Deux gardiens qui étaient chargés de surveiller Jeffrey Epstein la nuit de sa mort en prison, accusés d’avoir falsifié des documents certifiant qu’ils avaient fait les rondes de surveillance, ont évité la prison grâce à un accord avec les procureurs. Un épisode qui pourrait nourrir les soupçons quant à la nature de sa mort.
Les deux surveillants pénitentiaires chargés de garder le financier Jeffrey Epstein la nuit où il a été retrouvé mort dans sa cellule dans une prison de New York ont avoué avoir falsifié des dossiers pour attester qu’ils avaient fait les contrôles nécessaires qui n’ont pas été effectués en réalité, mais ils éviteront l’emprisonnement en vertu d’un accord passé avec les procureurs, rapporte Associated Press (AP).
Les employés de la prison, Tova Noel et Michael Thomas, ont été accusés de s’être assis à leurs bureaux, surfant sur Internet puis dormant, au lieu de faire leurs rondes la nuit où le financier est mort en août 2019.
Ils ont également été accusés d’avoir falsifié les registres de la prison pour donner l’impression qu’ils avaient effectué les vérifications nécessaires, les rondes obligatoires devant être réalisées toutes les 30 minutes. Aucune ronde n’a eu lieu entre 22h30 le 9 août et 6h30 le 10 août 2019, lorsque le milliardaire a été retrouvé mort dans sa cellule, avait constaté le procureur.
Dans le cadre de leur accord avec les procureurs, ils seront poursuivis en différé par le ministère de la Justice et ne purgeront pas de peine derrière les barreaux, précise l’agence. Au lieu de cela, Noel et Thomas seront soumis à une libération conditionnelle, tenus d’effectuer 100 heures de travaux d’intérêt général et de coopérer pleinement avec l’enquête menée par l’inspecteur général du ministère de la Justice, selon une lettre des procureurs fédéraux citée par l’agence.
Les deux prévenus ont admis qu’ils avaient volontairement et sciemment falsifié les documents concernant les rondes requises, indique la lettre. L’accord devrait être approuvé par un juge, ce qui pourrait avoir lieu dès la semaine prochaine.
Jeffrey Epstein, 66 ans, a été retrouvé pendu dans sa cellule, alors qu’il était en attente d’un procès pour trafic sexuel de mineures et risquait 45 ans de prison. Selon les conclusions de l’autopsie, il s’était suicidé par pendaison. Cependant, un expert mandaté par le frère du financier les a contestées, jugeant que les éléments témoignaient davantage d’un homicide.
De forts doutes
En effet, la mort retentissante du multimillionnaire avec un riche réseau de contacts aux États-Unis et en Europe a engendré des théories en lien avec des personnalités qui avaient intérêt à ce qu’il quitte ce monde. Parmi les connaissances de Jeffrey Epstein figuraient notamment le prince Andrew d’York, fils de la reine d’Angleterre, l’ex-Président américain Bill Clinton et Donald Trump.
Expliquant la décision de la justice, l’AP souligne que les deux agents qui gardaient Epstein faisaient des heures supplémentaires en raison de la pénurie de personnel, L’un des gardiens, qui ne travaillait pas à l’origine comme agent de correction, faisait une cinquième journée consécutive d’heures supplémentaires. L’autre garde faisait ce jour-là des heures supplémentaires obligatoires, c’est-à-dire un deuxième quart de travail de huit heures.
Or, la thèse du suicide liée à une erreur de la part du personnel reste contestée. Ainsi, M.Epstein a été placé sous surveillance un mois avant sa mort afin de prévenir son suicide, après une première tentative. « Sa surveillance a ensuite était levée après qu’il a été évalué par un psychologue […] qui a déterminé qu’une surveillance des suicides n’était plus justifiée », indiquait, en août 2019, le département de la Justice.
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