par Patrick Reymond.
Donc, voilà, la Russie s’est retirée de Kherson, en bon ordre, et sans être le moins du monde poursuivie ni être inquiétée pendant cette retraite, oubliant la base : « Il faut serrer de près un ennemi en déroute ». Les Ukrainiens auraient dû être sur les talons de l’armée russe si elle avait été battue, s’ils voulaient la défaire, et la transformer en déroute. Il n’y avait, donc, dans leur esprit, aucune possibilité de le faire. La retraite est l’opération la plus compliquée et la plus difficile à faire.
Qui plus est, elle fut annoncée…
De plus, sans logistique, dévastée par les frappes, cette avance risque de poser plus de problèmes que d’apporter de solutions à l’Ukraine.
Politiquement, on parle de victoire et de coup dur porté à la Russie, pas militairement, mais moralement. Une défaite. En réalité, pour qu’il y ait victoire, il faut qu’il y ait bataille. En aucun cas, les offensives ukrainiennes n’ont débouchées, elles ont toutes été littéralement massacrées.
Sur le front, les lignes ne sont pas fixes. Elles ne doivent pas l’être. Les offensives de 1918 de l’armée allemande ont été grandement contrariées par le fait que la première ligne n’avait plus que des unités d’alerte. Seul le Chemin des Dames était défendu de manière classique (armée Duchêne), malgré les ordres de Pétain, et les troupes le gardant ont été massacrées. Duchêne ne voulait pas aménager une deuxième position.
Les lignes de front bougent constamment. La résistance à outrance n’est pas forcément un bon calcul.
Là, le chantage est inversé, les Russes peuvent faire sauter le barrage du Dniepr. À l’est, ils semblent progresser significativement. On peut penser aussi que d’autres faits « d’art opératif en profondeur » peuvent se produire.
De plus, s’il y a bien une spécialité russe, c’est la maskirovka. Ils auraient changé pour être prévisibles ???
source : La Chute
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