Du rififi à l’Assemblée : le ministre de la Justice Dupond Morretti aurait fait une quenelle. Enfin, c’est ce que rapporte Julien Odoul (RN) qui, malgré ses biscotos, en est resté tout ému. Il précise même « quenelle antisémite » (il en existe donc qui ne soient pas antisémites, ce qui est une bonne nouvelle) et, pour appuyer grassement le tout ajoute « geste assimilé au salut nazi ». En défense, le garde des Sceaux cite Soral et l’amalgame avec Julien Odoul – et on se demande ici qui doit se sentir le plus déshonoré par cet incongru rapprochement.
«C’est vous qui l’avez inventée» : Éric Dupond-Moretti répond au député RN Julien Odoul, qui l’accuse d’avoir fait une quenelle à l’Assemblée pic.twitter.com/iV4F5d4JXD
— BFMTV (@BFMTV) March 6, 2024
De son côté Meyer Habib, tout à son exaltation (l’Assemblée devise sur le projet de loi du député Renaissance Mathieu Lefèvre visant à renforcer la réponse pénale contre les infractions à caractère raciste ou antisémite – mais surtout antisémite, NDLR), gratifie l’ensemble des députés de bien étonnantes saillies : « fils de pute sioniste de mes couilles », « ta grosse pute de mère sioniste » et autres « vous enculer un par un ».
En remontant la bobine, on comprend qu’il cite des lettres d’insultes qu’il reçoit par centaines, lui permettant de justifier par ses petites persécutions personnelles une loi qui va museler la liberté d’expression de tous les Français en renforçant les peines pour permettre la mise en prison immédiate.
C’est cette fameuse Loi Soral dont nous vous parlions dans cet article. L’objectif n’est pas de lutter contre le racisme (un peu) ou l’antisémitisme (beaucoup), car les lois existent déjà et sont plutôt bien appliquées. Non, l’objectif est d’aller beaucoup plus loin dans le corsetage des idées et des discours afin de faire planer le risque réel de prison ferme aux récalcitrants.
Meyer Habib qui descend de sa place pour venir se «confronter» avec le ministre de la Justice ?????
Il est raccompagné à sa place par les huissiers.
C’est quoi cette séance de zinzin ?#DirectAN pic.twitter.com/SYolnt3lSt— Hugo Couturier (@HugoCouturier) March 6, 2024
Ainsi donc, Meyer Habib, se croyant peut-être à la Knesset, ou jouant un remake du Parrain, se dirige tranquillement vers le ministre de la Justice avant d’être reconduit par les huissiers. Il paraît qu’il voulait juste lui fournir les lettres d’insultes dont il est le destinataire. Voire !
« Je vais lui faire une offre qu’il ne pourra pas refuser » (Le Parrain, 1972)
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