Capitaine de police, il volait des objets lors d’enquêtes chez des personnes décédées : le parquet de Lille a requis mercredi trois ans d’emprisonnement dont deux avec sursis contre ce quadragénaire
La procureure, Mélanie Mazingarbe, a également requis une interdiction définitive d’exercer dans la police. Ce type de faits « très rares », « fragilise toute la confiance qu’on peut avoir envers la police », a-t-elle lancé.
Ordinateurs portables, foulards Hermès, appareils photos, téléphones : la justice reproche à Stephen D., 48 ans, de s’être servi au domicile d’au moins cinq défunts, ayant fait l’objet d’enquêtes en « recherche des causes de la mort » entre 2009 et 2011. Il les a revendus sur un site marchand, pour un bénéfice évalué à 5 000 euros.
Quinzaine de vols
Stephen D. a fini par avouer « entre une dizaine à une quinzaine de vols » au juge d’instruction. Mais il nie avoir également subtilisé 251 pièces d’or, d’une valeur d’environ 40 000 euros, dans des scellés judiciaires.
L’affaire débute en mars 2011, lorsqu’un homme dépose plainte pour un vol d’ordinateurs chez son père décédé, le lendemain de l’enquête-décès. Il signalera plus tard la vente en ligne d’un ordinateur identique, permettant de remonter jusqu’au prévenu.
Stephen D. travaille alors au « Quart », service chargé notamment des décès, où adjoint du chef de service, il a accès aux clés des logements des victimes. « J’avais des difficultés financières », et personnelles liées à une séparation, s’est-il justifié devant le tribunal. Les faits étaient commis « en civil », pendant la pause déjeuner.
Pièces d’or
Sur l’affaire des pièces d’or, la procureure a rejeté son déni, refusant de croire à un « pur hasard ». En 2011, son service avait demandé l’autorisation de « briser les scellés », pour un comptage plus réglementaire de pièces d’or qui venaient d’être saisies, dont Stephen D. s’était chargé.
Mais selon les experts, son décompte, de 734 pièces, ne correspondait pas au poids de la saisie. « Il manquait 251 pièces, 1,6 kg s’était évaporé », a déploré le président.
Selon l’enquête, Stephen D. a justement vendu de nombreuses pièces « Napoléon » entre 2011 et 2013. Selon le prévenu, elles provenaient d’un « héritage » de son grand-père.
Source : Sud Ouest
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