Différentes publications apparaissent dans les médias, opérant le retour dans le discours politico-médiatique des conflits militaires de masse, non pas dans un futur lointain, mais à court ou moyen terme. Et la France, dans le cadre de l’OTAN, qui retrouve ainsi une raison d’être, se prépare à lancer des milliers d’hommes dans un conflit digne de nos précédentes Guerres mondiales. L’on ne sait pas très bien quelle bonne cause va devoir emporter la vie de nos concitoyens, mourir pour les GAFA passe assez mal, mais l’on apprend que le danger peut venir de ces étranges contrées … comme la Turquie, la Chine et surtout la Russie. La France, déjà impliquée avec l’OTAN dans les grandes manœuvres pour « protéger » l’Estonie, prévoit avec la Belgique, la Grande-Bretagne et les États-Unis une opération Orion de grande envergure … pour se préparer à un nouveau conflit mondial ? C’est étrange cette manie des hommes, lorsqu’ils sont dépassés par une situation qu’ils ne peuvent maîtriser comme voulu (puisque le « nouveau monde » n’arrive toujours pas …), à se battre, se détruire, à réduire en friche un monde qu’ils ne peuvent gouverner. Espérons que la médiocrité de nos gouvernants et de nos élites nous protégera de leur folie mortifère.
Alors que ces dernières années, nous entendions parler de ces nombreuses « opérations ciblées », « éclaires », qui devaient user les technologies plus que les hommes et ne tuer que les ennemis, qui ne sont pas des hommes puisqu’ils sont ennemis, les médias semblent nous préparer à l’éventualité relativement proche et soi-disant certaine d’un conflit de masse. « Comme au bon vieux temps » … Et la France, fille aînée de l’OTAN, est aux premières loges.
L’hameçon est lancé par The Economist dans un article intitulé : « The French armed forces are planning for high-intensity war » (Les forces armées françaises se préparent à une guerre de haute intensité).
Ainsi, la stratégie militaire française, soyons réaliste la stratégie militaire de l’OTAN, aurait changé et l’on se prépare à des conflits de haute intensité, tant en armements qu’en hommes, côté des tablettes et des ordi, les munitions et l’artillerie doivent refaire leur apparition en fanfare. Donc il faut être prêts. Pour cela, un exercice « Orion » annonce le retour des grandes manœuvres, dans le Nord de la France.
« Dans les forêts et les plaines de la région Champagne-Ardenne, là où autrefois les grandes puissances s’affrontaient, les forces armées françaises commencent à se préparer au retour d’un conflit majeur. Prévu pour 2023, l’exercice Orion est un exercice divisionnaire grandeur nature qui durera plusieurs jours, basé probablement sur les camps de Suippes, Mailly et Mourmelon. Il impliquera toute la gamme des capacités militaires françaises à une échelle qui n’a pas été testée depuis des décennies. L’exercice comprendra des exercices de poste de commandement, des scénarios hybrides, des simulations et des exercices de tir réel. Environ 10 000 soldats pourraient y participer, ainsi que l’armée de l’air et, dans une séquence maritime distincte, la marine ».
Ainsi, l’on va se préparer à la guerre, non pas les guerres post-modernes que l’on connaît aujourd’hui et au nom desquelles les armées nationales ont été surtechnologisées et réduites, mais la guerre d’hommes, de sang et de chair, de celle qui nécessite une véritable organisation. Et de celle que l’on ne fait pas seul. Mais avec des alliés :
« Chez les alliés, on comptera sur un bataillon belge, un État-major britannique, des appuis et du soutien américains (artillerie longue portée, franchissement). », comme le déclare l’armée de terre.
Si les alliés sont déterminés, restent les ennemis. Car dans toute guerre, l’on se bat bien contre une autre force. Et l’on peut devoir à nouveau se battre « à l’ancienne », comme le présente cet article d’Atlantico :
« On voit par ailleurs un conflit qui monte à l’horizon de manière trop nette, hélas, qui est celui qui viendra de l’affrontement entre les États-Unis d’Amérique et la Chine et personne ne sait si la montée en puissance de la Chine qui deviendra la première puissance mondiale pourra se faire sans un affrontement ouvert avec les États-Unis d’Amérique. Quant à la Russie, évidemment, on ne connaît pas exactement ses intentions. On voit par ailleurs des démarches d’empire ; celles de la Turquie, celles de la Russie, l’Iran est un acteur que l’on maîtrise mal… Il ne faut pas penser que les guerres de l’avenir seront les guerres que nous conduisons aujourd’hui qui pourront être conduites par des corps expéditionnaires de petit volume à l’extérieur du territoire national. Ce serait faire injure à l’histoire, et ne pas se rappeler par exemple que si nous avons perdu la guerre de 1870, c’est parce que nous nous étions habitués à de petites guerres à l’extérieur (au Cochinchine, à Madagascar, en Afrique…) et que nous n’imaginions pas la venue de la guerre qui en fait était probable ».
Donc, le choix des ennemis est assez large, même si l’on voit mal l’OTAN se lancer contre la Turquie, qui lui est quand même très utile, ou les États-Unis utiliser l’OTAN pour lancer une campagne de Chine. Ça ne semble pas trop sérieux. Dans tout cela, reste la Russie, et le déploiement des forces de l’OTAN, ses exercices, ses missions illustrent parfaitement sa doctrine. Sans même parler des exercices en mer Noire et du soutien répété à l’Ukraine « contre l’agression russe », sans oublier la politique de sanctions globalistes contre « le régime russe » et tout le discours de diabolisation qui accompagne cet axe géopolitique, l’on voit une militarisation des frontières des pays européens, dont le processus est clairement tourné contre le voisin. Ainsi, en est-il déjà de l’implication de l’armée de terre française dans la Mission Lynx :
La Russie avait prévenu des risques d’une escalade de l’agression ([voir notre texte ici->https://russiepolitics.blogspot.com/2021/04/la-russie-met-loccident-en…), la France a-t-elle vraiment besoin de se laisser prendre dans cette aventure ?
Car la question, qui se pose finalement et qui n’est pas réglée reste toujours la même dans ces circonstances : une guerre au nom de quoi ? Le « pour quoi » est simple et sans surprise – pour la prise de pouvoir, pour l’assise du pouvoir atlantiste global. Mais l’on ne peut pas envoyer des soldats mourir au nom de la globalisation, pour que les transnationales renforcent leur pouvoir, pour que les ressources naturelles soient entre les bonnes mains, pour que les GAFA restent intouchables, pour que le pouvoir central atlantiste puisse avoir accès à toutes les informations dont il a besoin, etc.
« Chers soldats, allez vous battre ! Les GAFA valent bien que l’on meure pour eux ! »
Non, je ne pense pas que ça passe. Reste la fameuse « menace russe », bien montée, entretenue, répétée et estampillée. Les populations européennes, totalement écrasées avec la gestion en ce sens très efficace du Covid, vont-elles se laisser achever ?
Car rappelez-vous, qu’en général, ça se termine mal. Pour les peuples. Pour les hommes. Qui eux paient le prix. Pour l’instant, il reste encore un peu de temps, car les globalistes ont toujours l’espoir de pouvoir imposer leur nouveau monde – « Vivez masqués, vivez heureux ». Mais ce nouveau monde n’est pas très attrayant, les gens ont du mal à s’y faire, il bugue et ne peut passer que par des méthodes totalitaires. L’alternative qui est laissée est aussi folle que l’avenir qui est proposé : un monde inhumain ou un monde en guerre. La médiocrité de nos dirigeants et de nos « élites » nous sauvera peut-être de cette folie.
Karine Bechet-Golovko
source : http://russiepolitics.blogspot.com
Source: Lire l'article complet de Le Grand Soir