À la suite des informations pour le moins confuses qui ont été rapportées dans les médias vendredi dernier quant à l’avenir des usines de Résolu de la Côte‑Nord et de l’Abitibi, les acteurs impliqués dans les comités de relance demandent des comptes. « Ça n’a pas de sens de jouer avec les gens comme ça. Je pense que les représentants de Résolu oublient qu’au-delà des usines, ce sont des humains qui sont impactés par leurs décisions. On parle de leur gagne-pain, de leur avenir », lance Steve Belzile, président du local 352 d’Unifor.
Les représentants des élus et des travailleurs réagissent ainsi à un article paru le 30 avril dans La Presse Plus, annonçant la fermeture définitive des papetières de Baie-Comeau et d’Amos après plus d’un an d’arrêt. Le démenti du responsable des affaires publiques et des relations gouvernementales de Produits forestiers Résolu (PFR), Louis Bouchard, ne s’est pas fait attendre. Il évoque une erreur d’interprétation de la part de la journaliste et dit être en attente des propositions qui lui parviendrait des comités locaux de relance.
Après la surprise causée par la nouvelle, ce sont cette fois les propos du porte-parole de PFR qui créent l’étonnement chez les membres du comité de relance de la papetière de Baie-Comeau. En effet, le comité a déjà présenté les résultats d’analyse de la firme spécialisée AFRY portants sur de nouvelles gammes de produits qui pourraient relancer le site. Depuis, c’est silence radio chez PFR.
« L’usine ne sera pas chauffée l’hiver prochain. Des questions commencent à se poser sur le maintien du bloc d’électricité. Nous avons rencontré PFR le 26 avril afin de bien comprendre leurs intentions. Ce qui en ressort, c’est qu’ils n’ont pas de plan de relance, qu’ils n’attendent pas de plan de notre part et qu’ils ne veulent pas vendre à un compétiteur. On fait quoi alors? » explique le préfet de la MRC de Manicouagan et président du comité de relance, Marcel Furlong.
« Le premier ministre a dit qu’il préparait un plan destiné au sauvetage de l’industrie des pâtes et papiers. Les travailleuses et les travailleurs de l’Abitibi et de la Côte-Nord vivent une situation de crise. Des solutions existent pour la relance, mais il faut y mettre l’énergie nécessaire et faire preuve de créativité. Ça prend une vision et des ressources pour assurer cette transition. Ce n’est pas en restant les bras croisés et en attendant des conditions de marché favorables que nous allons aider les travailleuses et travailleurs et leurs communautés », avance pour sa part Renaud Gagné, directeur québécois d’Unifor.
« Nous avons un site exceptionnel à Baie-Comeau. Ces installations représenteraient plus d’un milliard en investissement si on devait les construire aujourd’hui. Elles font partie d’un écosystème qui englobe toute la Côte-Nord, on ne peut pas se permettre de gaspiller ça. À chaque jour qui passe, des portes se referment. On comprend fort bien que le papier journal ne va pas bien, mais il faut se mettre en mouvement et trouver des solutions innovantes afin de valoriser ce que nous avons en place » explique le maire de Baie-Comeau, Yves Montigny.
L’embellie constatée du côté du marché du bois d’œuvre dégage de la marge de manœuvre chez PFR. On a qu’à consulter les résultats financiers dévoilés par l’entreprise pour s’en convaincre. Le bénéfice d’exploitation trimestriel atteint 221 M$ US pour les produits du bois. Avec l’ouverture du gouvernement à un soutien pour la relance et l’appui d’un comité rassemblant les forces vives de la communauté, « PFR doit se mettre en action et démontrer son engagement envers les citoyennes et citoyens de la ville de Baie-Comeau et d’Amos », demande M. Gagné.
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