par Dominique Muselet.
Laurent Mucchielli vient de publier sur son blog un article intitulé : « L’espérance de vie a-t-elle réellement chuté de façon inédite en 2020 ? »
Dans un de mes articles précédents, j’avais cité ce chercheur, en ajoutant qu’au moins, lui, personne n’oserait le traiter de complotiste parce qu’il s’en prend à la doxa du Covid. Mais c’est juste que les chiens de garde du pouvoir (Le Monde, l’Express, Libération) ont choisi une autre tactique pour le discréditer, comme il nous le confie : « …il semble que les journalistes contemporains dits de fact-checking aient adopté une tactique qui relève en réalité de la propagande : celle qui consiste non pas à discuter le contenu des analyses qu’ils prétendent pouvoir soumettre à vérification mais à contester la légitimité des personnes qui produisent ces analyses ». Libération fait du reste l’objet d’une procédure en diffamation par le professeur Jean-François Toussaint.
Et donc ces agents du pouvoir, qui crient d’autant plus fort qu’ils sont mus par la peur, non pas d’attraper le Covid, mais de subir, s’ils ne s’aplatissent pas assez, ce qu’ils font subir aux soi-disant dissidents, prétendent que Laurent Mucchielli ne connait rien aux questions sanitaires et que Pierre Chaillot usurpe son titre de fonctionnaire titulaire de l’Insee.
Le Talon de fer
Les grands médias prétendument de gauche sont tombés depuis longtemps dans les bas-fonds de la turpitude, mais il faut noter que, sans toujours descendre aussi bas, toute la presse de gauche, à de rares exceptions près, n’a rien trouvé de mieux que de reprendre comme un seul homme la communication alarmiste du gouvernement sur le Covid, quand elle n’en rajoutait pas. Quand on pense que c’était l’occasion unique de faire la paix avec les premiers de corvée qu’elle a trahis en 1982 avec le tournant de la rigueur de Mitterrand. Déjà bien malmené par l’Austérité budgétaire qui ne s’applique qu’à lui, le peuple de l’Abîme, comme l’appelle Jack London, n’en peut plus des mesures liberticides. Il a maintenant compris qu’elles n’avaient rien de sanitaire et que leur véritable but était, encore et toujours, de l’écraser sous le Talon de fer du capitalo-fascisme que Jack London a si bien décrit. Quel naufrage lamentable ! Un de plus… Cette gauche élitiste, qui a renoncé à abattre l’étendard sanglant du capitalo-fascisme, est si aveugle, si autocentrée, qu’elle attribue à sa désunion le fait que les malheureux que le système exploite sans merci se réfugient dans l’abstention ou votent pour le Rassemblement national…
Dans le « Talon de fer » (1908), Jack London décrit justement toutes les tactiques de l’oligarchie pour anéantir la plus légère opposition à son pouvoir absolu et à sa supériorité morale. Il en a fait lui-même les frais d’une manière qu’il n’avait peut-être pas anticipée. Qui se souvient de Jack London comme d’un socialiste révolutionnaire qui a quitté le parti socialiste après que ce dernier a renoncé à la lutte armée ? Pour le commun des mortels d’aujourd’hui, Jack London n’est qu’un auteur pour enfants qui a écrit d’émouvantes histoires de chiens…
L’INSEE, bras armé de la tyrannie
Mais revenons à Laurent Mucchielli, Pierre Chaillot et l’article alarmiste de l’INSEE. L’INSEE est un organisme d’État au service des milliardaires qui dirigent aujourd’hui le monde, comme tout notre appareil d’État. Au début d’une vidéo de Thinkerview (ne faites pas attention à l’interviewer qui est insupportable de bêtise et de prétention), Gilles Raveaud explique comment la méthode utilisée par l’INSEE pour calculer le niveau de vie donne une impression complètement fausse de la réalité. En diminuant considérablement le montant des loyers et le coût de remplacement des équipements, L’INSEE fait croire que les Français sont relativement à l’aise (et donc n’ont aucune raison de se plaindre), alors qu’ils sont en réalité pauvres et de plus en plus pauvres.
Mais pour ce qui est du Covid, la manipulation de l’Insee se situe plus au niveau de l’interprétation des données, que des données elles-mêmes. Même si leur présentation est extrêmement complexe, voire hermétique, elles restent exploitables après avoir été nettoyées « des scories qu’elles contiennent » comme l’explique Philippe Huysmans, sur son site Le Vilain Petit Canard, sous dictature sanitaire.
Le secret, le mensonge et la manipulation, les armes de la tyrannie
Voyons maintenant, ce qu’il en est de la soi-disant diminution de l’espérance de vie, sachant que dans ce contexte espérance signifie moyenne d’âge des personnes décédées dans une année donnée.
Si donc l’on regarde les chiffres, on constate déjà qu’« en 2020 on meurt plus vieux qu’en 2015 et même que toutes les années avant 2015 aussi ». Mais, pour nous faire peur, dans la droite ligne de la communication gouvernementale, l’INSEE choisit de comparer uniquement 2020 et 2019, tout en se gardant bien d’indiquer que « la hausse de mortalité ne concerne que les plus de 60 ans. En 2020, les jeunes sont donc moins morts qu’en 2019. La perte d’espérance de vie se situe uniquement après 60 ans. Et elle atteint son maximum entre 77 et 98 ans », comme l’explique très bien Pierre Chaillot qui, en l’occurrence, redore à lui tout seul le blason de l’INSEE.
On pourrait se réjouir que les jeunes, non seulement aient été épargnés par l’épidémie, mais qu’en fait, les mesures prises pour protéger les vieillards leur aient tout de même un peu bénéficié, eux à qui on a demandé tant de sacrifices ! Mais non, « la nouvelle stratégie est de faire croire que l’hécatombe arrive aussi chez les plus jeunes » s’indigne Pierre C. de Décoder l’eco. Pourquoi ? Parce que « une fois qu’on aura vacciné tous les vieux, il faudra bien trouver quelqu’un d’autre à qui faire des piqûres, il ne s’agirait pas de voir s’effondrer la bourse ! » grogne-t-il encore.
Pour cette raison et pour faire passer quelques lois liberticides et prédatrices de plus, il ne faut surtout pas que les gens se rendent compte que, comme le dit Didier Fassin dans le Journal du CNRS : « Le Covid-19 n’est exceptionnel ni par son infectiosité ni par sa létalité. (…) Le caractère unique de la situation actuelle ne tient donc pas tant à la maladie elle-même qu’à la réponse qui lui a été apportée ».
Et la réponse du Talon de fer, c’est 1) le masque, 2) le vaccin, 3) la loi.
1. Le masque, l’étendard de la tyrannie
C’est justement pour cela que le port du masque a été rendu obligatoire, après nous avoir dit qu’il ne servait à rien, ce qui, pour une fois, était la vérité.
Le port du masque est l’étendard de la tyrannie. Il nous est imposé pour nous rappeler à tout instant le supposé danger de mort et nous maintenir dans la terreur et la défiance les uns des autres. Comme disent les sociologues Jean-Claude Paye et Tülay Umay : « Le masque donne corps à la maladie (…) Le port du masque est un acquiescement des populations à leur destruction, l’acceptation de déposer notre corps, comme on dépose ses armes. Le corps doit disparaître, afin que puisse apparaître la “pandémie” ».
2. Le vaccin, l’or liquide de la tyrannie
C’est souvent dans la presse libérale, qui ne s’embarrasse ni de scrupules ni de faux-semblants, qu’on trouve la vérité toute crue. Challenges ne fait pas exception : « L’industrie du médicament est super rentable : avec une marge nette de 15 à 25% (voir graphique ci-contre) ses dix plus grandes multinationales affichent une profitabilité que n’atteignent que quelques majors du tabac, du luxe, des logiciels ou de la finance, loin devant le taux de profit moyen de 7% des autres secteurs ». Et pour cela, il n’y a même pas besoin d’être performant : « Malgré son fiasco dans la course au vaccin contre le Covid-19, pour Sanofi, l’année 2020 fut prospère. La rentabilité nette tirée de ses activités a passé la barre des 20% du chiffre d’affaires, et si le groupe supprime des effectifs de chercheurs, il choie ses actionnaires en distribuant 4 milliards d’euros de dividende. Choquant ? En tout cas révélateur du modèle économique des géants pharmaceutiques mondiaux, qui répond plus aux exigences des marchés financiers qu’aux préoccupations de santé publique ».
Ce qui est formidable, c’est que dans le monde parfait du Talon de fer, le monde rêvé de la Macronie, on n’aura plus besoin de médecins généralistes, d’ailleurs largement écartés de la gestion du Covid. Les gens vaccinés ne tomberont plus malades. Pour les infections qu’un vaccin ne pourra endiguer, les analyses remplaceront les diagnostics et les protocoles s’appliqueront automatiquement, comme c’est déjà souvent le cas. Quelques infirmières suffiront à ces tâches. Il y aura toujours bien sûr quelques spécialistes et quelques chirurgiens. Tous les soins seront évidemment payants mais, ce n’est pas grave, car les riches trouveront comme d’habitude le moyen de ne rien payer, tout en empochant les quelques sous du peuple de l’abîme.
3. La loi, instrument et cache sexe de la tyrannie
Contrairement à ce que croient les fidèles serviteurs de l’oligarchie comme le bisounours Bruce Toussaint qui, sans le Professeur Raoult, n’aurait jamais entendu parler de la corruption, ni des mensonges d’État, ni du pouvoir de l’argent, la loi ne sert pas à rendre la justice, elle sert à assurer le pouvoir absolu de l’oligarchie. Et pas seulement parce que la corruption règne à tous les niveaux. La justice est l’écran officiel derrière lequel la loi du plus fort se déchaîne contre les plus faibles. Sauf exception, elle permet, justifie et entérine l’oppression. Après tout, l’esclavage était fondé en droit et le travail des enfants est légal dans certains pays. D’ailleurs, il n’y a qu’à regarder les lois que la Macronie est en train de faire passer à toute vitesse sous couvert de cette crise sanitaire créée de toutes pièces et avec la bénédiction des plus hautes instances juridiques, pendant que les Français sont emprisonnés.
Je n’en citerai que trois :
- La loi de sécurité globale qui, selon la Quadrature du Net, « est destinée à protéger la police contre la population, à satisfaire les velléités belliqueuses de certains syndicats de police et de sécurité privée, et n’améliorera en rien la sécurité de la population ». On n’est pas sorti de prison !
- La loi de transformation de la fonction publique, votée en 2019 malgré l’opposition unanime des organisations syndicales, et dont les décrets d’application sortent en ce moment. Il s’agit d’une privatisation rampante, insidieuse, par grignotage du statut et précarisation des métiers « sur la base du volontariat », qui va de pair avec l’austérité budgétaire (et donc l’affaiblissement des services publics). Ce sont les multinationales qui vont être contentes, petit à petit, ni vu ni connu, des pans entiers de notre économie tombent dans leur escarcelle !
- La Réforme de l’assurance chômage. Je ne sais pas si comme le dit Matthieu Grégoire, « Cette réforme, c’est la fin de l’indemnisation chômage » mais en tout cas, la Macronie s’apprête à faire, sur le dos des chômeurs les plus misérables, 2,4 milliards d’économies qui iront alimenter les caisses du Talon de fer.
Conclusion
Ce n’est pas par les urnes, nous dit Jack London que nous instaurerons le socialisme, car les oligarques ne se laisseront jamais dépouiller pacifiquement du pouvoir. L’assassinat ou le renversement de plusieurs dirigeants socialistes d’Amérique latine par le Talon de fer est là pour nous le rappeler. La lutte entre le Talon de fer et les socialistes (les vrais, ceux qui veulent sortir du capitalisme) sera sans merci. Et si l’on en croit Jack London, il se passera encore au moins deux siècles avant qu’advienne la Fraternité de l’Homme. London la décrit comme une société qui ne connaît ni le vol, ni le meurtre, ni les inégalités, ni bien sûr l’exploitation de l’homme par l’homme. À son époque, le tout début du XXe siècle, on ne traitait pas les socialistes de complotistes pour les disqualifier, mais d’utopistes ! Et pourtant la vraie utopie, c’est bien celle du libre-échange et de la mondialisation heureuse qui n’existe pas et n’a jamais existé.
Par contre, une société comme celle de la Fraternité de l’Homme est possible. Elle a existé, j’en suis sure, avant l’avènement des États, lorsque le nomadisme, la chasse et la cueillette empêchaient les grandes concentrations humaines, la levée des impôts et la création d’une armée au service de ceux qui s’étaient appropriés le pouvoir. On a la preuve que beaucoup de tribus amérindiennes ne connaissaient pas les maux qui gangrènent nos sociétés. D’où le choc des enfants indiens arrachés à leurs parents et jetés en pâture à des missionnaires et autres officiels dépravés chargés de les désindianiser à grand renfort de viols et de tortures.
Oui, une société comme celle de la Fraternité de l’Homme est possible. Le Moyen Âge, dont on dit tant de mal, s’en rapprochait davantage que le nôtre. On l’accuse même des chasses aux sorcières qui ont pourtant eu lieu à la Renaissance, en même temps que la destruction de tout ce qui, au Moyen Âge, était commun : « l’enclosure physique qu’opéraient la privatisation de la terre et la clôture des communaux fut redoublée par un processus d’enclosure sociale, la reproduction des travailleurs passant de l’openfield au foyer, de la communauté à la famille, de l’espace public (les communaux, l’église) au privé » comme l’explique Silvia Federici dans son livre « Une guerre mondiale contre les femmes. Des chasses aux sorcières au féminicide ».
Oui, une société comme celle de la Fraternité de l’Homme est possible. Il suffit de le vouloir. Mais qui le veut ?
source : https://www.levilainpetitcanard.be
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