Dans cette période historique très particulière, marquée par la montée en puissance d’une guerre mondiale chaude, tout est désormais possible.
En raison de la mobilisation forcée de l’ensemble des outils et des moyens des GAFAM (Google, Amazon, Apple, Facebook, Microsoft, Twitter, etc.), en plus de tous les écosystèmes logiciels en source fermée et ouverte dans l’effort de guerre actuel, toute réflexion un peu trop indépendante de la matrice incorporée pour la guerre risque d’être perçue comme sinon un élément de l’infoguerre adverse, du moins comme un facteur disruptif du plus grand effort de guerre depuis 1942.
Le scénario génial du film “Docteur Folamour” (Dr. Strangelove or how I learned to stop worrying and love the bomb*) de Stanley Kubrick (1964) est actuellement plus d’actualité.
Dans les simulations de guerre nucléaire datant des années 70 et 80, l’escalade commence par l’usage de vecteurs de théâtre tactique puis par des vecteurs de moyenne portée en Europe centrale et orientale.
C’était à l’époque les missiles Pershing 1 et 2 (Martin Marietta) déployés en Allemagne de l’Ouest, en Belgique, en Sicile, au Royaume-Uni et aux Pays-Bas contre les missiles SS-20 (RSD-10) soviétiques.
Les deux vecteurs ont fait l’objet de traités dans le cadre du désarmement dont celui du Traité sur les Armes Nucléaires à Portée Intermédiaire (INF) signé le 08 décembre 1987 à Washington. Ce Traité a expiré le 02 août 2019. Les États-Unis se sont retirés du Traité le 01 février 2019 en accusant la Russie, État successeur de l’Union Soviétique de l’avoir violé en développant de nouveaux vecteurs hypersoniques. Moscou annonce son retrait de l’INF le lendemain soit le 02 février 2019.
La guerre en cours en Europe orientale a été préparée de longue date. C’est l’aboutissement d’une stratégie à long terme qui devait aboutir au démantelement de la Russie et sa neutralisation par une anti-Russie armée jusqu’aux dents et dotée de l’arme nucléaire. Dans ce contexte, il faut souligner l’intelligence stratégique d’avoir rapatrié en Russie les 1200 armes nucléaires dont disposait l’Ukraine jusqu’en 1995 car une Ukraine sous domination occidentale avec un régime dictatorial et arrogant n’aurait pas hésité une seule minute à balancer tout son arsenal nucléaire hérité de l’époque soviétique sur la Russie occidentale et méridionale. C’est d’ailleurs l’annonce par Kiev de sa volonté de se doter à nouveau de l’arme nucléaire qui a en partie provoqué l’action militaire russe actuelle.
L’introduction par Washington de missiles de moyenne portée en Ukraine occidentale et dans les États baltes (à une portée de fronde de Moscou) nous ramène au même statut fébrile du milieu des années 80 avec un risque de guerre nucléaire, d’abord en Europe puis dans le reste du monde. Cette possibilité est maintenant multiplié par un facteur x vu que la guerre conventionnelle entre les États-Unis et la Russie est en cours sur le front ukrainien d’autant que les deux puissances disposent de doctrines incluant la possibilité d’usage d’armes nucléaires tactiques sur le théâtre des opérations ou à titre de guerre pré-emptive.
Plus à l’est, la Corée du Nord a affirmé qu’elle ne perdra pas son temps à mener une guerre conventionnelle et qu’elle utilisera ses armes nucléaires à la première provocation. La Chine, fabrique du monde, est entrée en mode de guerre hybride totale en utilisant la thématique de la menace biologique en confinant des régions à trés fort potentiel économique tout en multipliant par un facteur de dix ses arsenaux nucléaires en moins d’une année en se préparant au pire scénario possible.
Il ne fait plus de doute que nous sommes en plein cauchemar. Les élites semblent vouloir une remise à plat ou un reset d’un système arrivé à bout de souffle et en faillite totale par une guerre mondiale à haut potentiel destructif. C’est donc par désespoir que les tenants du système d’hégémonie mondial veulent une guerre nucléaire dont personne ne sait quelles seront ses répercussions.
Avec huit milliards d’êtres humains sur terre, les élites veulent une décroissance accélérée et une réduction de la population que les moyens indirects n’ont pas pu obtenir à la cadence souhaitée. Décroissance, dépopulation, remise à zéro, guerre mondiale, guerre nucléaire, pillage d’avoirs, planche à billets, figurants cinglés, retenus en otage ou séniles faisant semblant de gouverner un monde dont les contours échappent au plus avisé des observateurs. Ce n’est plus de la politique fiction ou de dystopie: c’est la réalité en 2022. Peut-être qu’il est temps de s’inquiéter et de commencer à aimer la bombe car c’est l’aboutissement ultime de la culture de la mort inhérente aux fondements de ce que l’on appelle par erreur l’Occident.
* “Où comment j’ai appris à ne plus m’inquiéter et à aimer la bombe”
Source: Lire l'article complet de Strategika 51