par Mendelssohn Moses
Dans un interview récent, le Col. Douglas Macgregor exprimait son vif étonnement devant l’indulgence qu’entretiennent encore certains de ses interlocuteurs vis à vis de l’ex-Chancelier allemand (pas d’écriture inclusive svp), Frau Angel Merkel.
Pour MacGregor, comme pour l’ex-vice-président de l’OSCE Willy Wimmer, l’énigmatique Frau Merkel, jouant habilement sur tous les tableaux depuis son passage par la Frei Deutsche Jugend en RDA, a toujours fait partie du problème plutôt que de la solution. (Par ailleurs si des clichés d’époque de Frau Merkel en tenu d’Eve circuleraient en Allemagne, Réseau International tient trop à sa réputation de publication familiale pour les reproduire).
Au point nommé, voilà que le 24 novembre, Frau Merkel vient confirmer à l’hebdomadaire Der Spiegel, les dires de Petr Porochenko, président de l’ex-Ukraine entre 2014 et 2019, comme quoi les Accords de Minsk n’étaient qu’un miroir aux alouettes, derrière lequel viendrait se cramponner l’OTAN.
Ainsi, on se souviendra que le 20 juin 2022, Poroshenko se vantait des résultats des Accords de Minsk : « Nous avions obtenu tout ce qu’on voulait. Notre but était de mettre un coup d’arrêt à la menace ou au minimum, de renvoyer la guerre à plus tard » – et disposer de huit années (…) pour mettre sur pied de puissantes forces armées.
N’ayant pas accès à l’interview payant du Spiegel, nous nous reposons sur le résumé paru dans le Tageschau. Au Spiegel, Merkel insiste que suite au sommet de l’OTAN à Bucarest en 2008, puis lors des pourparlers de Minsk, elle a œuvré à « acheter du temps » à l’Ukraine dont celle-ci a profité pour contrer une éventuelle attaque russe. En 2014, dit-elle, « l’Ukraine aurait été laminée ». Désormais « c’est un pays plus fort et capable de se défendre ».
Selon le Spiegel, elle partageait entièrement l’opinion de Barak Obama au sujet du président russe : « Après l’annexion (sic) de Crimée par la Russie, nous avons tout fait pour éviter de nouvelles attaques par la Russie sur l’Ukraine, et nous nous sommes concertés (avec Obama – ndlr) sur le détail des sanctions ».
Entre temps, le 21 novembre 2022, Petr Poroshenko était reçu en pompe par le Council on Foreign Relations (CFR) à New York, au retour du Halifax Security Forum (Canada), où il s’est entretenu avec Sviatlana Tsikhanouskaya, auto-proclamée leader de Byelorussie (modèle Juan Guaido).
Dans une démonstration définitive du crétinisme de Charles Kay Ogden, créateur de Basic English, Petroshenko assénait au CFR dans un anglais que l’on appellera courtoisement « approximatif » : « Pourquoi si important signer alors Minsk accord ? Deux raison (sic). Encore (sic), pour que le monde entier sache que Poutine est menteur, et seconde position (sic) – m’aida à créer forces armées. Car lorsque je fus élu président nous n’avions pas forces armées du tout ».
Sur la page Web du CFR présentant la transcription des dires de Poroshenko, ne figure aucune déclaration de son patrimoine, source de revenus mensuels ou éventuels conflits d’intérêt, alors que des dizaines d’articles le concernant sont disponibles à la consultation, par exemple. Plus le niveau est pitoyable, plus élevés les revenus ?
En passant, Poroshenko, vraisemblablement persuadé du caractère millénaire sinon éternel du Reich néo-conservateur, qui pourrait le placer au poste actuellement occupé par Volodymyr Zelensky dans un proche avenir, commente ainsi les récentes législatives aux USA : « c’est extrêmement illustratif (sic) que les personne (sic) les plus radicales qui appellent à ne plus soutenir l’Ukraine ne sont pas pour la plupart dans le Congrès. Résultat très positif. (…) ».
Se décrivant modestement comme « soutien, promoteur et propagandiste de l’OTAN », il insiste que l’Ukraine doit rejoindre l’OTAN, que la Russie doit être expulsée du Conseil de Sécurité de l’ONU, et – tenez vous bien – que la planète entière doit être « dé-poutinisée » (sic) :
« Notre victoire ne serait pas sur le champ de bataille seulement. Notre victoire serait dans le processus de dé-poutinisation du monde. Cela ne veut pas dire renverser Poutine. Cela veut dire pas de financement russe aux partis politiques du monde entier, aux activistes publics (sic), aux journalist (sic), aux – plein, plein de gens (sic). »
Faut-il donc comprendre en creux que le monde entier est « poutinisé » ?
Adblock test (Why?)
Source : Lire l'article complet par Réseau International
Source: Lire l'article complet de Réseau International