En 1973, la BBC produisit une émission télévisée « dans laquelle un groupe de femmes trans [d’hommes qui se pensent et prétendent être des femmes] s’était vu accorder un contrôle éditorial complet sur le contenu du programme, à condition de respecter la loi ». Un moment révolutionnaire, selon les partisans du courant « trans ».
L’émission fut diffusée le 2 juin 1973 dans le cadre d’une série appelée Open Door. Ainsi, « le Transex Liberation Group put bénéficier d’une tribune libre pour aborder les malentendus, les stéréotypes et discriminations liés au transsexualisme et présenter des arguments en faveur de l’acceptation et du changement des attitudes des gens et de la loi. Il s’agissait d’une véritable première pour la télévision britannique[1]. »
L’émission fut essentiellement présentée par — et centrée sur — une personne appelée Della Aleksander. Della, né Derek, était un proche d’Oswald Mosley, un homme politique britannique, fondateur de la British Union of Fascists (« Union britannique des fascistes ») en 1932. Oswald Mosley, qui se rendait souvent en Afrique du Sud après la Seconde Guerre mondiale, tenta d’y implanter des organisations fascistes. À la fin des années 50, Derek (Della) Aleksander était son agent principal à Johannesburg. En 1959, Aleksander, obéissant aux ordres de Mosley, y fonda un mouvement fasciste, pro-apartheid, appelé European National Movement (« Mouvement national européen »). Della Aleksander le mentionne le plus normalement du monde — mais brièvement, en passant — dans l’émission de la BBC de 1973 consacrée à son collectif (le Transex Liberation Group), que vous pouvez regarder en entier ici (le passage en question se situe à 8 minutes et 45 secondes) :
Durant l’émission, Della explique avoir communiqué, au travers d’une médium, avec « la reine Victoria, Teilhard de Chardin et un Adolf Hitler châtié ». Ladite médium aurait aussi expliqué à Della qu’il « avait été envoyé là depuis un autre monde où les sexes n’existent pas, et que ceux qui “changent de sexe” sont les premiers modèles d’une race supérieure qui unira les deux sexes en un ». Cela fait étrangement écho, aujourd’hui, au discours de certains transactivistes qui se prétendent supérieurs aux femmes non trans au motif qu’ils ont choisi de modeler leur apparence féminine, et qu’ils performent bien mieux la féminité stéréotypique que les femmes. Bien sûr, ces militants n’emploient pas ces termes. Ils se contentent de dire qu’ils sont « plus femme que les femmes cis », quoi que cela veuille dire.
À Leeds en 1974 et à Leicester en 1975, Della participe à des conférences pionnières sur le « genre ». À Leeds, il déclare :
« Être un travesti ou un transsexuel ne peut pas, par nature, être un phénomène de protestation sociale, car il s’agit de se conformer aux normes acceptées de la division sexuelle et à la manière dont les sexes sont distingués au travers des vêtements. En cela, le travesti ou transsexuel est très conformiste […]. »
Une émission centrée autour d’un fasciste pro-apartheid qui proclame ouvertement que le transsexualisme ou le travestisme ne s’opposent en rien au système de domination et de ségrégation du patriarcat. Révolutionnaire.
Mais la BBC était alors une chaîne très conservatrice, et en cela, elle ne fit pas exception.
En revanche, aujourd’hui, la BBC s’ouvre aux discours critiques de l’idéologie genriste promouvant l’autodétermination du genre (qui vise à permettre aux individus de choisir leur genre, soit leur sexe légal, par autodétermination, c’est-à-dire par simple décision). En effet, le réseau britannique diffuse parfois des analyses critiques, féministes, fondamentalement progressistes et anti-conservatrices dénonçant les stéréotypes sexistes et la misogynie renforcés par le système de pensée patriarcal à l’origine de ces idéologies séparant le corps et l’esprit[2].
Durant l’émission, Della affirme aussi des choses comme « nous sommes tous intersexes » ou « l’acte de faire l’amour est un acte transsexuel ». Bon sang, mais c’est bien sûr. Nous ne sommes évidemment pas tous intersexes. Il est idiot et insultant pour ceux qui sont atteints d’une des conditions auxquelles le terme fait référence de le prétendre. Par ailleurs, le mot que cherchait Della est en fait « sexuel ». Faire l’amour est, entre autres, un acte sexuel. Incroyable. Bien qu’il soit possible, dans une certaine mesure, d’affirmer que lors de notre procréation, avant la « bataille » pour la détermination du sexe du fœtus par empreinte génomique[3] parentale (mâle ou femelle), tous les fœtus sont femelles par défaut, l’être humain demeure immuablement binaire sur le plan sexuel. Pour les possibles origines de l’homosexualité voire de certains troubles du développement sexuel et de risques de cancers[4] collatéraux à la bataille de la détermination du sexe, le généticien pionnier des Ève mitochondriales, Bryan Sykes, offre des pistes de recherches dans son livre, Adam’s Curse (« La malédiction d’Adam »).
La conférence à laquelle Della participa en 1974 était sponsorisée, entre autres, par la Beaumont Society, alors la plus importante organisation « trans » du Royaume-Uni. À l’époque, la Beaumont Society obéissait à une politique résolument anti-homosexuels : gays et lesbiennes en étaient strictement exclus. Étonnant, quand on sait avec quelle vigueur les promoteurs des « droits des trans » prétendent aujourd’hui que ceux-ci sont toujours allés de pair, historiquement, avec ceux des homosexuels, des gays et des lesbiennes. Alors comment une organisation de personnes « trans » pouvait-elle être homophobe ? Une meilleure question serait plutôt : comment pourrait-il en être autrement ? En effet, le conservatisme de Della Aleksander sur les rôles sociosexuels et les stéréotypes sexistes découle du système idéologique patriarcal, très rigide en ce qui concerne les rôles des hommes et des femmes. Le travestissement ne visait pas à transgresser et ouvrir ces rôles, mais au contraire à s’y conformer. Un homme ne pouvant dès lors pas aimer un autre homme. Pour pouvoir aimer un autre homme, il faut être une femme. Aussi les rangs de la Beaumont Society devaient-ils être remplis d’hommes gays autohomophobes — c’est-à-dire d’homosexuels qui, ayant grandi dans un environnement homophobe, en sont venus à rejeter leur homosexualité — pour lesquels se dire « femme » est une manière de pouvoir vivre leur sexualité, autant que d’hommes hétérosexuels autogynéphiles — même si le terme n’existait pas encore. L’autogynéphilie est une déviance sexuelle (ses tenants préfèrent le terme de « paraphilie ») masculine, selon laquelle un homme est sexuellement excité à l’idée d’être lui-même une femme. Auto (soi)-gyné (femme)-philie (amour) signifie « amour de soi en tant que femme. » Nous y reviendrons.
Fondée en 1965 au Royaume-Uni, la Beaumont Society était une branche de l’organisation états-unienne appelée FPE : Full Personnality Expression (« Expression de la personnalité entière »), elle-même fondée en 1962 par un homme appelé Virginia Prince, né Arnold Lowman, parfois considéré comme l’inventeur du terme « transgenre » ainsi que le note Sheila Jeffreys dans son livre Gender Hurts : A Feminist Analysis of the Politics of Transgenderism (que l’on pourrait traduire par « Le genre et ses ravages : une analyse féministe de la politique du transgenrisme ») :
« Le terme transgenre a été inventé par l’homme — qui tenait à se prétendre hétérosexuel — Virginia Prince, un travesti qui cherchait à se distinguer des personnes identifiées comme transsexuelles, et à créer un visage plus acceptable pour une pratique auparavant considérée comme une “paraphilie » — une forme de fétichisme sexuel (Prince, 2005b). L’usage du terme par Prince s’inscrit dans ce que j’appelle ici le “passage au genre », au cours duquel le travestissement et le transsexualisme se virent graduellement perçus comme des expressions d’un genre interne ou essentiel, plutôt que comme de simples passe-temps pratiqués pour l’excitation sexuelle. »
Les hommes comme Prince ont activement milité contre le concept médical d’Autogynéphilie construit par le professeur Ray Blanchard, et repris par le psychologue Michael Bailey[5] ainsi que l’homme transidentifié, ouvertement autogynéphile, Anne Lawrence, dans son livre Men trapped in men’s bodies (« Des hommes coincés dans des corps d’hommes »).
Sheila Jeffreys continue :
« Virginia Prince, qui a été décrit comme un “pionnier” du transgenrisme, également très conservateur sur les rôles sociosexuels traditionnels, a joué un rôle important dans l’évolution du travestissement, qui est passé du statut de hobby à celui de mouvement (Ekins, 2005). Titulaire d’un doctorat en pharmacie, il vécut comme une femme pendant une partie de sa vie, après deux mariages hétérosexuels. Il ne se considérait toutefois pas comme un transsexuel et n’avait pas subi de chirurgie de changement de sexe. L’International Journal of Transgenderism lui a consacré un numéro en 2005 — il avait alors 92 ans — pour célébrer l’importance de son travail dans la création de ce domaine. Prince possédait les antécédents classiques d’un travesti, ce qui, aujourd’hui, serait susceptible de conduire à un diagnostic de trouble de “l’identité de genre” et de faire de lui un candidat à la chirurgie. Il commença à se travestir à l’âge de douze ans, en utilisant les vêtements de sa mère, et à l’adolescence, les exhibait parfois en public, cherchant à se faire passer pour une fille. Il demanda l’avis et le soutien de psychiatres au sujet de son penchant et, en 1960, publia le premier numéro de son magazine pour travestis, Transvestia, ostensiblement adressé aux travestis “sexuellement normaux”, c’est-à-dire hétérosexuels [NdT : aujourd’hui désignés par le terme “autogynéphiles”]. En 1961, il créa à Los Angeles un groupe de soutien aux travestis intitulé Hose and Heels [Bas et talons], composé d’abonnés du magazine, dans lequel les homosexuels et les transsexuels n’étaient pas admis. Ce groupe se développa à l’échelle nationale et fut rebaptisé Foundation for Full Personality Expression (FPE). Il gagna des abonnés en dehors des États-Unis et, en 1965, un groupe régional européen de la FPE, la Beaumont Society, fut créé à Londres. Prince publia également des romans de travestissement, dont certains étaient écrits par lui-même, et vendit des accessoires tels que des seins artificiels. Après la fin de son second mariage, il commença à performer des personnages de femmes en public, se fit électrolyser en vue de perdre sa barbe, se fit pousser des seins grâce à un traitement hormonal, mais choisit cependant de conserver son pénis. Prince devient le porte-parole de la communauté des travestis et affirme avoir inventé les termes “transgenrisme” et “transgenriste” pour décrire les hommes comme lui qui “possèdent des seins et vivent à plein temps comme une femme, mais qui n’ont pas l’intention de subir une chirurgie génitale” (cité dans Ekins, 2005 : 9). Prince considérait cependant que le développement de la chirurgie transgenre, ainsi que sa large diffusion et sa promotion, étaient problématiques, car il savait que cela avait pour effet d’encourager des travestis à s’engager dans cette voie ; une intuition qui s’est avérée prophétique. »
Effectivement. Si aujourd’hui, la grande majorité (80–90%) des hommes transidentifiés n’ont aucunement l’intention de mutiler leurs organes génitaux, une petite catégorie d’hommes autogynéphiles et de travestis auto-homophobes souhaite procéder à une réassignation sexuelle chirurgicale. Il s’agit pour eux de « se procurer » un faux-vagin au moyen d’une lourde chirurgie à des fins cosmétiques impliquant la castration et l’ouverture d’une cavité pénétrable[6]. En écoutant les influenceurs transidentifiés ayant procédé à une vaginoplastie, l’on réalise avoir affaire à une réification du vagin[7]. Ils se sont « procurés » un vagin, ils « possèdent » un vagin. À leurs yeux, cette partie du corps des femmes, liée au clitoris et à l’utérus, se réduit à un trou pénétrable. Et on note l’idée typiquement patriarcale de vouloir « posséder » les parties du corps des femmes comme on se procurerait n’importe quelle marchandise. Un sac à main par exemple. Or, les femmes ne sont pas les « propriétaires » de leurs seins et de leurs utérus. Leurs seins et leur utérus sont partie intégrante de leur corps. Il ne s’agit pas d’accessoires cosmétiques, mais de traits de leur réalité biologique et existentielle, pour laquelle elles sont discriminées, harcelées par les hommes dès la préadolescence, conditionnées à avoir honte de ce corps au collège et au lycée lors des premières menstruations qu’elles devaient cacher, etc.
Jeffreys encore :
« En 1978, Prince écrivit un article pour sa revue Transvestia préfigurant la manière dont les théoriciens queers et transgenres allaient parler du transgenrisme vingt ans plus tard. Il y explique l’utilité du suffixe “trans” et précise qu’un “transcendant est une personne qui franchit et passe de l’autre côté d’une sorte de limitation ou de barrière” (Prince, 2005b, première publication en 1978 : 39). Les transgenres, selon lui, doivent franchir la barrière du genre. [NdT : Les franchir et non pas les briser ou les abolir : il est ici question pour un individu mâle de changer de rôle sociosexuel, d’emprunter l’autre rôle sociosexuel, sans contester l’existence de ces rôles et leur rigidité. Prince est, encore une fois, un conservateur traditionnel et autogynéphile.] Prince cite alors le sexologue John Money pour définir le genre comme “toutes les choses qu’une personne dit ou fait afin de se présenter comme ayant le statut de garçon ou d’homme, de fille ou de femme, respectivement” (Prince, 2005b : 40). Il est intéressant de noter que Prince considère que le genre n’est pas “biologique, mais culturel” (Prince, 2005b 41), et que sa compréhension de la féminité provient de la culture des années 1950, “un monde de soie et de satin, de dentelle et de parfum, de grâce, de beauté et de parure et, idéalement, de vertu” (2005a, 23). Le travail de Prince est une indication d’une tendance alors croissante à percevoir le travestissement et le transsexualisme comme relevant du “genre”. Ce mouvement culmina avec l’inclusion dans le Manuel diagnostique et statistique des États-Unis, la bible des professionnels de la santé mentale, des diagnostics de “trouble de l’identité de genre” et de “trouble de l’identité de genre dans l’enfance”, qui constituent les fondements du traitement de ce problème de santé mentale par les hormones et la chirurgie. Le trouble de l’identité de genre devint la nouvelle manière de parler de ce qui était auparavant appelé “transsexualisme” (Zucker et Spitzer, 2005). Dans la nouvelle édition 2013 du Manuel diagnostique et statistique, la nomenclature en la matière a encore été modifiée : sous la pression des activistes transgenres selon lesquels leurs problèmes de genre ne constituaient pas un trouble (un terme qui suggère une mauvaise santé mentale), le trouble de l’identité de genre est devenu la “dysphorie de genre”. »
Plus loin, Jeffreys ajoute :
« Les biographies des travestis et les descriptions qu’ils font de leurs passions et intérêts ressemblent beaucoup à celles des personnes ayant recours à la chirurgie et aux hormones. Le travestissement revêt pour eux un intérêt clairement sexuel. Mais les porte-parole des travestis, et la plupart de ceux qui “transitionnent”, rejettent l’idée selon laquelle leur pratique serait liée à l’excitation sexuelle. Prince rejetait spécifiquement l’idée que le travestissement était motivé par la recherche de la satisfaction sexuelle ; il affirmait qu’il se basait sur le “genre” et permettait aux hommes d’exprimer leur entière personnalité, y compris leur “amour du féminin” (Ekins, 2005 : 11). [NdT : Leur amour du « féminin », soit du rôle sociosexuel et des stéréotypes misogynes qui le constituent, non l’amour des femmes, bien entendu]. Selon le sociologue Richard Ekins, ce genre de prétention avait pour but d’être acceptée par la famille, les amis et la société. Parmi les personnes les plus impliquées dans la théorisation transgenre, on constate une opposition de plus en plus marquée à l’idée selon laquelle le désir de changer de sexe se fonde sur le genre, en faveur de celle selon laquelle il découlerait plutôt d’un penchant sexuel.
Un groupe de professionnels, qui comprend le professeur Michael Bailey (2003), psychologue, Alice Dreger (2008), philosophe des sciences, Anne Lawrence (2004), psychothérapeute spécialisé dans le transgenre se qualifiant lui-même comme autogynéphile, et les sociologues Richard Ekins et Dave King (2010), privilégie la conception du transgenre développée par le sexologue Ray Blanchard (2005). Blanchard soutient qu’il existe deux types de transsexuels : ceux qui aiment les hommes et sont fondamentalement homosexuels, et ceux qui sont sexuellement attirés par l’idée de se comporter comme des femmes, qu’il appelle autogynéphiles. L’autogynéphilie, dit-il, constitue “la propension d’un homme à être attiré par la pensée ou l’image de lui-même en tant que femme” (Blanchard, 1991 : 235). Des critiques ont répondu que ces deux catégories ne représentent pas tous les transsexuels et que beaucoup d’entre eux ne répondent pas facilement aux critères de l’une ou de l’autre, mais des partisans du transgenrisme affirment que le schéma selon lequel il existe deux types de transsexuels est très largement correct et correspond à ce que l’on constate dans la réalité. Ils rejettent l’idée selon laquelle les transsexuels souffriraient d’une condition biologique faisant que leur “sexe” leur aurait été attribué à tort : “Il est regrettable que le visage public du transsexualisme MTF soit si différent de la réalité” (Bailey et Triea, 2007 : 531). Blanchard, Bailey et leurs collègues considèrent que le transsexualisme non homosexuel, l’autogynéphilie, est une déviance sexuelle, ou paraphilie[8]. »
Le célèbre théoricien du transgenrisme Susan Stryker estime également que Prince « doit être considéré comme une figure centrale des débuts du mouvement politique transgenre contemporain ». Et ce « malgré son mépris ouvert pour les homosexuels […] et ses préjugés conservateurs concernant la masculinité et la féminité[9] ».
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Au passage, on rappellera qu’un des documents fondateurs du mouvement transgenre, l’International Bill of Gender Rights (soit, littéralement : « Charte internationale des droits du genre »), établi en 1995, est le travail d’un groupe constitué exclusivement d’hommes, dont Susan Stryker et Martine Rothblatt — le célèbre milliardaire transgenre et transhumaniste, qui a récemment fait parler de lui suite à la greffe d’un cœur de porc génétiquement modifié à un humain, réalisée aux États-Unis[10] : le porc en question était issu d’un élevage industriel appartenant à l’entreprise Revivicor dont il est PDG[11].
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Malgré son homophobie, Virginia Prince décida de s’investir activement et de manière très intéressée dans la lutte des homosexuels. En 1966, lors d’une réunion d’une organisation homosexuelle (la NACHO), aux États-Unis, Prince déclara : « nous aiderons leur cause quand elle pourra aider la nôtre et nous tirerons de leurs expériences et de leurs contacts avec des autorités et des groupes influents tous les contacts et les opportunités qui pourront être à notre avantage ».
Ainsi, afin d’encourager des législations en faveur de sa paraphilie — l’autogynéphilie — et de la normaliser, Prince eut recours à une stratégie de noyautage que le PIE (Pedophile Exchange Network) allait réemployer dans les années 80 sur le même mouvement gay en vue d’essayer de normaliser les abus d’enfants par les hommes adultes et de donner à leur déviance sexuelle un visage de respectabilité et d’inoffensivité, profitant du mouvement de « libération » sexuelle[12] et du post-modernisme universitaire. De même, en 2007, aux USA, les activistes transgenres (aussi appelés transactivistes) ont sciemment saboté la campagne pour les droits des homosexuels lors du passage de la proposition de loi visant à inscrire l’orientation sexuelle dans la liste des caractéristiques protégées. Les transactivistes s’étaient intéressés à cette campagne et lui avaient apporté leur soutien à condition que soit ajouté « identité de genre » à la proposition de loi. Les démocrates ont jugé que ladite « identité de genre » ne répondait pas aux critères permettant de définir une caractéristique protégée (qui doit être innée et immuable) et ont donc rayé la mention de la proposition de loi. Furieux, les transactivistes ont alors retiré leurs financements (le lobbyisme, soit les pots-de-vin légaux, est endogène à la politique américaine), et la loi, qui aurait pu faciliter la vie de millions d’homosexuels aux États-Unis, n’est donc pas passée. La même méthode de boycott et de retraits de financement a également été employée par les transactivistes lors de la campagne pour le mariage des homosexuels. Toujours en noyautant la campagne pour les droits des homosexuels, les transactivistes ont finalement réussi à faire inscrire ce qu’ils voulaient dans l’Equality Act en 2021, lequel entérine désormais l’auto-identification du « genre », vidant par-là même les termes « sexe » et « orientation sexuelle » de toute substance[13].
Audrey A. & Nicolas C.
- https://www.gscene.com/news/bbc-release-70s-archive-featuring-revolutionary-trans-programme/ ↑
- Par exemple, la BBC a produit et diffusé un documentaire intitulé « Transgender Kids : Who Knows Best ? » (Littéralement : « Les enfants transgenres : qui sait le mieux ? ») que nous vous proposons ici en VOSTFR : https://www.dailymotion.com/video/x6bs0v6Autres exemples : un article publié fin 2021 exposant comment des lesbiennes se retrouvent soumises à un chantage visant à leur faire accepter de coucher avec des hommes : https://www.bbc.com/news/uk-england-57853385Un documentaire sur la détransition : https://www.youtube.com/watch?v=fDi-jFVBLA8Un entretien avec Germaine Greer, une universitaire australienne et féministe critique de l’idéologie genriste : https://www.youtube.com/watch?v=7B8Q6D4a6TMUn entretien avec Graham Linehan, réalisateur connu pour ses critiques de l’idéologie genriste : https://www.youtube.com/watch?v=7B8Q6D4a6TM ↑
- http://mcb.berkeley.edu/courses/mcb142/lecture%20topics/Amacher/LECTURE_13_Imprinting_F08.pdf voir « Why does imprinting exist” ; et https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC6197852/ ↑
- https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC4581023/ ↑
- https://faculty.wcas.northwestern.edu/JMichael-Bailey/controversy.htm ↑
- https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC5875299/ ↑
- https://www.youtube.com/watch?v=LVZEB0C4mLI ↑
- Sheila Jeffreys, Gender Hurts. Paraphilie est un terme que les activistes transgenres préféraient, annulant l’aspect de « perversion » implicite à la déviance sexuelle. Aujourd’hui, les activistes rejettent également le terme « paraphilie ». Militant pour l’autodétermination du sexe, toutes ces appellations représentent des obstacles à leurs volontés et les rappellent à leur condition d’homme désireux d’être des femmes. ↑
- Susan Stryker, Transgender History. ↑
- « Un cœur de porc greffé sur l’homme, première mondiale et “avancée chirurgicale majeure” » (Libération, 11 janvier 2022) : https://www.liberation.fr/societe/sante/un-coeur-de-porc-greffe-sur-lhomme-premiere-mondiale-et-avancee-chirurgicale-majeure-20220111_5AYDTASQVFCVDAYQ2NH33EOUKY/ ↑
- Voir : https://www.zonebourse.com/barons-bourse/Martine-A-Rothblatt-12588/biographie/ ↑
- Nous mettons « libération » entre parenthèses, car cette libération sexuelle fut surtout à l’avantage des hommes. Voir à ce propos l’analyse d’Andrea Dworkin dans Souvenez-vous, résistez, ne cédez pas ; édition Syllepse ↑
- Joyce, Helen. Trans : When Ideology Meets Reality. ↑
Source: Lire l'article complet de Le Partage