Déshabiller Paul pour habiller Jean

Déshabiller Paul pour habiller Jean

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Selon Meggie Richard, présidente de l’assemblée des MRC de la Côte-Nord, la crise qui sévit actuellement dans le réseau de la santé sur la Côte-Nord, où un plan de réduction de services a été établi pour répondre à la réduction de personnel causée par la fin du recours aux agences privées en santé, aurait pu être évitée si Québec avait été à l’écoute des réalités régionales.
Par ailleurs, le ministre de la Santé, Christian Dubé, a opté, selon ses propres paroles, en misant sur «le meilleur des deux mondes» en procédant à la création d’équipes volantes en santé en région éloignée, en termes clairs, en déshabillant Paul pour habiller Jean.
Aux yeux de Mme Richard, Québec, en établissant ces équipes volantes partout au Québec sans distinction eu égard à certaines régions aux besoins particuliers établit un système «mur à mur». «Encore une fois, on se voit mettre dans le même panier que les grands centres, alors qu’on a une situation très particulière», allègue-elle en entrevue à LCN.
D’un autre côté, il m’apparaît opportun de s’interroger sur les motifs justifiables pour lesquels Christian Dubé a dû s’inspirer du privé comme bouée de secours pour pallier la crise en santé au Québec. En bref, pourquoi a-t-il fallu des années de cauchemar chez les patients de la Côte-Nord pour que notre ministre de la Santé fasse appel à des équipes volantes chez le personnel infirmier public? Un revirement de la part du ministre qui laisse supposer un retard inquiétant du système public sur le privé…
ChatGPT, un incitatif au plagiat
La prolifération de l’accessibilité aux robots conversationnels comme ChatGPT chez les étudiants universitaires a pris une ampleur pour le moins inquiétante, voire hors de contrôle. À cet effet, une recherche sur les incitatifs à plagier réalisée par Catherine Déri, post-doctorante à l’Université du Québec en Outaouais, révèle que, outre l’absence de crainte de se faire prendre (79,5% des répondants), c’est le «manque de temps» (52,6%) et le fait qu’il est «facile de copier-coller de l’Internet» (48,3%) qui inciteraient le plus à plagier. Or, Il existe des logiciels de détection de textes plagiés mais ils ne sont pas à point car ils accusent du retard face au développement extrêmement rapide des robots conversationnels.
Conséquemment, il est plus que temps que tous les intervenants en enseignement supérieur décrètent un moratoire, prennent un temps d’arrêt et fixent des balises uniformes pour tous les établissements d’enseignement supérieur eu égard à une utilisation sécuritaire de ChatGPT dans chacune des institutions. Dans cette foulée, ChatGPT doit demeurer un moyen et non un but, les enseignants se doivent de construire leurs plans de cours en ayant comme objectif l’utilisation occasionnelle de l’intelligence artificielle (IA) au moment où elle apporte une information pertinente supplémentaire à leurs contenus de cours.
À mon avis, toute nouvelle approche pédagogique axée sur une nouvelle technologie, quelle qu’elle soit, doit être encadrée par des balises strictes pour éviter un débordement nocif sur l’acte pédagogique dont le fondement repose sur la dualité enseignant-apprenant. L’institution supérieure est un lieu d’apprentissage mais aussi un lieu d’acquisition de valeurs, telles le respect des autres et de soi,le sens de l’effort et l’éducation à la socialisation. Dans ce contexte, il m’apparaît essentiel, voire vital, qu’elle conserve cette vocation fort utile à l’émancipation de la main d’oeuvre de demain à défaut de quoi les robots conversationnels risquent de courtcircuiter le lien essentiel entre l’apprenant et l’enseignant.

Henri Marineau, Québec

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