3 janvier 2024 04h28
Source: Pixabay
L’ancien ministre vietnamien de la Santé et 37 autres personnes ont été jugés mercredi à Hanoï pour leur rôle présumé dans la production et la distribution de kits de test Covid-19 hors de prix .
Le scandale Viet A, du nom de l’entreprise semi-privée qui a fabriqué les kits, aurait vu de hauts responsables faciliter des accords de plusieurs millions de dollars pour fournir aux hôpitaux et aux communautés locales des équipements de test à des prix considérablement gonflés.
Des images diffusées par les médias d’État montraient les accusés – tous portant des masques – escortés par des policiers en uniforme jusqu’au tribunal de Hanoï.
Parmi eux se trouvaient l’ancien ministre de la Santé Nguyen Thanh Long, accusé d’avoir reçu des pots-de-vin d’une valeur de 2,25 millions de dollars, et l’ancien maire de Hanoï Chu Ngoc Anh, accusé de « violation des règles sur la gestion des biens de l’État ».
Au moins 100 fonctionnaires et hommes d’affaires ont été arrêtés à travers le pays en lien avec ce scandale.
On estime que l’escroquerie aurait rapporté quelque 172 millions de dollars au Viet A, dont 34 millions auraient été directement réinvestis dans la corruption de fonctionnaires.
Selon les médias d’État, le Viet A a déclaré avoir produit 8,7 millions de kits de test pendant la pandémie, la majorité étant envoyée aux établissements médicaux à travers le pays.
La semaine dernière, devant un tribunal militaire de Hanoï, le PDG de l’entreprise, Phan Quoc Viet, a été condamné à 25 ans de prison pour abus de pouvoir et violation des règles d’appel d’offres.
Il fait face à de nouvelles accusations lors du procès de trois semaines qui a débuté mercredi.
Le Vietnam était initialement connu dans le monde entier pour ses mesures efficaces dans la lutte contre la pandémie de coronavirus .
Mais des responsables ont été découverts en train d’empocher l’argent d’entreprises organisant des vols de rapatriement et des tests communautaires.
L’année dernière, trois responsables ont été emprisonnés à perpétuité tandis que des dizaines d’autres ont été condamnés à de longues peines de prison pour pots-de-vin et corruption concernant les vols de rapatriement.
Et en 2022, l’Assemblée nationale du pays a approuvé sans discussion la destitution de Pham Binh Minh et Vu Duc Dam de leurs postes de vice-Premiers ministres.
Minh était le ministre des Affaires étrangères qui a pris la tête de l’organisation des vols pour rapatrier les Vietnamiens de l’étranger, tandis que Dam était chargé de gérer la réponse au Covid-19 à l’intérieur des frontières du pays.
La purge – menée par le secrétaire général du Parti communiste Nguyen Phu Trong – a également fait tomber le président Nguyen Xuan Phuc, qui « a assumé la responsabilité politique » des lacunes de divers responsables, selon un communiqué du comité central du parti à l’époque.
Source : Insider Paper
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