L’enfumeur d’Arrêt sur Images promu par LE MEDIA — Maxime VIVAS

L’enfumeur d’Arrêt sur Images promu par LE MEDIA — Maxime VIVAS

Le 26 février 2021, j’avais accordé à Mme Elhia Pascal-Heilmann une interview téléphonique pour Arrêt sur Images (ASI). C’était à propos de mon livre « Ouïghours, pour en finir avec les fake news » (décembre 2020).
Les contacts préalables fumeux m’avaient fait craindre une déloyauté de la suite. La lecture de quelques articles d’ASI sur le Xinjiang m’avait même convaincu qu’un guet-apens était ourdi. J’avais alors décidé d’ enregistrer l’interview. Heureuse initiative.

Que resta-t-il sur ASI de cette interview de 35 minutes  ? Un Titre éloquent : « OUÏGHOURS : CES FRANÇAIS QUI ÉPOUSENT LE RÉCIT CHINOIS » ?
Puis, pas grand-chose. Surtout des erreurs et/ou inventions et par exemple :
— j’ai fondé le site Le Grand Soir en 2002 (je l’ai rejoint en 2008).
— Le Grand Soir publie des auteurs d’extrême-droite (cherchez-les sur 30 000 articles de 2 500 auteurs)
— j’ai caché que je ne parle pas le mandarin ni le ouïghour (je l’ai dit plusieurs fois dans le livre et dans l’interview).
— je reprends in extenso la communication d’État chinoise à propos du Xinjiang (no comment).
— j’ai reconnu que j’ai « obtenu les bonnes grâces du régime » (no comment).
— j’ai dit que « Du Tibet au Xinjiang, tout va bien » (quel idiot serais-je !).
— J’ai parlé « des gens heureux dans leur culte » (la citation, avec les guillemets, est une invention d’ASI).

Hélas pour eux, le 2 mars 2021, Le Grand Soir a publié l’interview in extenso.

Il en résulta un désastre éditorial pour ASI, des protestation véhémentes et nombreuses de ses abonnés, des menaces de désabonnement… ASI dut apporter des rectifications pour, à la fin, se résoudre à donner à lire tout mon compte-rendu.

L’article d’ASI était signé Elhia Pascal- Heilmann et Loris Guémart. L’homme se présente comme « un journaliste qui n’aime pas les papiers mal sourcés ». Or, coupable avec sa complice d’un papier d’affabulation où les seules informations sourcées sont celles que j’ai données et dont ils n’ont pas voulu, Loris Guémart aurait dû se démarquer a posteriori. Qu’il continue à assumer le tissu d’infaux d’ASI sur le sujet suffit à le discréditer à jamais. L’homme n’est pas fiable. Non pas parce qu’il a menti une fois, ou qu’il s’est trompé, ou qu’il n’a pas voulu lâcher sa consoeur, mais parce que, le temps est passé, il ne corrige rien et, par conséquent, il valide un texte mensonger (« un papier mal sourcé ») qui porte tort à l’interviewé.

Le 14 février 2024, quelle ne fut pas ma surprise d’entendre sur la chaîne LE MEDIA un éloge énamouré de Loris Guémart dans l’émission de Théophile Kouamouo (modestement intitulée « L’oeil de Moumou »).

Guémart y est présenté comme « Un spécialiste, évidemment (puisqu’il est sur Arrêt sur Images) de la critique média… il connaît très bien son job… il prend le temps »… etc.
Et nous sommes invités à aller le retrouver régulièrement sur Arrêt sur Images.
LE MEDIA nous a déjà imposé Françoise Degois, qui fut n° 2 du service politique de France Inter et dont l’arrivée comme «  chroniqueuse et éditorialiste » du Média a été fièrement annoncée ainsi : « Son regard avisé sur ce qui se passe dans les coulisses de la politique française sera un plus pour Le Média ! ». Mouais. La dame se livre sur twitter à une défense sans nuance de l’armée israélienne et à des diatribes contre quiconque s’émeut pour la Palestine. Par bonheur, les agressions récurrentes, outrancières, de cette mégère contre LFI et contre Mélenchon nous éclairent. Dans un tweet du 18 octobre 2023 , elle osa écrire : « Le but des islamistes : fracturer les démocraties occidentales, (…) et LFI attise ce feu intérieur ! ».

La peinture des locaux du MEDIA n’est pas sèche qu’une DJ a été recrutée, capable de diffuser dans l’ascenseur la musique de Marine Le Pen et d’Éric Zemmour.

Bien entendu, il ne faut pas compter sur ASI ou sur LE MEDIA pour confesser qu’ils se sont peut-être plantés, qu’ils ont maltraité injustement un confrère (qui avait de la sympathie pour eux, naguère et qui, regardez de plus près, est dans la même tranchée que celle où ils prétendent être). Mais non, inutile d’espérer qu’ils l’invitent à parler chez eux, à y dire la vérité, celle qui n’est pas à la mode.

J’ai essuyé par le passé un refus hautain du Média de recevoir (gratuitement) mon livre (op. Cit.) Ils n’avaient pas le temps de lire, le génocide était démontré et j’avais déjà eu l’occasion de m’exprimer largement ailleurs.

ASI, LE MEDIA… plus que leurs fautes, c’est leur incapacité à les réparer qui les rapproche des autres médias et qui nous délivre un message : tôt ou tard, et sans que vous le voyiez, ils seront en tout point pareils. Regardez combien de nos concitoyens croient encore que le PS est socialiste, Libération le journal de Sartre, Fabien Roussel héritier de Marx et de Lénine… Regardez combien d’abonnés d’ASI ou du MEDIA ont compris que, en matière de politique étrangère, s’agissant de lutte de classes mondiale, ils sont dans le camp des médias des 9 milliardaires. Le leurre de la défense des gazaouis est la carotte qui fait avancer le cotisant « socio ». Je ne les traite pas d’âne : j’en ai été.

Devenu directeur d’ASI, Guémart proclame que son objectif est qu’ASI « reste le principal poil à gratter d’un milieu médiatique souvent conformiste et endogame, toujours si réticent à l’autocritique ». Chiche ! Gratte, camarade.

Maxime VIVAS

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Source: Lire l'article complet de Le Grand Soir

À propos de l'auteur Le Grand Soir

« Journal Militant d'Information Alternative » « Informer n'est pas une liberté pour la presse mais un devoir »C'est quoi, Le Grand Soir ? Bonne question. Un journal qui ne croit plus aux "médias de masse"... Un journal radicalement opposé au "Clash des civilisations", c'est certain. Anti-impérialiste, c'est sûr. Anticapitaliste, ça va de soi. Un journal qui ne court pas après l'actualité immédiate (ça fatigue de courir et pour quel résultat à la fin ?) Un journal qui croit au sens des mots "solidarité" et "internationalisme". Un journal qui accorde la priorité et le bénéfice du doute à ceux qui sont en "situation de résistance". Un journal qui se méfie du gauchisme (cet art de tirer contre son camp). Donc un journal qui se méfie des critiques faciles à distance. Un journal radical, mais pas extrémiste. Un journal qui essaie de donner à lire et à réfléchir (à vous de juger). Un journal animé par des militants qui ne se prennent pas trop au sérieux mais qui prennent leur combat très au sérieux.

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