France Culture, Libération, Franceinfo, Le Figaro, France TV, France 5, Radio France, France Inter, Sud-Ouest, La Voix du Nord, Madame Figaro, L’Humanité, TV5 Monde, Télérama, RFI, L’OBS, Arte, Usbek & Rica, Le Monde, RMC, Europe 1, LCI, Le Parisien, Le Devoir, etc., la liste est longue des médias qui ont invité ou interviewé François Bégaudeau, ou célébré un de ses ouvrages.
On ne devient pas pour rien aussi apprécié des médias de masse ou de l’intelligentsia de gauche. Bégaudeau est apprécié parce que son discours n’est pas particulièrement subversif. On semble être quelque part entre le marxisme de base et l’anarchisme de base. La réappropriation des moyens de production, une civilisation techno-industrielle autogérée/anarchiste est possible, etc.
En plus de ça, Bégaudeau épouse le relativisme culturel très cher à la gauche ces temps-ci. Par exemple, l’essor de l’islam, ça n’est pas du tout un problème. Celles et ceux qui pensent autrement ont une perception du réel « déglinguée ». Et si ce n’est pas du tout un problème, c’est notamment parce que le développement de l’islam serait porté par des « faibles » (des membres des classes inférieures). Ah tiens. Les trucs que font les prolos, les pauvres, c’est intouchable ? Les violences contre les femmes, c’est acceptable parce que des prolos frappent leurs compagnes ou leurs épouses ? En outre, Bégaudeau occulte confortablement toutes les thunes qui soutiennent l’expansion de l’islam et qui proviennent des richissimes dirigeants des Émirats ou du Qatar — des « faibles », eux aussi ? Un anarchiste qui défend l’expansion d’un monothéisme, c’est original. Bégaudeau occulte aussi confortablement les effets réels, concrets, de l’expansion de l’islam sur la population en général et les femmes en particulier. On lui conseillera, entre autres choses, le livre de Laure Daussy, La Réputation — Enquête sur la fabrique des « filles faciles », paru il y a quelques semaines, dans lequel l’autrice, en partant du meurtre de Shaïna Hansye, violée à 13 ans, puis poignardée une dizaine de fois et brûlée vive à 15 ans, à Creil, en 2019, examine la situation des filles et des femmes dans des endroits, en France, où l’islam tient une place importante.
Bégaudeau, qui n’arrête pas de se réclamer du « réel », raconte également n’importe quoi sur le transgenrisme comme le montre l’extrait (ci-dessous) d’une interview qu’il a récemment accordée au média Elucid d’Olivier Berruyer.
Outre que « changer de sexe », à proprement parler, soit impossible pour les êtres humains, on signalera à Bégaudeau que Judith Butler n’est pas du tout à l’origine du concept du « genre », et qu’elle dit exactement l’inverse de ce qu’il lui fait dire. La thèse (absurde) de Butler, c’est justement « que le sexe est, par définition, du genre de part en part » (Trouble dans le genre), c’est-à-dire que pour Butler, « sexe » et « genre », c’est la même chose (de la pure construction sociale). C’est ballot. Peut-être faut-il un minimum s’intéresser aux sujets sur lesquels on se permet de discourir avant d’en discourir (qui plus est avec une certaine suffisance). Et non, François Bégaudeau, « femme » ne désigne pas un sentiment dans la tête d’un homme (prétendre le contraire est aussi idiot que sexiste). Il est impossible d’avoir le « ressenti » (ou de ressentir la subjectivité) d’une classe d’organismes à laquelle on n’appartient pas. Aucun sentiment ne saurait faire d’un membre d’une certaine classe d’organismes un membre d’une autre classe d’organismes. Un homme ne peut pas réellement avoir le sentiment d’être une femme, parce que ça ne veut rien dire, parce que c’est absurde, de la même manière qu’un chien ne peut pas avoir le sentiment d’être un chat, ou que je ne peux pas avoir le ressenti de mon voisin de palier. Et si on revenait au réel :
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