Coup d’arrêt au «Maïdan serbe»

Coup d’arrêt au «Maïdan serbe»

Ça chauffe en Serbie où une tentative de révolution de couleur a été déjouée par le président Alksandar Vučić. Un « Maidan serbe » annoncé, désiré, mais qui n’aura pas lieu, malgré les milliards de Soros et les espoirs de la presse occidentale. Le but de cette déstabilisation, le basculement de la Serbie dans le giron de l’UE et de l’OTAN. Une destinée à l’ukrainienne qui n’est plus aussi séduisante…

Le soir du réveillon de Noël à Belgrade, des milliers de manifestants de l’opposition ont pris d’assaut l’Hôtel de Ville dénonçant des « irrégularités graves » lors du scrutin du 17 décembre qui a vu la victoire du président Aksandar Vučić. Les individus, se réclamant d’un groupe nommé « Serbia against violence » (ça ne s’invente pas ! ), tentent de forcer l’entrée de l’Hôtel de ville et jettent des pierres avant d’être dispersés par les forces de l’ordre à l’aide de gaz lacrymogènes. Pas de LBD ici malgré plus de 30 policiers blessés à l’issue des affrontements et on dénombre une quinzaine d’arrestations.

 
 
 

Les images font les choux gras des médias occidentaux, entre la dinde de Noël et la bûche, les Français ont enfin une bonne nouvelle à se mettre sous la dent. Faut dire qu’entre l’avancée inexorable de la Russie en Ukraine, et l’armée israélienne qui patine face au Hamas dans les ruines de Gaza, le moral du camp du Bien est plutôt en berne.

À voir les images on dirait une petite cuvée des Gilets Jaunes, la BRAV-M en moins.
On sait depuis 1999 que les Serbes sont les « méchants », un peu en dessous des Russes, mais pas loin. Mais on pensait que depuis qu’ils avaient accepté de perdre le berceau de leur nation pour satisfaire les appétits atlantistes, ils étaient revenus sur la bonne voie. Aidés en cela par des bombes du Bien, celles qui viennent apporter la démocratie. La Serbie devait rentrer dans l’Europe, et donc à terme rejoindre l’OTAN et participer à la grande croisade anti-russe. Tout allait donc pour le mieux dans le meilleur des mondes. Mais alors, que s’est il passé ?

Aleksandar Vučić, un président trop indépendant ?

Pour nos médias, l’explication est simple. Le président en exercice, considéré comme « nationaliste » par Le Monde (donc le méchant), aurait volé sa victoire aux dernières législatives. Ce dernier est arrivé largement en tête avec 46,72 % des voix, contre seulement 23,58 % pour le candidat pro-européen (le gentil). Seulement voilà, d’après l’opposition ils ont obtenu bien plus de voix aux récentes élections municipales, notamment à Belgrade. Preuve pour eux que le scrutin précédent a été falsifié.

Rappel : la fraude électorale n’existe que lorsque le camp du Bien perd face au camp du Mal. Dans le cas inverse c’est du complotisme.

C’est que le président serbe cumule tous les défauts. Il n’a jamais accepté l’indépendance du Kosovo, et bien que la Serbie soit officiellement candidate à l’Union européenne, elle refuse de s’aligner sur les sanctions de l’UE contre la Russie. En somme, on doit comprendre que le président serbe tentait de maintenir une politique équilibrée entre l’Occident et le grand frère historique russe, et qu’il refuse de se laisser embarquer dans une guerre contre ce dernier. Et il y a l’épineux problème du Kosovo, que non seulement Vučić refuse de reconnaître, mais dont il ne cache pas le désir de le voir revenir au sein de la mère patrie.

En septembre dernier le feu s’était rallumé au nord du Kosovo, ou vit une importante communauté serbe, avec l’attaque d’un village par un « commando surarmé venu de Serbie », tuant un policier kosovar. Les autorités de Pristina avaient alors condamné un « acte terroriste ».

Depuis lors, le président Vučić est considéré comme un problème pour les euro-atlantistes. C’est en tout cas ce qu’estime la Russie a travers la voix de Maria Zakharova pour qui « les techniques de coup d’État de type Maïdan sont évidentes ».

 

Selon le ministre des Affaire étrangères russe Sergueï Lavrov, « l’Occident a fait chanter la Serbie : soit elle imposait des sanctions contre la Russie, soit ils essaient d’organiser un coup d’État dans ce pays ». Une diplomatie « à l’occidentale » comme on l’aime, alors les droits de l’homme, la démocratie, tout ça, mais à géométrie variable. En somme, une proposition que les autorités serbes ne pouvaient pas refuser.

C’est pourtant ce qu’ils ont entrepris de faire : résister. Le président serbe a immédiatement réagi assurant qu’« il n’y aura pas de révolution. Ils ne réussiront pas », qualifiant au passage les opposants de « bandits ». C’est d’ailleurs l’ambassadeur russe qui aurait informé le président Vučić d’une tentative de déstabilisation en cours.

Conclusion

Devant ses échecs sur la scène internationale, notamment en Ukraine, les États-Unis et leur bras armé, l’OTAN, tentent d’ouvrir un autre front dans sa guerre contre la Russie. C’est désormais au tour du vieil allié serbe et de son président qui « refuse de soutenir les sanctions contre la Russie ». Pour cela, quoi de mieux qu’une bonne vieille révolution de couleur. Voilà au moins un domaine où la CIA et la puissance occidentale ont une expertise et un savoir-faire reconnus. Une référence à Maïdan assumée par le fondateur du « Comité Européen pour l’élargissement de l’OTAN au Kosovo », Gunther Fehlinger. Ce dernier, enthousiasmé par les événements, n’hésite pas à appeler ouvertement à un Maidan à Belgrade !

 

C’est donc une nouvelle page de la guerre globale qui se joue en Serbie. L’Occident collectif qui recule sur tous les fronts continue sa politique agressive envers la Russie et ses alliés historiques, ou stratégiques. Retourner la Serbie contre la Russie n’est pas chose facile. Les révolutions de couleur ne sont plus aussi redoutables qu’auparavant, et même avec les milliards de Soros il sera difficile de faire de la Serbie une nouvelle Ukraine dirigée contre la Russie.

La version occidentale du coup de force

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Source: Lire l'article complet de Égalité et Réconciliation

À propos de l'auteur Égalité et Réconciliation

« Association trans-courants gauche du travail et droite des valeurs, contre la gauche bobo-libertaire et la droite libérale. »Égalité et Réconciliation (E&R) est une association politique « trans-courants » créée en juin 2007 par Alain Soral. Son objectif est de rassembler les citoyens qui font de la Nation le cadre déterminant de l’action politique et de la politique sociale un fondement de la Fraternité, composante essentielle de l’unité nationale.Nous nous réclamons de « la gauche du travail et de la droite des valeurs » contre le système composé de la gauche bobo-libertaire et de la droite libérale.

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