Il y a de ces œuvres qui vous bouleversent profondément, qui vous émeuvent jusqu’aux sanglots, qui, dès leur contact, vous font quitter votre petite vie tranquille pour vous faire vivre un voyage inoubliable. Parfois, ce sont les toiles accrochées aux murs du musée, d’autres fois un film ou une pièce musicale.
Cette fois-ci, pour moi, ça a été Le petit astronaute de Jean-Paul Eid.
La bédé de 150 pages raconte l’arrivée de Tom dans sa famille, à travers le regard de sa grande sœur Juliette. Le récit autofictif présente l’adaptation pas toujours évidente des parents de Tom à la suite du diagnostic de paralysie cérébrale de leur enfant.
Ça pourrait être une histoire triste, l’histoire d’une famille victime du mauvais numéro tiré au sort. Ça pourrait être larmoyant, surtout quand on traverse avec les personnages leur quête interminable pour une place en garderie régulière. Ça pourrait nous faire sentir de la pitié, de voir le petit arriver dans sa nouvelle école dont les corridors foisonnent de fauteuils roulants.
Au contraire.
C’est une histoire ordinaire. C’est l’histoire ordinaire de Miguel, Pénélope, Juliette et Tom. C’est leur quotidien, dépeint avec poésie et tendresse. C’est la présentation de quelques intervenants extraordinaires qui voient plus ce que Tom peut faire que ce qu’il ne peut pas faire.
Eid nous dessine aussi, bien sûr, les inquiétudes de ce couple uni et ingénieux quant à l’avenir de son fils, quant à sa santé et à son inclusion dans un monde qui accepte de moins en moins la différence.
Mais il nous donne aussi habilement la solution à ce problème : les enfants. Le regard que posent les amis de Tom sur leur copain, dès le premier contact, en est un si simple et si doux : Tom ne marche pas, ne parle pas beaucoup non plus, mais il peut se déplacer et communiquer. Alors pas de problème. Et les besoins particuliers de Tom deviennent seulement plus d’occasions pour ces enfants de s’occuper de leur ami, d’interagir avec lui.
J’aurais aimé lire Le petit astronaute quand on nous a annoncé que notre fils serait handicapé.
Parce que, quand on parle d’enfants handicapés aujourd’hui, on parle de problèmes, de pauvre qualité de vie, de carrières à abandonner. Mais Jean-Paul Eid parle de son fils, du quotidien de leur famille et surtout, de tout ce que cet enfant merveilleux apporte de bon et de grand à tous ceux qui le côtoient.
Un album à se procurer et à partager autant qu’on s’en sent inspiré.
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Source : Lire l'article complet par Le Verbe
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