Ole Hendrickson, PhD., est un scientifique de l’environnement vivant à Ottawa.
Le plan des Laboratoires Nucléaires Canadiens pour une décharge de déchets radioactifs et une installation de stockage de réacteurs nucléaires en amont d’Ottawa doit être repensé.
Nos politiciens locaux devraient insister là-dessus.
Les Laboratoires Nucléaires Canadiens (LNC) planifient une décharge de déchets radioactifs et une installation de stockage de réacteurs nucléaires près de la rivière des Outaouais, en amont d’Ottawa et de nombreuses autres collectivités.
LNC prétend que ces plans constitueraient une amélioration par rapport au statu quo. Dans quelle mesure cette affirmation est-elle crédible? Si une décharge peut aider à court terme, exposer les déchets à des événements météorologiques extrêmes est risqué. À plus long terme, les propres rapports du LNC suggèrent que nos descendants pourraient vivre en aval d’un tas de fuites et de désintégration.
Les LNC affirment que 10% des déchets radioactifs de la décharge seraient importés. Cela signifierait 100 000 tonnes sur un total d’un million de tonnes: 50 000 tonnes provenant d’autres sites nucléaires fédéraux contaminés au Manitoba, dans le sud de l’Ontario et au Québec; et 50 000 tonnes de déchets commerciaux de partout au Canada.
Le comité de protection de l’environnement d’Ottawa a récemment entendu des dizaines de groupes et d’individus opposés aux projets des LNC. Le comité a adopté une motion exhortant les LNC à cesser de transférer des déchets radioactifs d’autres provinces vers le site fédéral de Chalk River.
Les déchets restants seraient des bâtiments et des sols contaminés par les activités nucléaires à Chalk River depuis 1945 et des conteneurs de déchets déjà stockés là-bas. Une fois dans la décharge géante, les conteneurs rouilleraient et se désagrégeraient. Les déchets radioactifs concentrés qu’ils contiennent se mêleraient au sol et à d’autres matériaux. Le résultat : un désordre radioactif où il est impossible de dire quoi ou de séparer ou d’extraire les éléments les plus toxiques si les choses tournent mal.
Pendant ce temps, la décharge libèrerait de grandes quantités de tritium qui, une fois avalées ou inhalées, augmentent le risque de cancer et d’autres maladies.
L’une des façons dont cela pourrait mal tourner, décrite dans le propre rapport du LNC, est appelée le scénario de la baignoire. La couverture supérieure du site d’enfouissement est percée, la base se remplit d’eau de pluie et de neige, et les précipitations maintenant contaminées débordent vers la rivière des Outaouais à un kilomètre de là.
LNC prétend que le revêtement de la décharge est en durable pendant 550 ans. Beaucoup sont sceptiques quant à cette affirmation. Mais finalement, il échouera certainement.
Même après des centaines d’années, la décharge contiendrait des formes radioactives de plutonium, de radium, de polonium, d’uranium, de thorium, de chlore, d’iode et plus encore. Ces substances radioactives mettent des milliers à des milliards d’années pour se désintégrer. La décharge contiendrait également des dioxines, des PCB, de l’amiante, du mercure, de l’arsenic et du plomb.
À proximité, les LNC prévoient «d’enterrer» le réacteur de démonstration d’énergie nucléaire (NPD) qui a été arrêté en 1987. Au lieu de retirer le réacteur, ils le rempliraient de ciment et de coulis. Comme l’idée d’enfouissement, cela ne laisserait aucune option pour éliminer les déchets une fois qu’ils commencent à s’infiltrer dans les eaux souterraines et la rivière des Outaouais.
Le site d’enfouissement proposé et le site du réacteur NPD se trouvent sur un substrat rocheux fracturé avec des taux élevés de mouvement des eaux souterraine et dans la rivière des Outaouais.
Dans ma présentation au comité de l’environnement d’Ottawa, j’ai décrit une meilleure approche:
• Cesser de transférer des déchets d’autres sites nucléaires fédéraux à Chalk River;
• Démonter (ne pas enterrer) le réacteur NPD;
• Améliorer les installations de traitement des eaux souterraines existantes de Chalk River pour capturer pleinement les panaches de pollution provenant de zones où des déchets (même des cœurs de réacteur) ont été déversés dans le passé;
• Enlever les déchets à l’origine de ces panaches, les analyser, les reconditionner, enregistrer les résultats et placer les colis dans des unités de stockage hors sol à titre provisoire; et
• Trouvez un site bien éloigné de la rivière avec de la roche solide et stable pour un dépôt souterrain qui peut isoler les déchets radioactifs à vie longue de la biosphère.
Le comité de l’environnement d’Ottawa a reconnu cette menace potentielle pour notre eau potable en demandant une étude d’impact régional des projets de stockage radioactif dans la vallée de l’Outaouais. Cela relèverait du ministre fédéral de l’Environnement et de la Loi sur l’évaluation d’impact de 2019.
Espérons que le conseil municipal accepte et revendique une place à la table alors que des décisions sont prises qui toucheront d’innombrables générations futures de résidents d’Ottawa.
Source: Lire l'article complet de L'aut'journal