Notre syndicat mènera tous les recours possibles au tribunal administratif contre ce protocole de la trahison !
La journée du 2 mars 2022 restera à jamais une date gravée dans l’histoire de la police nationale comme le jour de la fourberie et de la duperie.
Incontestablement, en ce jour sombre, la palme des cocus d’or a été décernée aux brigadiers-chefs de police. Pour obtenir le fameux grade de chef, il leur a fallu accomplir un véritable parcours du combattant. Après un long blocage statutaire dans le grade de brigadier, il leur a fallu obtenir deux unités de valeur (UV) et accomplir un stage de management puis attendre des années, parfois des décennies, après l’obtention des UV pour être enfin nommés chefs.
Demain, la fusion des grades de gardien de la paix et de brigadier de police entraîne le passage automatique au grade de brigadier-chef de tous les brigadiers sans que ceci n’aient à passer le moindre examen. Un bel exemple de méritocratie républicaine..
On pourrait se dire « tant mieux » pour les collègues brigadiers sauf que ce pseudo cadeau offert par l’administration avec la complicité des syndicats de police n’est pas gratuit et s’accompagne d’une incroyable injustice. Explications.
L’avancement automatique des brigadiers de police au grade de brigadier-chef aurait dû entraîner le passage automatique des brigadiers-chefs au grade de major. Logique. Mais pas pour l’administration ni pour les syndicats de police qui revalorisent simplement le 6e échelon de chef de 18 euros ! Non, ce n’est pas une blague !
En contrepartie du grade de chef offert aux brigadiers, le protocole prévoit :
1. L’ouverture d’une discussion sur l’augmentation du temps de travail, afin d’accroître la présence sur la voie publique, à articuler avec la future réforme des retraites.
Il faut donc comprendre : travailler plus pour gagner moins et s’assoir sur notre régime spéciale de retraite. Nos pseudos augmentations de salaire ne couvrent même pas l’augmentation de nos pleins d’essence.. Plus de 2 euros le litre dans certaines stations..
2. La forte limitation des mouvements de mutation pour éviter que certains territoires perdent brutalement un nombre important de leurs effectifs.
Il faut donc comprendre : ta mutation ? Tu peux te la mettre dans le derrière pour rester courtois..
3. Ce protocole est également l’occasion de réaffirmer l’intérêt du dispositif Voyager et Protéger et l’objectif d’une gratuité totale sur les lignes ferroviaires nationales à compter du 1er janvier 2023, accompagnée bien entendu d’une contribution à la sécurisation des transports.
Il faut donc comprendre : tu pars en vacances en train gratis mais tu sécurises le train à l’aller et au retour avec ton arme de service, ton gilet pare-balle et tes menottes.. Pratique d’avoir son arme en vacances ! Et étant donné que tu pars au camping avec ton arme, tu pourras peut-être aussi sécuriser la plage avec les collègues CRS, qui sait ?.. A quand le transat à prix réduit moyennant que tu fasses le vigile dans la paillote les pieds dans le sable ?
4. Concernant les adjoints de sécurité rebaptisés pour l’occasion policiers adjoints, ils gagneront 15 euros net de plus au 1er janvier 2024, conservant évidemment leur statut précaire sous contrat à durée déterminée. Du bon personnel qui ne fait pas de vague, corvéable à merci.. 15 euros.. Bientôt le prix d’un paquet de clopes..
Il n’aura échappé à personne que les 9 syndicats de police signataires se félicitent du torchon qu’ils ont acté avec l’administration. Alors, soit ces syndicats sont des cons ou soit ils nous prennent pour des cons. Nous optons volontiers pour le deuxième cas..
Ce protocole de la honte sera présenté en conseil des ministres le 16 mars prochain. Une fois appliqué, notre syndicat saisira le tribunal administratif et démontrera la rupture d’égalité en matière d’avancement entre la génération de chef soumise à l’examen et la nouvelle génération à qui le galon a été offert. Nous demanderons au tribunal administratif d’imposer à l’administration que l’ancienne génération de brigadiers-chefs puisse basculer automatiquement au grade de major pour maintenir l’équité en terme d’avancement de carrière.
Cette énième trahison des syndicats de police s’inscrit dans une longue lignée de renoncements et de compromissions. En adhérant et en votant pour ces syndicats, chaque collègue porte aussi une part de responsabilité.
Le système social que nos anciens ont mis des décennies à construire est en train d’être bradé pour des cadeaux empoisonnés.
Des collègues brigadiers-chefs ont lancé une pétition et créé un groupe sur les réseaux sociaux pour dénoncer cette gabegie. Nous les soutenons dans leur légitime colère.
De notre côté, nous ne lâchons rien et nous gardons les deux yeux ouverts face à l’aveuglement des syndicats fossoyeurs.
Force et honneur !
Source : France Police
Source: Lire l'article complet de Profession Gendarme