Par Mgr Henri Delassus, publié par Voice of the Family, 28 septembre 2022 — Photo : WaveBreakMediaMicro/Adobe Stock
Nous avons utilisé dans le présent article le texte de l’édition de 1904 du livre Le problème du temps présent : antagonisme de deux civilisations pour remplacer la traduction anglaise de l’édition de 1905. Nous n’avons traduit que l’introduction de Voice of the Family et les notes. Autre remarque, Voice of the Family a changé la numérotation des notes du texte original pour les besoins de l’article. — A.H.
Voici le sixième d’une série de douze articles, tirés de l’ouvrage en deux tomes de Mgr Delassus, Le problème du temps présent : antagonisme de deux civilisations (1905), dans lequel il examine les conditions de la restauration de la société chrétienne et du retour à la vérité sociale. La partie de cet ouvrage qui est traduite pour cette série considère le rôle de la famille comme origine et modèle de toute société et les effets désastreux de l’altération humaine de cette institution si manifestement voulue par Dieu et la nature.
La première partie de cette série, intitulée « Comment se forment les États », est parue dans le Digest en avril 2022.
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La France, qui avait précédé et guidé les nations modernes dans les voies de la civilisation, en est sortie la première. Pourra-t-elle y rentrer et comment le pourra-t-elle ?
On demandait un jour à Socrate, quel remède il convenait d’apporter aux maux dont les Grecs souffraient. Il répondit : « Les Grecs doivent faire ce qu’ils faisaient à l’heure où ils étaient heureux et prospères. » Léon XIII a dit de même : « À qui veut régénérer une société quelconque en décadence, on prescrit avec raison de la ramener à ses origines. » [1] Aux origines, aux heures de prospérité et de bonheur, les diverses classes de la société avaient basé leurs rapports sur les sentiments qui régnaient au foyer familial et qui, rayonnant de proche en proche, avaient fini par constituer la nation.
A mesure que ces sentiments s’affaiblirent, les liens naturels se relâchèrent, puis se brisèrent les uns après les autres. Et aujourd’hui, pour que la société puisse encore subsister, il a fallu les remplacer par des liens artificiels, par tout un ensemble de moyens, imaginés et institués au fur et à mesure des craquements qui se produisaient dans la société, pour maintenir dans un certain ordre les divers membres sociaux, les faire correspondre entre eux et donner à l’État une vie factice.
C’est ainsi que naquit le régime administratif inauguré par Louis XIV, constitué par la Révolution, affermi et fixé par Napoléon Ier.
« Cette nation, disait l’empereur, est toute dispersée et sans cohérence ; il faut refaire quelque chose ; il faut jeter sur le sol quelque base de granit. » Les bases qu’il jeta furent les institutions administratives. Il n’y a en elles rien de granitique. Les institutions solides et durables sont celles qui réunissent des hommes qu’assemblent les mêmes idées, les mêmes sentiments, les mêmes intérêts.
Le régime administratif n’a aucune racine dans les âmes : il est fait tout entier de règlements rigides, appliqués par des hommes qui ont l’inflexibilité de la machine dont ils ne sont que les rouages. La machine administrative courbe tout, broie tout, même les consciences ; mais il ne peut manquer de lui arriver ce qui arrive à toute machine, un jour ou l’autre elle volera en éclats. Déjà se font entendre de toutes parts et en toutes choses de sinistres explosions, avant-coureurs de la catastrophe finale.
Source : Lire l'article complet par Campagne Québec-Vie
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