Dans l’éclat d’une déflagration fracassante,
La nuit enrobe le ciel d’une robe phosphorescente,
Une colombe s’élève dans l’azur déchiré,
Ô messagère céleste, tant désirée,
Si tes ailes n’ont point été meurtries,
pourrais-tu t’envoler loin de ce lieu maudit,
Échappant aux confins ensanglantés de Gaza,
Tombeau de trente trois mille innocents,
Portant nos cris aux oreilles sourdes, clamant notre malheur étouffant.
La mort exhale son amertume,
Odeur âcre, parfum de bitume,
Présence glaciale qui nous dévore,
Sur cette terre damnée, fumante et implore,
Dans nos nuits sombres,
Nos jours tourmentés,
Comme une épée suspendue sur nos têtes décapitées.
La famine s’invite à chacun de nos repas,
L’ennemi nous traite comme des rats avec ses appâts,
En nous massacrant, prétextant un soulèvement,
L’odeur du pain frais nous manque cruellement.
L’occupant tend ses offrandes,
Séduisant les âmes charitables, aveuglées par sa propagande,
Le vent ravive nos blessures, nous mine,
Un malheur persistant, cruel, implacable, vif :
Vent, Israël, Famine.
Chaque famille est touchée,
Perdant plusieurs de ses membres, fauchés par ces bouchers,
Leurs noms se perdent dans l’oubli,
Comme des échos mourants, un caillou dans un éboulis
De nouvelles maladies se répandent,
Sur une terre nourricière,
Imprégnée de l’innocence des nouveau-nés.
La traque est ouverte,
Bénie par les grandes puissances,
Le monde observe en silence,
Un spectacle qui ne lui est pas destiné,
Du moins en apparence.
Pourtant, le massacre persiste,
Quelques voix s’élèvent au loin,
Apitoyées sur les plaintes agonisantes,
Ou vibrantes de colère,
Envers ces pestiférés de notre époque,
Victimes d’une compassion sélective.
Heureux ceux que berce cette conscience tranquille.
Source: Lire l'article complet de Le Grand Soir