Mondes parallèles — IRAE

Mondes parallèles — IRAE

Nous, les moqués jusque sur ce site, les fondamentalistes anti-capitalistes ne vivons décidément pas dans le même monde que le reste de l’humanité. A moins que ce ne soit parce que les dominants, les moins nombreux, prennent tout l’espace médiatique, fassent croire que les plus nombreux c’est eux et les minoritaires nous et ne nous laissent pour tout moyen d’expression que le bulletin de vote tout frelaté.

Petite incursion dans le vrai monde.

Hier je me suis gratifiée d’une petite sortie pédestre. Ça pollue pas et pas besoin de s’inscrire dans une salle de « fitness ».

J’ai gentiment fait Château de Vincennes, Cour Saint-Emilion, petite visite au centre commercial encore ouvert à tous, puis le long de la Seine jusqu’à Odéon. Sur la rive de la Seine, peu après le pont de Tolbiac, une petite tente blanche m’indiquait qu’elle était destinée aux tests Covid. Elle me fait pitié de solitude et me surprend après les images que j’ai vues, il y a un certain temps, de files incroyables devant les centres de détection en plusieurs villes de France. Aussi prenant mon courage à 2 mains ou plus, je me dis allons-y pour l’épreuve de mon premier test. Et moi qui croyais que c’était tout simple. Non il faut télécharger Doctolib (entreprise privée de prise de rendez-vous médicaux en ligne et payée par mes cotisations sociales et, cerise sur le gâteau, qui vide les cabinets médicaux et produit toute une génération de nouvelles demandeuses d’emploi). J’informe la charmante mais bien isolée praticienne du test que je n’ai pas Doctolib. Elle m’indique ne pas pouvoir, dans ce cas, me tester. Je lui exprime ma surprise, « mais les tests ne sont pas encore gratuits ? ». Elle me répond que « oui, mais c’est une entreprise privée ». Sous entendu, il leur faut le justificatif pour être payés. Business is business n’est-ce pas ? Je poursuis ma route un peu dépitée de voir tant de témérité de ma part si peu considérée.

Arrivée au début du boulevard Saint- Michel, encore une tente Covid, munie cette fois de 2 testeurs, bien isolés et fort jeunes (tout le monde est bien jeune à présent pour moi, quelle merveille). Une seconde fois, alors qu’il pleut, qu’il fait froid et sombre, on se croirait au milieu du mois d’octobre, je les prends en pitié et je reprends mon courage à 4 mains. Ici on me demande de scanner le QR code affiché sur la toile de la tente. Nous balayons mes applications installées et pas de scan. Pas grave me dit le charmant jeune homme « je le fais pour vous et nous remplirons le formulaire ensemble ». Puis il m’installe pour pratiquer le prélèvement, je lui dis « il paraît qu’on peut demander un écouvillon souple pour que ça ne fasse pas mal ». Il me montre que c’est le cas en appuyant de son doit sur celui qu’il s’apprête à m’enfoncer dans la narine droite. « C’est votre premier test ? » interroge-t-il , « Oui ». Ça a duré 2 secondes, j’ai à peine senti. Il me propose un mouchoir, je décline poliment, inutile. Quand je repars 2 autres personnes se sont aussi décidées à faire le test. Le résultat arrive 15 minutes plus tard par texto sur mon portable. C’est là que je découvre avoir été testée par l’hôpital de la Pitié Salpétrière. Ha ! Ce public, tellement inefficace, contrairement au privé. Cet hôpital et cette médecine publics qu’il faut privatiser au plus vite. Ces saletés de fonctionnaires qui se sont démerdés faute de matériel et d’effectifs durant la 1ère vague, me montrent une fois de plus qu’ils sont bien plus réactifs, souples, adaptables et au service des populations que le privé. L’exemple Adrexo doit en ce sens devenir un cas d’école à enseigner et à envoyer à nos détracteurs dans les débats, les libéraux du tout marché libre et non faussé (dont on peut remercier les Anglo-Saxons des 2 cotés de l’Atlantique), de toutes les écoles et obédiences, ainsi que la Commission européenne : « non le privé ne fait pas mieux que le public, la preuve ».

Je poursuis ma promenade et me perds dans le temple du luxe, plus luxueux encore que les galeries Lafayette et le Printemps réunis, le parfaitement mal nommé « Bon marché ». A part les grandes marques connues du grand public, Channel, Balenciaga, Guerlain, etc.. des marques de luxe dont j’ignorai jusqu’à ce jour l’existence. On cherchera en vain en ces lieux des marques de luxe pour les gueux, point de Karl Marc John, de Bérénice ou de Zara. Ici, il y a des points braderie, les soldes sont passés. Des robes de 150 à 3 000 euros, avec 30 % de réduction supplémentaires. Je quitte cet endroit trop éloigné de mes moyens financiers sans regret.

Réveil avec retour au réel du monde des dominants

Or ce matin, après un petit tour sur le discours des dominants au travers de leurs portes paroles officiels en continu, j’entends que les centres de test covid sont pris d’assaut. Je me pince, et m’interroge. Je n’étais pourtant pas du coté de Loudun, Saint-Aubin sur Scie ou Comines, non j’étais en plein centre de la capitale. Alors c’est vrai, et tant pis pour le secteur du tourisme, mais que Paris est agréable cet été encore avec si peu de touristes. On se croirait revenus dans les années 80 quand je travaillais dans l’édition et qu’il n’y avait pas un chat dans Paris au mois d’août. Mais tout de même, affirmer que les centres de test sont pris d’assaut d’où nos propagandistes tiennent-ils cette information et qui est-elle sensée effrayer ?

Parce qu’effectivement et contrairement à ce qu’on m’en a raconté, le prélèvement n’est ni désagréable, ni encore moins douloureux. Alors bien entendu si on n’en supprime pas la gratuité, je fais partie de ceux qui se contenteront d’un test toutes les 72 heures, aux dernières affirmations du Véreux (avant qu’il ne reviennent dessus, les revirements étant la spécialité de cet exécutif) et encore en cas de besoin d’aller dans un lieu indispensable.

Voilà une solution, dont j’ignore le coût pour le budget de nos cotisations sociales et à mettre en perspective avec le coût des vaccinations, peut être bientôt à répétition. Toutefois, inenvisageable pour nos extra-terrestres au pouvoir cette alternative à la vaccination obligatoire. Solution qui mise en œuvre pour les enfants de plus de 12 permettrait de les protéger en attendant d’avoir un peu plus de recul sur la vaccination des malheureux en mour..(oups) en Epahd (50 % privé 50 % public 100 % financé par nos cotisations sociales et les familles, pour de la maltraitance institutionnalisée).

Et pendant que j’écris ces lignes, un fumeux débat est organisé sur la chaîne de l’évadé fiscal cnouille. En plus de relayer servilement la propagande officielle qui minimise drastiquement la réalité des manifestations d’opposition au passe sanitaire (il suffit d’additionner le nombre de manifestants de chaque ville de France pour comprendre que les chiffres sont biaisés), le débat entre participants de bonne compagnie, probablement ceux qui trouvent qu’une robe à 3 000 euros c’est pas cher, porte, non pas sur les craintes, non pas sur le pourquoi d’une telle contestation inédite en plein été, mais sur les cas pouyèmes montés en épingle des affiches faisant allusion à la Seconde Guerre mondiale (dont l’un des participants estime qu’elles sont pénalement répréhensibles et puis quoi encore ? Le goulag ?) ou le cas isolé de pharmaciens pris à partie. Technique dite de l’illusion d’optique, attirer l’œil de l’auditoire sur un détail pour mieux dissimuler l’essentiel.

Comme le disait un collègue il y a déjà une bonne dizaine d’années « mais dans quel monde vuitton ? »

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Source: Lire l'article complet de Le Grand Soir

À propos de l'auteur Le Grand Soir

« Journal Militant d'Information Alternative » « Informer n'est pas une liberté pour la presse mais un devoir »C'est quoi, Le Grand Soir ? Bonne question. Un journal qui ne croit plus aux "médias de masse"... Un journal radicalement opposé au "Clash des civilisations", c'est certain. Anti-impérialiste, c'est sûr. Anticapitaliste, ça va de soi. Un journal qui ne court pas après l'actualité immédiate (ça fatigue de courir et pour quel résultat à la fin ?) Un journal qui croit au sens des mots "solidarité" et "internationalisme". Un journal qui accorde la priorité et le bénéfice du doute à ceux qui sont en "situation de résistance". Un journal qui se méfie du gauchisme (cet art de tirer contre son camp). Donc un journal qui se méfie des critiques faciles à distance. Un journal radical, mais pas extrémiste. Un journal qui essaie de donner à lire et à réfléchir (à vous de juger). Un journal animé par des militants qui ne se prennent pas trop au sérieux mais qui prennent leur combat très au sérieux.

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