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Campagne de dons Octobre 2021
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Les mesures annoncées hier pour Moscou par Sergueï Sobianine ont provoqué stupeur et incompréhension dans les milieux économiques de la capitale. La réaction la plus répandue est très simple – et parfaitement logique : on a investi des millions dans les moyens individuels de protection sanitaire, on a vacciné tout le monde et de toute manière, on nous ferme. La réaction suivante sera : alors, puisque de toute manière ça ne change rien, pourquoi obéir ? Quand le fanatisme conduit au nihilisme, c’est toute la stabilité de la société qui est en jeu. Sans parler des risques sérieux de disparition de cette classe moyenne russe, qui venait juste de revenir à la vie.
Les mesures annoncées hier par le maire de Moscou (voir notre texte ici détaillant ces mesures de lockdown) ont eu l’effet d’un choc. L’intérêt des chocs est qu’ils réveillent les dormeurs. Les entrepreneurs moscovites n’en reviennent pas, ils ont fait tout ce qui leur était demandé, ils n’ont même pas été prévenus et ne s’attendaient pas à une telle violence. Mettre la capitale en quarantaine, interdire toute activité pendant dix jours, sans même donner la possibilité aux acteurs économiques de s’organiser en avance est soit de l’incompétence économique pure, soit du mépris politique total, soit le signe que les intérêts en jeu sont ailleurs. Car à peine remis, et pas totalement, des fastes covidiennes, entre ses restrictions et ses QR Codes momentanés, beaucoup annoncent une fermeture fort possible, que les mesures de soutien vaguement annoncé ne sauveront pas.
Le secteur du cinéma est pris de court – entre fermetures et QR Codes, ils déplacent toutes les grandes premières, qui devaient avoir lieu début novembre. Selon les professionnels du secteur, 40% des revenus du cinéma viennent des films en salle, il va donc y avoir toute une chaîne de conséquences néfastes, qui va se mettre en place. Surtout que tout le monde a été pris de court.
La situation est la même pour les salles de concert, d’autant plus que des concerts particulièrement rentables étaient justement prévus pour les fêtes de début novembre. Les professionnels du secteur ne comprennent pas, par ailleurs, pourquoi les théâtres peuvent fonctionner à 50% et eux doivent fermer … L’ombudsman des évènements culturels de masse déclare que la tendance est à l’annulation massive des billets et l’arrêt total des ventes. « C’est effondrement pour un secteur, qui a déjà perdu 90% de ses gains ». Et ici aussi, les salles de spectacles sont un maillon dans un chaîne professionnelle.
Idem pour les organisateurs d’évènements professionnels – des annulations en cascade, des reports, car les commanditaires ne veulent pas organiser ces évènements on line, ils veulent du réel et attendent donc que la vague passe.
Les restaurateurs, eux, sont au bord de la faillite, sauf pour les chaînes de fast food évidemment, alors que selon leurs propres dires, ils ne se remettent déjà pas des pertes dues au QR Code de cet été. Ils regrettent de n’avoir pas été prévenus en avance, pour gérer la question des achats au moins, voire des locations. Passer à la vente à distance n’apporte rien, sauf pour les suchis et les pizzas. Au contraire, ils affirment que cela leur coûte plus cher car il faut continuer à acheter des produits et à payer le personnel, alors que le volume des ventes n’est pas comparable. Beaucoup ont déjà fait faillite, et ça va s’aggraver. Le directeur d’Opora Russie déclare qu’à l’exception des grandes chaînes de fast food, les restaurateurs vont perdre tout leur bénéfice et les aides vaguement envisagées n’empêcheront pas la vague de faillites.
Les magasins ne sont pas plus heureux. Selon la directrice de l’un d’entre eux :
« Il est difficile de voir quelque chose de positif dans ce lockdown. Nous avons dépensé des millions de roubles pour les mesures de sécurité sanitaire, nous avons vacciné quasiment tout le personnel et de toute manière l’on ferme les magasins, quand l’accès est libre dans les transports publics par exemple. Ça ne semble pas très logique tout ça ».
Le business prend conscience de l’inutilité de la docilité : la soumission n’a jamais sauvé personne. Car ils ont tout fait : masqués et même gantés du matin au soir les pauvres personnes qui y travaillaient, ils les ont forcés à se vacciner en expliquant que c’était la seule manière de pouvoir continuer à travailler, pour que l’entreprise ne ferme pas. Et les entreprises vont fermer. Et certaines vont faire faillites. Et beaucoup vont avoir de sérieux problèmes de trésorerie. Ils n’ont plus aucune confiance en ce pouvoir local – quant au pouvoir fédéral, c’est de plus en plus flottant.
Si l’on voulait déstabiliser la société en détruisant la classe moyenne, qui venait enfin de se reconstituer en Russie, qui est le socle de stabilité de toute société, l’on ne s’y prendrait pas mieux.
source : http://russiepolitics.blogspot.com
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Source : Lire l'article complet par Réseau International
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