L’extrémisme de la bande des quarante
Des marxistes-léninistes ont regretté au début des années 1980 la dissolution des principales organisations d’extrême gauche. Le besoin se faisant sentir selon eux, ils en ont créé d’autres dans lesquelles le discours extrémiste a été cependant amoindri, jusqu’à l’ultime fusion qui a donné naissance à Québec solidaire (QS). C’est l’esprit de ces militants extrémistes que nous retrouvons dans la lettre écrite par la bande des quarante qui refuse le « pragmatisme » de Gabriel Nadeau-Dubois et d’autres [1]. Que nous disent ces quésolistes purs et durs ?
Qu’une fois le pouvoir acquis en ne respectant pas « les règles politiques habituelles » [2], QS réécrira « à partir de zéro une Constitution nouvelle » [3], refusera de « se cantonner dans les institutions parlementaires actuelles » [4] et affrontera « la déroute capitaliste » [5]. Bref, une fois élu, il fera la révolution, alors que les Québécois « n’avaient pas voté pour ça ».
Contrairement à ce que la bande des quarante laisse croire dans son texte, elle ne veut pas de l’indépendance du Québec. Ce qui importe en réalité pour QS, c’est d’exporter le socialisme au Canada anglais. C’est le credo de l’internationale communiste (rappelons qu’En lutte ! [6], d’où est sortie la papesse Françoise David, et le Parti communiste ouvrier [7], les deux principales organisations communistes québécoises à avoir existé dans les cinquante dernières années, rejetaient la revendication de l’indépendance du Québec, considérée alors comme un mot d’ordre bourgeois [8]). Voilà pourquoi il y a davantage de fédéralistes que de souverainistes dans QS. Le discours souverainiste n’est qu’une façade pour gruger des votes au Parti québécois.
Pour finir, le politburo a failli, car la Déclaration de Saguenay n’aurait jamais dû être écrite. QS n’a manifestement pas confiance en ses élus.
Sylvio Le Blanc
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