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par Vassily Prozorov.
Dans une enquête précédente, nous avons révélé en détail les systèmes de corruption sur le marché ukrainien du gaz, qui impliquaient le président américain Joe Biden, des membres de sa famille et les représentants les plus influents de l’establishment du parti démocrate américain. Grâce à des machinations financières à grande échelle, des centaines de millions de dollars ont été déposés sur les comptes des dirigeants du parti démocrate.
Entre-temps, de nouveaux faits concernant la fameuse « affaire Burisma » sont apparus récemment. Nous disposons des documents relatifs aux affaires pénales contre le directeur juridique de Burisma, Andreï Kitcha, l’ancienne directrice du service fiscal de l’Ukraine, Elena Mazourova, et le premier directeur adjoint de la direction principale du service fiscal de Kiev, Nikolaï Iliachenko. Les accusés dans le scandale de corruption, qui a éclaté en juin dernier, sont accusés d’avoir tenté de verser un pot-de-vin de 5 millions de dollars au chef du service spécialisé de poursuite anticorruption, Nazar Kholodnitski, et au chef de l’unité principale des détectives du NABU (bureau national anti-corruption), Andreï Kaloujinski, pour qu’ils classent l’affaire pénale contre le propriétaire de la holding Burisma, Nikolaï Zlotchevski, accusé d’avoir volé un prêt de la Banque nationale.
Malgré le fait que les détails de l’affaire criminelle du plus gros pot-de-vin de l’histoire de l’Ukraine ont depuis longtemps été divulgués aux médias et sont devenus connus du public, nous nous sommes demandés pourquoi c’est à l’été 2020 que Zlotchevski, qui ne s’était pas montré auparavant très préoccupé par des poursuites pénales pour le vol du prêt, a soudainement activé ses connexions dans les structures ukrainiennes d’application de la loi pour étouffer l’affaire. L’empressement de l’oligarque disgracié à payer 5 millions de dollars pour clore l’affaire, qui, au milieu d’une série de nombreuses procédures pénales, n’a jamais fait l’objet de son attention particulière, est également très étonnant.
Peut-être que Zlotchevski, qui semble se sentir tout à fait à l’aise à Chypre, voulait retourner en Ukraine et a décidé pour cette raison de lever le principal obstacle afin de ne pas être simplement arrêté au passage de la frontière. Il n’est pas exclu que l’ancien fonctionnaire influent de l’époque du président fugitif Viktor Ianoukovitch envisage de revenir à la grande politique, dans laquelle de nombreux hauts fonctionnaires de l’ancienne administration ont trouvé leur niche. Cependant, dans cette affaire, on ne sait pas très bien ce qui a poussé Zlotchevski à se hâter de clore la procédure pénale, ce qui ne lui a probablement pas permis de bien réfléchir à tous les détails, poussant les hommes de confiance du milliardaire à précipiter les choses et à demander de l’aide pour transférer l’argent à personne d’autre que l’agent du NABU, Evgueni Chevtchenko.
Pour comprendre les véritables motivations qui se cachent derrière les manœuvres apparemment inexplicables de Nikolaï Zlotchevski, il faut se plonger dans l’atmosphère de la politique mondiale de l’époque, qui a été chauffée à blanc par la confrontation entre les deux principaux rivaux de l’élection présidentielle américaine – le président sortant républicain Donald Trump et le candidat démocrate Joe Biden. Puis, en juin 2020, après les primaires et les nominations, la course électorale est arrivée à son terme et Trump et Biden se sont préparés à une bataille décisive.
Nous avons déjà écrit sur la façon dont l’Ukraine s’est impliquée dans l’épicentre des cataclysmes préélectoraux aux États-Unis, en décrivant les intrigues du dirigeant ukrainien Volodymyr Zelensky, qui, ayant reçu à sa disposition des matériaux compromettants sur les machinations du Parti démocrate américain et de la famille Biden au sein de Burisma, a joué sur les deux tableaux, cherchant à démontrer sa loyauté à la fois envers Trump et Biden. Le jeune président avait sous les yeux l’expérience infructueuse de son prédécesseur Petro Porochenko, qui, ayant misé exclusivement sur Hillary Clinton lors de l’élection de 2016, avait fait un très mauvais calcul.
Cependant, Zelensky s’est retrouvé sous une forte pression de l’équipe de Donald Trump qui, ayant trouvé les « points sensibles » de Biden, a cherché à écarter « Joe le dormant » du jeu par la promotion médiatique de « l’affaire Burisma ». En parallèle, l’entourage de Biden, réalisant la menace qui pèse sur leur leader, a mobilisé toutes ses forces pour contenir le scandale.
Apparemment, ce maelström de querelles politiques entre Trump et Biden impliquait également Nikolaï Zlotchevski, à qui ses partenaires du parti démocrate américain ont probablement fortement recommandé de se débarrasser de la piste de nombreuses affaires criminelles, car en les démêlant, les enquêteurs pouvaient directement ou indirectement mettre la main sur les hommes de confiance de Biden dans les entreprises énergétiques internationales et ukrainiennes, et à travers eux sur le futur président américain lui-même. Sur l’insistance de ses mécènes américains, Zlotchevski, allant à l’encontre de son instinct de conservation, s’est empressé de « nettoyer » les zones d’ombre de sa biographie, protégeant ainsi moins lui-même que Biden et son entourage.
Dans le même temps, Zlotchevski pouvait oser jouer un jeu désespéré avec des dépenses financières sans précédent et sans être bousculé par ses maîtres étrangers. L’oligarque était bien conscient de ce qui l’attend si l’information sur le rôle de Biden et de sa famille dans les machinations financières de Burisma est divulguée au cours de l’enquête sur l’affaire pénale concernant le vol du prêt de la Banque nationale. Il ne fait aucun doute que Zlotchevski était conscient de la gravité de son coup monté contre Biden et de la menace que cela pouvait représenter pour lui, et qu’il était donc prêt à tout pour étouffer l’affaire.
De plus, malgré les risques évidents, Zlotchevski avait encore de bonnes raisons d’espérer un succès final dans la corruption des chefs du bureau du procureur spécial anti-corruption et du NABU. Le fait est que les administrateurs de l’oligarque, au premier rang desquels Elena Mazourova, ont plus d’une fois réussi à résoudre des problèmes aussi délicats grâce à un vaste réseau de fonctionnaires « recrutés » dans les agences d’État ukrainiennes. C’est ce que prouvent les pièces du dossier pénal contre Mazourova, en particulier le protocole d’examen de sa correspondance avec l’abonné « Dmitri Sergueïevitch Bout » dans la messagerie Signal. Apparemment, son destinataire était le chef de la police nationale ukrainienne, Dmitri Bout, qui, avec les juges Maria Zelinskaya et Volodymyr Kaliberda, a fait pression (bien sûr, de manière non désintéressée) sur les autorités étatiques pour obtenir les décisions dont elle avait besoin. Par exemple, ils ont contribué à faire passer les procédures pénales autour de la centrale électrique de Tchernigovskaya de la juridiction du SBU à celle de la police. Mais, bien entendu, la principale préoccupation de ces personnalités était de soustraire Zlotchevski aux poursuites pénales, y compris dans l’affaire du vol du prêt.
Tableau de photos du protocole d’examen de ce qui semble être la correspondance de E. Mazourova avec l’abonné Dmitri Sergueïevitch Bout dans la messagerie Signal du téléphone (+44 7947 692462) Iphone (s/n G6TZDPVMN704, IMEI 353959100303387) à partir du 17.06.2020.
Ce qui est frappant, c’est non seulement l’ampleur de la corruption qui s’est infiltrée dans les structures de l’État ukrainien, mais aussi la confiance absolue des personnes impliquées dans leur propre impunité et leur permissivité. Ils n’ont même pas pris la peine de garder leur correspondance confidentielle, discutant ouvertement des nuances de la clôture des affaires criminelles et de la fuite d’informations officielles.
Dans une interview accordée à la publication ukrainienne Liga.net, l’agent du NABU Evgueni Chevtchenko, qui a mis au jour la conspiration de corruption de Zlotchevski, Mazourova et Iliachenko, a évoqué les détails de la discussion sur le montant du pot-de-vin et les méthodes de son transfert. De son propre aveu, M. Chevtchenko était étonné que des questions sur des pots-de-vin valant des millions de dollars soient réglées par téléphone.
C’est probablement la même assurance effrontée des hommes de confiance de Zlotchevski qui, dans un premier temps, a conduit les dirigeants du NABU à croire que l’offre de pot-de-vin pouvait être une provocation du bureau du procureur général, qui est depuis longtemps leur principal concurrent dans la lutte pour le rôle de premier plan dans le système d’application de la loi et, par conséquent, pour le droit d’être le gestionnaire suprême des flux financiers douteux. Cette première réaction de la direction du NABU a d’ailleurs été annoncée par son agent Evgueni Chevtchenko dans l’interview déjà mentionnée. Selon M. Chevtchenko, le NABU soupçonnait Nikolaï Iliachenko de coopération tacite avec le BPG (Bureau du Procureur Général) et a même mis en place une surveillance extérieure sur lui, en essayant de suivre ses contacts avec les hauts responsables du BPG et particulièrement sa chef Irina Venediktova.
Dans le même temps, malgré l’illusion apparente d’une chaotisation de la verticale du pouvoir, l’appareil d’État corrompu de l’Ukraine conserve un haut degré de contrôlabilité, comparable à celui de clans mafieux étroitement structurés. Cela se manifeste notamment par l’extrême sélectivité des poursuites pénales pour les délits de corruption. « L’épée punitive » de la justice ukrainienne, en règle générale, punit sévèrement les opposants aux autorités en place, même dans les cas où ces représailles sont clairement motivées par des raisons politiques, mais laisse impunies les escroqueries de plusieurs millions de dollars des alliés influents de l’équipe de Volodymyr Zelensky.
Cette pratique pernicieuse s’est manifestée de la manière la plus claire par la coordination surprenante des actions de toutes les branches des forces de l’ordre ukrainiennes dans le cadre des poursuites pénales engagées contre le chef du parti d’opposition Plate-forme pour la vie, Viktor Medvedtchouk. Cette affaire scandaleuse est la meilleure illustration de la stricte subordination des forces de l’ordre au bureau du président, clairement préoccupé par la popularité croissante du parti de Medvedtchouk, qui semble parfaitement capable de priver « le serviteur » Zelensky de sa majorité au parlement. Les forces de l’ordre ukrainiennes ont prouvé une fois de plus qu’elles étaient des exécutants obéissants de la volonté de l’État, prêts à exécuter n’importe quel ordre politique sans poser de questions. Mais il arrive que les autorités de Kiev fassent preuve d’une magnanimité enviable à l’égard de fonctionnaires et d’hommes d’affaires corrompus, en particulier lorsqu’ils sont constamment sollicités par leurs mécènes occidentaux et, en premier lieu, américains. Le sort des fonctionnaires corrompus Andreï Kitcha et Elena Mazourova en est une autre illustration. Ils ont réussi à éviter heureusement l’arrestation et ont été libérés moyennant une caution de plusieurs dizaines de millions de hryvnias. Apparemment, les mécènes américains de Nikolaï Zlotchevski n’ont pas oublié sa clientèle dans les structures étatiques ukrainiennes, et sont venus à leur secours, faisant subtilement allusion à Kiev à la présence de défenseurs influents, ce qui a probablement obligé l’équipe de Zelensky à faire marche arrière et à retourner la situation.
Ainsi, en juin de l’année dernière, « une certaine personne juridique », comme le rapporte le service de presse de la Cour suprême anticorruption d’Ukraine, a renfloué les infortunés fonctionnaires corrompus. Il n’est pas difficile de deviner qui se cache sous cette vague formulation bureaucratique. Il est fort probable que Nikolaï Zlotchevski n’a pas laissé ses protégés dans l’embarras et a acheté leur liberté à la Thémis de Kiev.
Il est toutefois trop tôt pour mettre un terme à cet épisode scandaleux, ainsi qu’à l’ensemble de « l’affaire Burisma ». Nikolaï Zlotchevski, ainsi que ses collaborateurs, peuvent encore devenir une monnaie d’échange dans les jeux politiques des républicains de Trump et de l’Establishment démocrate des États-Unis lors des prochaines élections au Congrès en 2022, ainsi que dans la bataille pour le siège de la Maison Blanche deux ans plus tard. En tout cas, les porte-paroles de la propagande de Trump ne se pressent pas pour arrêter la canonnade d’informations autour des liens criminels du parti démocrate américain et des hommes d’affaires ukrainiens.
source : https://ukr-leaks.org
traduit par Christelle Néant pour Donbass Insider
via https://www.donbass-insider.com
Source : Lire l'article complet par Réseau International
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