Erin O’Toole.
Billet de blogue d’Augustin Hamilton (Campagne Québec-Vie) ― Photo : Erin O’Toole/Flickr
Erin O’Toole sait, avec une prestesse admirable, mettre le pied dans un plat à chaque pas. Dernier exploit en date, avoir annoncé qu’il voterait contre le projet de loi contre l’avortement sélectif selon le sexe, proposé par l’un de ses députés, Mme Cathay Wagantall. Le projet de loi C-233 interdirait, s’il était voté, l’avortement selon le sexe de l’enfant à naître, qui est souvent pratiqué pour éliminer des petites filles.
On ne voit pas trop bien pourquoi la plupart des pro-avortement ne seraient pas d’accord avec ce projet de loi, après tout, la plupart des pays ont des lois limitant peu ou prou la pratique de l’avortement et on s’y targue d’être tout autant pro-avortement. Pourquoi le Canada ne légiférerait-il pas sur cette question un tant soit peu ? Surtout à notre époque où l’on considère la femme comme la victime par excellence pourquoi donc ne pas arrêter un massacre éminemment sexiste ?
Toujours est-il qu’Erin O’Toole, chef du Parti conservateur du Canada (PCC) a décidé d’emprunter la voie misogyne en repoussant du pied un projet de loi visant à protéger la gent féminine à naître, présenté, qui plus est, par une femme (bien que ceci ne change rien objectivement à l’affaire mais devrait indigner notre monde illogique).
Erin O’Toole, se dit résolument « pro-choix » et donc résolument opposé à toute limitation de l’avortement, selon The Post Millennial :
Le chef du parti, Erin O’Toole, affirme qu’il votera contre le projet de loi d’initiative parlementaire du député conservateur Cathay Wagantall sur l’avortement sélectif en fonction du sexe, mais ne dit pas s’il demandera à son cabinet fantôme de le faire.
O’Toole a toutefois déclaré qu’il voterait contre le projet de loi : « Je suis pro-choix et je voterai contre ce projet de loi d’initiative parlementaire. Je défendrai toujours, comme Premier ministre, les droits de tous les Canadiens, y compris celui de prendre cette décision pour eux-mêmes », a-t-il déclaré lundi.
Le droit de décider pour soi-même, sauf pour les enfants à naître, bien sûr.
84 % de la population canadienne affirment que l’avortement sélectif devrait être interdit. Pourquoi donc M. O’Toole ne saute-t-il pas sur l’occasion ? Les politiciens ordinairement cherchent à être populaire, quel que soit l’enjeu qui tienne au cœur du peuple, devrions-nous comprendre que le chef du parti aurait un idéal tout autre (combien laid pourtant) ? Ou bien tient-il à se garder les faveurs de certains groupes de pression pro-avortement qui ne sauraient tolérer qu’on leur ravisse la moindre proie ?
Pour contenter à bon marché sa base conservatrice et satisfaire une si importante proportion des Canadiens il pourrait, non seulement ne pas s’opposer au projet de loi, mais l’appuyer de toutes ses forces.
Pourtant, c’est une voie tout autre qu’emprunte de son pas o’toolien le chef qui s’était présenté tout autre lors de la course à la chefferie, afin de ne pas effaroucher les pro-vie conservateurs du parti ; non seulement ignore-t-il une large portion de son parti, mais essaie-t-il de faire figure de progressiste à la tête d’un parti qui suit une autre direction, comme l’a montré le dernier congrès conservateur de mars où O’Toole a vu toutes les propositions à saveurs progressistes être déboutées, et des amendements propres à favoriser l’aile conservatrice sociale à prendre de l’ampleur être adoptés. Tourner le dos à sa base conservatrice, tout en tentant de la dissimuler derrière ce même dos à la vue des Canadiens progressistes, est une gageure électorale des plus improbables ; un entre-deux insoutenable.
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