La vérité sur les mythes diffusés par les dirigeants de l’Union Européenne — Ministère des Affaires Etrangères de la Fédération de Russie

La vérité sur les mythes diffusés par les dirigeants de l’Union Européenne — Ministère des Affaires Etrangères de la Fédération de Russie

Nous avons eu peur que nos médias écrits, parlés, filmés, ne soufflent mot de cet argumentaire détaillé du Ministère des Affaires étrangères de la Fédération de Russie sur une question qui nous concerne au plus haut point puisqu’il s’agit des incidences du conflit en Ukraine sur notre approvisionnement en blé et en gaz.
En conséquence, nous le « donnons à lire » (texte intégral) afin que chacun dispose d’une information complémentaire, à comparer avec celle de nos médias écrits, parlés, filmés, subventionnés et atlantistes.
Il nous semble que nous faisons ainsi un travail de journalisme.

Le Grand Soir

09.06.2022 11:50

1. Affirmation : L’opération militaire spéciale de la Russie en Ukraine et dans le Donbass a mis en cause les livraisons alimentaires dans le monde. (Source : Les commentaires du Haut représentant de l’Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Josep Borrell, à l’issue de la réunion du Conseil des affaires étrangères de l’Union européenne, Bruxelles, le 11 avril 2022).

Réalité : L’ONU a prévenu du risque d’une crise alimentaire dans le monde il y a deux ans. Les conséquences de la pandémie de Covid-19, la politique économique et énergétique à courte vue des plus grands pays occidentaux, les guerres commerciales, les conditions météorologiques défavorables, les sanctions unilatérales illégitimes de l’Occident contre la Russie et le sous-investissement de l’industrie agricole sont les causes principales de la hausse des prix des produits agro-industriels ces dernières années.

Cependant, selon la CNUCED, il n’y a pas de pénurie physique des denrées alimentaires dans le monde. Le problème consiste au système de leur répartition et au facteur prix.

La flambée des prix sur les produits agro-industriels a été fixée en 2020 et n’est pas la conséquence de l’opération militaire spéciale. La FAO affirme que l’indice des prix alimentaires a augmenté en gros de 50% de 2019 à février 2022. En 2021, selon les données de bourses, les prix du blé étaient en hausse de 25% en dépassant vers février 2022 de 31-62% la moyenne des cinq dernières années. Pendant les deux dernières années les prix du maïs ont augmenté de 162%, ceux du colza – de 175%.

La pandémie de coronavirus a largement perturbée les chaînes logistiques et d’approvisionnement dans le monde. Des injections financières anti-crises accrues visant à redresser les économies de l’Union éuropéenne (UE), des États-Unis et du Japon après la pandémie ont provoqué une montée en flèche de la demande et, par conséquent, de l’inflation tandis que les réserves alimentaires étaient les plus bas en ces 5-10 dernières années. Les décisions mal réfléchies de l’UE de transition précipitée à « l’énergie verte » ont abouti aux prix record des hydrocarbures ce qui a entraîné l’augmentation du coût de la production agricole : les frais du carburant et de l’électricité ont considérablement augmenté (en 2020-2022 les prix du pétrole étaient en hausse de plus de 22%, et les prix moyens d’électricité en Europe ont battu les records historiques en mars 2022 en passant de 350% à 530% dans certains pays-membres de l’UE par rapport à la même période de 2021). Cela a eu un effet immédiat sur la production du blé et des engrais minéraux (les prix du carbamide et du salpêtre ont augmenté de 3,5 à 4 fois, les autres – de 2,5 à 3 fois). Les conditions météorologiques défavorables et les cataclysmes naturelles dans certaines régions du monde ont aggravé la situation. Les restrictions anti-Covid sur les circulations internationales, les ruptures du trafic des marchandises et les volumes baissés du fret ont fait augmenter les frais de transport. Les tarifs du fret ont presque doublé. Les mesures restrictives unilatérales illégitimes de l’Occident contre la Russie, y compris les entraves relatives à l’expédition des marchandises, les difficultés de paiement des livraisons, l’interdiction de transactions, les problèmes douaniers, sont devenues les facteurs de risque supplémentaires en matière de sécurité alimentaire mondiale.

Bruxelles a déclaré ouvertement une guerre commerciale et économique totale à notre pays en ignorant le fait que la Russie est l’un des leaders mondiaux de l’approvisionnement des produits agricoles de base (blé, orge, tournesol, engrais minéraux, cultures fourragères) notamment dans les pays à faible revenu qui sont exposés au risque de la pénurie alimentaire.

Au lieu de faire des accusations mal fondées les dirigeants de l’UE devraient s’occuper du traitement efficace des erreurs systémiques de leur politique macroéconomique, financière, commerciale, énergétique et agro-industrielle et arrêter de détourner les flux commerciaux au détriment des pays en voie de développement ainsi que renoncer à la pratique vicieuse des mesures restrictives unilatérales qui contredisent les normes du droit international.

2. Affirmation : La Russie occupe les territoires de l’Ukraine et bombarde ses terres agricoles. Les semailles en Ukraine en 2022 sont menacées. (Source : le post sur le blog du Haut représentant de l’Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité Josep Borrell « L’insécurité alimentaire : il est temps d’agir », le 7 avril 2022).

Réalité : Le vrai objectif de l’opération militaire spéciale des forces armées russes est la protection de la population civile de la République populaire de Donetsk (RPD) et de la République populaire de Lougansk (RPL) contre une menace réelle de la part des “bataillions volontaires” néonazis. Les militaires russes n’occupent pas l’Ukraine et n’ont pas cette intention. Ils remplissent leur devoir de contraindre Kiev à la paix sur les conditions de la démilitarisation, de la dénazification, de la neutralité et du statut non-nucléaire d’un État qui ne menacerait pas une partie de sa propre population et ses voisins.

Les autorités ukrainiennes affirment que cette année les semailles sont en cours dans toutes les régions du pays. Leur taux est de 20-30% de moins qu’en 2021. Vers mi-mai 2022 8,6 millions d’hectares de terres sont ensemencés de différentes cultures agricoles soit 24% de moins par rapport à l’année dernière. Le déficit des carburants et des lubrifiants (destinés pour les forces armées ukrainiennes), la mobilisation des hommes, le minage des champs et des zones maritimes sont les raisons principales de ce ralentissement. Néanmoins, le 11 mai 2022 le premier-ministre ukrainien Denis Chmygal a admis que « malgré les difficultés bien connues » les agriculteurs ukrainiens ont « relevé le défi ».

3. Affirmation. La Russie détruit délibérément l’agriculture ukrainienne y compris les machines agricoles, les greniers et l’infrastructure spécialisée. (Source : L’allocution de la Présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen au cours de la session du Forum économique mondiale à Davos le 24 mai 2022).

Réalité : Dans sa manière habituelle Bruxelles trompe la communauté internationale en manipulant les faits. La Commission européenne ainsi que les structures ukrainiennes qui portent de pareilles accusations (l’ONG « Ukrainian nature conservation group », le Comité sur la politique agricole et foncière etc.) ne présentent pas de preuves documentaires, y compris des vidéos et des photos. Il n’y a pas de données publiques sur le nombre et les noms des sites d’infrastructure agricole et des objets techniques détruits au cours des combats.

La Russie souhaite que l’Ukraine, aussi bien que la RPD et la RPL, restent des États autosuffisants en termes de la sécurité alimentaire. C’est dans l’intérêt national russe et cela permet de diminuer la pression migratoire sur notre pays. Nous faisons des efforts nécessaires pour cela. La campagne des semailles a débuté sur les territoires libérés, les activités de reconstruction sont également en cours, notamment la restauration de l’infrastructure agricole. Les producteurs de différentes régions russes fourniront des graines de légumes et de céréales afin de les livrer dans le Donbass. 40 tonnes de semences ont été déjà livrées dans la RPD et la RPL. Cependant, les militaires russes ont déjà neutralisé plus de 12.000 objets explosifs au cours du déminage humanitaire des terres agricoles dans le sud de l’oblast de Kherson.

En attisant fortement les tensions autour d’une crise alimentaire qui menace le monde, Bruxelles a annoncé la mobilisation à grande échelle pour sortir sans délai des millions de tonnes de сéréales ukrainiennes vers l’Union européenne. Avant juillet 2022 elle envisage d’en sortir quelque 20 millions de tonnes.

Les corridors de transport alternatifs à la voie maritime bloquée à cause de Kiev sont créés à ces fins. Le déploiement rapide près de la frontière ukrainienne des poids lourds, des wagons marchandises et des barges pour transporter des céréales est prévu. Les créneaux spéciaux pour les trains chargés des céréales seront ajoutés à l’horaire ferroviaire. Les droits de douane sur les exportations ukrainiennes seront supprimés pour un an. L’UE fait sortir le blé, le mais, les oléagineux d’énormes quantités. De nombreuses vidéos publiées dans les médias en témoignent. Pourtant, cela n’empêche pas Bruxelles d’accuser Moscou de la manière la plus cynique et sans fondement « de la réquisition » des réserves de céréales ukrainiens et des machines agricoles d’une manière bolchevique.

La campagne lancée par l’UE pour faire sortir les céréales de l’Ukraine ne peut que susciter des doutes concernant le consommateur final de ces produits. La question se pose dans quelle mesure ils seront éventuellement livrés dans les pays tiers dans les intérêts desquels prétend d’agir Bruxelles. Il y a de fortes raisons de croire que les recettes tirées de la vente des denrées alimentaires sont utilisées pour payer les armes et les matériaux militaires occidentaux destinés à l’Ukraine.

Une situation similaire a eu déjà lieu dans l’histoire de l’Ukraine. En février 1918 selon l’accord du gouvernement de la Rada centrale ukrainienne, les troupes allemandes et autrichiennes sont entrées en Ukraine sous prétexte de la protection contre la Russie soviétique. En échange, 37.000 wagons des denrées alimentaires ukrainiennes ont été exportées à Berlin et à Vienne.

Nous avons déjà vu le vrai prix de « l’humanisme » occidental sur l’exemple de la lutte contre la crise de coronavirus, surtout concernant la répartition et les livraisons de vaccins. Comme le montre la pratique, cette aide vise, tout d’abord, á servir les intérêts géopolitiques de l’UE.

L’UE envisage de faire sortir les denrées alimentaires de l’Ukraine en quantités énormes malgré les prévisions des experts internationaux sur la baisse considérable des récoltes en Ukraine cette année. Les conséquences inévitables pour les Ukrainiens, à savoir la hausse des prix et la pénurie alimentaire, ne sont pas, bien sûr, prises en considération.

C’est donc l’Union européenne qui sape le fondement de l’agriculture et non seulement en Ukraine.

Depuis 2014, l’UE ne s’est pas montrée, pour le moins, préoccupée par la sécurité alimentaire de la RPD et de la RPL. En plus, après la reconnaissance de leur indépendance par la Russie le 23 février 2022 l’UE a imposé parmi d’autres mesures le blocus commercial en interdisant les exportations des machines agricoles dans ces républiques.

4. Affirmation : La Russie bloque les livraisons des céréales par la mer Noire. (Source : Les commentaires du Président du Conseil européen Charles Michel au cours de sa visite à Odessa le 9 mai 2022).

Réalité : Ce sont les autorités de Kiev qui empêchent les navires commerciaux d’entrer et de sortir des ports ukrainiens de la mer Noire. Quelque 420 mines amarrées obsolètes ont été installées dans les mers Noire et d’Azov sur décision de Kiev. À cause de leur détérioration technique les mines se décrochent des ancres et menacent tous les navires des États côtiers de la mer Noire. L’appartenance de ces mines à l’Ukraine a été confirmée, mais leur localisation reste inconnue. Plus tôt, plusieurs mines ont été neutralisées près des cotes de la Roumanie et de la Turquie. Ces dispositifs explosifs sont souvent trouvés dans la bande côtière de l’oblast d’Odessa. De plus, il persiste toujours la menace des bombardements de la part des forces armées ukrainiennes des navires civils qui sont devenus plusieurs fois des cibles depuis le début de l’opération militaire spéciale. Comme résultat – des dizaines de navires étrangers restent bloqués dans les ports de Nikolaev, Kherson, Tchernomorsk, Otchakov, Odessa et Ioujny (à la date du 31 mai il s’agissait des 70 navires des 16 pays).

La Russie prend toutes les mesures nécessaires pour assurer la navigation civile dans les mer Noire et d’Azov. Chaque jour de 08h:00 à 19h:00 (heure de Moscou) les corridors humanitaires sont ouverts. Il s’agit de la zone sûre de la circulation des navires vers le sud-ouest des eaux territoriales ukrainiennes d’une longueur de 80 miles nautiques et d’une largeur de 3 miles nautiques. Kiev, à son tour, évite toute coopération avec les représentants des Etats-propriétaires des navires bloqués pour assurer leur sortie sûre.

La Russie a demandé à plusieurs reprises la communauté internationale, en particulier l’Organisation maritime internationale, d’influencer Kiev et prendre des mesures visant à débloquer et assurer la sécurité de sortie des navires étrangers des ports ukrainiens.

5. Affirmation : La Russie utilise le blé comme une arme et réduit ses livraisons ainsi que les livraisons d’engrais en réponse aux sanctions occidentales. (Source : L’allocution de la Présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen lors de la session du Forum économique mondial à Davos le 24 mai 2022).

Réalité : La Russie en tant qu’acteur responsable du marché alimentaire mondial a l’intention de continuer à remplir de bonne foi ses obligations contractuelles relatives aux exportations des produits agricoles, des engrais, des hydrocarbures et d’autre production essentielle.

Nous sommes très préoccupés par une éventuelle crise alimentaire et nous sommes très bien conscients de l’importance des livraisons des produits essentiels, y compris les denrées alimentaires de base, pour le développement socio-économique des pays d’Afrique, d’Asie, d’Amérique latine et du Moyen-Orient ainsi que pour la réalisation des objectifs du développement durable.

Cette année la Russie compte avoir une bonne récolte de blé ce qui permettra à notre pays d’exporter 25 millions de tonnes de blé à partir du 1 août 2022. Les capacités des exportations d’engrais de juin à décembre 2022 s’élèveront au moins à 22 millions de tonnes (20% de la consommation mondiale sur cette période).

Après le début de l’opération militaire spéciale la Russie continue à apporter l’aide humanitaire aux pays qui en ont besoin au niveau bilatéral et multilatéral. Dans le cadre du programme alimentaire mondial de l’ONU les denrées alimentaires russes ont été livrées au Liban, au Tadjikistan, au Kirghizistan, à Cuba, au Yémen et au Soudan. Le Soudan et Cuba ont reçu 20 tonnes d’aide chacun par la voie bilatérale.

Cependant ce sont les restrictions unilatérales illégitimes de l’UE, des États-Unis et de leurs satellites qui empêchent les relations normales d’exportation de la Russie (et de la Biélorussie) avec les acheteurs des céréales et d’engrais.

Le régime de sanctions instauré par Bruxelles, dont le but est de saper l’économie russe, touche les bases des activités économiques extérieures des sociétés russes, notamment celles du secteur agro-industriel, en limitant leurs capacités de produire les engrais et les denrées agricoles et de les exporter non seulement vers l’UE mais aussi vers les pays tiers. Le blocus économique persistant de la Crimée et de Sébastopol de la part de l’UE, y compris les restrictions contre les ports de Crimée est un facteur supplémentaire dans ce contexte qui a des effets néfastes pour la sécurité alimentaire globale.

Force est de constater que l’UE utilise explicitement le sujet de « la responsabilité » russe pour la situation aggravée en matière de sécurité alimentaire mondiale afin de pousser certains pays tiers à soutenir la politique antirusse de l’Occident.

6. Affirmation : Les sanctions européennes contre la Russie n’affecte pas la sécurité alimentaire parce que le secteur agricole de l’économie russe n’est pas ciblé par les sanctions de l’UE. (Source : Le post sur le blog du Haut représentant de l’Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité Josep Borrell « L’insécurité alimentaire : il est temps d’agir », le 7 avril 2022).

Réalité : Actuellement l’UE, les États-Unis et leurs partenaires ont imposé des sanctions unilatérales de grande ampleur et sans précèdent par leur envergure contre la Russie.

Effectivement, l’UE n’a pas mis en place l’interdiction globale sur les importations de produits agricoles russes. En fait, malgré l’embargo sur les livraisons de certains types d’engrais, l’UE a prévu des exceptions pour satisfaire ses propres besoins. Les importations d’engrais russes dans l’UE sont autorisées jusqu’au 9 juillet 2023 dans la mesure équivalente au volume moyen annuel de leurs importations (837 570 tonnes du chlorure de potassium, 1 577 807 tonnes d’autres engrais qui font l’objet de sanctions). Les pays-membres de l’UE ont aussi le droit d’autoriser à son gré l’escale portuaire pour les navires battant le pavillon russe ainsi que l’entrée des transporteurs routiers russes qui livrent la production agricole, y compris les engrais non soumis aux sanctions européennes et le blé.

Pourtant l’effet de ces « exceptions » reste largement illusoire. Bruxelles omet l’essentiel : les sanctions unilatérales antirusses nuisent aux plus grands producteurs et exportateurs russes des denrées agricoles. Elles touchent directement ou indirectement les capacités financières, celles d’exportation et de transportation de la Russie notamment dans le domaine alimentaire. L’objectif final de toutes ces actions est bien évident et il consiste à saper l’économie russe, en particulier son secteur agro-industriel.

L’Union européenne crée délibérément un climat d’incertitude dans les relations commerciales avec la Russie. Des mesures strictes de contrôle sont imposées ou proposées pour contrôler la mise en œuvre des sanctions antirusses. Par exemple, Bruxelles propose d’introduire la responsabilité pénale pour le contournement ou l’aide dans le contournement des sanctions antirusses qui devrait, selon les projets de leurs initiateurs, contraindre les opérateurs économiques dans les pays-membres de l’UE à renoncer à la coopération avec leurs partenaires russes. Par conséquent, le transport de marchandises et la prestation de services financières et d’assurance sont fortement perturbés, les chaînes logistiques sont brisées y compris à cause de l’introduction des inspections douanières totales des marchandises importées de la Russie vers l’UE. Dans ce contexte, les structures financières et commerciales occidentales intimidées par les conséquences possibles de la violation des sanctions font traîner ou souvent interrompent les transactions.

Par ailleurs, les sanctions personnelles contre les propriétaires et les dirigeants des principaux producteurs et exportateurs russes des engrais, à savoir l’Uralchem, l’Eurochem, Phosagro, Akron, ont été imposées, ce qui limite largement la capacité de ces entreprises de maintenir les relations commerciales normales avec leurs partenaires étrangers traditionnels. L’avenir des usines qui leur appartiennent dans les pays-membres de l’UE est remis en question.

Il est évident que l’Union européenne délibérément prend des mesures qui visent à bloquer les exportations des produits alimentaires et des engrais russes en particulier pour empêcher la présence russe sur les marchés des pays tiers. Ainsi, Bruxelles cherche à aggraver la situation déjà difficile en matière de sécurité alimentaire globale sous couvert d’une rhétorique hypocrite.

7. Affirmation : L’opération militaire spéciale russe en Ukraine a entraîné une hausse des prix des hydrocarbures sans précédent (Source : La Commissaire européenne à l’énergie Kadri Simson, le 8 mars 2022).

Réalité : Les réservoirs de gaz souterrains en Europe étaient presque vides vers le printemps 2021 à cause de l’hiver froid de 2020-2021. L’UE a remis à plus tard le remplissage de ses réservoirs de gaz en attendant la baisse des prix. Pourtant, il n’y a pas eu la réduction saisonnière des prix du gaz à cause des difficultés économiques et technologiques des producteurs américains du gaz liquéfié, d’un nombre des facteurs naturels, du redressement progressifs de la conjoncture économique et de la demande accrue sur le gaz liquéfié en Asie où sont redirigés des volumes supplémentaires de l’offre. En plus, les capacités de l’énergie renouvelable de l’UE ont été exagérées (à cause des mauvaises conditions météorologiques l’éolienne a généré deux fois moins de l’électricité que prévu).

Par conséquent, l’Europe a fait face à une pénurie de gaz au milieu de 2021. Vers la fin de 2021 les réservoirs de gaz souterrains en Europe étaient remplis à seulement 72% (50,44% en Autriche, 54,43% auх Pays-Bas, 64,57% en Allemagne). Le début des livraisons via le gazoduc Nord Stream 2 pourrait apaiser la tension sur le marché européen du gaz mais il n’a pas été mis en service à cause de la pression des États-Unis et des forces antirusses au sein de l’UE.

La hausse des prix a été aussi provoquée par les erreurs stratégiques systémiques de la Commission européenne qui mène une politique irrationnelle de l’abandon des contrats de gaz à long terme en faveur des contrats spot (en septembre 2021 le prix du gaz pour 1.000 m3 à dépassé 1.000 dollars, en mars 2022 il a atteint 3600 dollars). Cependant, selon les estimations d’experts, le gaz russe serait de 40% moins cher dans le premier trimestre de 2022 pour l’Europe que celui acheté d’après les contrats spot. En plus, il est à souligner que d’après le modèle énergétique de l’UE, quel que soit le prix auquel les entreprises énergétiques de l’UE ont importé le gaz russe, elles le vendent aux sociétés et aux entreprises productrices (c’est-à-dire aux citoyens aussi) à des prix spot en faisant des profits excessifs. Cela fait que les entreprises font faillite, les prémisses du déficit de l’électricité surgissent et, par conséquent, les prix de l’énergie pour les consommateurs sont en hausse. Les autorités européennes ne l’expliquent pas à leurs citoyens.

La responsabilité revient aussi à la politique monétaire trop libérale de l’UE et des Etats-Unis aussi bien qu’aux financements énormes des économies occidentales après la pandémie ce qui a accéléré l’inflation et a entrainé la hausse des prix sur les bourses des matières premières. Le secteur pétrolier et gazier a été largement sous-financé à cause de l’imposition précipitée du Pacte vert et de la mise de la priorité générale à l’agenda climatique.

Les nouvelles sanctions occidentales et les spéculations constantes sur de nouvelles mesures restrictives antirusses en matière d’énergie qui provoquent les anticipations négatives sur les marchés sont le facteur clé du maintien des prix élevés sur les hydrocarbures.

Le gel des réserves en devises de la Banque centrale de la Russie aussi bien que les restrictions imposées sur les actifs étrangers du Gazprom et d’autres éléments de la politique de sanctions ont forcé les autorités russes d’introduire des mécanismes pour garantir la réception par les fournisseurs russes du paiement pour le gaz livré de la part des clients étrangers. Les pays qui imposent contre nous les sanctions doivent désormais payer pour le gaz en roubles. À la date du 18 mai 2022 presque la moitié des 54 sociétés-importateurs des pays inamicaux ont rempli ces conditions. Ceux qui refusent, à savoir la Bulgarie, le Danemark, les Pays-Bas, la Pologne, la Finlande, devraient payer plus cher pour les livraisons provenant des autres sources.

Les calculs des pays européens de remplacer rapidement le gaz russe par le gaz liquéfié sont illusoires. La demande mondiale du gaz liquéfié en 2022 dépassera l’offre (436 millions de tonnes de la demande contre 410 millions de tonnes de l’offre). Les nouveaux projets ne commenceront à fonctionner qu’à partir 2024 tandis que les projets actuels peuvent assurer l’augmentation des livraisons de 10,6 millions de tonnes par an au maximum (15 milliards de m3). Selon le plan « REPowerEU : Action européenne conjointe pour une énergie plus abordable, plus sûre et plus durable » et la stratégie « Rélations extérieures de l’UE en matière d’énergie dans un monde en évolution », la Commission européenne propose de renoncer aux hydrocarbures russes, par moyen de recherche des fournisseurs alternatifs, de développement des sources de l’énergie renouvelables, d’économie totale d’énergie et d’augmentation de l’efficacité énergétique, mais elle n’élabore pas de mesures réelles pour réduire les prix des hydrocarbures. En même temps, la Commission tente d’empêcher la Russie de trouver de nouveaux marchés en créant ainsi le risque du déficit artificiel des hydrocarbures et l’incertitude sur les marchés mondiaux.

8. Affirmation : La Russie utilise les livraisons des hydrocarbures à des fins politiques (Source : Le poste sur le blog du Haut représentant de l’Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité Josep Borrell « La sécurité énergétique de l’Europe et la coopération UE-États-Unis », le 6 février 2022).

Réalité : En 2021, l’UE a importé 40% de gaz, 27% du pétrole, 46% du charbon de la Russie. Depuis le début des livraisons de gaz en Europe à la fin des années 1960 l’URSS et puis la Russie partaient du principe que la coopération énergétique devait rester hors de la politique. Après l’escalade de la rhétorique dans les années 2000 de la part des milieux européens ayant une attitude négative vis-à-vis de la Russie, nous avons constamment appelé Bruxelles à ne pas politiser la coopération en la matière. Nous avons souligné que la coopération énergétique se passait dans l’intérêt des deux parties, elle approchait les économies de la Russie et des pays-membres de l’UE et apportait une contribution stabilisatrice au maintien de la sécurité sur le continent européen.

En suivant les appels des Européens et en cherchant à accroître la coopération mutuellement avantageuse avec nos voisins occidentaux, ces dernières décennies la Russie a mis en œuvre de nouveaux projets pétroliers et gaziers et a construit les gazoducs et les oléoducs vers l’Europe. A ces fins, le dialogue énergétique Russie-UE a été lancé en 2000, sa structure diversifiée a été formé, en 2013 la feuille de route de la coopération énergétique entre la Russie et l’UE jusqu’à 2050 a été adoptée. Une convergence des normes en matière d’énergie était en cours, la viabilité d’une coordination des stratégies énergétiques a été examiné.

Même au cours des « conflits » gaziers entre la Russie et l’Ukraine en 2005-2006 et en 2008-2009, ainsi qu’après 2014, Moscou a fait preuve de sa crédibilité et a garanti les approvisionnements réguliers des hydrocarbures selon ses obligations. Lors du Forum des pays exportateurs de gaz à Doha en février 2022, la partie russe a réaffirmé son engagement à continuer les exportations de gaz sur les marchés internationaux y compris en Europe.

En attribuant sans fondement à la Russie les plans d’arrêter les livraisons des hydrocarbures en Europe, nos malveillants dans l’UE et aux États-Unis tentent par tous les moyens de séparer la Russie de l’Europe, de rompre tous les liens entre nous, même si cela causera d’énormes dégâts pour l’économie des Etats-membres de l’UE et de leurs citoyens. Des allégations que Moscou utilise les approvisionnements des hydrocarbures à des fins politiques sont devenues partie intégrante d’une guerre d’information, en contradiction avec les faits réels, déclenchée contre la Russie par Bruxelles et Washington. Les États-Unis cherchent, par ailleurs, à augmenter ses exportations du gaz liquéfié vers l’Union européenne.

Il n’y a pas de véritable alternative à l’énergie fossile russe sur le marché européen à court terme. Si leurs livraisons sont limitées, les pays-membres de l’UE et leurs citoyens feraient face à d’énormes difficultés. Dans certaines capitales européennes on le comprend très bien. À ce titre, malgré les déclarations sur le refus des hydrocarbures russes, plusieurs pays européens achètent davantage le gaz russe pour remplir leurs réservoirs souterrains.

Ainsi, il est évident qu’en introduisant ou en envisageant d’introduire des sanctions unilatérales contre les livraisons des hydrocarbures russes, c’est l’Union européenne qui politise le domaine énergétique et tente d’utiliser l’interdépendance des consommateurs et des fournisseurs d’énergie comme un instrument de la pression politique, tout en portant atteinte à sa propre économie et au bien-être socio-économique de ses citoyens, déstabilisant la situation difficile sur les marchés mondiaux de l’énergie. La décision sur l’interdiction partielle des importations de pétrole et de produits pétroliers russes dans l’UE prises lors de la réunion du Conseil européen les 30 et 31 mai 2022 confirme que l’UE n’est pas prête à abandonner cette pratique vicieuse, sans prendre aucun compte des intérêts de la communauté mondiale.

Ministère des Affaires étrangères de la Fédération de Russie

Juin 2022

»» https://mid.ru/fr/foreign_policy/rso/1816895/

Adblock test (Why?)

Source: Lire l'article complet de Le Grand Soir

À propos de l'auteur Le Grand Soir

« Journal Militant d'Information Alternative » « Informer n'est pas une liberté pour la presse mais un devoir »C'est quoi, Le Grand Soir ? Bonne question. Un journal qui ne croit plus aux "médias de masse"... Un journal radicalement opposé au "Clash des civilisations", c'est certain. Anti-impérialiste, c'est sûr. Anticapitaliste, ça va de soi. Un journal qui ne court pas après l'actualité immédiate (ça fatigue de courir et pour quel résultat à la fin ?) Un journal qui croit au sens des mots "solidarité" et "internationalisme". Un journal qui accorde la priorité et le bénéfice du doute à ceux qui sont en "situation de résistance". Un journal qui se méfie du gauchisme (cet art de tirer contre son camp). Donc un journal qui se méfie des critiques faciles à distance. Un journal radical, mais pas extrémiste. Un journal qui essaie de donner à lire et à réfléchir (à vous de juger). Un journal animé par des militants qui ne se prennent pas trop au sérieux mais qui prennent leur combat très au sérieux.

Laisser un commentaire

Votre adresse courriel ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Recommended For You