sadomasochisme, elle suggère que les lesbiennes ont comme fantasme le fait d’être violées. En outre, comme le rapporta le Bay Area Reporter, un hebdomadaire gratuit « à l’attention de la communauté LGBTQ de la baie de San Francisco », dans son numéro 49 en date du 9 décembre 1982 :
« Le 13 octobre 1982, Califia, alors âgée de 28 ans, s’est livrée à des actes sexuels avec Constance Marshall, 27 ans, qui avait acceptée d’être placée en “bondage”. Tandis qu’elle était ligotée, à l’aide d’un couteau, Califia lui a gravé un svastika sur l’épaule. Pour Califia, il s’agissait d’un acte consensuel ; pour Marshall — qui le manifesta ultérieurement — tel n’était pas le cas. »
Califia est aussi connue pour sa promotion de la pédophilie. Dans un de ses essais, elle décrit les pédophiles comme un « groupe terrorisé » et « opprimé » faisant preuve d’un « courage considérable ». Elle affirme en outre qu’au lieu « de condamner les pédophiles pour leur implication auprès des jeunes lesbiennes et gays, nous devrions les soutenir. Ils ont vraiment besoin de nous. » Et ajoute :
« Il est condescendant de supposer que les jeunes sont tellement éblouis par le pouvoir des adultes qu’ils ne peuvent pas faire la différence entre être molesté et être amoureux ou excité. Tout enfant suffisamment âgé pour décider s’il veut ou non manger des épinards, jouer avec des camions ou porter des chaussures est suffisamment âgé pour décider s’il veut ou non courir nu au soleil, se masturber, s’asseoir sur les genoux de quelqu’un ou avoir une activité sexuelle. »
On pourrait continuer à lister les ignominies promues par Califia. Il y en a un paquet. Le mouvement queer, c’est essentiellement la promotion de n’importe quelles attitudes jugées transgressives, de la transgression de plus ou moins n’importe quelle norme, la glorification de pratiques violentes, l’érotisation des rapports de domination (le sadomasochisme, le BDSM). D’où son nom. « Queer » : une insulte homophobe (dans la veine de « tapette » ou de « pédé ») que des individus ont commencé à se réapproprier en promouvant les choses ici mentionnées. « Queer », à la base, signifie « bizarre », « tordu » ou encore « inadapté ». Et si, dans les médias, notamment dans les pays anglophones (mais ça arrive doucement chez nous, comme le reste), le terme « queer » est de plus en plus associé à l’ensemble de la « communauté LGBTQIA+ », de nombreuses lesbiennes, de nombreux gays et de nombreuses personnes bisexuelles, sachant ce qu’il y a derrière, refusent d’être qualifiées de « queer ». En revanche, les universités des pays les plus riches du capitalisme mondialisé proposent désormais des parcours d’études queer et les institutions étatiques et les entreprises financent désormais des festivals queer, des évènements queer, etc. Tandis que le mouvement queer prétend être une attaque contre l’ordre établi, ses principaux promoteurs sont des universitaires grassement payés des pays les plus riches du monde.
Dans son livre Speaking Sex to Power : The Politics of Queer Sex (« Parler du sexe au pouvoir : la politique du sexe queer »), paru en 2002 (après sa « transition »), Pat Califia écrit :
« J’aime beaucoup faire mal aux gens. Mon activité S/M préférée est la flagellation. J’utilise presque toujours une forme de bondage dans ces séances, pour deux raisons : pour maintenir la cible là où je le veux, et pour lui donner quelque chose sur lequel elle peut tirer, s’appuyer et se débattre. Le contact avec la corde ou la chaîne les aide à s’enfoncer et à érotiser la douleur. »
Plus loin :
« Comme je me définis avant tout comme un sadique, j’aime aussi les formes de bondage qui peuvent servir de punition féroce. Dans ce cas, j’utiliserai une corde fine ou même de la ficelle à gâteau, et je la serrerai assez fort pour avoir l’impression qu’elle coupe ou brûle le corps. Il faut bien sûr faire attention à ne pas endommager les nerfs, les articulations ou le tissu conjonctif. Un bondage parfaitement confortable peut aussi se transformer en souffrance si, par exemple, un prisonnier assoiffé ne peut pas atteindre un verre d’eau, ou si un suceur de bite ne parvient pas à atteindre avec sa bouche l’objet de son désir. Le bondage asymétrique est une méthode facile pour soumettre le corps humain à un stress intense. Dans la mesure où le fait d’être contrôlé ou exposé est vécu comme une humiliation par le bas, cette réponse émotionnelle peut être exploitée et augmentée jusqu’à ce qu’il soit défait et complètement malléable. »
Merveilleux.
Il est intéressant de noter que dans un essai paru en 2000, Pat Califia est légèrement revenue sur sa promotion de la pédophilie :
« Lorsque j’ai écrit “L’âge du consentement : la grande panique du porno juvénile de 1977” et “Les conséquences de la grande panique du porno juvénile de 1977” [les articles dans lesquels elle défendait la pédophilie], je faisais preuve d’une grande naïveté en ce qui concerne les problèmes de développement qui rendent inacceptables les relations sexuelles entre adultes et enfants prépubères, et la nature de la dynamique de pouvoir entre mineurs et adultes qui rend problématique le consentement éclairé aux relations sexuelles. […] Peut-être parce que je suis maintenant un parent, je suis moins idéaliste quant aux possibilités d’une relation égale entre adulte et enfant. […] Même si je ne suis plus d’accord avec le programme politique de la North American Man-Boy Love Association (NAMBLA) [l’Association nord-américaine pour l’amour entre les hommes et les jeunes garçons, une association qui promeut la légalisation de la pédophilie], je soutiendrai toujours le droit de la NAMBLA de participer à des manifestations gay, de publier son matériel et de débattre de ces questions. »
Un désaveu en demi-teinte, donc.
L’histoire de comment Pat Califia est devenue parent est consignée dans l’édition du Los Angeles Times en date du 27 février 2001 :
« Une histoire d’amour conventionnelle, à un détail près : Lorsque Patrick et Matt Califia-Rice se sont rencontrés il y a dix ans, ils étaient des femmes. Des femmes qui avaient senti, depuis qu’elles étaient petites, qu’elles devaient être des hommes.
Matt a été le premier à faire de son désir une réalité. Le jour où les deux ont rompu, il a commencé à prendre de la testostérone. Il s’est laissé pousser la barbe, s’est fait enlever les seins. Ils se sont remis ensemble cinq ans plus tard, et bien qu’ils ne puissent pas se marier légalement, ils ont chacun pris le nom de l’autre. Patrick, qui vivait toujours en tant que femme, a commencé à penser qu’il allait lui aussi devenir un homme.
Puis les choses se sont compliquées.
Le couple décide qu’il veut avoir un enfant. Compte tenu de leur histoire inhabituelle, l’adoption serait difficile, voire impossible, et Patrick avait subi une hystérectomie pour des raisons médicales des années auparavant.
La seule option, selon eux, était que Matt conçoive un enfant. En proie à des migraines d’origine hormonale, il avait déjà arrêté de prendre de la testostérone et avait recommencé à avoir ses règles ; son médecin lui avait conseillé une hystérectomie.
Au lieu de cela, ils ont trouvé plusieurs donneurs de sperme, et le bel analyste de réseaux informatiques barbu de 37 ans est entré dans le monde des nausées matinales et de la rétention d’eau. Au cours du troisième trimestre de Matt, Patrick a commencé à prendre de la testostérone et à envisager une opération de la poitrine.
Il y a un an, leur fils est né, dans une famille composée de deux parents masculins et dans un monde qui, il y a dix ans, n’existait même pas. »
Entre-temps, Califia a également entrepris une double mastectomie. Et elle n’est plus avec Matt (le couple s’est séparé à peine un an après la naissance de leur enfant). La transition transidentitaire, quelle triste absurdité. Entreprendre une thérapie hormonale à vie et mutiler son corps pour « devenir qui l’on est vraiment », ce non-sens. Et le côté expérimental de la grossesse et de l’allaitement chez les femmes transidentifiées (les prétendus « hommes trans »), ayant été placées sous bloqueurs de puberté et/ou hormones de synthèse et ayant subi une ablation de la poitrine, ne témoigne pas d’un grand souci du sort des bébés et des enfants.
Dans un essai écrit après le début de sa prise d’hormones, Califia explique que la testostérone stimule sa libido et qu’elle comprend désormais « pourquoi les hommes peuvent (et doivent !) payer 40 $ pour une fellation en rentrant du boulot ». La célébration de la prostitution — ou, du moins, le fait de la présenter comme un métier comme un autre, potentiellement épanouissant, gratifiant, etc. — est un classique des politiques queer.
Et depuis qu’elle est sous testostérone :
« Le sexe occasionnel a changé. Quand je veux jouir, ma priorité est de trouver quelqu’un qui le fera aussi efficacement que possible, et même si je préférerais certainement avoir une interaction agréable avec cette personne, je ne pense pas beaucoup à ce qu’elle faisait avant de se mettre à genoux, et je ne me soucie pas beaucoup de ce qu’elle ressent après s’être levée et être partie. Il est difficile de tenir compte de ses besoins ; il est plus facile de supposer que si elle veut quelque chose, c’est à elle d’essayer de l’obtenir. »
Dans un essai paru en 1983, bien avant de prendre de la testostérone et de changer de prénom, elle écrivait déjà (en décrivant une scène de sexe avec une autre femme lesbienne, lors de laquelle toutes les deux étaient équipées d’un godemichet) :
« La prochaine fois que nous nous verrons, c’est probablement moi qui serai à genoux. Sa queue est plus longue que la mienne, mais je n’ai aucun mal à la prendre à fond dans ma gorge si elle me la fait prendre. J’aime être baisée comme ça, jusqu’à ce que les larmes coulent sur mon visage et que je sois étourdie par l’impossibilité de respirer. »
(Une partie significative de tous les textes qu’elle a écrits au cours de sa vie correspond à des descriptions de pratiques sadomasochistes, BDSM, de pratiques sexuelles extrêmes, dégradantes, violentes. Des pages et des pages et des pages comme ça.)
Patricia Califia est née dans une famille de Mormons. Son père, qu’elle décrit comme un « sadique dénué de scrupules » avait apparemment un fort « appétit pour l’alcool et pour les femmes », et la battait régulièrement. Ceci explique-t-il tout cela ? (N’est-il pas significatif qu’elle décrive son père comme un sadique et qu’elle se revendique elle-même sadique ?).
& n’est-il pas formidable que les idées queer soient de plus en plus utilisées dans l’élaboration de l’éducation sexuelle des enfants — que des militants queer se proposent désormais, dans de plus en plus de pays, de prendre en charge l’éducation sexuelle des enfants ?
En assimilant les idées queer, la gauche (y compris la plus radicale, les prétendus « anarchistes » et « antifascistes ») adopte des idées terriblement absurdes, misogynes, antiféministes, nuisibles à maints égards.
Nicolas Casaux
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