L’exposition même très brève d’un contentieux commercial entre deux compagnies réputées sur les réseaux sociaux est toujours non constructif même s’il peut constituer un levier dans le processus de négociation.
Le contentieux de quatre millions de dollars par jour entre Qatar Airways et Airbus au sujet de la détérioration de la protection anti-foudre et la peinture du fuselage d’un certain nombre d’avions Airbus A-350 dure depuis des mois. Airbus a reconnu ce problème mais estime qu’il n’affecte pas la sécurité de la navigation aérienne.
Qatar Airways n’a pas l’habitude d’étaler ses contentieux en public. Toutefois, la compagnie aérienne du Qatar a décidé de répliquer aux allégations d’Airbus selon lesquelles la compagnie veut politiser l’affaire pour obtenir des compensations. En diffusant des images officielles des appareils bloqués au sol, Qatar Airways voulait recadrer la communication et astreindre la nature de la dispute au seul aspect technique.
La compagnie aérienne du Qatar cherche à obtenir 618 millions de dollars US de dédommagement dans ce contentieux coûtant 4 millions de dollars US par jour. Airbus affirme vouloir se battre jusqu’au bout mais il semble que Washington joue un rôle bien plus important qu’on le croie dans cette affaire, notamment pour l’avancement des intérêts de Boeing dans un segment très fermé d’un marché duopolistique en situation concurrentielle après le scandale du Boeing 737 Max.
Ce contentieux a non seulement causé l’immobilisation de 21 Airbus A350 sur les 53 que possède Qatar Airways mais a amené les Qatari à exclure Airbus d’un contrat de plusieurs milliards de dollars pour le remplacement de près de quarante avions cargo. Ce contentieux profite à Boeing, le grand rival d’Airbus.
Qatar Airways a décidé donc de révéler au public la dégradation des surfaces du fiselage de l’Airbus A350 et affirme que Airbus doit mener une investigation sérieuse et approfondie sur ce problème au lieu de choisir une politique d’escalade.
La diffusion des images des défauts de l’Airbus A350 n’a pas été sans conséquence. Six autres compagnies aériennes ont rapporté les mêmes défauts. Simultanément, des voix s’élèvent aux États-Unis pour que cet appareil soit cloué au sol jusqu’à ce qu’une enquête approfondie établisse qu’il ne constitue pas une menace pour la sécurité aérienne.
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