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par Erwan Castel.
Les bombardements ukro-atlantistes sur Donetsk continuent, visant des sites stratégiques et logistiques russo-républicains comme par exemple ces derniers jours l’état-major du 1er Corps d’Armée de Donetsk ou un dépôt de munitions à Krasni Luch, mais aussi et surtout les populations civiles Donetsk dans une attrition terroriste d’une intensité qui n’avait jamais été atteinte depuis 8 ans, portant leurs coups jusqu’au cœur des cités pourtant vides de tout objectif militaire et même souvent éloignées du front.
20 juin, nouveau bombardement ukro-atlantiste sur Donetsk, avec des obus de 155mm français
Plusieurs personnes m’ont demandé de confirmer que ce sont bien des munitions de l’OTAN qui sont tirées: Non seulement le 155 mm dont plus de 100 unités frappent quotidiennement Donetsk est un calibre OTAN tiré par les différents obusiers tractés ou automoteurs occidentaux livrés à Kiev, mais on peut même affirmer que le canon français CAESAR, dont 12 exemplaires minimum sont opérationnels dans l’artillerie ukrainienne depuis juin, est impliqué dans les derniers bombardements des populations civiles de Donetsk :
De plus sur les réseaux sociaux ukrainiens des vidéos de plus en plus nombreuses montrent les Caesar français en action sur le front de Donetsk, dans des campagnes de tir révélant la tactique employée et que j’ai déjà souvent décrite ici :
Obusier CAESAR français de 155mm tirant sur Donetsk. À noter la la brièveté du tir pour éviter
au maximum les ripostes de l’artillerie, de l’aviation et même la géolocalisation
Les tirs frappent Donetsk partout (tous les districts ont été bombardés depuis juin) et de façon massive, utilisant soit des paniers complets de roquettes simultanées (40x122mm « Grad » ou 16x200mm « Uragan »), soit des salves d’obusiers lourds (122, 152 et 155mm).
Pour cette seule journée du 20 juin 2022, en plus des autres calibres ukrainiens, 141 obus de 155mm « made in OTAN » ont été tirés sur le secteur de Donetsk par l’artillerie ukrainienne.
Si les armes de l’OTAN sont de plus en plus présentes dans les bombardements ukrainiens (notamment avec les M777 étasuniens) ce n’est certainement pas uniquement à cause de leurs portées et précisions augmentées mais aussi (et surtout) à cause de la pénurie de munitions soviétiques de l’arsenal ukrainien dont la plupart des dépôts et usines de production ont été détruits depuis 3 mois par les tirs de missiles russes (la Roumanie a d’ailleurs décidé de relancer en urgence sa productions d’obus soviétiques au profit de l’Ukraine, confirmant cette pénurie d’obus). L’OTAN a donc engagé un changement d’équipement du parc d’artillerie ukrainien pour lui offrir sa production industrielle: mais si environ 200 obusiers de 155mm divers sont déjà arrivés sur le front, ils ne représentent que 15% d’une aide totale (environ 50 milliards de $) qui, entre les délais d’acheminement, les formations des servants, les bombardements russes, peine à arriver sur le front.
Alors que Macron dans une dissonance cognitive totale prétend à la fois vouloir œuvrer pour une résolution diplomatique du conflit mais aider militairement les forces ukrainiennes à se défendre et donc prolonger le conflit, les soudards ukrainiens, comme ils en ont l’habitude depuis 8 ans terrorisent les populations russes du Donbass dans une efficacité criminelle augmentée par les « cadeaux » de la « patrie des droits de l’Homme ».
Heureusement que 8 années de bombardements quotidiens ont inculqué des comportements et réflexes vitaux à la population du Donbass, limitant drastiquement les victimes habituellement observées dans ces types de bombardements mais, malheureusement sans pouvoir les éviter totalement.
17 juin, un automobiliste est surpris par l’arrivée d’un obus ukrainien au centre de Donetsk
18 juin, le reporter Graham Philips aident des civils à quitter les quartiers bombardés du centre ville
Le résultat de ces bombardements ukro-atlantistes est que l’activité socio-économique des villes bombardées (principalement de Sud au Nord, Donetsk, Makeevka, Yasinovataya et Gorlovka) qui déjà avait été fortement ralentie depuis la mobilisation est aujourd’hui quasiment à l’arrêt. Seuls les services bien sûr, quelques magasins de première nécessité et quelques transports sont maintenus au milieu des alertes quotidiennes et des sirènes d’ambulances.
Beaucoup de familles ont évacué leurs enfants vers l’arrière ou la Russie tandis que beaucoup de stations services enferment leur cuves derrière des murs de sacs de sable et que le fenêtres sont scotchées pour limiter les éclats de verre en cas d’explosion proche. et les sens restent tendus vers le ciel avec cette même habitude instinctive qui éloigne les chaises et les lits des fenêtres…
Du côté militaire, les défenses antiaériennes et les radars, les batteries d’artilleries et les escadrilles de chasseurs bombardiers sont en alerte maximale, jour et nuit, réagissant de plus en plus rapidement et massivement aux tirs ennemis. Ici aussi c’est une action militaire complexe, qui à défaut d’éliminer immédiatement et totalement mène une attrition des systèmes d’armes ennemis et de leurs logistiques qui a moyen terme pas éteindre le feu de leurs canons.
20 juin, pendant les bombardements ukrainiens sur Donetsk, des chasseurs bombardiers russes Sukhoï 25
foncent vers les points de tir repérés dans le secteur d’Avdeevka – Pervomaïskoye
Pour conclure je veux expliquer aux personnes qui, légitimement, ne comprennent pas qu’après 3 mois d’opérations militaires russes musclées les forces ukrainiennes aient encore la capacité de bombarder sévèrement le centre de Donetsk qu’il s’agit tout simplement de la réalité de la complexité d’un conflit de haute intensité symétrique et dont la victoire finale, quand bien même certaine, n’est jamais acquise pour autant, tant qu’elle n’est pas actée.
Contrairement aux propagandistes de salon qui se gargarisent avec les communiqués officiels de leur choix ou les documents « OSINT » qui flattent leurs fantasmes, la réalité du terrain est bien plus complexe et évolutive que leurs élucubrations manichéistes. Une armée lorsqu’elle est engagée au combat tente de se trouver un chemin de survie entre les sacrifices et les adaptations et chaque secteur du front est unique et changeant même dans les caps fixes des stratégies.
Tant que le pouvoir à Kiev restera en place et que l’Ukraine restera un enjeu pour l’OTAN et une menace pour la Russie, cette guerre durera probablement encore de longs mois, et même des années. Et dans cette cinétique tragique la libération du Donbass qui peut durer jusqu’en 2023 ne sera que la première bataille de ce conflit qui n’ose pas encore prendre le nom de 3ème guerre mondiale.
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source : Alawata Rebellion
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