Une réponse aux menteurs en chef des Soulèvements de la Terre (par Nicolas Casaux)

Une réponse aux menteurs en chef des Soulèvements de la Terre (par Nicolas Casaux)

Dans un livre inti­tu­lé Pre­mières secousses, paru chez La Fabrique le mois der­nier, les repré­sen­tants des Sou­lè­ve­ments de la Terre nous accusent – nous, cette « part non négli­geable de l’é­co­lo­gie radi­cale » qui cible­rait « les per­sonnes trans et les nou­velles pra­tiques repro­duc­tives » – d’être des « éco-fas­cistes » et des « trans­phobes ». Je savais déjà que ce mou­ve­ment n’était pas diri­gé par des flèches, mais je ne m’attendais pas à ce qu’ils fassent éta­lage de leurs pires idées dans ce mani­feste, ni à ce qu’ils leur attri­buent une place cru­ciale dans leur pro­gramme politique.

Dans un pas­sage qui vaut son pesant de caca­huètes (pages 157 à 165), les auteurs des Sou­lè­ve­ments affirment com­prendre l’importance du fait de tolé­rer l’existence d’« opi­nions poli­tiques variées, par­fois oppo­sées » au sein de la « lutte contre les infra­struc­tures de la dépos­ses­sion », mais ajoutent immé­dia­te­ment qu’il importe néan­moins de reje­ter toutes celles et ceux qui n’adhèrent pas à un ensemble d’idées et de reven­di­ca­tions rela­tives au phé­no­mène trans et à la repro­duc­tion arti­fi­cielle de l’humain. Ces idées cor­res­pondent appa­rem­ment à la ligne de démar­ca­tion qu’ils tiennent à tra­cer – et donc au cœur de leur pro­gramme. Selon eux, il y aurait d’un côté les per­sonnes accep­tables, c’est-à-dire celles et ceux qui approuvent le phé­no­mène trans et sou­tiennent les « nou­velles pra­tiques repro­duc­tives » (on ima­gine qu’ils font réfé­rence à la GPA et à la PMA, notam­ment), et, de l’autre, les méchants (les affreux, les éco-fas­cistes, l’extrême droite, les éco-nazis, les réac­tion­naires, les trans­phobes, etc.).

Sans sur­prise, on ne trouve aucune expli­ca­tion du concept de « tran­si­den­ti­té » et de tout ce qui s’y rap­porte dans le livre, et rien non plus sur les « nou­velles pra­tiques repro­duc­tives » aux­quelles il est appa­rem­ment into­lé­rable de s’opposer. On ne sait donc pas à quoi, au juste, nous sommes sommé·es d’adhérer sous peine de se voir consi­dé­rer comme des ennemi·es.

Le dis­cours des caciques des Sou­lè­ve­ments cor­res­pond au ver­biage habi­tuel des mili­tants trans. On y trouve les men­songes et amal­games dont ils sont cou­tu­miers. Selon eux, nous (nous les éco­lo­gistes « trans­phobes » et opposé·es aux « nou­velles pra­tiques repro­duc­tives » et, pour cette rai­son semble-t-il, « éco­fas­cistes »), aurions « en com­mun » avec tous les par­ti­sans de l’extrême droite, les fas­cistes, nazis, etc., « de faire l’é­loge d’une viri­li­té agres­sive » et de par­ta­ger « une vision figée du genre » (qu’ils nomment « bina­risme de genre »), ain­si que des « idées de natu­ra­li­té des genres ». Eux, par oppo­si­tion, repré­sen­te­raient les « dis­si­dences de genre » et seraient en « lutte pour nos genres ». Qu’entendent-ils par « genre(s) » dans toutes ces pro­po­si­tions ? Allez savoir. Ils ne l’expliquent jamais.

L’extrême droite défend des idées détes­tables (et gro­tesques) en ce qui concerne le sexe, le genre, la nature humaine. J’en ai récem­ment par­lé dans un billet sur le der­nier livre de Laurent Ober­tone. Mais elle a au moins le mérite de tenir un dis­cours rela­ti­ve­ment com­pré­hen­sible, lisible. La gauche tran­si­den­ti­taire est enfer­mée dans un uni­vers sans queue ni tête dans lequel il est nor­mal de tenir des dis­cours incom­pré­hen­sibles, vagues, confus, presque mys­tiques, d’invoquer des termes étranges sans jamais les défi­nir, de for­mu­ler des affir­ma­tions majeures à par­tir de ceux-là et d’excommunier toutes celles et ceux qui objectent. Dans les pro­pos de la gauche tran­si­den­ti­taire, le « genre », sou­vent invo­qué mais rare­ment défi­ni, désigne tout et rien, une chose et son contraire, une chose à com­battre et une chose à défendre, une chose par­ti­cu­liè­re­ment floue, quelque part entre le Schmil­blick et le dahu. Et non contents de pro­mou­voir des idées aber­rantes, les idéo­logues trans n’ont aucun scru­pule à men­tir comme des arra­cheurs de dents en ce qui concerne les posi­tions, les idées et les argu­ments de celles et ceux qui ne par­tagent pas leur pers­pec­tive. Cla­ri­fions donc quelques points.

I.

Contrai­re­ment à ce qu’affirment les têtes pen­santes des Sou­lè­ve­ments de la Terre, les éco­lo­gistes radi­caux qui cri­tiquent le phé­no­mène trans ne défendent pas quelque « bina­risme de genre ». Nous affir­mons qu’il existe deux sexes, et donc une bina­ri­té du sexe pour ce qui concerne l’espèce humaine (les phé­no­mènes appe­lés « dif­fé­rences du déve­lop­pe­ment sexuel » ou « désordres du déve­lop­pe­ment sexuel », les pré­ten­dues « inter­sexua­tions », sont sim­ple­ment des varia­tions inhé­rentes au cadre binaire de la repro­duc­tion sexuée ; aucun type de « désordre du déve­lop­pe­ment sexuel » ne repré­sente un troi­sième sexe, un troi­sième rôle repro­duc­tif pro­dui­sant un troi­sième type de gamète).

II.

Contrai­re­ment aux ambas­sa­deurs des Sou­lè­ve­ments, semble-t-il, nous dis­tin­guons « sexe » et « genre ». Et contrai­re­ment à ce qu’ils pré­tendent, nous ne défen­dons pas la « natu­ra­li­té des genres » et n’avons jamais fait « l’é­loge d’une viri­li­té agres­sive ». Nous nous oppo­sons, avec les fémi­nistes depuis la deuxième vague, au viri­lisme, et nous nous oppo­sons au « genre », c’est-à-dire au « sys­tème de bica­té­go­ri­sa­tion hié­rar­chi­sée entre les sexes (hommes/femmes) et entre les valeurs et repré­sen­ta­tions qui leur sont asso­ciées (masculin/féminin) », selon une défi­ni­tion com­mune du terme (Intro­duc­tion aux études sur le genre, De Boeck, 2012). C’est d’ailleurs entre autres parce que nous nous oppo­sons au genre que nous nous oppo­sons au phé­no­mène trans – et pas du tout parce que nous consi­dè­re­rions « la nature » comme une « norme pour ban­nir les corps mino­ri­taires » (que signi­fie d’ailleurs ce cha­ra­bia ? Qu’est-ce qu’un « corps minoritaire » ?).

III.

Le mou­ve­ment trans repose sur des idées fausses, sexistes et homo­phobes, par­ti­cu­liè­re­ment dan­ge­reuses pour les enfants et les femmes. Il repose d’abord sur un dua­lisme corps/esprit selon lequel corps et esprit font deux et peuvent être en « inadé­qua­tion », ou en « incon­gruence ». L’« incon­gruence de genre » (expres­sion plus ou moins syno­nyme de « tran­si­den­ti­té ») est en géné­ral défi­nie comme « une incon­gruence mar­quée et per­sis­tante entre le genre vécu par un indi­vi­du et le sexe qui lui a été assi­gné » (ICD-11), autre­ment dit comme une « incon­gruence mar­quée » entre le psy­chisme d’un indi­vi­du et son corps sexué. La « tran­si­den­ti­té » est sou­vent défi­nie comme le « Fait d’a­voir une iden­ti­té de genre qui n’est pas en adé­qua­tion avec le sexe assi­gné à la nais­sance » (Larousse), ce qui signi­fie peu ou prou la même chose. Ces concepts, ces idées, impliquent que cha­cun des deux sexes (cha­cun des deux types de corps sexués qui existent) est seule­ment com­pa­tible avec cer­taines « iden­ti­tés de genre » (quoi qu’on entende par là, mais j’y revien­drai), et pas avec d’autres. Autre­ment dit, qu’à un type de corps sexué doit cor­res­pondre un type d’identité de genre. Ce qui paraît ter­ri­ble­ment nor­ma­tif (en plus d’irrationnel).

IV.

Le sys­tème de croyances tran­si­den­ti­taire pré­tend ensuite que les termes « fille », « femme », « gar­çon » et « homme » ne dési­gnent pas les réa­li­tés maté­rielles de corps sexués, mais des « iden­ti­tés de genre » nébu­leuses (le « genre vécu » dans la défi­ni­tion sus­men­tion­née de l’« incon­gruence de genre »). « Iden­ti­tés de genre » qui ren­voient tou­jours, en fait, aux sté­réo­types sexistes que pro­duit le genre (au sens évo­qué plus haut du sys­tème de bica­té­go­ri­sa­tion). L’« iden­ti­té de genre » femme ren­voie par exemple, selon l’idéologie trans, à la « fémi­ni­té ». Autre­ment dit, selon l’idéologie trans, être une femme, c’est être une per­sonne dotée d’une affi­ni­té pour les sté­réo­types aux­quels cor­res­pond la fémi­ni­té dans notre socié­té, et c’est tout. Et c’est en rai­son de tout cela que des enfants et des adultes en viennent à croire et à dire qu’ils sont « nés dans le mau­vais corps ».

V.

Et pour­quoi peut-on par­ler d’homophobie ? Parce que le sys­tème de croyances tran­si­den­ti­taire sug­gère à des filles qu’une culture sexiste qua­li­fie de « gar­çons man­qués » qu’elles sont lit­té­ra­le­ment des gar­çons man­qués, et à des gar­çons qu’une culture sexiste dit « effé­mi­nés » qu’ils sont lit­té­ra­le­ment des filles. Quand l’idéologie trans s’empare d’un gar­çon homo­sexuel, elle pré­tend qu’il s’agit d’une fille hété­ro­sexuelle. Quand l’idéologie trans s’empare d’une fille les­bienne, elle pré­tend qu’il s’agit d’un gar­çon hété­ro­sexuel. Elle conver­tit donc des per­sonnes homo­sexuelles en per­sonnes hété­ro­sexuelles (plu­sieurs sta­tis­tiques indiquent qu’une grande par­tie des jeunes traité·es pour « incon­gruence » ou « dys­pho­rie » de genre, voire une majo­ri­té, sont homosexuel·les).

L’idéologie tran­si­den­ti­taire leur pro­pose ensuite de se médi­ca­li­ser et de muti­ler leurs corps pour ten­ter d’inscrire ces men­songes dans leur chair : elle encou­rage la muti­la­tion chi­rur­gi­cale et la médi­ca­li­sa­tion à vie comme moyen de résoudre un conflit (ima­gi­naire), appe­lé « incon­gruence », entre un corps sexué et une « iden­ti­té de genre » ; comme moyen de confor­mer un corps sexué jugé inadap­té à un esprit sup­po­sé­ment doté d’une essence du sexe/genre oppo­sé. Ou quelque chose comme ça, per­sonne ne sait vrai­ment. Il existe plu­sieurs théo­ri­sa­tions dif­fé­rentes et contra­dic­toires de la « tran­si­den­ti­té », por­tées par dif­fé­rentes per­sonnes qui se disent « trans ». Le plus sou­vent, cepen­dant, ces théo­ri­sa­tions consti­tuent des varia­tions sur le thème que j’expose ici, tou­jours plus ou moins absurdes, illo­giques, et presque tou­jours fon­dées sur l’idée — dua­liste, sexiste et irra­tion­nelle — selon laquelle à un type de corps sexué devrait cor­res­pondre un type d’esprit, un type d’« iden­ti­té de genre », c’est-à-dire un ensemble de goûts, d’attitudes, de pré­fé­rences, d’attirances, un type de per­son­na­li­té, en fait.

VI.

Si bien que sous cou­vert de lutte contre les sté­réo­types, l’idéologie trans ren­force en réa­li­té les­dits sté­réo­types en adhé­rant de manière par­ti­cu­liè­re­ment for­ce­née aux idées sexistes selon les­quelles les femmes sont comme ci et les hommes comme ça. Les termes « fille », « femme », « gar­çon » et « homme » dési­gnent, au sens propre, des réa­li­tés maté­rielles et bio­lo­giques rela­tives au sexe (une fille est un être humain enfant de sexe fémi­nin, une femme un être humain adulte de sexe fémi­nin, un gar­çon est un être humain enfant de sexe mas­cu­lin, un homme un être humain adulte de sexe mas­cu­lin). Mais par exten­sion, et par sexisme, au sens figu­ra­tif, ces termes dési­gnent aus­si des manières de se com­por­ter, des rôles sociaux, des sté­réo­types (sexistes). Comme lorsqu’on dit à un homme de ne pas se com­por­ter « comme une femme ». L’idéologie trans rejette le sens propre – le seul sens logique et non sexiste – des termes fille, femme, gar­çon et homme pour le rem­pla­cer par leurs sens figu­ra­tifs (sexistes), et appelle ça progrès.

Les pion­niers du phé­no­mène trans, les pre­miers hommes qui se disaient « femme trans », le décla­raient clai­re­ment ain­si, comme nous le mon­trons dans notre livre (Né(e)s dans la mau­vaise socié­té : Notes pour une cri­tique fémi­niste et socia­liste du phé­no­mène trans). Un indi­vi­du comme Marie Cau, un homme qui se dit femme et qui est aus­si le « pre­mier maire trans­genre » de France, l’affirme d’ailleurs assez ouver­te­ment. Selon lui, « être une femme » c’est être « une conscience, une âme, une culture et un rôle social ». Béa­trice (ancien­ne­ment Bru­no) Denaes, un autre repré­sen­tant impor­tant du mou­ve­ment trans en France, affirme avoir « tou­jours été une femme » et que cela se mani­fes­tait au tra­vers de « beau­coup de [s]es com­por­te­ments ». Par exemple, « au lycée », son « esprit fémi­nin » lui posait « des pro­blèmes, notam­ment dans les cours d’éducation phy­sique où les sports col­lec­tifs priment ». Eh oui, « l’esprit fémi­nin » n’est pas fait pour le sport. Bon­jour le sexisme. Les deux hommes qui ont fon­dé l’association Trans Aide, qui devien­dra ensuite l’Association Natio­nale Trans­genre (ANT), écrivent dans un livre paru en 2006 qu’une « femme trans­genre » est « une per­sonne de sexe mâle » qui « se sent plus à l’aise dans le rôle social fémi­nin », que « le rôle fémi­nin s’apprend » et que « les Trans [les “femmes trans­genres”] l’apprennent juste un peu plus tard ». Autre­ment dit, « femme », pour l’idéologie trans, c’est un rôle social, un ensemble de sté­réo­types — faire la vais­selle, por­ter du maquillage, des talons, être sou­mise, douce, etc.

Comme nous l’écrivons dans notre livre :

« Le but d’un véri­table mou­ve­ment d’émancipation aurait dû — et devrait — être de déta­cher les réa­li­tés maté­rielles et bio­lo­giques que dési­gnent les mots fille/femme et gar­çon/homme des sté­réo­types (res­pec­ti­ve­ment la fémi­ni­té et la mas­cu­li­ni­té) et des rôles sociaux aux­quels la socié­té patriar­cale les a asso­ciés, plu­tôt que de déta­cher ces mots des­dites réa­li­tés maté­rielles et bio­lo­giques pour ne leur faire signi­fier que les­dits sté­réo­types et rôles sociaux. »

*

Déso­lé pour ces expli­ca­tions un peu fas­ti­dieuses, mais vu que nos détrac­teurs mentent sur nos posi­tions, il est tou­jours néces­saire de les expo­ser un mini­mum. Celles et ceux qui veulent en savoir plus peuvent consul­ter notre ouvrage.

Comme on peut le consta­ter, contrai­re­ment à ce que pré­tendent les auteurs du livre des Sou­lè­ve­ments, notre cri­tique ne « cible » pas « les per­sonnes trans » au pré­texte « de leur dépen­dance aux indus­tries médi­cale et phar­ma­ceu­tique ». Nous avons toutes et tous été rendu·es dépendant·es de nom­breuses indus­tries. C’est un pro­blème, un pro­blème majeur, mais ce n’est pas la rai­son de notre oppo­si­tion au phé­no­mène trans. Notre cri­tique ne vise pas non plus les « per­sonnes trans » au nom « d’une vision très étri­quée de la nature ». D’ailleurs, notre cri­tique ne cible pas des per­sonnes. Elle cible un sys­tème de croyances qui encou­rage inuti­le­ment — au nom de motifs absurdes, sexistes et homo­phobes — la médi­ca­li­sa­tion et la muti­la­tion de per­sonnes sou­vent homo­sexuelles et souf­frant de divers troubles psy­cho­lo­giques (une majo­ri­té des adolescent·es souf­frant de « dys­pho­rie de genre » pré­sentent au moins un type de comor­bi­di­té psy­chia­trique ; les plus cou­rants étant les troubles anxieux, les troubles de l’humeur, la dépres­sion, les troubles de l’alimentation, les troubles du spectre autis­tique, les troubles dis­so­cia­tifs de l’identité, la toxi­co­ma­nie ou encore les trau­ma­tismes infantiles).

(Pour toutes les rai­sons qui pré­cèdent, il est éga­le­ment absurde d’assimiler, comme le font les auteurs des Sou­lè­ve­ments, le phé­no­mène trans aux « per­sonnes qui prennent la pilule contra­cep­tive ou de l’insuline ». Ça n’a stric­te­ment à voir. Faut-il être idiot.)

Concer­nant l’écologie au sens large, la lutte « contre les infra­struc­tures de la dépos­ses­sion », contre la « vora­ci­té indus­trielle », contre le capi­ta­lisme indus­triel, je par­tage cer­taines idées des Sou­lè­ve­ments (cer­taines seule­ment, leur croyance en la pos­si­bi­li­té d’une civi­li­sa­tion tech­no-indus­trielle éco­lo­gique et démo­cra­tique, je ne par­tage pas). Mais il est navrant de consta­ter qu’ils pro­meuvent, comme le gros de la gauche actuel­le­ment, les absur­di­tés trans à la mode ; qu’ils en font, comme le gros de la gauche actuel­le­ment, un point cen­tral de leur pro­gramme ; et qu’ils recourent, comme le gros de la gauche actuel­le­ment vis-à-vis des idées trans, à des pel­le­tés de men­songes pour dis­cré­di­ter leurs oppo­sants politiques.

Ce week-end, on a vu Fran­çois Ruf­fin, Ian Bros­sat, Méla­nie Vogel, San­drine Rous­seau, Manon Aubry, Mathilde Panot, tout LFI, le PCF, le PS, EELV, le NPA, bref, une très large par­tie des cra­pules qui repré­sentent actuel­le­ment la gauche et l’ex­trême gauche expri­mer leur sou­tien ardent au mou­ve­ment tran­si­den­ti­taire, à grand ren­fort des slo­gans insen­sés habi­tuels, comme « les droits trans sont des droits humains » (mais bien sûr, « les droits des scien­to­logues » aus­si, et « les droits des raë­liens », etc.). Et aus­si à grand ren­fort des appels au meurtre habi­tuels (un tag « une terf, une balle » place de la Répu­blique, un chant « Dora Mou­tot au fond du Rhin », des des­sins où Mar­gue­rite Stern est égor­gée, une élue LFI, Nina Yas­mine, qui écrit « Les TERF au bûcher » sous une publi­ca­tion d’une cama­rade com­mu­niste, et j’en oublie sûre­ment bien d’autres). C’est démen­tiel. La dis­cus­sion hon­nête et res­pec­tueuse est déli­bé­ré­ment empê­chée, les appels à la vio­lence contre celles (notam­ment) et ceux qui n’adhèrent pas aux idées trans, qui objectent, sont tolé­rés voire encouragés.

Je n’écris pas ces lignes à l’attention des auteurs du livre des Sou­lè­ve­ments, qui mani­festent, par leur écrit, l’étendue de leur mal­hon­nê­te­té et leur refus de la logique du débat contra­dic­toire. Je m’adresse plu­tôt à celles et ceux qui sont encore capables de faire preuve d’esprit cri­tique et de pro­bi­té. Que vous ne soyez pas d’accord avec nos ana­lyses, avec nos posi­tions, très bien. C’est évi­dem­ment votre droit. Mais si vous sou­hai­tez expri­mer un désac­cord, dénon­cer nos posi­tions, nos idées, ayez la décence de les pré­sen­ter honnêtement.

Nico­las Casaux

P.-S. : Si les pontes des Sou­lè­ve­ments de la Terre se sou­cient réel­le­ment de la mon­tée de l’extrême droite, ils devraient prendre en compte le théo­rème d’Orwell (« Quand l’ex­trême droite pro­gresse chez les gens ordi­naires, c’est d’a­bord sur elle-même que la gauche devrait s’in­ter­ro­ger »). La gauche qui pro­meut les insa­ni­tés consti­tu­tives du phé­no­mène trans donne des billes à la droite et à l’extrême droite, pour la rai­son très simple que la plu­part des gens, y com­pris nombre de per­sonnes de gauche, voient bien que quelque chose cloche avec ce phé­no­mène. Pro­mou­voir des idées mani­fes­te­ment absurdes, inter­dire le débat, recou­rir à la calom­nie, au men­songe, aux injures, quoi de mieux pour pous­ser des gens vers la droite ou l’extrême droite.

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À propos de l'auteur Le Partage

« Plus on partage, plus on possède. Voilà le miracle. »En quelques années, à peine, notre collec­tif a traduit et publié des centaines de textes trai­tant des prin­ci­pales problé­ma­tiques de notre temps — et donc d’éco­lo­gie, de poli­tique au sens large, d’eth­no­lo­gie, ou encore d’an­thro­po­lo­gie.contact@­par­tage-le.com

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