Ben oui, c’est le retour (ou plutôt l’arrivée car ils n’ont jamais été mis en avant) sur le devant de la scène des invisibilisés par les médias gauchisés.
Une jeunesse révolutionnaire malgré elle
Les petits (par le revenu et le poids culturel) Français des campagnes, des villes moyennes frappées par la crise (européenne) de l’agriculture et le chômage industriel, les médias ne voulaient pas les voir, leur préférant la jeunesse bien élevée (ou formatée) des grandes villes et de la capitale.
Et voilà qu’à travers le jeune Bardella – on en pense ce qu’on veut, c’est pas le débat –, cette part de la jeunesse s’exprime haut et fort et renverse la table. Ce n’est pas Macron, qui serait tout-puissant, qui a déclenché ça, c’est un mouvement de fond, une lame qui vient de loin, du fin fond des années 80, des enfants de la crise, oubliés par le Système, qui leur préférait dans la catégorie victimaire les enfants d’immigrés des banlieues, des banlieues qui ont tant reçu et si peu donné. Ah si, Jamel et Omar Sy.
Le vrai ghetto français, il est là, dans cette France effacée par nos agents politico-médiatiques, la France vulgaire, la France beauf, la France rétrograde, la France tradi, la France apolitique de droite (sans le vouloir, car en prise avec le réel), la France résiduelle et résistante, le village gaulois.
Cette jeunesse ne dit pas « merde » à la gauche ni aux autres jeunesses, celle des grandes villes et celle des banlieues, mais elle veut exister, elle réclame sa part d’existence et de respect. Et va l’obtenir par la force, comme toujours dans l’histoire.
« Vous avez pas trouvé mieux comme soirée qu’une soirée
avec Jordan Bardella pour un samedi soir ? »
Les médias ont beau se foutre de leur gueule à longueur de journée, et surtout ces derniers temps, en les présentant comme vides d’arguments pour voter RN ou mettant la République (laquelle ?) en danger, ça ne change rien : au contraire, ça les renforce dans leur conviction anti-Système, presque naturelle.
Depuis que le RN a fait un tiers des voix aux européennes, et qu’un bon tiers des moins de 35 ans a voté Bardella, les médias se mettent en branle pour essayer de comprendre le phénomène, toujours avec une guerre et deux métros de retard.
Car il faut voir la différence d’ambiance entre un meeting de Bardella et un meeting de Glucksmann, avec trois faux jeunes et une ventrée de vieux socialos qui ne comprennent plus la politique d’aujourd’hui, celle du renversement d’alliance. D’un côté c’est du rock, de l’autre c’est du schnock.
Le Figaro résume le changement :
Vont-ils voter « contre les extrêmes », comme le leur demande le footballeur Kylian Mbappé ? Croire l’influenceur Squeezie, qui assure à ses quelque 9 millions d’abonnés sur Instagram que « le RN ne (les) aidera pas » ? Ou bien « faire (leurs) propres choix en accord avec (leurs) convictions », comme le leur suggère Tibo Inshape, le youtubeur aux 20 millions de fans ? Alors qu’en 2002, après l’accession de Jean-Marie Le Pen au second tour de la présidentielle, la jeunesse française, horrifiée, était descendue dans la rue pour « emmerder » le Front national, vingt-deux ans plus tard, la génération suivante a fait sauter le tabou : un quart des moins de 25 ans et 30 % des 25-34 ans ont voté pour le Rassemblement national lors des élections européennes. Pour les législatives, selon un sondage Ifop pour Le Figaro, si le Front populaire arrive en tête chez les 18-24 ans (46 % contre 24 % pour le RN), le RN repasse devant chez les 25-34 ans, atteignant 37 %.
Les jeunes ne regardent plus les JT, la propagande ne les atteint plus : ils s’informent sur les RS, où se sont réfugiés le pluralisme et l’intelligence. Le compte TikTok de Jordan (28 ans) compte 1,6 million d’abonnés, comparativement aux 4 ou 5 millions de téléspectateurs des JT de TF1 ou France 2, chiffres totalement gonflés par les chaînes elles-mêmes, histoire de choper encore de la pub. En réalité, les courbes vont bientôt se croiser, et un politique patriote, pour remplir ses urnes, n’aura plus besoin d’aller se faire insulter par une Lapix ou un Cohen en plateau.
On écoute Élodie Gentina, citée par Le Figaro, analyser le phénomène Bardella avec des concepts éculés :
« Jordan Bardella a réussi à aller les chercher en parlant le même discours qu’eux, à cibler une jeunesse populaire qui se sent un peu oubliée et déclassée. La forte abstention chez les jeunes, c’est parce qu’ils remettent en cause l’autorité des anciens, et toutes les institutions comme la famille, l’école, le gouvernement… même les journalistes : parce qu’ils vivent dans une société de l’instantané, ils vont plutôt croire ce qu’ils voient défiler sur leur fil TikTok ou Instagram. »
Plus loin, Élodie confirme notre petite intro sociologique, mais avec la morgue habituelle des propagandistes du Système :
« Plutôt faiblement diplômés, vivant d’emplois précaires en milieu rural ou dans des zones périurbaines, ils ne disposent pas forcément des armes nécessaires pour avoir une lecture critique du programme. Ils vont s’accrocher à quelques mesures phare. Le climat, ce n’est pas leur principal souci ! Eux, ils ont des préoccupations très pragmatiques : ils veulent un boulot, une formation et un logement. »
La France est en train de redécouvrir qu’elle a une jeunesse qui n’est pas Squeezie ou Jeremstar, ni même Mbappé. Ces bouffons ont beau faire la retape du Système pour l’oligarchie, ils pèsent finalement peu sur le vote de ceux qui sont en butte avec les difficultés créées ou amplifiées par le libéralisme macronien : la double insécurité, sociale et physique. Quand on habite la campagne et qu’on est menacé par le déclassement et les migrants, on envoie paître les influenceurs qui sont le nouveau nom des propagandistes pour jeunes.
Les médias en général se fourvoient sur cette jeunesse, qui n’est pas plus d’extrême droite que d’extrême gauche (les 18-24 votent à 46 % pour LFI) : elle est anti-Système, tout simplement, parce que les jeunes voient les dégâts qu’il cause. Et les médias font partie de ce Système. Le vote Bardella n’est pas un vote idéologique, mais le moyen d’envoyer un message fort à l’oligarchie et à ses larbins.
Ce qui est intéressant, c’est que personne ne va analyser pourquoi des jeunes votent (à gauche) Glucksmann ou Aubry, comme si c’était naturel. En revanche, quand les jeunes commencent à voter anti-gauche, alors là, on envoie les docteurs décrypter la maladie, la peste brune !
Une jeune journaliste et un jeune sociologue analysent le vote des invisibles
(cliquez sur l’image pour visionner la vidéo)
« On avait pu raconter la génération climat et on arrivait peut-être moins à raconter cette génération Bardella… »
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BONUS ARTE
France : la jeunesse n’emmerde plus le RN
Source: Lire l'article complet de Égalité et Réconciliation