Menaces israéliennes de guerre contre le Liban : la réponse de Nasrallah

Menaces israéliennes de guerre contre le Liban : la réponse de Nasrallah

Discours du Secrétaire Général du Hezbollah, Sayed Hassan Nasrallah, le 3 janvier 2024, à l’occasion de la commémoration du 4e anniversaire de l’assassinat de Qassem Soleimani et Abu Mahdi al-Muhandis.

Source : Al-Manar

Traduction : lecridespeuples.fr (Substack)

[…] J’en arrive enfin (à la situation) au Liban pour dire ce qui suit : lorsque nous avons ouvert un front (contre Israël) le 8 octobre, en réalité, et pour être très honnête et franc avec vous, nous l’avons fait comme un (acte pieux visant à nous) rapprocher de Dieu Tout-Puissant, et comme un soutien à notre peuple opprimé à Gaza et affin d’alléger le fardeau pesant sur lui. Nous en avons parlé (à plusieurs reprises) et avons expliqué notre vision, et (dans mon discours prévu ce) vendredi, nous reviendrons sur ce point pour l’expliciter davantage, mais nous sommes entrés en scène en toute sincérité. Notre intervention était basée sur ce que j’ai mentionné il y a un instant. Notre décision a fait la part des choses entre la vision stratégique (du point de vue de la lutte israélo-arabe), la nécessité de soutenir Gaza et celle de prendre en compte les intérêts nationaux libanais. En fin de compte, nous vivons dans un pays qui a des difficultés, des complications, des circonstances et des défis. Nous avons pesé tout cela et avons opté pour cette formule de combat, et c’est un combat très efficace, très fort et très grand. Des centaines d’opérations ont été menées jusqu’à présent, un grand nombre de martyrs est tombé dans nos rangs [plus de 150], sans parler des blessés et des sacrifices, et nous avons réalisé de grands acquis et des accomplissements importants sur le terrain. J’en parlerai vendredi de manière détaillée, avec la grâce de Dieu. J’espère avoir suscité votre curiosité.

Mais je dois attirer votre attention et celle des Libanais sur quelque chose de plus grand et de plus important que les bénédictions de notre entrée sur le champ de bataille le 8 octobre, quelque chose qui est devenu clair plus tard, à partir de ce qui a été révélé quant aux discussions au sein du gouvernement ennemi, en particulier le gouvernement restreint. Écoutez, mes frères et sœurs, les 7 et 8 octobre, les Israéliens sont devenus fous. Ils sont entrés dans un état de folie et un état de colère intenses. Bien sûr, la peur pour leur existence, ce que Gantz a appelé la deuxième guerre de survie, a créé une sorte d’unité nationale et les a amenés à dépasser les divisions qui prévalaient. C’était donc une opportunité à leurs yeux. Les réservistes ont été appelés. Il y avait plus de 500 000 officiers et soldats entre l’armée régulière et les réservistes. C’était une opportunité supplémentaire. Israël avait mobilisé toutes ses armes et toutes ses capacités, et les Américains sont arrivés rapidement dans la région, ce qui était également une opportunité pour Israël. Et voilà ce qui a été proposé au gouvernement israélien. Cela a été révélé plus tard, et (la neutralisation de ce plan) est l’une des bénédictions de la précipitation de la Résistance au Liban à l’ouverture d’un front de soutien pour Gaza. Je m’explique : les dirigeants d’Israël se sont dit qu’ils avaient maintenant une opportunité historique de mettre fin à toutes les menaces pesant sur leur entité, à savoir le Hamas, le Jihad islamique et les factions de la Résistance à Gaza. « C’est le moment rêvé pour les anéantir », se disaient-ils. De même pour la Résistance en Cisjordanie : « Anéantissons-les ». Et de même pour le Liban : « Anéantissons-le. C’est maintenant notre chance historique de mettre fin à la menace que représente la Résistance au Liban, à la menace du Hezbollah au Liban, car maintenant le monde entier est avec nous, et le monde entier s’affole avec nous, est solidaire et considère que nous sommes opprimés et affligés (suite au 7 octobre), c’est maintenant notre opportunité historique ». Tel était leur raisonnement.

Mais ce projet de guerre contre le Liban a été empêchée par deux choses.

La première chose est que la précipitation de la Résistance à ouvrir le front a fait perdre à l’ennemi israélien l’élément de surprise. Si le front du Liban avait été calme, ô mes frères et sœurs, les 8, 9, 10, 11 et 12 octobre, vous vous seriez réveillés au milieu de la nuit alors qu’Israël détruisait tout dans ce pays, parce que la communauté internationale était avec lui et que le monde entier était avec lui, et qu’il voyait là son opportunité historique. Ils y réfléchissaient sérieusement, mais la Résistance a ouvert le front et mobilisé ses forces, et Israël sait que les 8 et 9 octobre, nous avons mobilisé toutes nos capacités de missiles, mobilisé nos soldats, vidé les camps d’entraînement et pris toutes les mesures pour potentiellement entrer en guerre, si bien que l’élément de surprise lui a été retiré.

Voir Gaza : qu’attend le Hezbollah pour intervenir ?

La deuxième chose (qui a empêché une attaque totale d’Israël contre le Liban) est la force de la Résistance au Liban, la grandeur de la Résistance au Liban, le courage, l’audace et la fermeté de la Résistance au Liban. Car vous le savez, et il le sait, s’il entre en guerre avec le Liban et mène en même temps une guerre contre Gaza… Bien sûr, les Américains ont une action qui consiste à conseiller Israël de « ne pas foncer droit dans le mur ». Pas pour le bien des Libanais, mais pour le bien des Israéliens, et les en auraient dissuadés, car la guerre avec le Liban serait coûteuse et exorbitante et pourrait menacer l’existence de l’entité. C’est pourquoi ils ont renoncé à ce plan. Ils ont considéré que ce qu’ils ont commencé à Gaza pourrait terrifier les Libanais. Savez-vous, le message le plus important que la Résistance a envoyé au Liban les 8, 9 et 10 octobre lorsqu’elle a ouvert le front sur toute la longueur de la frontière entre le Liban et la Palestine occupée, de la mer Méditerrannée au mont Hermon, est que c’est une Résistance courageuse, audacieuse et forte qui ne craint personne, n’a peur de personne, n’est pas dissuadée et ne s’arrête devant aucune considération quand il s’agit de défendre son peuple et sa patrie. Tel est le message fort que nous avons adressé à Israël.

Par conséquent, il y a eu des débats et des désaccords, et ils n’ont pas pu prendre de décision (d’entrer en guerre contre le Liban). Il y a un général israélien qui a parlé deux et trois fois avec clarté à ce sujet. Il a dit : « Je suis allé voir Netanyahou personnellement et je me suis assis avec lui deux fois, et je l’ai convaincu de ne pas ouvrir de bataille avec le Liban car cela conduirait à la destruction de la région de Gush Dan. Savez-vous ce que c’est ? Gush Dan, c’est ce rectangle près de Tel-Aviv, une zone qui contient les trois quarts (de la population et des infrastructures) d’Israël. Ce qui a empêché Israël jusqu’à présent de lancer une agression contre le Liban, c’est qu’il y a de la force au Liban, qu’il y a de la Résistance au Liban et qu’il y a des hommes de Dieu au Liban. Telle est la réalité de la situation.

Ce que nous faisons à la frontière, si cette force de Résistance n’existait pas aujourd’hui… Nos jeunes (combattants) parlent de 700 opérations ou plus (lancées par le Hezbollah contre Israël depuis le 8 octobre). Par le passé, une seule de ces opérations aurait suffi à Israël pour lancer une guerre contre le Liban. Pourquoi ne l’a-t-il pas fait ? Est-ce parce que le Liban est faible ? Est-ce par respect de la communauté internationale, des résolutions internationales, ou pour toutes ces raisons ridicules (invoquées par les adversaires du Hezbollah) ? Ou est-ce parce que le Liban est fort et rendra à Israël coup pour coup, plus les intérêts ? Tout ce que vous entendez, ô mes frères et sœurs, en termes de menaces et d’intimidation (israéliennes contre le Liban)… Écoutez, hier ils ont attaqué la banlieue sud de Beyrouth, et ce qui s’est passé est très dangereux. Il y a deux points : il y a l’assassinat de Cheikh Salah (al-Arouri) et de ses frères, et cela est en soi un très grand crime, et il y a le fait que l’agression a eu lieu dans la banlieue sud de Beyrouth, et c’est la première fois que cela se produit sous cette forme depuis 2006. Hier, pendant la nuit, des messages nous sont arrivés, et ensuite, certains responsables israéliens ont déclaré à travers les médias qu’ils ne voulaient pas ciblé le Liban, qu’ils n’ont pas ciblé le Hezbollah, et que le Hezbollah n’est pas concerné par ce qui s’est passé car Israël n’a de problème qu’avec la direction du Hamas. « Nous avons réglé nos comptes avec la direction du Hamas et vous n’êtes pas concernés. » Qui peut tenir des propos si absurdes et puérils ? Des enfants, des lâches. Toutes les intimidations et menaces que vous entendez (de la part d’Israël)… Bien sûr, maintenant, je ne veux ni menacer, ni intimider (Israël en retour). Je me contenterai de m’appuyer sur tout le passé pour dire deux phrases en guise de conclusion de mon discours.

La première phrase est que jusqu’à présent, nous combattons sur le front avec des calculs précis, et pour cette raison, nous payons un lourd tribut dans la vie de nos jeunes (combattants qui tombent martyrs). Je détaillerai ce point vendredi. Mais si l’ennemi pense faire la guerre sur le Liban, qu’il sache qu’alors, nos combats se dérouleront sans plafonds, sans frontières, sans règles, sans restrictions, et il sait bien ce que je veux dire. Nos hommes, nos missiles, nos capacités, nos ressources, nos menaces, tout ce que nous avons mentionné durant ces dernières années (sera déchainé). Peut-être que parler beaucoup ne sert à rien. Je me contente de rappeler tout cela pour déclarer que nous n’avons pas peur de la guerre, nous ne la craignons pas, nous n’hésiterons pas. Si nous avions peur, nous serions restés en retrait. Les Américains nous ont menacés (de ne pas intervenir après le 7 octobre), et les Français sont venus nous apporter des lettres longues et nombreuses, de même que les Anglais et les Allemands, tout le monde sans exception. Est-ce qu’on s’est arrêté ? Avons-nous reculé ? Avons-nous hésité ? Jamais.

Celui qui pense à lancer une guerre contre nous, je le dis en un seul mot, il le regrettera, avec la grâce de Dieu. La guerre avec nous sera très, très, très coûteuse. Si, jusqu’à présent, nous avons géré la situation libanaise en pesant les intérêts nationaux libanais, sachez que si une guerre est lancée contre le Liban, alors les intérêts nationaux libanais exigeront que nous menions la guerre totalement et jusqu’au bout, sans aucune restriction. ‏

Concernant l’incident d’hier (l’assassinat de Salah al-Arouri), la Résistance a promis (qu’elle riposterait systématiquement à de telles agressions), même si c’était dans des circonstances différentes : il n’y avait pas de guerre, et de nombreuses équations du conflit ont été bouleversées (depuis le 7 octobre), mais cela ne changera pas du tout la promesse. Le crime d’hier est un crime majeur et dangereux et ne peut être toléré, et cette question n’a pas besoin de beaucoup de discussions. Comme nous l’avons dit hier dans la déclaration du Hezbollah : ce crime grave ne restera pas sans réponse et sans punition. Il ne restera pas sans réponse et sans punition. Entrer nous et vous, (ô Israéliens), il y a le terrain, les jours et les nuits.

A bientôt, avec la grâce de Dieu.

Que la paix de Dieu soit sur vous, ainsi que Sa miséricorde et Ses bénédictions.

***

Note importante du Cri des Peuples : notre attention a été attirée sur cette pétition (https://www.change.org/p/pour-un-soutien-sans-ambigu%C3%AFt%C3%A9s-au-peuple-palestinien), qui semble inspirée directement de notre article Gaza : les masques tombent. Si les mouvements de Résistance eux-mêmes encouragent et remercient toutes les initiatives qui peuvent rétablir la vérité sur les événements du 7 octobre et mettre fin à l’agression contre Gaza, je ne peux que demander à mes lecteurs de bien vouloir la signer et la partager massivement. Merci !

***

Discours du Secrétaire Général du Hezbollah, Sayed Hassan Nasrallah, le 14 janvier 2024, à l’occasion de la commémoration du martyre du Commandant du Hezbollah Wissam Hassan al-Tawil.

Source : Al-Manar

Traduction : lecridespeuples.fr (Substack)

[…] J’en viens maintenant au Liban. Le front que nous avons ouvert au Liban (contre Israël), vous le suivez au quotidien et vous en êtes les partisans et artisans, tout au long des 99 jours de combats qui se sont écoulés. Je vais commencer par revenir sur un point que j’ai évoqué la semaine dernière, à savoir l’ampleur de la dissimulation (de ses pertes) par l’ennemi (israélien). J’en viendrai ensuite aux menaces (d’attaquer le Liban) et intimidations qu’il a récemment réitérées.

L’ennemi dissimule les pertes infligées par les frappes qu’il subit (tant à Gaza qu’au sud-Liban). Je ne m’étendrai pas sur la destruction de ses blindés et autres, mais ne donnerai qu’un exemple, celui de la base militaire de Meron. Vous avez pu voir dans les médias l’importance de cette base [le seul centre de surveillance et de contrôle aérien dans le nord d’Israël], qui est l’une des deux plus importantes de toute l’entité sioniste, celle-ci étant au nord, et l’autre étant au sud. Elle ne surveille pas seulement la zone frontalière avec le Liban, mais tout le Liban, la Syrie, une grande partie de la Turquie, Chypre, et tout le nord de la Mer Méditerannée. Elle est dotée de capacités considérables et à la pointe de la technologie, et n’a pas son égal.

Nous l’avons donc ciblée, et j’en viens maintenant aux détails (de l’opération). L’ennemi n’a pas reconnu (que cette base a été frappée). Qu’a-t-il dit ? Il a déclaré que « Des missiles sont tombés dans le voisinage d’une installation stratégique ». Voyez bien le propos : « dans le voisinage d’une installation stratégique ». Il n’a pas reconnu que des missiles ont frappé une installation stratégique. Mais ce qu’a fait la Résistance, car nous avons filmé (notre opération)… J’ai comparé cette opération contre Méron avec, si vous vous en souvenez, l’opération [contre le poste de contrôlé israélien du sud-Liban] al-Dabshe dans les années 1990 : lorsque la Résistance avait pénétré dans cette base, Israël avait nié avec force, disant que personne n’était entré à l’intérieur. Deux jours après, la Résistance a diffusé la vidéo, et on voyait le frère de Nabatiyeh qui est tombé martyr par la suite planter notre drapeau dans la base, et « Le mécréant resta alors confondu » [Coran, II, 258] Lorsque la Résistance a publié la vidéo, l’ennemi a reconnu que la base de Méron avait été frappée. C’est là un exemple éloquent [de la dissimulation des pertes de l’ennemi]. Mais si nous n’avions pas de vidéo, si nous n’avions pas d’images, une opération qualitative d’une ampleur telle que le ciblage de la base de Méron serait restée douteuse. Le Hezbollah aurait déclaré une chose, l’ennemi aurait démenti, affirmant que tous les missiles seraient tombés dans un terrain vide. Au niveau de la guerre psychologique, c’est quelque chose de très frustrant pour les combattants et pour les masses qui soutiennent la Résistance. Car quand l’ennemi déclare que nos missiles ne frappent que des terrains vides, cela signifie que nos jeunes risquent leur vie pour rien lorsqu’ils s’exposent pour tirer ces missiles. La vidéo a donc montré le résultat de nos frappes (et des impacts directs).

O mes frères et soeurs, la Résistance a tiré 62 roquettes, 40 roquettes Katioucha — vous savez qu’il ne s’agit pas de roquettes précises, et elles frappent de vastes étendues de terrain — et 22 missiles Kornet spéciaux du dernier modèle. On en a vu 2 ou 3 tomber près de la base, mais malgré cela, on les a incluses dans la vidéo, dans un souci de transparence. Mais je vous confirme que 18 missiles Kornet ont frappé leur cible avec précision à l’intérieur de la base de Méron. La vidéo que nous avons diffusée [lien ci-dessus] ne révèle pas toute la vérité, tous les dégâts causés à la base de Méron. Il ne s’agit que de certains des missiles et certaines des cibles qui ont été touchées. Après cette vidéo, l’ennemi a été contraint de reconnaitre qu’un certain nombre d’équipements avaient été touchés, mais il affirmait s’efforcer de les remplacer. Mais hier, les médias de l’ennemi ont révélé que la base de Méron avait été complètement détruite. Sur les images, vous voyez les énormes globes, mais ce n’est pas le globe qui est important, ce sont les équipements techniques qu’il contient, et qui sont détruits lorsque le missile explose à l’intérieur. Nos informations nous confirment que nos frappes ont également causé des pertes humaines dans la base de Méron, bien que l’ennemi n’ait rien signalé de tel.

Lorsque nous avons lancé cette opération, nous avons déclaré qu’il s’agissait de notre première riposte à l’assassinat du commandant martyr Cheikh Saleh [al-Arouri] et ses frères dirigeants du Hamas [tués dans la banlieue sud de Beyrouth par une frappe israélienne], Israël s’est évertué à minimiser cette riposte en dissimulant la vérité, mais la vidéo a démontré les mensonges de l’ennemi, et la vérité de nos déclarations. Lors de notre seconde frappe contre la base de commandement de la zone nord à Safed [en Haute Galilée], si, au cœur de la base, un soldat n’avait pas filmé la scène avec son téléphone et diffusé les images, de même que des colons de Safed, l’ennemi aurait déclaré que nos drones étaient tombés dans des zones vides et n’avaient pas touché la base. Mais il a été contraint de reconnaitre qu’un certain nombre de drones de la Résistance ont frappé l’intérieur de cette base, et ont répandu la terreur dans la base et ses alentours, tant chez les soldats que chez les colons. Ce n’est qu’un exemple de l’efficacité du front [que nous avons ouvert au nord de la Palestine occupée le 8 octobre, et qui a tué des centaines de soldats israéliens et en a blessé des milliers, même si l’ennemi garde le secret à ce sujet].

Infographie du Hezbollah résumant 120 jours d’opérations contre Israël, du 8 octobre 2023 au 4 février 2024 à 14h, dans le cadre de la bataille du Déluge d’Al-Aqsa.

– 961 opérations militaires

Pertes ennemies :
– 56 véhicules (4 véhicules logistiques, 28 véhicules de transport de troupes, 24 chars)

– 26 centres de commandement
– 178 bunkers et positions dans des sites et des colonies
– Plus de 500 unités de peuplement détruites
– 237 équipements techniques (boucliers de visibilité, dispositifs électro-optiques, radars, dispositifs de communication et de renseignement, dispositifs de brouillage)
– 311 positions de personnel
– 2 usines militaires
– 25 murs frontaliers

– 14 emplacements d’artillerie
– 2 plates-formes Dôme de fer
– 5 drones et avions

Pertes humaines :
Plus de 2 000 morts et blessés.

Taux d’opération :
– Le nombre moyen d’opérations par jour est de 8
– Le nombre d’opérations le plus élevé est de 26
– Le nombre d’opérations le plus faible est de 2

Sites frontaliers ciblés :
– 22 localités ont été ciblées 72 fois.
– 45 sites frontaliers ciblés 670 fois.
– 19 sites arrière ciblés 61 fois.
– 53 points frontaliers visés à 122 reprises.

Évacuation des colons :
– 5 km : rayon de la zone évacuée.
– 43 : Nombre de colonies évacuées annoncées.
– 81 000 : Nombre de colons déplacés annoncés.
– 230 000 : Nombre réel de colons déplacés.

Documentation :
– 186 scènes de ciblage distribuées aux médias.
– 98 communiqués.

Armes utilisées :
Les chiffres mentionnés correspondent au nombre de tirs/lancements (en tant qu’action militaire) et non au nombre de projectiles ou de missiles.

– 323 : Artillerie.
– 244 : Missiles surface-surface.
– 68 : Fusils de sniper et mitrailleuses.
– 40 : Défense aérienne
– 23 : Attaques aériennes (drones)
– 385 : Missiles guidés.
– 85 : Armes directes.
– 9 : Armes d’ingénierie.
– 72 : Armes diverses.

Sur la route (de la Libération) d’Al-Quds.

Pourquoi l’ennemi dissimule-t-il ses pertes (humaines et matérielles) ? Si nous ne révélions pas les pertes israéliennes par la diffusion de vidéos [les voir notamment sur cette chaine Telegram], ils les nieraient en bloc. De notre côté, lorsqu’un martyr tombe dans nos rangs, nous l’annonçons après quelques minutes. Le seul délai est celui requis pour informer d’abord sa famille. Nous annonçons nos pertes avec fierté et honneur, et nos communiqués commencent par « La Résistance islamique félicite » ses martyrs, utilisant le vocable propre aux félicitations adressées aux époux durant les cérémonies de mariage, tandis que l’ennemi israélien dissimule ses tués, ses blessés, ses pertes humaines et matérielles, ses défaites, même lorsqu’elles sont de niveau stratégique. Israël dissimule tout cela. Pourquoi ? Les médias de l’ennemi répondent à cette question, et lorsque c’est l’ennemi lui-même qui le reconnait, c’est encore plus à notre honneur : lorsque les médias israéliens demandent pourquoi l’armée ne parle pas de ses 4 000 mutilés, ni du fait qu’un total de 30 000 handicapés est d’ores et déjà projeté, ils répondent que si ces vérités étaient dévoilées, cela causerait une démoralisation dangereuse du peuple israélien. Si Israël annonçait toutes ces vérités, on verrait aujourd’hui des manifestations massives exigeant la démission de Netanyahou, la chute du gouvernement, l’arrêt de l’agression contre Gaza, etc. C’est là une politique de l’ennemi qui s’efforce d’occulter les accomplissements de l’Axe de la Résistance.

Voir Gaza : décryptage des discours de Nasrallah

Nous allons donc continuer notre action, et le front que nous avons ouvert inflige des pertes humaines et matérielles à l’ennemi, sans parler de la pression que constituent les plus de 200 000 déplacés des colonies du nord d’Israël. Durant les dernières semaines, ces déplacés ont fait entendre leur voix par des protestations de plus en plus vives appelant à éteindre ce front (ouvert par le Hezbollah). Plusieurs pays occidentaux ont envoyé des délégations, des diplomates, des services de renseignement ou des services de sécurité au Liban pour nous pousser à arrêter nos opérations, par les déclarations, les appels, les intimidations, les menaces, etc. (mais en vain). Cela se produit depuis le début, mais ce qu’il y a de nouveau, c’est qu’on nous menace plus de frappes américaines, c’est terminé. Les Etats-Unis ont fort à faire pour se dépêtrer du bourbier dans lequel ils se sont engagés contre le Yémen. Ce qu’il y a de nouveau, c’est qu’on nous dit que si on ne cesse pas immédiatement les opérations militaires… Je ne dis pas cela pour vous effrayer, mais pour qu’on annonce clairement notre position et qu’on soit au niveau de cette position, au niveau du dépôt sacré constitué par le sang des martyrs (tombés sur la voie de la Résistance) et les sacrifices consentis depuis 100 jours de combats, que ce soit à Gaza, en Cisjordanie, au Liban, en Irak, au Yémen, en Syrie, en Iran, partout où du sang a été versé sous cet étendard et pour la cause (palestinienne)… On nous menace donc maintenant d’une guerre israélienne contre le Liban si nous ne cessons pas les opérations militaires. « Vous devez arrêter immédiatement », nous somme-t-on. Mais cela fait 100 jours qu’on nous menace de guerre, et rien de tel ne s’est passé. Aujourd’hui encore, nous menons des opérations, ils nous menacent de guerre (américaine ou israélienne), et rien de tel ne s’est produit. Est-ce que cela va se produire ou non ? Je vais y venir.

Cette intimidation n’a servi à rien pendant 99 ou 100 jours. Et je leur déclare que leurs menaces ne serviront à rien, ni aujourd’hui, ni demain, ni dans un mois, ni dans deux mois, ni jamais. Ils perdent leur temps. Ils nous ont dit — enfin pas directement à nous le Hezbollah, mais aux Libanais qui servent d’intermédiaire entre nous — qu’à Gaza, l’ennemi israélien va entrer dans la troisième phase d’opérations, ce qui signifie qu’il va en retirer un grand nombre de ses brigades militaires, 6 étant déjà sorties d’après les médias, et qu’il va envoyer ces brigades au nord de la Palestine occupée, pour vous faire face (au Hezbollah). Telle est la menace qui a été formulée contre nous. Sérieux ? Voyez donc avec quoi ils nous menacent : ils nous menacent avec des troupes épuisées, terrorisées, abattues moralement, dont un grand nombre d’officiers et de soldats ont été tués à Gaza… Ces troupes sont retirées pour se reposer, ces menaces sont vides de sens. Elles ont été vaincues au nord de Gaza, et ils viennent nous en menacer ? Cette menace est ridicule. Nous leur souhaitons la bienvenue. Nous leur souhaitons la bienvenue au Liban ! Il y a déjà 100 000 soldats à nos portes, ajoutez-en un peu, et que Dieu fasse advenir le meilleur ! Ces 100 000 soldats (frais et dispos) ne nous ont pas fait peur, y ajouter quelques brigades va changer quelque chose ? Surtout ces brigades (saignées à blanc à Gaza et à bout de forces) ! Ce n’est pas (seulement) moi qui dis cela, écoutez donc le porte-parole militaire de l’armée israélienne, que j’ai mentionné dans mon dernier discours, lorsqu’il a expliqué pourquoi les 3 prisonniers israéliens qui se sont échappés à Gaza ont été abattus par leur propre armée : « Cela fait un mois et demi que nous combattons, notre armée est épuisée, démoralisée, etc. » Et c’est avec cette armée que tu viens nous menacer au nord ? Nous souhaitons la bienvenu à cette armée (que nous sommes prêts à annihiler) ! L’armée qui était en pleine force, en pleine santé, avec un moral élevé, et des menaces explicites, s’est fait briser, anéantir et vaincre en juillet 2006 sur les collines de Bint Jbeil, Maroun al-Ras, Aït-al-chab, Aît Aroun, etc. (les premiers villages à la frontière libano-palestinienne, qu’Israël n’a pas pu occuper en 33 jours de guerre). C’est Israël qui a brandi le drapeau blanc, c’est Israël qui a demandé le cessez-le-feu en 2006, ce n’est pas nous. C’est pourquoi cette menace est vaine à nos yeux, et ne change rien à rien à nos actions.

Voir Nasrallah : le Hezbollah fera le nécessaire pour que le Hamas soit victorieux à Gaza

Ce que je veux dire précisément à cet égard, comme je l’ai dit par le passé, si Israël veut lancer une guerre de grande ampleur, est-ce que nous sommes morts, est-ce que nous dormons, est-ce que nous n’allons pas riposter (en conséquence) ? Est-ce que nous allons nous taire ? C’est absolument impossible ! Israël menace de lancer une guerre contre nous ? O mes frères et sœurs, celui qui doit avoir peur de la guerre, qui doit la redouter, c’est Israël, c’est le gouvernement ennemi, le peuple ennemi, les colons ennemis et l’armée ennemie ! C’est eux qui doivent avoir peur d’entrer en guerre contre le Liban ! Durant les premiers jours (après le 7 octobre), ils étaient tous terrorisés à l’idée que le Hezbollah entre en guerre contre Israël ! Mais notre décision et notre vision étaient claires, nous les avons expliquées et argumentées à plusieurs reprises, et avons ouvert ce front. Mais depuis 99 jours, nous sommes prêts à une guerre (totale). Nous ne la craignons pas, nous ne la redoutons pas, nous n’y hésiterons pas un instant ! Nous l’accueillerons à bras ouverts, et comme je l’ai dit, nous y combattrons sans limite, sans retenue, sans mesure ! Et les Etats-Unis qui essaient de se montrer soucieux du Liban, craignant pour la sécurité du Liban, feraient mieux de se soucier de leur instrument dans la région (Israël), de leur base militaire avancée qu’est Israël ! S’ils font pression sur le Liban, c’est seulement pour préserver Israël, pour stopper ou diminuer l’intensité de ce front que nous avons ouvert ! Si ce front n’était pas efficace et pesant pour Israël, pourquoi y aurait-il besoin de toutes ces menaces, intimidations et pressions des Etats-Unis (et de leurs alliés), et de faire des propositions qui contreviennent aux intérêts, à la souveraineté et à la dignité du Liban ? C’est pour cela que notre position face à ces menaces est très claire. Le front libanais est là pour venir en aide à Gaza, pour soutenir Gaza, pour se tenir aux côtés de Gaza, et son objectif est de mettre fin à l’agression contre Gaza. Que cesse l’agression contre Gaza, et ensuite, en ce qui concerne le Liban, on verra bien… Les Irakiens disent de même : que cesse l’agression contre Gaza, et ensuite, on verra bien… Les Yéménites disent la même chose. Si les États-Unis avaient un cerveau, s’ils étaient capables de comprendre, s’ils n’étaient pas aveuglés par leur racisme et leur arrogance, ils comprendraient que la sécurité de la mer Rouge, le calme sur le front libanais, la situation en Irak et tous les développements de la région dépendent d’une seule chose : l’arrêt de l’agression contre Gaza. Tu es venu pour régler les conséquences et les répercussions, mais tu ferais mieux de remédier à la cause ! Et en fin de compte, les Etats-Unis, la Grande-Bretagne, Israël et le monde entier se trouveront face à une seule vérité : ils l’entendront au Liban, en Syrie, en Irak, en Iran, au Yémen, en Palestine, à Gaza, en Cisjordanie, et dans tout endroit de la région où se trouve une voix et un fusil de la Résistance, « Arrêtez l’agression contre Gaza ! » avant toute chose, et après cela, on verra bien…

Tel est notre front noble, humanitaire, moral, par lequel nous exprimons notre solidarité, aidons,  soutenons et défendons nos frères opprimés, torturés et agressés à Gaza et en Palestine occupée, dans l’espoir que tout ce sang pur versé, dont le sang du commandant martyr le Hajj Jawad, ses compagnons et ses frères, et tous les martyrs sur tous les fronts, tout ce sang qui a été versé sur la voie de Dieu et pour Ses yeux, Exalté soit-Il, ne mènera qu’à la victoire, à l’honneur et à la dignité promises, avec la grâce de Dieu.

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Source: Lire l'article complet de Le Cri des Peuples

À propos de l'auteur Le Cri des Peuples

« La voix des peuples et de la Résistance, sans le filtre des médias dominants. »[Le Cri des Peuples traduit en Français de nombreux articles de différentes sources, principalement sur la situation géopolitique du Moyen-Orient. C'est une source incontournable pour comprendre ce qui se passe réellement en Palestine, en Syrie, en Irak, en Iran, ainsi qu'en géopolitique internationale.]

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