La guerre et son festival d’impostures — Vladimir CALLER

La guerre et son festival d’impostures — Vladimir CALLER

En pensant aux prochaines élections, le président Biden ne cesse de demander à Netanyahou de la modération dans sa campagne de frappes meurtrières, tout en contournant le Congrès (deux fois durant le mois de décembre) pour l’envoi « d’urgence » de missiles à l’armée israélienne. A son tour, Josep Borrel déclarait le 15 novembre au nom de l’UE « …nous devons travailler à une désescalade à Gaza […] à des pauses dans les hostilités. Pause humanitaire, cessez-le-feu, trêve… le nom qu’on leur donne n’a pas d’importance… » (1) Non, Monsieur Borrel, les noms, les mots importent. Vous parlez de « pauses » dans les hostilités, de surcroît au pluriel, cautionnant ainsi implicitement la continuité de ces hostilités au lieu d’exiger le cessez-le-feu visant à préparer une solution politique.

Mais au sommet des impostures figure celle de Netanyahou qui, tirant profit de l’attaque du Hamas, fait d’une pierre deux coups. Mettre en œuvre son vieux rêve de nettoyage ethnique du peuple palestinien tout en s’accrochant au pouvoir pour éviter les tribunaux qui l’attendent pour de lourds faits de corruption. Et ce, peu importe la mort de centaines de ses jeunes soldats et de dizaines de milliers de civils palestiniens.

Nous sommes donc en pleine ignominie. En attendant, le peuple gazaoui a le triste choix entre trois façons de mourir : sous les bombes, par la famine ou par les maladies. « Le nombre de décès dus à la maladie pourrait être plusieurs fois supérieur au nombre de morts résultant des opérations militaires » déclarait, au Financial Times, Martin Griffiths, le secrétaire de l’ONU pour les affaires humanitaires. (2) De son côté le journal Le Monde titrant en une « Sous les bombes, Gaza menacée de famine », précisait que selon le Programme alimentaire mondial « Actuellement, 93 % des Gazaouis sont « en situation d’insécurité alimentaire aiguë ». (3)

Selon l’UNICEF « plus de 5 350 enfants gazaouis, seraient décédés depuis le 8 octobre. » (4) Malgré ce chiffre et après 3 mois de bombardements, la Cour pénale internationale (CPI) épargne toujours Netanyahou, alors qu’elle avait déclaré Poutine criminel de guerre, en un temps record, pour avoir déplacé nombre d’enfants dont tous, sauf erreur, sont vivants. Vous avez dit, deux poids deux mesures ?

(1) https://www.eeas.europa.eu/eeas/ce-que-l%E2%C3%A0-gaza -conflit-isra%C3%A9lo-palestinien_fr
(2) https://www.ft.com/content/01b592be-47c7-4a20-9bbd-621aa40f7640
(3) https://www.lemonde.fr/international/article/2023/12/23/apres-plus-de-…
(4) https://www.unicef.fr/article/israel-palestine-les-enfants-paient-le-p…

»» https://arretsurinfo.ch/la-guerre-et-son-festival-dimpostures/

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À propos de l'auteur Le Grand Soir

« Journal Militant d'Information Alternative » « Informer n'est pas une liberté pour la presse mais un devoir »C'est quoi, Le Grand Soir ? Bonne question. Un journal qui ne croit plus aux "médias de masse"... Un journal radicalement opposé au "Clash des civilisations", c'est certain. Anti-impérialiste, c'est sûr. Anticapitaliste, ça va de soi. Un journal qui ne court pas après l'actualité immédiate (ça fatigue de courir et pour quel résultat à la fin ?) Un journal qui croit au sens des mots "solidarité" et "internationalisme". Un journal qui accorde la priorité et le bénéfice du doute à ceux qui sont en "situation de résistance". Un journal qui se méfie du gauchisme (cet art de tirer contre son camp). Donc un journal qui se méfie des critiques faciles à distance. Un journal radical, mais pas extrémiste. Un journal qui essaie de donner à lire et à réfléchir (à vous de juger). Un journal animé par des militants qui ne se prennent pas trop au sérieux mais qui prennent leur combat très au sérieux.

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