C’est le fait divers abject du moment. L’État, qui est en pleine dérive insécuritaire avec les racailles, et sécuritaire avec les Gilets jaunes, les antivax et les anti-pass, vient encore de montrer son pire visage avec le rapt d’un bébé par les autorités administratives.
Voici comment la mairie de Vitré (Ille-et-Vilaine), dirigée par @ilecallennec, organise le rapt d’un nouveau-né et d’un enfant de 2 ans pour punir leur mère d’avoir choisi ses conditions d’accouchement.
Thread ⤵️ pic.twitter.com/6UfdWt7LYM
— Marie-Hélène Lahaye (@MHLahaye) June 13, 2022
L’histoire complète, ainsi que son analyse, est relayée dans un thread un peu long, que nous vous livrons brut.
Noémie et Raphaël sont les jeunes parents d’une petite fille de 2 ans et ils viennent d’accueillir une deuxième enfant, née le 3 juin.
La naissance s’est déroulée dans la quiétude de leur domicile, sans assistance médicale (ce qui est parfaitement légal).
Il ne s’agissait pas d’un “accident”. Noémie et Raphaël ont mûrement réfléchi leur projet d’ANA (accouchement non assisté).
Accoucher seule, chez soi, est parfaitement légal (j’insiste).
documentés sur la physiologie de l’accouchement. Ils ont échangé avec beaucoup de personnes ressources. Ils étaient soutenus par leur entourage.
Il s’agissait donc d’un choix totalement lucide et rationnel, surtout quand on connait par ailleurs l’état des maternités en France et les grands risques de subir des violences obstétricales.
La naissance s’est très bien passée, la maman et le bébé vont merveilleusement bien.
Le mardi suivant, tout bascule.
Raphaël se rend à la mairie de Vitré (Ille-et-Vilaine) pour déclarer son enfant.
Comme le prévoir la loi.
Art. 56 du Code Civil : « La naissance de l’enfant sera déclarée PAR LE PERE, ou, à défaut du père, par les docteurs en médecine ou en chirurgie, sages-femmes, officiers de santé ou autres personnes qui auront assisté à l’accouchement ; …
… et lorsque la mère sera accouchée hors de son domicile, par la personne chez qui elle sera accouchée.
L’acte de naissance sera rédigé immédiatement. »
(je me permets d’insister sur le caractère totalement illégal de ce rapt organisé par la mairie de @ilecallennec)
L’officier de l’état civil refuse d’enregistrer la déclaration de naissance du papa, au prétexte que le certificat médical attestant la naissance fait défaut et qu’une attestation sur l’honneur du père ne suffit pas.
Nulle par dans la loi, il n’est prévu de fournir un certificat médical attestant la naissance.
L’officié d’Etat civil commet un acte illégal en refusant de rédiger l’acte de naissance. L’art. 56 est pourtant claire : « L’acte de naissance sera rédigé immédiatement ».
Le lendemain, les deux parents et leurs deux enfants se présentent en mairie pour faire valoir leurs droits. La déclaration de naissance est enregistrée mais on informe les parents qu’ils ont été “signalés” à la PMI.
Un membre du personnel de la PMI contacte les parents par téléphone et les interroge. Rendez-vous est pris à la maternité pour pratiquer l’examen médical des 8 jours ; les parents s’y rendent confiants le vendredi 10 juin.
L’examen ne montre aucune pathologie. Pour le pédiatre, tout va bien.
Toutefois, le pédiatre informe Noémie et Raphaël qu’une personne de la PMI passera les voir dans l’après-midi, répondant à l’étonnement des parents quant à cette nouvelle initiative prise sans leur consentement par un laconique “C’est la loi.”
Mais cette personne de la PMI n’est pas venue seule cet après-midi là.
A 18h30, ce sont trois véhicules de la gendarmerie qui se sont garés devant la maison de Noémie et Raphaël et qui sont entrés avec fracas dans leur domicile.
La “sanction” pour avoir exercé leur droit et leur liberté de choisir le mode d’accouchement qui leur convenait : placement provisoire des deux enfants en pouponnière.
Les parents sont informés qu’ils pourront voir leurs enfants pendant 1h chaque jour.
(mais ils apprendront plus tard qu’on leur a menti).
Il faut savoir que le cas de Noémie et de Raphaël et de leurs enfants n’est malheureusement pas unique.
Depuis quelques années, les parents qui font des choix de mode d’accouchement hétérodoxe sont harcelés par les services sociaux.
Leurs bébés leur sont arrachés pour être placés provisoirement le temps de l’enquête, qui peut durer quelques jours ou plusieurs interminables semaines… Quelle que soit la durée, c’est un traumatisme pour la famille, une rupture des liens.
Ces placements se font sans considération pour le lien d’attachement mère-enfant qui est dans sa phase cruciale et critique de mise en place. C’est en contradiction totale avec la volonté affichée par le gouvernement, à travers sa commission des 1000 jours, de favoriser ce lien.
Ils se font sans considération de l’intérêt supérieur de l’enfant qui est que la meilleure alimentation, à savoir le lait de sa mère, lui soit offerte puisque les mères sont empêchées d’allaiter par la séparation forcée.
Ces placements sont souvent assortis d’irrégularités juridiques graves : absence de notification des parents, non-recueil de leur consentement, refus de fournir des informations, diffamation, etc.
Ces placements ont lieu dans le contexte global d’une chasse aux sorcières menée contre les femmes qui font le choix (lucide et éclairé) d’accoucher en dehors de l’hôpital. En dehors du contrôle de médecin.
Il s’agit de punir des femmes qui appliquent simplement la liberté d’utiliser leur propre corps. Y compris lorsqu’elles accouchent.
Les sages-femmes qui accompagnent les accouchement à domicile sont harcelées par leur ordre et n’ont toujours pas accès à une assurance professionnelle malgré des années de combat.
Les maisons de naissance françaises doivent toujours rester accolées à un hôpital, contrairement à ce qui se passe dans tous les pays avoisinants.
Les femmes qui choisissent d’accoucher seules, chez elles (surtout dans un contexte de fermeture de maternité et d’omniprésence de violence obstétricales) sont harcelées par les services sociaux.
Et subissent cette violence inouïe qui consiste à se voir kidnapper leurs enfants, y compris leur nouveau-né, juste après l’accouchement.
De façon arbitraire, illégale.
Uniquement sur base du préjugé qu’une femme est maltraitante si elle choisit ses conditions d’accouchement.
Aussitôt, après ce narratif, la phrase de la sénatrice socialiste Laurence Rossignol nous remonte dans la gorge : « Les enfants n’appartiennent pas à leurs parents. » La légende des RS veut qu’elle ait dit en plus qu’ils appartenaient à l’État, ce qu’elle n’a pas dit. Mais son affirmation, bien que juridiquement juste, est humainement indéfendable, surtout quand l’administration pratique l’excès de pouvoir. C’est aussi le cas du corps médical qui, sous la houlette du Conseil de l’Ordre, ne lâche pas le corps des gens. Et ne parlons pas de la DDASS, qui finit par posséder littéralement les enfants retirés, parfois, pour de bonnes raisons, à leurs parents. Ce qui arrive alors ensuite à ces enfants est connu : changement de familles comme de chemises, familles d’accueil généralement merdiques qui sont là pour prendre les 900 euros par tête de pipe et c’est tout, les enfants devenant violents ou fugueurs, quand ils n’ont pas en plus été battus ou attouchés.
Heureusement, ce ne sera pas le cas du bébé de cette jeune maman, mais ce que cette femme subit de la part des fonctionnaires territoriaux de la mairie de Vitré est indigne. Aujourd’hui, on l’a vu avec le préfet Lallement, aussi incompétent qu’irresponsable, l’abus de pouvoir va de pair avec l’insécurité. Les Français, depuis la révolte des Gilets jaunes et des antivax ou pass, ont compris que l’État ne les protégerait pas, et ne les protégerait pas de la violence et de la rapacité du pouvoir profond, et de la puissance publique qui décide de la politique sanitaire et policière. Cela ressemble à une tautologie, mais c’est bien réel : l’État néolibéral exerce une violence sur des catégories de population qui veulent juste défendre leur niveau de vie ou leurs libertés. Quand les Gilets jaunes se sont soulevés, c’était pour la cherté des carburants.
Avec ces hausses de prix délirantes, prétendument de la faute des Russes, on dirait que la Macronie se venge de sa grande trouille de décembre 2018… Frapper-gazer les Gilets jaunes par le pitoyable Lallement, ce Thiers de pacotille, et les achever par une essence inabordable, c’est ça, la violence d’État. Et on ne parle pas de la violence de la hiérarchie médicale, la haute médecine, qui n’a rien à voir avec le médecin de quartier ou d’hôpital…
Justement, Le Monde diplo a sorti en ce mois de juin un excellent article (payant) sur ce qui fonde la République. On partira de la dernière contre-vérité du Président, qui a osé :
Emmanuel Macron s’arroge désormais le monopole de la République et décrète qui est républicain et qui ne l’est pas. Alors rappelons-lui ceci : la politique qu’il mène depuis cinq ans est totalement antirépublicaine. https://t.co/CcLRu71orJ
— Mathieu Slama (@MathieuSlama) June 15, 2022
Et quand le nouveau ministre de la Santé, Bourguignon, a déclaré que les 10 % d’antivax devraient se sentir responsables pour les 90 % de Français multi-injectés, elle s’est pris un Scud :
Petit rappel ! En gros profitez du calme avant la tempête : Brigitte Bourguignon, ministre de la Santé : « La liberté des 10 % de non-vaccinés s’arrête là où celle des 90 % commence » https://t.co/Tz2V9cLPlu
— Calamity Jane (@CalamyJane) June 14, 2022
« Notre stratégie, elle est claire, elle est cohérente. C’est de faire en sorte de faire peser la contrainte, non pas sur les Français qui, eux, en grande responsabilité, se sont fait vacciner dès le départ. Ou de ceux qui les ont rejoints, bon gré mal gré. Mais sur ceux qui refusent ostensiblement de se faire vacciner pour des raisons quelquefois politiques. Il y a un mouvement contestataire derrière tout ça, qui est violent, qui est très violent… Alors je pense que la liberté de ces 10 % de non-vaccinés s’arrête là ou celle des 90 % commence. Donc je crois qu’il faut être dans la société un peu cash, pour être plus clair. »
Voici les deux premiers paragraphes de l’article du Diplo :
LA notion de « démocratie libérale », pour être banale, n’en est pas moins entachée d’un certain flou. Certes, on entend bien qu’elle s’oppose à ce que jadis on appelait « démocratie populaire », qui n’a pas bonne presse, et qu’elle se dresse contre l’« illibéralisme », mais encore ? Certes, elle est spontanément associée au libéralisme économique, mais encore ? Elle a pourtant reçu de M. Emmanuel Macron, qui a tenu récemment à rappeler devant ses pairs l’attachement qu’il lui porte, une définition bienvenue : la démocratie libérale serait « celle qui, en profondeur, dans toutes ses composantes, préserve les libertés individuelles et civiques de nos concitoyens ». La phrase passe sous silence toute dimension économique, mais il est entendu que le droit à la concurrence libre et non faussée relève de la liberté individuelle — « dans toutes ses composantes ». La suite, pour être tout aussi vibrante, est néanmoins un peu perturbante : « Comment maintenir nos équilibres entre liberté et responsabilité ? »
Le rapport manque d’évidence, mais M. Macron a lors de ses vœux aux Français (31 décembre 2021) entrepris de l’éclairer, quand, à partir de l’exemple de la vaccination, il affirmait : « Être un citoyen libre est toujours être un citoyen responsable pour soi et pour autrui. Les devoirs valent avant les droits. » La démocratie libérale ne pourrait donc « préserver les libertés individuelles et civiques » que si les citoyens partagent la définition de la responsabilité que propose l’État.
Ce qui lui permit quelque temps après de conclure : « Un irresponsable n’est plus un citoyen. »Ce devoir inhérent au droit à la citoyenneté, M. Macron n’en finit pas de travailler à le préciser. Avant le second tour de l’élection présidentielle, il fait le point sur sa conception globale de la politique telle qu’il la souhaite, dans un long entretien (France Culture, 18 avril 2022). Au fil d’un propos scandé par l’insistance sur les tensions et contradictions qui agitent la société et risquent de la fracturer, il éclaire ce qui selon lui relève de l’irresponsabilité. Ainsi, alors qu’il commente les manifestations des « gilets jaunes », il condamne sans ambages toute « espèce de violence libérée, même dans le débat public ».
Loin de concerner, contrairement à ce qu’on pourrait croire spontanément, la répression policière, sa condamnation porte sur les manifestants. Car « la question, c’est comment on arrive à créer de l’adhésion, du respect, de la considération entre des citoyens qui peuvent penser très différemment ». La « violence libérée » est un facteur de discorde. Il faut donc « reconsidérer notre démocratie par rapport à cette relation à la radicalité, ce que j’appelle cette volonté de pureté. Parce qu’à la fin on vit tous ensemble. (…) Ça suppose des compromis. » Bien sûr, « on vit tous ensemble », néanmoins le compromis semble quelque peu asymétrique, puisque c’est le seul citoyen qui doit le faire : soit il se « déradicalise », de quelque radicalité qu’il s’agisse, soit, obstiné dans son refus du compromis, il est potentiellement porteur de violence, autrement dit… « irresponsable ».
Pour que la démocratie protectrice puisse continuer à assurer les libertés, il importe d’exclure de la communauté l’irresponsable dont la radicalité la met en danger, mais comment combiner concrètement cette exclusion et l’État de droit ? « Dans l’après-Covid, (…) on veut poursuivre la redéfinition de notre contrat social, avec des devoirs qui passent avant les droits, du respect de l’autorité aux prestations sociales », répète le porte-parole du gouvernement, M. Gabriel Attal, prolongeant les mots vigoureux du président. La question de savoir comment faire passer effectivement les devoirs avant les droits demeure. L’auteur du Contrat social d’origine, si l’on peut dire, Jean-Jacques Rousseau, donnait autrefois une réponse simple et directe : « Le plus fort n’est jamais assez fort pour être toujours le maître, s’il ne transforme sa force en droit et l’obéissance en devoir. » Mais est-ce bien « libéral » ?
Emmanuel Macron interrogé par le socialo-sioniste
Guillaume Erner sur France Culture
Addendum
En fin de journée, pourtant, ce sont « trois voitures de la gendarmerie » que le couple dit avoir vues débarquer, qui poursuit : « Dix gendarmes entrent dans notre maison. » L’un d’eux leur indique qu’ils ont ordre d’emmener leurs deux filles, une ordonnance de placement provisoire (OPP) ayant été émise par le procureur en raison d’une « suspicion de maltraitance ». « Les gendarmes ne nous ont montré aucun document qui justifie leur acte, et ils sont entrés sans frapper chez nous », déplore la jeune mère dans son long message posté sur les réseaux sociaux.
Pour être tout à fait honnêtes, nous avons lu l’enquête de Libération, qui déporte le sujet vers une lutte entre administration et parents sur l’état de santé du bébé et de sa sœur, jugés dénutris. Il a suffit d’un regard pour que les employés des services sociaux jugent que l’état de santé des deux filles justifiait le rapt, pardon,le placement. Or, on a connu l’administration moins rapide dans le cas d’enfants réellement dénutris ou violentés. Autrement dit, le fait d’avoir accouché à domicile a-t-il joué dans la sévérité de la décision administrative, qui se justifie encore une fois par le principe de précaution ? C’est ce que pensent les parents et leur avocate. L’affaire est complexe.
La mairie assure qu’il ne faut voir, dans la réaction de son employé, aucun jugement de valeur. « Rien n’interdit à une femme d’accoucher à domicile, que ce soit par choix ou par “accident” [en référence en particulier aux femmes qui ne pourraient arriver à temps à la maternité, ndlr] et nous avons régulièrement des déclarations pour des naissances hors centre hospitalier », souligne-t-elle. Simplement, lors de sa seconde rencontre avec Raphaël, « l’agent a de nouveau rappelé l’importance de faire visiter l’enfant par un médecin afin de s’assurer de son état de santé, sans que ce conseil semble trouver d’écho favorable près du père ». D’après la municipalité, c’est donc « au regard du risque pour la santé de l’enfant » que l’officier a informé la PMI « des circonstances particulières et de l’absence de visite médicale ». Une démarche qu’Anne-Sophie Laguens, avocate spécialiste du droit de la famille, juge appropriée : « À partir du moment où il y a une naissance hors du cadre d’une maternité, il n’est pas aberrant de vouloir contrôler que l’enfant est en bonne santé. »
Le contrôle, voilà la pierre angulaire du moment. On a connu l’administration moins empressée sur d’autres contrôles.
Source: Lire l'article complet de Égalité et Réconciliation