À l’heure où l’Algérie durcit encore plus le ton à l’endroit du Maroc après avoir rompu unilatéralement les relations diplomatiques avec son voisin à la fin de l’été, le discours du Roi Mohammed VI, le samedi 6 novembre à l’occasion de la commémoration de la « Marche Verte », s’est éloigné de toute polémique. Dans son discours, le Roi du Maroc s’est voulu plus que jamais ferme sur la question de « la marocanité du Sahara », cette fois-ci vis-à-vis de ses partenaires économiques, tout en ignorant les menaces récurrentes de son voisin de l’Est.
La crise algéro-marocaine en toile de fond
Fermeture par l’Algérie du Gazoduc Maghreb-Europe (GME), expulsion des marocains d’Al Arja, rupture des relations diplomatiques, … rien ne va plus entre les deux voisins du Maghreb. Depuis août dernier, Alger a rompu unilatéralement ses relations avec le Maroc, ce que Rabat a qualifié de décision « injustifiée ». Plus récemment, la tension est encore montée d’un cran après que l’Algérie a fait état d’un bombardement qui aurait causé la mort de trois camionneurs algériens au Sahara. Un incident qu’Alger attribue à Rabat. Des accusations qui demeurent à ce jour sans réponse officielle du côté marocain.
Cependant, le Roi du Maroc continue de jouer la carte de l’apaisement en affirmant son engagement pour le maintien du cessez-le-feu et la poursuite de la coordination et de la coopération avec la Minurso, dont la mission consiste essentiellement à préserver la paix.
Le ton est donné : « La marocanité du Sahara ne sera jamais à l’ordre du jour d’une quelconque tractation », tranche le souverain chérifien, qui réitère l’attachement de son pays au processus politique conduit par l’ONU au sujet du différend régional autour du Sahara.
Un dossier qui connait par ailleurs une dynamique positive en faveur du Maroc. En effet, Mohammed VI s’est félicité des acquis diplomatiques du royaume, citant particulièrement la reconnaissance de la marocanité du Sahara par les États-Unis. Un événement qui « constitue un sujet de fierté » pour le royaume. Cette reconnaissance constitue ainsi « le corollaire naturel de l’appui constant des administrations américaines antérieures et l’illustration de leur apport constructif au processus de règlement de la question du Sahara », souligne le souverain dans son dernier discours, s’inscrivant dans le cadre de la commémoration de la marche pacifique lancée par Hassan II en 1975 pour libérer le Sahara de l’occupation espagnole.
Il a par ailleurs rappelé que l’ouverture de « 24 consulats » à Laâyoune et Dakhla, de pays arabes, africains et d’Amérique du sud, traduit « la souveraineté du Maroc sur le Sahara ». Une décision qui « confirme le large soutien dont bénéficie la position marocaine, surtout au sein de l’environnement arabo-africain de notre pays. C’est assurément la meilleure réponse juridique et diplomatique à ceux qui prétendent que la reconnaissance de la Marocanité du Sahara n’a pas de visibilité franche et concrète sur le terrain », précise Mohammed VI.
Les voisins européens du Royaume appelés à prendre position
Pas de relations commerciales excluant les provinces du sud, c’est le principal message qui ressort du discours de Mohammed VI. « À ceux qui affichent des positions floues ou ambivalentes, nous déclarons que le Maroc n’engagera avec eux aucune démarche d’ordre économique ou commercial qui exclurait le Sahara marocain », affirme le souverain chérifien.
Autre message adressé aux partenaires du royaume qui tardent encore à afficher leurs positions : « Aujourd’hui, nous sommes tout à fait fondés à attendre de nos partenaires qu’ils formulent des positions autrement plus audacieuses et plus nettes au sujet de l’intégrité territoriale du Royaume », rajoute le Roi Mohammed VI.
Pour rappel, en février 2021, le ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita, avait exhorté les pays de l’Union Européenne à sortir de la zone de confort et soutenir cette « tendance internationale ». Pour le Chef de la diplomatie marocaine : « le processus a tourné en rond pendant des années. Aujourd’hui, une orientation émerge et c’est cette orientation-là que l’UE doit épouser également. L’Europe a besoin d’une zone sahélo-saharienne stable et sécurisée ».
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Source : Lire l'article complet par Réseau International
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