http://mai68.org/spip2/spip.php?article5679
Rien qu’aux USA, et rien que pendant les trois mois d’été qui ont suivi Tchernobyl (le 26 avril 1986), il y a eu 40000 morts — J’ai bien dit 40 mille ! — dues au fameux nuage radioactif. Et Tchernobyl a continué à tuer pendant des années, et tue probablement encore.
Cela avait été évalué de la façon suivante :
On a constaté qu’aux USA, cette année-là, pendant l’été, il y avait eu 40 000 morts de plus que lors des étés habituels. On a pensé à Tchernobyl, mais il fallait vérifier. Cela s’est fait ainsi : Les USA sont divisés en 50 États. Il avait plu pendant que le nuage passait sur certains États, et sur certains autres il n’avait pas plu. Il se trouve que les morts supplémentaires se répartissaient pile dans les États où il avait plu pendant que le nuage de Tchernobyl leur passait dessus.
http://mai68.org/spip/spip.php?article1369
Les alarmes avaient été désactivées !
La courte analyse qui suit est basée sur diverses lectures, dont une brève du Canard Enchaîné parue environ 6 mois avant l’accident de Tchernobyl et, surtout, sur le rapport secret de l’AIEA concernant cet « accident ». Ce document est consultable ici :
http://mai68.org/spip/spip.php?article1368
On avait désactivé certaines alarmes parce qu’elles provoquaient souvent ce qu’on appelle des « pannes intempestives » ; c’est-à-dire des pannes qui n’existent pas réellement, mais que l’ordinateur croit détecter.
À Tchernobyl, il y avait aussi une autre cause : 6 mois avant l’« accident », le Canard Enchaîné avait publié une brève pour dire que les ouvriers du nucléaire en URSS étaient très fatigués parce qu’ils étaient de moins en moins nombreux et qu’on les faisait travailler de plus en plus longtemps.
« Normal », dans ce cas, que le directeur de la centrale de Tchernobyl ait fait débrancher de nombreux systèmes d’alerte, afin de supprimer les « pannes intempestives » qui donnaient sans arrêt du travail supplémentaire inutile aux ouvriers de la centrale.
C’est dans de si mauvaises conditions que les autorités avaient décidé de faire une expérience.
Une centrale nucléaire est une explosion atomique ralentie dans un équilibre instable.
Il arrive assez souvent que, pour réguler le réseau d’électricité, ou pour toute autre raison, comme par exemple charger le réacteur nucléaire en uranium ou plutonium neuf (en gros, pour « faire le plein »), l’on doive arrêter et redémarrer une centrale.
Quand on démarre un réacteur nucléaire, il faut le démarrer lentement, par sécurité, afin qu’il n’explose pas. Cela se fait en enlevant progressivement des barres de bore qui servent à réguler la réaction nucléaire, et notamment à l’empêcher de s’emballer et devenir explosive. On arrête le réacteur en faisant l’inverse, c’est-à-dire en enfilant de plus en plus de barres de bore.
L’expérience qui devait être réalisée est décrite dans les documents fournis. Elle devait se dérouler pendant que le réacteur fonctionnait à une allure ralentie à un niveau bien précis.
L’on parvint bien entendu à ralentir le réacteur, mais beaucoup trop vite (on était pressé, on ne voulait pas y passer le week-end !) ; aussi, il tomba bien plus bas que le niveau prévu pour l’expérience. Il fallut donc le redémarrer, mais le redémarrage se passa trop lentement au goût des salariés de Tchernobyl. En effet, ils étaient très fatigués, le week-end approchait à vitesse grand V, et ils ne voulaient surtout pas passer le week-end à réaliser cette maudite expérience.
Aussi, décidèrent-ils d’accélérer le réacteur nucléaire aussi vite que possible. Pour ce faire, ils ne respectèrent aucune consigne de sécurité, et ils enlevèrent beaucoup plus de barre de bore que le réglement les y autorisait (*). Les systèmes d’alertes automatiques ayant été débranchés, le réacteur s’emballa, et ce fut l’« accident ».
Voilà ce qui arrive quand on fait faire des expériences dangereuses sur des machines dangereuses à des ouvriers fatigués et surchargés de boulot :
Ça pête !
TCHERNOBYL – Le rapport secret de l’AIEA est disponible au lien suivant :
http://mai68.org/spip/spip.php?article1368
Bien à vous
do
http://mai68.org/spip2
Source: Lire l'article complet de Les 7 du Québec