L’Ukraine exige des compensations délirantes en échange du lancement de Nord Stream 2

L’Ukraine exige des compensations délirantes en échange du lancement de Nord Stream 2

par Christelle Néant.

Incapable de rendre de nouveau le transit de gaz russe via l’Ukraine rentable et attractif face à Nord Stream 2, le pays a entériné son statut d’État mendiant et parasite, en exigeant des compensations pour le lancement du gazoduc concurrent. Après avoir tout fait pour empêcher Nord Stream 2 de voir le jour, voilà que l’Ukraine cherche à en tirer profit.

Si l’Ukraine a réussi à gagner un peu de temps grâce aux sanctions illégales prises par les États-Unis contre les sociétés et navires impliqués dans le projet Nord Stream 2, qui ont retardé la complétion de la pose des tuyaux, l’échéance au-delà de laquelle le pays risque de se trouver sans transit de gaz russe approche inexorablement.

En 2019, grâce à ces manœuvres sordides, l’Ukraine a pu signer avec la Russie un contrat prolongeant le transite de gaz russe de 5 ans. Mais deux ans se sont déjà écoulés, et alors que la première conduite de Nord Stream 2 est déjà construite en totalité et que la deuxième sera normalement finalisée le mois prochain, l’Ukraine n’a toujours rien fait pour essayer de rendre son système de transport de gaz plus attractif auprès de la Russie pour garder un minimum de transit de gaz.

En deux ans, l’Ukraine n’a su qu’appeler à prendre sans cesse plus de sanctions contre Nord Stream 2 pour essayer d’empêcher la finalisation du projet, allant jusqu’à se ridiculiser, comme dans le tweet de Volodymyr Zelensky du 2 juin 2021, où le président ukrainien dit sans rougir que sans l’argent du transit de gaz russe (c’est-à-dire l’argent du « pays agresseur »), son pays ne pourra plus entretenir son armée (qui soi-disant protège toute l’Europe du dit « pays agresseur »).

« Seuls les États-Unis et le président des États-Unis peuvent empêcher l’achèvement de Nord Stream 2. C’est une arme puissante donnée à la Russie. Le lancement de ce gazoduc privera l’Ukraine des fonds nécessaires pour renforcer son armée, qui protège aujourd’hui l’Europe entière. C’est ce que nous avons souligné lors d’une discussion avec des membres du Sénat américain ».

Quand on en arrive à mendier l’argent du pays avec lequel vous êtes soi-disant en guerre, pour pouvoir continuer à prétendument lui faire la guerre, c’est qu’il y a un sérieux problème avec le narratif officiel. Aucun pays réellement en guerre avec un autre n’irait mendier son gaz ou son argent. CQFD.

Et maintenant que la complétion et le lancement de Nord Stream 2 semblent désormais inévitables, l’Ukraine réclame maintenant des compensations pour la future perte du transit de gaz russe sur son territoire.

Afin de bien comprendre le côté délirant de ces revendications, je vais faire une analogie avec le monde de l’entreprise. C’est comme si une entreprise A, avec l’aide d’appuis au sein du monde politique avait cherché pendant des années à torpiller une entreprise B, concurrente, qui propose un meilleur service et moins cher. Puis lorsqu’il est devenu évident que le torpillage de l’entreprise B ne marche plus et qu’elle va remporter un contrat détenu jusque-là par la société A, lorsque celui-ci arrivera légalement à son terme, cette dernière exige alors une compensation parce que le contrat ne sera pas renouvelé.

N’importe quelle personne versée dans les affaires lisant un truc pareil devrait sauter au plafond. Personne n’a à garantir à l’entreprise A que le contrat sera renouvelé une fois arrivé à son terme. Si le marché est réellement libre et non faussé (ce qui n’est pas le cas puisque les États-Unis ont ouvertement et illégalement interféré avec leurs sanctions, créant une concurrence déloyale en faveur de l’Ukraine), la perte d’un contrat lorsqu’il arrive à son terme est une chose que n’importe quelle entreprise doit prendre en compte et assumer seule.

Une entreprise normale chercherait à tout faire pour garder son contrat en ayant de bonnes relations avec le client, et en se rendant la plus compétitive et attractive possible par rapport à la concurrence. Mais l’Ukraine, engluée dans sa russophobie post-Maïdan, n’a eu de cesse de cracher sur la Russie, et est habituée à utiliser des méthodes qui oscillent entre le racket façon mafia et la mendicité, selon la personne qu’elle a en face. Résultat, après avoir tout fait pour empêcher Nord Stream 2 de voir le jour, voilà que l’Ukraine réclame des compensations, qu’aucune clause du contrat prolongé en 2019, ni aucune règle du monde des affaires ne prévoit.

Ainsi, le 13 juin, le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dmitri Kouleba, a déclaré dans une interview au journal allemand Welt, que Kiev compte recevoir des compensations pour la mise en œuvre du projet Nord Stream 2, même si actuellement le pays n’est pas impliqué dans les négociations qui ont lieu à ce sujet entre les États-Unis et l’Allemagne (ce qui en dit long sur le statut de colonie de l’Ukraine qui n’est même pas présente dans des négociations qui la concerne).

Il a précisé le lendemain sur son mur Twitter, quel genre de compensation l’Ukraine accepterait à savoir la récupération de la Crimée et de la partie du Donbass qui n’est actuellement pas sous son contrôle (ce qu’il appelle la « désoccupation des territoires ukrainiens »), et l’approvisionnement de l’Ukraine en gaz (ce qu’il appelle la « sécurité énergétique » du pays).

« Nord Stream 2 menace, avant tout, non pas l’économie, mais la sécurité de l’Ukraine. Nous sommes contre Nord Stream 2. Ce n’est qu’à la condition de la désoccupation des territoires ukrainiens et de la sécurité énergétique de l’Ukraine que Nord Stream 2 pourra être lancé. Ce serait une juste compensation. Et c’était également ma position lors des négociations à Berlin ».

Ce tweet est ridicule et pitoyable à plus d’un titre (d’ailleurs mêmes les Ukrainiens se moquent de la proposition de Kouleba sur les réseaux sociaux). Premièrement le dossier de la Crimée est clos définitivement, comme le rappellent régulièrement les officiels russes, et il faut être sourd comme un pot et doté d’un QI à un chiffre pour croire que la Russie va rendre la péninsule à l’Ukraine contre le lancement de Nord Stream 2.

Deuxièmement l’Ukraine n’arrivera pas à empêcher le dit lancement d’avoir lieu vu que l’Allemagne ne mettra pas en danger sa sécurité énergétique et la compétitivité de ses entreprises pour les beaux yeux de Kiev.

Troisièmement, concernant le Donbass, sa récupération ne peut se faire que via l’application pleine et entière des accords de Minsk, que l’Ukraine sabote de manière constante.

Quatrièmement, la Russie n’a aucune obligation de fourniture de gaz envers Kiev, une fois le contrat actuel terminé, et n’a pas à assurer la sécurité énergétique de l’Ukraine. Comme l’a dit Vladimir Poutine lors de son interview récente à Rossia 1, la Russie n’a pas vocation à nourrir l’Ukraine !

Suite à ces demandes délirantes, qui ont fait rire plus qu’autre chose, une autre proposition de compensation possible est venue du politologue ukrainien Rouslan Bortnik, qui a suggéré ni plus ni moins que de donner une partie des actions de Nord Stream 2 à l’Ukraine pour compenser les pertes du pays !

« Ok, nous comprenons que Nord Stream 2 est peut-être plus rentable pour vous. Faisons de l’Ukraine un copropriétaire de Nord Stream 2 en raison de ce que nous perdons, c’est une question politique, donnez-nous cinq, sept ou dix pour cent afin que nous puissions compenser nos pertes », a déclaré l’expert sans trembler des genoux.

Selon lui, une partie du gaz qui passera par le gazoduc pourrait entrer dans les installations de stockage de gaz ukrainiennes.

« Parlons-en, que l’Ukraine devienne un participant de Nord Stream-2. [..] Vendez ou transférez à la compagnie ukrainienne Naftogaz cinq pour cent du coût de ce gazoduc, et nous serons actionnaires, nous en tirerons de l’argent », a-t-il déclaré.

Si l’idée partait d’un bon sentiment et visait à pousser les autorités ukrainiennes à cesser leur sabotage de Nord Stream 2, l’effet sur les officiels russes fut plus que négatif.

Ainsi le sénateur russe Alekseï Pouchkov a dénoncé le comportement parasitaire de l’Ukraine qui veut maintenant se faire de l’argent sur le projet Nord Stream 2, alors qu’elle n’y a non seulement pas participé, mais qu’elle a même tout fait pour empêcher le gazoduc d’être construit.

« L’Ukraine, qui n’a rien à voir avec Nord Stream 2, demande qu’une partie de ses actions lui soit remise à titre de compensation. L’Ukraine n’a rien construit, n’a rien financé, a essayé de perturber le projet, et maintenant elle veut qu’on lui donne des actions. Une nouvelle confirmation de la nature parasitaire de la « nouvelle » Ukraine ».

Voilà ce qui arrive quand on vit dans une réalité alternative, un jour la réalité, la vraie, vous revient dans la figure, tel un boomerang. L’Ukraine a utilisé le transit du gaz russe sur son territoire comme un levier de chantage, tout en déversant sa russophobie sur le pays d’où provient l’or bleu qui lui assurait trois milliards de dollars de frais de transit par an. La Russie, comme l’Allemagne n’ont aucune intention de laisser l’Ukraine continuer ce jeu de chantage au gaz, et feront tout pour que Nord Stream 2 soit finalisé et mis en exploitation. Que cela plaise aux États-Unis et à l’Ukraine, ou non.

Christelle Néant


source : https://www.donbass-insider.com

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