Loi 21: une atteinte grave à la liberté

Loi 21: une atteinte grave à la liberté

Les chartes, québécoise et canadienne, ont été écrites afin de guider le législateur dans son pouvoir d’édicter et d’imposer toutes les autres lois du pays. Ces chartes sont plus que des guides : elles sont des compléments à la constitution même du pays qui les ont adoptées pour construire sur du solide toute cette charpente sociale et civile sur laquelle nous nous appuyons, citoyennes et citoyens, pour réussir à nous épanouir et à vivre heureux. Elles renforcent ce désir fondamental d’éliminer la violence.

Les chartes ont cette immense qualité de permettre à tout un chacun la possibilité d’inventer son bonheur sans que le regard des autres (ou d’une majorité) accuse ou condamne quiconque par abus d’autorité ou de démocratie. Sans ces documents, tous les autres documents législatifs n’ont qu’une faible portée sur l’organisation égalitaire, harmonieuse et équilibrée du pays. Non pas que sans ces chartes un pays est impossible, mais sans elles, la construction du pays demeure instable, délicate, fragile, faible, vulnérable. Écrire une loi en invoquant une dérogation aux chartes constitutionnelles du pays devient à plus ou moins brève échéance une brèche dangereuse à l’écroulement de l’édifice qu’est ce pays.

Évidemment, aucune nation, aucun édifice, aucune personne ne naît pour vivre éternellement : un jour ou l’autre, la mort nous guette et la fin commande de faire alors table rase pour recommencer la construction en prenant soin d’éviter les erreurs du passé afin de faire mieux, si possible. Mais voilà : faire mieux demeure aléatoire, toujours un essai et jamais la garantie de réussir n’y sera accolée. Les humains n’ont rien de divin : nous sommes tous imparfaits; l’histoire nous l’a bien enseignée. Il faut apprendre de notre passé sinon…

Ainsi, ce qui ressort de cette courte réflexion c’est que sans la liberté, la construction de quoi que ce soit est d’une vulnérabilité accrue et repose sur une fondation hasardeuse. On élève et l’on instruit toujours les enfants dans ce but d’en faire des êtres libres et responsables. Ainsi va la construction du pays.

Ce n’est pas par hasard que ces premières lois se nomment « Chartes des droits et libertés ». Le mot « liberté » est le maître d’œuvre, celui qui favorise la fabrication continuelle du droit et du mieux… si possible. Être à l’extérieur des chartes de la liberté, c’est s’exclure de la construction sur du solide d’un pays où il fait bon vivre, se réaliser et s’actualiser au meilleur de nos talents et de notre être.

Les chartes nous demandent le respect de la liberté de toutes et de tous. La liberté, comme la justice, est à faire, car ni l’une ni l’autre n’existent de soi.

Aimons nos chartes : ayons ce suprême souci de les maîtriser, surtout celle du Québec, celle qui nous constitue comme personne et comme citoyen du pays; elle fait du Québec l’oasis de paix que nous sommes responsables de toujours construire, et de laquelle il ne faut jamais se soustraire, qui que nous soyons.

François Champoux

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