Pauvres Kebs que nous sommes !

Pauvres Kebs que nous sommes !

Qui, chez nous, a intérêt à noircir notre histoire,

à mépriser notre culture et nos valeurs ?

     Je ne connaissais pas le néologisme « Keb » (l’appellation péjorative donnée aux Québécois de souche par des néo-Québécois fraîchement repiqués). Je l’ai découvert en lisant la fameuse chronique de Jean-François Lisée publiée le 24 février dans Le Devoir [1].

     Ces jeunes connaissent l’histoire de la Belle Province. Le toponyme « Québec » – signifiant « là où le fleuve se rétrécit » en langue algonquine – a été écrit de diverses manières au début du XVIIe siècle, notamment « Kébec » et « Kebbek » [2]. Aujourd’hui, « Québec » en picard c’est « Kébec » [3], en espéranto « Kebekio » [4], en arabe « Kybyk » [5] et en kabyle « Kebek » [6]. Il y a même une émission à Télé-Québec qui porte le titre « Kebec », sur l’histoire du Québec [7].

     Le passage suivant de la chronique de M. Lisée a particulièrement retenu mon attention : « C’est alors que tout le groupe [dans une classe au collège Regina Assumpta] s’est mis à rire et à huer [un élève de souche] en disant que les Kebs n’avaient pas de valeurs et que nos filles et nos femmes sont en fait des traînées (…) » [8] Je me suis alors souvenu d’une conversation que j’avais eue avec un collègue de travail d’origine algérienne qui soutenait que les quelque 800 « Filles du Roi » appelées en renfort entre 1663 et 1673 pour aider à la colonisation de la Nouvelle-France, étaient majoritairement des prostituées [9]. Ce qui, comme on le sait, est une fausseté. La fécondité exceptionnelle des Filles du Roi « aurait été impossible si elles avaient été atteintes de maladies vénériennes, courantes chez les “filles publiques” de l’époque » [10].

     Qui, chez nous, a intérêt à noircir notre histoire, à mépriser notre culture et nos valeurs ? Ceux qui veulent imposer les leurs, bien entendu. Ces jeunes néo-Québécois n’apprennent pas qu’à l’école, mais à la maison et dans des lieux de culte aussi.

Sylvio Le Blanc

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