En image de couverture, un homme, membre d’un groupe d’activistes trans, en train de déverser de la pisse devant un bâtiment administratif au Royaume-Uni. C’était le 2 septembre 2022, « Des activistes trans ont laissé plus de 60 bouteilles de pisse devant l’EHRC » [la Commission britannique pour l’égalité et les droits humains], à Londres, au Royaume-Uni, ainsi que le titrait le magazine Vice, célébrant l’action. Il s’agissait apparemment de protester contre la commission, qui a récemment confirmé que l’existence de toilettes publiques séparées pour les hommes et les femmes était légale. Un des activistes, un homme (mais se disant femme), « a uriné dans sa robe ornée de bijoux, avant de verser des bouteilles d’urines sur [lui]-même et sur le trottoir devant le bâtiment, tout en criant : “La Commission pour l’égalité et les droits humains a du sang sur les mains et de la pisse dans les rues”. » (Photo : ©Bex Wade)
Belote, rebelote. Après votre consœur Pauline Bock pour Arrêt sur images, vous, Maxime Macé, Pierre Plottu et Johanna Luyssen, vous êtes à votre tour fendus, pour Libération, et sans vergogne, d’un article extraordinairement mensonger, malhonnête, sur le conflit opposant des féministes aux promoteurs du transgenrisme. Pour ce faire, vous avez interrogé des personnes qui n’y comprennent tout aussi rien que vous, ou sont simplement tout aussi captieuses, nous contraignant une nouvelle fois à illustrer la validité de la loi de Brandolini.
« Si tout semble, a priori, opposer les féministes anti-trans et l’extrême droite, ils se retrouvent sur plusieurs points. » Ainsi commence votre article. Mais rapidement, les choses s’enveniment : quelques lignes plus loin, à peine, l’on apprend que « Terf et droites extrêmes se rejoignent sur l’essentiel ». Ce fut rapide.
Premier mensonge : assimilation de la critique du genre à la Manif pour tous
Une des principales spécialistes que vous interrogez, Ilana Eloit, « professeure en études de genre à l’université de Genève », ose les mensonges les plus gros. À propos des féministes critiques du transgenrisme, elle affirme : « Elles se disent “gender critical”, “critiques du genre”, un terme plus récent, qui renvoie aux mouvements antigenre que sont les mouvements réactionnaires et conservateurs. »
C’est faux. C’est même une inversion de la réalité. Les féministes qui se disent « gender critical » (critiques du genre), dans le monde anglo-américain, sont en bonne partie, sinon en majorité, opposées aux « mouvements réactionnaires et conservateurs ». Vous n’avez pas à nous croire. Renseignez-vous. Examinez les positions de Julie Bindel, Kara Dansky, Lierre Keith, Kathleen Stock, Jane Clare Jones, Genevieve Gluck, feu Magdalen Berns, Angie Jones, Sheila Jeffreys, Janice Raymond et tant d’autres. Toutes s’opposent avec véhémence aussi bien au transgenrisme qu’aux « mouvements réactionnaires et conservateurs ». Votre article les insulte toutes. Votre article nous insulte toutes. La « critique du genre », c’est aussi la critique de l’idéologie de ces réactionnaires et conservateurs, étant donné que par « genre », il faut aussi entendre le « système de bicatégorisation hiérarchisée entre les sexes (hommes/femmes) et entre les valeurs et représentations qui leur sont associées (masculin/féminin)[1] ». Système que défendent lesdits réactionnaires et conservateurs.
Un mensonge éhonté, donc.
La même — Ilana Eloit — accuse ensuite ces féministes « critiques du genre » de « biologisation de la différence sexuelle ». Bon sang, mais c’est bien sûr ! Comment s’y prend-on pour biologiser la biologie ?! (La « différence sexuelle », n’est-ce pas la biologie ?! Le sexe, n’est-ce pas la biologie ?!). Mais soyons fair-play, Eloit voulait sûrement dire, derrière son très mauvais choix de mot, sa très mauvaise formule, que les féministes critiques du genre « naturalisent les stéréotypes de genre », prétendent que le genre s’inscrit dans la biologie, quand c’est exactement l’inverse qu’elles soutiennent. Les féministes critiques du genre soulignent que le genre, au sens du « système de bicatégorisation hiérarchisée entre les sexes (hommes/femmes) et entre les valeurs et représentations qui leur sont associées (masculin/féminin) », est une construction sociale, conçue par les hommes et imposée par la domination masculine, la société patriarcale. En revanche, les réactionnaires et conservateurs soutiennent que ce système est comme naturel, inscrit dans la biologie. D’où le conflit radical qui oppose les féministes critiques du genre aux « réactionnaires et conservateurs ».
Du genre à l’idéologie du genre (ou de l’« identité de genre »)
Comme nous l’avons rappelé, le « genre », dans l’analyse féministe, désigne depuis longtemps la construction sociale hiérarchique (inégalitaire) assignant aux hommes un ensemble de stéréotypes sociosexuels « supérieurs », soit la « masculinité » culturelle, et aux femmes un ensemble de stéréotypes sexistes « subalternes », soit la « féminité ». Ou, comme le formule la professeure de science politique et féministe lesbienne Sheila Jeffreys : « Le “genre”, dans l’analyse classique du patriarcat, attribue les jupes, les talons hauts et l’amour du travail domestique non rémunéré à celles qui possèdent une biologie féminine », c’est-à-dire aux femmes, et « les vêtements confortables, l’esprit d’entreprise et l’initiative à ceux qui possèdent une biologie masculine », c’est-à-dire aux hommes.
Cependant, dans les années 1990, le terme « genre » fut adopté par des universitaires états-uniens qui, suivant des idées héritées de célèbres philosophes français, figures de la « French Theory », en firent un concept identitaire. Dans la « théorie queer » de ces universitaires, ainsi que le souligne Sheila Jeffreys, le « genre » se mit à désigner
« une forme d’expression ou de performance personnelle, occultant ainsi les relations de pouvoir matérielles de la domination masculine (Butler, 1990). L’objectif de la politique de genre queer consistait à rendre le genre flexible et à créer davantage de “genres”. Dès lors, la théorie queer était en opposition directe avec la politique féministe, et permit le développement du transgenrisme en tant que pratique et idéologie.
Les théoriciennes féministes radicales ne cherchent pas à rendre le genre un peu plus flexible, mais à l’éliminer. Elles sont abolitionnistes du genre, et comprennent que le genre fournit le cadre et la justification de la domination masculine. Selon l’approche féministe radicale, la masculinité est le comportement de la classe dirigeante masculine et la féminité celui de la classe subordonnée des femmes. Le genre n’a donc pas sa place dans l’avenir égalitaire que le féminisme vise à créer (Delphy, 1993). Dans l’approche prédominante de la théorie queer, cependant, le genre est quelque chose avec lequel on peut “jouer”. Dans cette interprétation queer, le genre est “transgressif” lorsqu’il est adopté par des personnes d’un certain sexe biologique qui auraient normalement dû présenter des caractéristiques différentes. Il est toutefois impossible d’échapper au genre ; il peut être interchangé, mais, dans cette perspective, il ne peut être aboli[2]. »
Ainsi, pour les théoriciens queers et postmodernes, « le “genre” est conceptualisé comme une forme de “différence sociale” plutôt que, selon la perspective féministe, comme “un ensemble de relations de pouvoir”[3] ». Cette conception queer et postmoderne du genre, terriblement confuse, comme en témoigne la profusion d’ouvrages queers ou postmodernes lui consacrant des milliers de pages contradictoires ou absconses, a à son tour permis la formation du concept d’« identité de genre », défendu par les promoteurs du transgenrisme, et désormais inscrit dans la loi en France comme dans d’autres pays du Nord économique. Aujourd’hui, les associations de promotion des « droits des trans » définissent le genre comme « un concept social catégorisant les personnes selon des caractéristiques arbitraires et subjectives. Le genre peut être influencé par des aspects psychologiques, comportementaux, sociaux et culturels. Le genre d’une personne n’est pas déterminé par son sexe assigné à la naissance[4]. » L’« identité de genre », elle, est définie comme « l’expérience intérieure et personnelle que chaque personne a de son genre. Il s’agit du sentiment d’être une femme, un homme, les deux, ni l’un ni l’autre, ou d’être à un autre point dans le continuum des genres[5]. » Ainsi, « il existe autant de nuances et d’identités de genre que de personnes[6] ».
D’une part, ce concept d’« identité de genre » charrie un certain sexisme (« homme » et « femme » sont définis comme des « sentiments », inévitablement liés aux stéréotypes de la masculinité et de la féminité), et d’autre part il relève d’une forme de mysticisme. L’identité de genre peut être tout et n’importe quoi. En fin de compte, le fait qu’il existe supposément « autant de nuances et d’identités de genre que de personnes » suggère que l’identité de genre ne désigne rien d’autre que… la personnalité ! Avec l’« identité de genre », les personnalités sont étiquetées, mises dans des cases. Essentialisées. Les « identités de genre » sont des sortes d’essence magique ou d’âmes individuelles bien souvent construites à partir du bon vieux système de bicatégorisation rigide susmentionné. Et c’est ce concept, donc, que les idéologues de la « transidentité » défendent et sont parvenus à faire inscrire dans la loi. Et c’est ce concept qu’ils veulent substituer au sexe (qui, lui, constitue une réalité matérielle significative) partout dans la loi. Et c’est cet ensemble d’idées portant sur le genre version queer ou trans et l’identité de genre que nous appelons idéologie du genre (ou de l’identité de genre). Et c’est au nom de cet ensemble d’idées que des jeunes (et des moins jeunes) sont encouragés à mutiler leurs corps sains[7]. Et c’est à la fois contre cette conception queer ou trans du genre (ou de l’identité de genre) et contre ce que l’analyse féministe désigne par le terme « genre » que les féministes « critiques du genre » se battent. L’abolition du genre, c’est-à-dire de la domination masculine, du « système de bicatégorisation hiérarchisée entre les sexes (hommes/femmes) et entre les valeurs et représentations qui leur sont associées (masculin/féminin) », mais aussi du concept absurde d’« identité de genre », voilà ce que visent les féministes « critiques du genre ».
Essentialisme ? Quésaco ?
Eloit accuse également les féministes critiques du genre de verser dans l’« essentialisme ». L’accusation revient plusieurs fois dans votre article, sans que jamais le terme ne soit expliqué, l’accusation explicitée. Pratique ! Les profanes, n’y comprenant rien, seront simplement impressionnés par le mot savant. Ces féministes sont accusées d’être « essentialistes » ! Cela semble grave ! Décidément, elles sont terribles ! Et peu importe que ce soit faux.
Car qui est du côté de l’essentialisme ? La droite et l’extrême droite, évidemment, mais également l’idéologie du genre, pour la bonne raison que le conservatisme de la droite, et son essentialisme, ont donné naissance à l’idéologie du genre :
« Les conservateurs prétendent que si l’on est une femme, alors on est plutôt prédisposée à s’occuper des tâches ménagères, à aimer la couture, le rose, les robes, la cuisine, etc. Les féministes récusent ce tissu d’absurdités sexistes et soulignent qu’être une femme (une réalité biologique) n’implique en rien d’aimer les robes, la couleur rose, les talons hauts, la couture, la cuisine, le ménage, etc. Les (trans)genristes prétendent que si l’on aime les robes, la couleur rose, la couture, etc., c’est que l’on est une femme (indépendamment de la réalité biologique). Les conservateurs prétendent que le sexe détermine des rôles sociaux, des goûts, des préférences. Les féministes soulignent que le sexe n’a pas à déterminer les rôles sociaux, les goûts, les préférences d’une personne, que le sexe ne détermine aucun “genre” puisque le “genre” n’est qu’une fiction oppressive et sexiste conçue par et pour les hommes. Les (trans)genristes affirment que les rôles sociaux, les goûts, les préférences (vestimentaires et autres) d’une personne — le prétendu “genre” auquel elle “s’identifie” — déterminent l’anatomie, le sexe qu’elle devrait avoir. Voyez la nouvelle oppression, miroir de l’ancienne[8]. »
Comble d’ironie, la gauche ne réalise pas que les idées qu’elle défend rejoignent celles des pires réactionnaires. Chers Macé, Plottu et Luyssen, comme je (Audrey) l’explique à l’attention de votre consœur Pauline Bock (Arrêt sur Images) :
« L’essentialisme nous vient des essences. Les essences dans le ciel, les idées platoniciennes. Les ectoplasmes métaphysiques. Les stéréotypes. La réification de constructions sociales. La réification de stéréotypes sexistes. Le genre est essentialisme par définition. L’essentialisme, c’est de dire que si une personne (dotée d’un pénis et de testicules) aime porter des robes et se mettre du vernis à ongles, alors cette personne est une femme. L’essentialisme, c’est dire que puisque cette personne (dotée d’une anatomie de sexe féminin) a revêtu une armure et mené des combattants à la victoire, alors elle est un homme. La réalité, la vérité, c’est que la première personne est un homme qui aime porter des robes et se peindre les ongles. Techniquement, il pourrait même s’agir d’un homme transgressif des stéréotypes (mais en fait non, puis qu’il demande à être considéré comme un ensemble de stéréotypes sexiste, comme “une femme”). La réalité et la vérité, c’est que la seconde personne est une femme, qui avait tellement foi en elle qu’elle brava tout ce qu’il y avait à braver en termes de carcans et conventions sociales pour écouter sa voix. Affirmer qu’il s’agit d’un homme est profondément sexiste, on ne peut plus misogyne[9]. »
Socrate, les féministes et l’extrême droite
Passons maintenant au sophisme. Comme chacun sait, tous les chats sont mortels. Socrate est mortel. Donc Socrate est un chat. N’est-ce pas ? De la même manière, tous les partisans de l’extrême droite sont des êtres humains. Socrate est un être humain. Donc Socrate est un partisan de l’extrême droite. Ou, plus à propos : l’extrême droite pense que la terre est ronde. Les féministes pensent que la terre est ronde. Donc, les féministes sont d’extrême droite. Ou, comme vous le suggérez dans votre article paru dans Libé : l’extrême droite s’oppose au transgenrisme. Les féministes s’opposent au transgenrisme. Donc les féministes sont d’extrême droite. Facile d’être journaliste aujourd’hui ! (Et peu importe que l’extrême droite, les réactionnaires et conservateurs, ne soient en vérité pas tous opposés au transgenrisme, peu importe que beaucoup lui soient favorables, à l’image des dirigeants iraniens, pour la raison qu’il permet de faire disparaître l’homosexualité[10]).
D’ailleurs, selon la logique que vous employez dans votre article, Libération, journal de gauche « libéral-libertaire », façon Yannick Jadot, est un média d’extrême droite. La preuve en image :
En effet, sous un certain angle, significatif, de l’extrême gauche à l’extrême droite, tous les partis n’en forment qu’un seul : le Parti technologiste. S’il existe de nombreux points de divergences entre les membres du Parti technologiste, il existe aussi un certain consensus : le système technologique, c’est-à-dire l’essentiel de ce qui constitue la civilisation industrielle, doit être conservé. Industrie, technologie, innovation, sont autant de vaches sacrées. Depuis la perspective féministe naturienne[11] qui est la nôtre, Libération a beaucoup en commun avec les « réactionnaires et conservateurs ». Alors, qu’est-ce que ça fait d’avoir les mêmes idées que l’extrême droite ?
TERF, une injure ratée
Dès le titre de votre article, cher Maxime, cher Pierre, chère Johanna, vous recourez à une injure indigne, servant à justifier le harcèlement et les violences misogynes commises par des hommes hétérosexuels transidentifiés (et des femmes automisogynes transidentifiées, malheureusement) à l’encontre des féministes qui rejettent les stéréotypes sexistes (qui rejettent le genre et l’idéologie du genre) : l’appellation de TERF (Trans Exclusionary Radical Feminist, soit « féministe radicale excluant les trans »). Un mensonge de plus. Non, personne n’est TERF parmi les nôtres. Pour référer au réel de la lutte féministe radicale (ou « critique du genre ») avec un minimum de rigueur, il aurait fallu parler de PERF (Penis Exclusionary Radical Feminist, soit « Féministe radicale excluant les pénis »), ou de MERF (Male Exclusionary Radical Feminist, soit « Féministe radicale excluant les hommes »). Le féminisme est pour les femmes, celles que cette culture de suprémacisme masculin exploite et hait à cause de leur sexe, le sexe féminin, auquel a été imposé un ensemble d’injonctions comportementales, vestimentaires, économiques, conjugales, professionnelles, etc., que les féministes de la deuxième vague ont appelé « genre » (le « système de bicatégorisation » susmentionné).
Si nous tenons à ce que les espaces réservés aux femmes et aux filles (aux êtres humains de sexe féminin) le demeurent, ce n’est pas pour en exclure « les trans » (catégorie incohérente, fictive), seulement les hommes.
David Paternotte : mauvaise foi, mensonge, bêtise (ou les trois) ?
Pour votre article, vous faites ensuite appel au lumineux David Paternotte, « maître de conférences en sociologie à l’université libre de Bruxelles ». Pauvres étudiants bruxellois. David Paternotte affirme que dans le discours des prétendues TERF, on retrouverait « l’idée qu’il y aurait des milliardaires comme George Soros qui financeraient le lobby trans pour servir leur quête de pouvoir, ce qui relève du complotisme » (les italiques sont nôtres). Mince alors, David, comment fais-tu pour être à ce point malhonnête ? C’est un fait, pas une idée, que l’Open Society Foundations de George Soros finance des associations trans. Et ça n’a rien d’un secret. L’Open Society Foundations se vante sur son site web de « fournir à l’activisme trans le soutien qu’il mérite[12] ». Mais Soros est loin d’être le seul ultrariche à financer « l’activisme trans » — c’est-à-dire le lobbying trans.
La Human Rights Campaign (HRC, littéralement « la Campagne pour les droits humains »), la plus importante association de lobbying en faveur des droits des personnes LGBT (mais surtout T) aux États-Unis, dont l’influence s’étend également à l’international et dont le budget dépasse les 44 millions de dollars annuels[13], est financé par toutes les pires multinationales du monde (American Airlines, Apple, The Coca-Cola Company, Google, Microsoft, Pfizer, Nike, BP, Chevron, Paypal, Amazon, IBM, etc.[14]). Les Principes de Jogjakarta (qui fournissent une première base théorique et juridique au concept incohérent de l’« identité de genre »), sont issus d’une réunion, à l’université Gadjah Mada de Java du 6 au 9 novembre 2006, de deux organismes, la CIJ (Commission internationale de juristes) et l’ISHR (International Service for Human Rights, littéralement : « service international pour les droits humains »), ainsi que d’experts en droits humains du monde entier. Les deux principales organisations à l’origine de ces principes, la CIJ et l’ISHR, sont financées par des fonds étatiques (les gouvernements de l’Allemagne, de la Finlande, du Royaume-Uni, du Danemark, de la Norvège, des Pays-Bas, la Commission européenne, etc.) et capitalistes (l’Open Society Foundations, entre autres fondations privées). Parmi les principales organisations consacrées à la promotion des droits trans en Europe, on retrouve l’ONG Transgender Europe (budget 2020 de 1 160 000 €[15]), financée par les entités habituelles (Commission Européenne, Open Society Foundations, gouvernement des Pays-Bas, Conseil de l’Europe) et ILGA Europe (budget 2019 de 3 078 903 €[16]), également financée par les entités habituelles (Commission européenne, fondations privées, entreprises).
Aux États-Unis, la famille des Pritzker, une des plus riches du pays, finance également « l’activisme trans »[17], de même que le milliardaire états-unien Jon Stryker, héritier d’une fortune liée à la Stryker Corporation (une société de technologie médicale), qui finance le développement du transgenrisme au travers de sa fondation Arcus[18]. Et nous pourrions continuer.
Rien de tout cela ne relève du « complot ». Simplement du capitalisme. L’« activisme trans » est lourdement financé par des ultrariches, des fondations privées d’ultrariches ou liées à d’importantes entreprises, des multinationales, des fonds étatiques. Il s’agit, encore une fois, d’un fait — et pas d’une « théorie du complot ». Et cela s’explique très simplement par le fonctionnement normal du capitalisme — ouverture de nouveaux marchés, etc. Et le transhumanisme constituant désormais l’horizon du capitalisme technologique, cela s’explique aussi par l’accointance idéologique entre transgenrisme et transhumanisme, ouvertement célébrée par un des pionniers de « l’activisme trans », Martine (autrefois Martin) Rothblatt[19]. (Cela s’explique également — mais en discuter nécessiterait de plus amples développements — par l’autogynéphilie de ces hommes qui, à l’instar de Foucault (voir infra), cherchent à libérer — normaliser, dépathologiser — leur sexualité. Et qui, à la différence de Foucault, y parviennent.)
Foucault, Butler & Co.
Par ailleurs, Florence Rochefort, « chercheuse au CNRS et spécialiste d’histoire des féminismes », prétend que la perspective des féministes critiques du genre s’oppose à tout ce que les sciences sociales ont apporté depuis vingt, trente ans autour des études de genres. C’est encore faux. Les féministes s’opposent à l’obscurantisme postmoderne qui a accaparé l’analyse féministe radicale, oui, celle-là même qui a pointé du doigt et dénoncé le genre comme une construction socioculturelle hiérarchique en haut de laquelle se trouve l’homme, peu importe sa couleur. Et qui sont les fameux théoriciens des « études de genre » dont se revendiquent aujourd’hui les transactivistes ? Judith Butler, qui s’est inspirée de Michel Foucault, philosophe politique adulé en France en dépit de sa pédophilie bien moins connue chez ses compatriotes, ou peut-être tranquillement acceptée. Libération n’était d’ailleurs pas le dernier journal à promouvoir la pédophilie (nous dirions aujourd’hui « pédocriminalité »). Après tout, la France de Foucault est aussi celle de Matzneff. Pour faire bonne mesure, voici un article qui le défend (en toute sincérité) des rumeurs de pédophilie à son encontre et que nous pourrions renommer : « Michel Foucault n’était pas pédophile, il aimait juste les adolescents. » Ah, bon, alors ça va.
Michel Foucault n’a œuvré qu’à sa propre libération, c’est-à-dire à la libération de la sexualité et des paraphilies masculines, bien moins à la libération de l’homosexualité. Il n’avait cure des femmes, et s’il était aujourd’hui vivant, nul doute que son orientation sexuelle serait jugée transphobe par tous les tenant·es de l’idéologie du genre.
Quant à Judith Butler, grande papesse des études de genre, voyons ce qu’elle a à nous dire : « Le passage d’un récit structuraliste dans lequel le capital est compris comme structurant les relations sociales de manière relativement homologue à une vision de l’hégémonie dans laquelle les relations de pouvoir sont sujettes à la répétition, à la convergence et à la réarticulation a introduit la question de la temporalité dans la réflexion sur la structure, et a marqué le passage d’une forme de théorie althussérienne qui prend les totalités structurelles comme objets théoriques à une forme dans laquelle les idées sur la possibilité contingente de la structure inaugurent une conception renouvelée de l’hégémonie comme liée aux sites et stratégies contingents de la réarticulation du pouvoir. » Nous vous rassurons, la traduction française est fidèle à l’original. Même Foucault se retourne dans sa tombe, tant il doit être embarrassé. Et malheureusement, Judith Butler a fait des petits. Son baratin se retrouve parfaitement dans celui que tiennent les saugrenus universitaires qui obtiennent des diplômes dans le domaine des « gender studies » — autrefois appelé, du temps des féministes radicales, « women studies ». Eh oui, le genre est tout d’abord venu effacer les femmes de l’université, avant de chercher (avec succès) à les effacer à peu près partout, dans le langage, dans la loi et jusque dans la constitution française.
Confusionnisme biologique
« Ce sont des discours militants extrêmement basiques qui ne tiennent aucun compte des travaux qui ont montré que, y compris biologiquement, il n’y a pas de bicatégorisation absolue des sexes », prétend Florence Rochefort au sujet de la perspective des féministes critiques du genre. « Par exemple, on retrouve encore des références à “X, Y” [les chromosomes, ndlr] : ça fait des lustres que les biologistes ne travaillent plus uniquement avec ça, mais avec une beaucoup plus grande complexité comme l’a montré Anne Fausto Sterling. La question n’est d’ailleurs pas que biologique. »
Anne Fausto-Sterling est la biologiste des gender studies à laquelle l’on doit la démocratisation de la confusion entre les parties et le tout. Fausto-Sterling est à l’origine de la notion du « spectre sexuel ». Elle soutenait jadis qu’il existait au moins 6 sexes chez le mammifère humain. Absurdité. Les « désordres de la différenciation sexuelle » (DSD) — on parle aussi d’« anomalies du développement sexuel » (ADS) ou d’« anomalies de la différenciation sexuelle », ou encore d’intersexuations — ne sont pas des sexes à part entière[20]. Le sexe reste indécrottablement binaire. Chez l’être humain, il n’existe que deux types de systèmes reproducteurs : le masculin (celui des hommes) et le féminin (celui des femmes). Malheureusement, les idéologues trans et leurs disciples crédules répètent à l’envie les mêmes inepties, souvent en se référant aux mêmes éléments fallacieux, comme ce graphique paru dans le Scientific American :
Impressionnant, non ?! Toutes ces belles couleurs et ses relations complexes, tous ces noms de gènes compliqués : c’est bien la preuve que c’est du solide ! Eh bien, pas du tout. Mais permettez-nous de simplifier. Ce que le Scientific American veut que vous voyiez :
Ce que le Scientific American veut que vous croyiez :
En effet, si vous souscrivez à cette idée selon laquelle le sexe ne serait pas binaire, alors vous souscrivez sans doute à l’absurdité de l’image ci-dessus. En outre, vous tentez d’instrumentaliser ces personnes (0,02% de la population[21]) qui naissent avec un trouble du développement sexuel (une forme d’intersexuation), à cause duquel ils ou elles doivent parfois suivre des traitements à vie (parce que les différents types d’intersexuation s’accompagnent parfois de problèmes de santé, plus ou moins graves), et qui n’ont techniquement rien à voir avec l’idéologie (trans)genre, ainsi que diverses associations de défense des personnes intersexuées le rappellent régulièrement[22]. La prétendue complexité qu’invoquent les idéologues de la non-binarité du sexe afin de suggérer qu’il existe d’innombrables sexes, ou toutes sortes de choses étranges, n’est qu’une mystification idéologique.
Au passage : Fausto-Sterling est peut-être en train de changer d’avis. Dans la présentation d’une conférence à venir (le 29 septembre prochain), elle explique qu’elle considère désormais que nous devrions complètement abandonner l’idée d’« identité de genre ».
DARVO
Après avoir affirmé qu’il n’y avait pas « de bicatégorisation absolue des sexes » — formule ambigüe permettant de suggérer qu’il existe peut-être bien deux sexes, mais aussi peut-être une multitude de sexes, afin de ne pas avoir l’air de trop nier des réalités élémentaires —, et que la biologie se caractériserait par une « beaucoup plus grande complexité » que ce que soutiennent les féministes critiques du genre avec leurs « discours militants extrêmement basiques », Florence Rochefort, sans expliciter quoi que ce soit, avance promptement que de toute façon « la question n’est […] pas que biologique » — hop, on passe à autre chose — puisqu’elle est aussi celle de « nouvelles libertés acquises de choisir son genre. Ces discours transphobes se veulent des paroles de vérité avec la seule légitimité du nombre de followers. »
Un bel exemple de DARVO (acronyme anglais pour Deny, Attack, and Reverse Victim and Offender, soit « nier, attaquer et inverser la victime et l’agresseur », ce qui donnerait l’acronyme NAIVA, en français). D’abord, d’où sort cette accusation de phobie ? Nous nous opposons politiquement aux zélateurs du transgenrisme, de manière argumentée. Le fait que vous occultiez nos arguments, les présentiez n’importe comment ou nous en prêtiez qui ne sont pas les nôtres de façon à combattre des épouvantails ne signifie aucunement que nous sommes phobiques, simplement que vous êtes idiots. Et quel est cet étrange argument du « nombre de followers » ? Vous avez infiniment plus voix au chapitre que nous. Les médias de masse relaient aveuglément le discours des égéries transactivistes. Si certaines féministes acceptent de paraitre dans des médias de droite, c’est parce que tous les médias (supposément) progressistes ou (supposément) alternatifs adhèrent à l’idéologie transgenre ultralibérale et refusent de les entendre, de leur permettre de s’exprimer, lorsqu’ils n’agissent pas en parfaits agresseurs en leur réclamant un entretien APRÈS les avoir copieusement calomniées.
Dora Moutot et Marguerite Stern ne sont pas nos représentantes
Dora et Marguerite peuvent effectivement avoir des idées ou des accointances douteuses. Le choix d’accepter de parler aux médias de droite, par exemple, ne fait pas l’unanimité parmi les féministes ou parmi les associations de parents ou de LGB (sans le T) critiques du (trans)genrisme. Casasnovas est à maints égards problématique, ne serait-ce que par sa misogynie crasse et les pratiques dangereuses qu’il conseille aux femmes. Quoi qu’il en soit, il s’agit une fois encore d’une tentative de déshonneur par association, d’une tentative de décrédibiliser des critiques solides et sourcées par une vulgaire stratégie de médisance.
« Panique morale » : c’est celui qui le dit qui l’est
Inévitablement, il fallait que vous invoquiez le non-argument de la « panique morale ». Dans un conflit politique, l’adversaire peut toujours être accusé de faire montre d’une « panique morale », pour la raison qu’un conflit politique est un conflit « moral », dans le sens de ce « qui concerne les règles ou principes de conduite […] dans une société donnée ». Il est ridiculement facile, idiot et absurde de taxer tous ceux qui sont en désaccord avec soi de l’être en raison d’une « panique morale ». Nous pourrions très bien vous accuser, vous la gauche trans (la droite ?), de réagir à nos critiques argumentées par une « panique morale ». Cela expliquerait très bien pourquoi vous recourez à tous les sophismes et tous les mensonges pour tenter de discréditer les féministes critiques du genre. La manière que vous avez de diaboliser des femmes, de fabriquer des sorcières (des phobiques, des femmes aux comportements prétendument irrationnels), n’est-ce pas le signe d’une « panique morale » ?
Et d’autres inversions de réalité
« Chez ces féministes, l’outrance peut aller jusque l’invective, l’insulte et le discrédit des personnes trans », écrivez-vous. Encore une stupéfiante inversion de réalité. Sur internet, tout le monde sait et voit que les activistes trans font preuve d’une agressivité sans limite, recourant machinalement à l’injure, l’insulte, la menace, contre toutes celles et ceux qui osent questionner le système de croyances trans. Même les détransitionneurs et détransitionneuses ont peur de s’exprimer à cause d’eux, par crainte de se voir menacés, harcelés. Tous les détransitionneurs et toutes les détransitionneuses qui se sont exprimées publiquement ont reçu des injures, des menaces. Il ne fait pas bon être un hérétique à l’heure de la religion transgenre. Et ce sont des féministes, dites « TERF », qui se retrouvent régulièrement menacées de licenciement, poursuivies en justice, voire licenciées pour leurs opinions — même si plusieurs ont remporté leurs procès[23]. J’ai fait moi-même (Audrey) l’expérience de ce harcèlement sur Twitter, de la part d’individus qui retweetent mes articles sans les lire (ayant trop peur de les lire), accompagnés de calomnies et d’injures. Par ailleurs, nous ne comptons plus le nombre de messages privés que nous recevons, sur tous les réseaux sociaux, de la part de personnes nous confiant plus ou moins la même chose, à savoir qu’elles nous lisent avec attention, mais n’osent pas nous soutenir publiquement ou partager nos critiques pour la raison qu’elles sont confrontées, dans leur vie quotidienne et leur travail, à la virulente hégémonie des idées trans et qu’elles sont terrorisées à l’idée de subir les déversements de haine et l’ostracisme que nous subissons en raison de nos prises de position.
À notre connaissance, un seul appel au meurtre est toléré par les autorités. Celui des prétendues TERF. Appeler au meurtre de ces féministes critiques du transgenrisme, vendre des vêtements (t‑shirts, sweat-shirts) floqués de cet appel au meurtre, est vraisemblablement acceptable et accepté.
Enfin, après le déshonneur par association, la calomnie, la tentative de faire passer les victimes pour les agresseurs, l’inversion de réalité se poursuit avec une tentative de faire passer les agresseurs pour les victimes. Recours au pathos, donc (et plus précisément au sophisme de l’argumentum ad misericordiam, un paralogisme qui « consiste à plaider des circonstances particulières qui susciteront de la sympathie pour une cause ou une personne et à inviter à conclure que, pour cette raison, les habituels critères évaluatifs ne sauraient s’appliquer — ou du moins ne sauraient s’appliquer dans toute leur rigueur[24] »). Ilana Eloit prétend que les personnes dites « trans » feraient « partie des personnes les plus vulnérables, les plus sujettes aux violences, à la précarité économique ». Non seulement est-ce inexact, mais il se trouve en plus que l’inverse est vrai[25] (d’après les statistiques criminelles du Royaume-Uni ou encore d’autres estimations[26]). Manipulation émotionnelle et mensonge, donc. En outre, que l’affirmation d’Ilana Eloit soit vraie ou pas ne devrait pas nous empêcher de questionner la cohérence et les effets des idées qui constituent le système de croyances appelé « transidentité » ou « (trans)genrisme ». Système qui pourrait bien, d’ailleurs, nuire aux principaux « concernés ». Ce ne serait pas la première fois qu’on verrait un ensemble d’individus adhérer à des idées leur étant préjudiciables : nous nous souvenons du mot d’Isabelle Alonso au sujet des femmes qui soutiennent Zemmour : les dindes avec la rôtisserie.
Au final, le média pour lequel vous travaillez, Libération, est fidèle à lui-même en publiant votre épouvantable article. Il œuvre surtout en faveur du « mouvement pour les droits des hommes », c’est-à-dire en faveur de l’expansion patriarcale des prérogatives d’hommes misogynes et violents, cherchant à tout accaparer et contrôler, et surtout les espaces et les corps des femmes. Comme les masculinistes des lumières avant eux, c’est dans le langage et la loi qu’ils procèdent à l’effacement des femmes afin de les conserver où ils le désirent. Sous leur contrôle.
Audrey A. & Nicolas Casaux
- https://genere.hypotheses.org/532 ↑
- Sheila Jeffreys, Gender Hurts : A feminist analysis of the politics of transgenderism (2014) ↑
- Sheila Jeffreys, Gender Hurts : A feminist analysis of the politics of transgenderism (2014) ↑
- https://grandirtrans.fr/2021/03/23/petit-lexique-sur-la-transidentite/ ↑
- https://www.canada.ca/fr/ministere-justice/nouvelles/2016/05/identite-de-genre-et-expression-de-genre.html ↑
- https://questionsexualite.fr/connaitre-son-corps-et-sa-sexualite/la-diversite-de-genre/qu-est-ce-que-l-identite-de-genre ↑
- https://www.partage-le.com/2022/08/08/le-transgenrisme-ou-comment-le-sexisme-pousse-des-jeunes-a-mutiler-leurs-corps-sains-par-audrey-a-et-nicolas-casaux/ ↑
- https://www.partage-le.com/2022/08/08/le-transgenrisme-ou-comment-le-sexisme-pousse-des-jeunes-a-mutiler-leurs-corps-sains-par-audrey-a-et-nicolas-casaux/ ↑
- https://www.partage-le.com/2022/09/10/arret-sur-images-un-media-poubelle-comme-les-autres-par-audrey‑a/ ↑
- En effet, en Iran, le transsexualisme a été adoubé il y a plusieurs décennies, depuis une fatwa de l’ayatollah Khomeiny, pour la raison qu’il permet de supprimer l’homosexualité. ↑
- https://www.partage-le.com/2022/01/29/leur-ecologie-et-la-notre-technologistes-contre-naturiens-par-nicolas-casaux/ ↑
- https://www.opensocietyfoundations.org/voices/giving-trans-activism-support-it-deserves ↑
- https://hrc-prod-requests.s3-us-west‑2.amazonaws.com/HRC-990-FY20.pdf ↑
- https://www.hrc.org/about/corporate-partners ↑
- https://tgeu.org/wp-content/uploads/2018/06/TGEU_ActivityReport-1618.pdf ↑
- https://www.ilga-europe.org/who-we-are/how-we-are-funded ↑
- https://philanthropynewsdigest.org/news/jennifer-pritzker-donates-2-million-for-transgender-studies ou : https://www.nationalreview.com/corner/the-money-behind-the-transgender-movement/ ↑
- https://www.arcusfoundation.org/arcus-novo-foundation-announce-groundbreaking-philanthropy-initiative-to-improve-lives-of-transgender-people/ ↑
- https://www.partage-le.com/2021/01/25/martine-rothblatt-un-des-peres-fondateurs-du-transgenrisme-et-fervent-transhumaniste-par-jennifer-bilek/ ↑
- https://www.partage-le.com/2022/08/25/il-nexiste-que-deux-sexes-et-vous-devriez-le-savoir-par-nicolas-casaux/ ↑
- https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/12476264/ ↑
- https://isna.org/faq/transgender/ ↑
- Comme Maya Forstater : https://www.marianne.net/monde/europe/au-royaume-uni-critiquer-la-notion-de-genre-nest-plus-un-motif-de-licenciement ↑
- (http://ici.radio-canada.ca/emissions/dessine_moi_un_dimanche/2014–2015/la_chasse_aux_sophismes_inspiration.asp) ↑
- https://terfestuneinsulte.wordpress.com/2022/09/02/ni-marginalises-ni-maltraites-ni-vulnerables/, voir aussi cette vidéo du fou allié : https://www.youtube.com/watch?v=ZGGRV4QWCQA ↑
- https://radcaen.fr/index.php/2021/12/01/les-chiffres-de-la-journee-du-souvenir-trans-2021/ ↑
Source: Lire l'article complet de Le Partage