par Daniel Vanhove.
L’équipage « européiste » qui pilote depuis Bruxelles l’ingouvernable paquebot baptisé « UE » ne semble rien voir qui puisse arrêter sa course, convaincu de sa toute-puissance et de son invulnérabilité savamment entretenues par le discours de l’administration américaine et de ses représentants de l’OTAN. Et tout comme certains individus, un piètre équipage aime être flatté.
Et pourtant, à bien y regarder, tout indique qu’un iceberg – dont chacun sait qu’environ 1/8ème est émergé – se trouve sur sa route. La question, loin d’être subsidiaire, est de savoir s’il existe encore au sein de cet équipage l’un ou l’autre membre sain d’esprit et assez lucide que pour éviter le crash qui semble de plus en plus inéluctable. Alors qu’à bord se trouvent plusieurs millions de passagers entretenus, voire persuadés pour certains, dans l’illusion (comme à l’époque) de l’insubmersibilité de leur puissant vaisseau.
En plus de l’approche xénophobe anti-russe que l’on a vu se manifester par d’affligeantes réactions de gouvernements, de mairies, d’organisations, d’associations, de groupes, quand ce ne sont pas quelques abrutis isolés, les capitaines de l’UE non élus par les passagers semblent manifestement « hors sol » et risquent d’entraîner ces derniers dans un naufrage collectif. Il faut rappeler à cet effet, que c’est bien l’URSS qui a vaincu le nazisme allemand par le sacrifice d’environ 27 millions de ses soldats et civils, et non les Américains comme ceux-ci ont tendance à s’en glorifier. Les Russes en connaissent donc le prix quand les Américains et les Européens n’ont pas expurgé jusqu’à ses racines cette tendance brune que l’on voit ainsi ressurgir régulièrement.
À la suite d’une infinie patience, chaque fois que l’iceberg russe a lancé des signaux à l’Occident et particulièrement à l’Europe voisine de limites à ne pas dépasser, c’est comme si cette dernière était sourde et n’entendait que la voix des sirènes outre-atlantique. Le commandement russe démontre pourtant sa détermination à ne pas modifier sa position et reste ferme quant à son plan initial avec, il faut le souligner, une réponse toujours proportionnelle aux obstacles dressés par ses adversaires pour le faire dévier de sa route. Mais vu l’entêtement de ceux qu’il continue à appeler ses « collègues », la Russie va-t-elle encore longtemps agir en proportionnalité ou risque-t-elle de passer à une autre vitesse afin de donner une « leçon de choses » aux plus obtus de cette caste d’eurocrates arrogants ? Pour ceux qui rechignent et se demandent parfois pourquoi l’état-major russe n’agit pas de manière plus prompte et cinglante face aux Ukronazis armés en continu par l’Occident, soyez assurés que cette question taraude sa hiérarchie et fait l’objet d’évaluations régulières. Mais le travail entrepris par Moscou est colossal et dépasse de très loin le seul cas ukrainien qu’il faut préalablement nettoyer en profondeur de tout ce qui l’encrasse.
Pour le coup et pour ceux qui ne l’auraient pas encore compris, ce que les citoyens européens pourront retenir de cette pénible traversée est qu’ils sont bien colonisés par les USA et non leurs « partenaires » comme ils l’imaginaient. Il faut dire que c’est habituel pour ce pays qui dès le départ a construit son empire sur la dévastation, le pillage et la colonisation, sans jamais s’arrêter depuis. Raison de son indéfectible soutien au régime d’apartheid israélien qui pense pouvoir bâtir de même sa prospérité sur le vol des terres palestiniennes doublé de méthodes fascistes. Et où la voix européenne en plus d’être timorée, en est complice depuis le début.
Aussi, les Européens sont-ils priés de comprendre et d’accepter n’être que des passagers de seconde classe. Avec toutes les conséquences qu’impliquent un tel statut dont celle, et non des moindres pour qui veut chercher un peu dans l’histoire, que tout empire connaît ses heures de gloire avant de connaître celles de son déclin et de sa fin. Or, de toute évidence, plusieurs analyses dans différentes disciplines indiquent que le déclin des États-Unis a non seulement commencé mais qu’il est déjà bien entamé. La question pour les citoyens européens est donc simple, parce qu’il ne s’agit plus de savoir si cela va arriver, mais quand cela va-t-il arriver, et dès lors : allons-nous suivre un équipage qui manifestement nous mène au désastre ou allons-nous avoir le sursaut de nous organiser, de renverser ce commandement et reprendre le contrôle qui nous permettrait d’éviter le crash qui s’annonce ? Parce que ce que nous voyons de l’iceberg, pour effrayant qu’il soit déjà nous est caché pour les 7/8ème immergés… Les conséquences d’une telle collision sont donc incalculables pour l’avenir à l’exception d’une certitude : tous les paradigmes seront bouleversés. Et sous nos latitudes, les dernières générations n’ont pour la plupart aucune idée de ce que cela peut représenter, ayant été préservées et choyées des décennies durant au point de penser que le niveau de vie occidental était la norme alors qu’il est l’exception au regard des milliards d’individus qui survivent tant bien que mal… exploités pour le confort de notre croisière.
Tant mieux !, rétorqueront certains, il faut que cet ordre inique s’effondre et soit remplacé ! Et je les approuve, mais là n’est pas mon propos qui est de dire que nous pouvons (peut-être ?) éviter l’obstacle et bien des affres à une majorité de citoyens, en revenant à la raison et en acceptant l’offre russe. À savoir : la neutralité de l’Ukraine, sa dénazification, le recul de l’OTAN – à défaut de son démantèlement – sur ses lignes antérieures, la démilitarisation des pays limitrophes de ses frontières… ce qui n’est toujours que la partie visible de l’iceberg, et le préalable au changement de cet ordre inique auquel s’est attelée la Russie.
La partie invisible beaucoup plus importante, est la raison pour laquelle l’Occident hégémonique ne veut pas (encore) faire machine arrière. Il s’agit évidemment de revoir l’ordre unilatéral imposé par l’empire et la dictature de sa monnaie (et de la nôtre qui n’en est que l’avatar), et l’établissement de nouvelles règles internationales dans les échanges entre nations où d’autres États y compris les plus faibles seront enfin écoutés et représentés, et où le dollar ne sera plus seul maître à bord, prenant tous les autres en otages. Et que l’Occident le veuille ou non, la Russie y travaille, nouant de plus en plus de liens avec ceux qui s’empressent de dénouer les nœuds zuniens qui les étouffaient. Ainsi, le dernier sommet des BRICS représente environ 3.5 milliards d’individus (et de nouveaux pays demandent à y adhérer) quand le G7 n’en représente plus que 750 millions, avec une croissance de plus en plus forte pour les premiers face à un déclin pour les seconds.
Cet écueil qui se dresse droit devant nous n’est pas nouveau. Les plus aveugles au rang desquels bien des occidentaux – dont l’inculture est entretenue par les équipages qui se succèdent sur le pont – n’ont pas capté que l’obstacle qui grossit à mesure que l’on s’en approche dans l’absurde défi d’aller s’y heurter en pensant que la puissance de notre navire pourrait briser cette cathédrale de glace, trouve son origine non dans l’épisode ukrainien, mais lorsque le président Poutine a répondu favorablement à la demande du président syrien B. al-Assad de le soutenir contre l’assaut occidental qui avait pour projet de ruiner son pays. Cela fait donc plus de 10 ans que l’iceberg russe s’est mis en travers de la route qu’ont prise les imprudents équipages occidentaux mal conseillés, résultat d’imbéciles sanctions qui privilégie l’idéologie au détriment de services de renseignements et de personnel diplomatique dont il a voulu faire l’économie.
Ce que nous voyons depuis quelques semaines en Ukraine, n’est que la confirmation des sordides manœuvres américaines et de l’incompétence abyssale de la plupart des analystes et décideurs européens qui s’y sont faits piéger, et s’affairent maintenant dans d’affligeants ballets ne brassant que du vent, comme lors du C-19. Les mêmes qui s’entêtent à nous dire que, là où toute l’ingénierie déployée et jusqu’à leurs injections ont démontré leur inutilité voire leur dangerosité, il faut en rajouter une dose. Les mêmes nous ressassent que face à ce pénible projet d’UE dont on ne cesse de voir les déchirements et les divergences, il faut « plus d’Europe ». Et les mêmes de persister et décider de l’élargissement de l’OTAN comme réponse à l’intervention russe qui précisément en dénonce les avancées vers ses frontières !
Lamentables. Navrants. Affligeants… mais surtout, gravement nuisibles ! Parce que parmi ces mercenaires auxquels nos gouvernements font désormais appel pour leurs sales guerres qu’ils n’ont même pas le courage de reconnaître, beaucoup finissent par rentrer au pays tant ils prennent la mesure des forces en présence. Et ceux-là auront acquis une expérience de terrain en vraies conditions de guerre, formés par nos brillants instructeurs otaniens. Et ils ne rentreront pas les mais vides. Ils auront noués des liens avec les mafias, toujours présentes dans de telles configurations au seul but de faire du fric. Ils rentreront donc avec leurs armes et leurs contacts pour s’en procurer d’autres. Qui un jour se retourneront contre leur propre gouvernement, et contre leurs concitoyens dans des attentats dont les imposteurs au pouvoir ne comprendront rien et réagiront de travers.
Dans les coursives du paquebot européen qui glisse inexorablement vers l’iceberg russe, la plupart des passagers continuent hypnotisés, à écouter la petite musique anesthésiante jouée par les médias « atlantistes ». Ils semblent ne pas (vouloir) voir le naufrage vers lequel cet équipage politico-médiatique arrogant les précipite, alors que déjà les premières vagues arrivent, annonçant sans doute un tsunami d’une ampleur inédite. Y aura-t-il un sursaut, une mutinerie de la dernière chance pour mettre ces responsables aux arrêts et/ou pour les balancer par-dessus bord ?!
Daniel Vanhove
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Source : Lire l'article complet par Réseau International
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