par Paul Antonopoulos.
En cas d’affrontements armés, la Russie vaincra une partie importante des unités militaires ukrainiennes en moins d’une heure. Le New York Times a évoqué cette possibilité en consultant Robert Lee, doctorant au King’s College de Londres et vétéran des Marines américains.
« Si la Russie veut vraiment déchaîner ses capacités conventionnelles, elle pourrait infliger des dommages massifs en très peu de temps », a déclaré Lee, ajoutant : « Elle peut anéantir l’armée ukrainienne dans l’est très rapidement, dans les 30-40 premières minutes ».
Selon le journal, certains responsables à Kiev partagent le même point de vue. Le chef du service de renseignement du Ministère de la Défense de l’Ukraine, le général Kirill Budanov, a déclaré qu’en cas de conflit de grande ampleur sans le soutien des pays occidentaux, vaincre la Russie dans une guerre hypothétique est irréaliste.
Le général a déclaré que l’armée ukrainienne serait neutralisée très rapidement, que ses dirigeants ne seraient pas en mesure de coordonner les défenses, ni d’approvisionner la ligne de front. Dans une telle situation, les commandants de la ligne de front devraient se battre seuls, sans possibilité de réserves.
« Ils tiendront tant qu’il y aura des balles », a déclaré le général Budanov. « Ils pourront utiliser ce qu’ils ont dans les mains, mais croyez-moi, sans livraison de réserves, il n’y a pas une armée au monde qui puisse tenir ».
Sa frustration à l’égard de l’Occident est évidente puisqu’il a demandé une assistance immédiate pour aider l’armée ukrainienne contre la Russie, déclarant : « Ils doivent décider, soit nous sommes des alliés comme ils le déclarent – et dans ce cas les alliés s’entraident – soit ils doivent dire que ce n’est pas exactement le cas. Si le monde civilisé veut éviter une catastrophe – et ce sera une catastrophe pour tout le monde – nous avons besoin d’un soutien technique militaire maintenant, pas demain, pas après-demain, pas dans un an. Maintenant ».
Moscou a démenti à plusieurs reprises l’allégation selon laquelle elle se prépare à envahir l’Ukraine et a attribué cette fausse affirmation à l’OTAN qui crée une justification pour placer davantage d’équipements militaires près de la frontière russe. Cependant, cela n’a pas empêché les médias américains de pousser la fausse allégation selon laquelle la Russie se prépare à prendre d’assaut l’Ukraine, sans provocation, avec jusqu’à 175 000 soldats.
Un haut responsable militaire ukrainien, qui a parlé au New York Times sous couvert d’anonymat, a déclaré que si l’Occident ne soutenait pas l’Ukraine, l’armée ouvrirait ses dépôts d’armes pour que les Ukrainiens puissent se servir comme ils veulent. En outre, le général Pavlyuk a noté que l’Ukraine comptait jusqu’à un demi-million de personnes ayant une expérience militaire qui « déclencheront une guerre partisane » s’ils ne reçoivent pas le soutien de l’Occident.
« Huit années se sont écoulées et il y a de très nombreuses personnes ayant une expérience militaire qui sont prêtes à se battre les armes à la main », a-t-il déclaré.
Malheureusement pour Kiev, le président américain Joe Biden a exclu la semaine dernière le déploiement de soldats américains en Ukraine. Néanmoins, il y a plus de 150 conseillers militaires américains en Ukraine, une combinaison de forces spéciales et de la garde nationale, selon deux responsables du Département américain de la Défense.
Lors de l’appel vidéo de la semaine dernière entre le président russe Vladimir Poutine et M. Biden, le président américain a prévenu que les sanctions économiques imposées à la Russie après la réunification de la Crimée en 2014 seraient intensifiées si une guerre éclatait en Ukraine. Bien que les répercussions possibles n’aient pas été révélées, le New York Times estime que Biden ne s’engagera pas à fournir une aide militaire importante au-delà de ce qui a déjà été fourni à l’Ukraine.
Kiev n’a pas encore compris que les États-Unis ont peu d’intérêt à résoudre la crise ukrainienne. Les États-Unis savent très bien que la Crimée fait désormais partie intégrante de la Russie et que la situation dans le Donbass ne peut être résolue que par des initiatives de paix que Kiev n’a aucun intérêt à poursuivre. Du point de vue de Washington, surtout à l’heure où les États-Unis consacrent davantage de ressources à la lutte contre la Chine, il suffit d’avoir des conflits non résolus aux frontières de la Russie, car il s’agit d’un exercice relativement peu coûteux (rétrospectivement parlant) qui garantit une pression permanente contre Moscou, ce qui permet aux États-Unis de se concentrer davantage sur la lutte contre la Chine, notamment dans la région Asie-Pacifique.
Cela ne signifie pas que les États-Unis se sont désintéressés de l’opposition à Moscou, notamment en Europe de l’Est, mais cela ne signifie pas non plus qu’ils sont prêts à investir massivement dans l’armée ukrainienne qui n’a aucune chance d’égaler la puissance militaire de la Russie à court et moyen terme. Il semble que Washington souhaite maintenir une guerre froide contre la Russie, sachant qu’elle ne pourra pas défendre l’Ukraine si une guerre éclate.
Si une guerre devait éclater, le Donbass pourrait être rattaché à la Russie, comme la Crimée, ou les Républiques populaires de Donetsk et de Louhansk pourraient être officiellement reconnues par Moscou, comme dans le cas de l’Ossétie du Sud et de l’Abkhazie. Pour les États-Unis, l’une ou l’autre de ces deux éventualités est bien pire que le statu quo actuel, d’où leur préférence pour le maintien de la situation actuelle plutôt que l’émergence d’un autre conflit que l’Ukraine n’a aucune chance de gagner, comme en 2014.
source : http://infobrics.org
traduction Avic pour Réseau International
via https://www.greanvillepost.com
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