Tunisie : une stratégie et un schéma directeur d’intelligence artificielle (IA) axés sur la prédictivité et l’amélioration des services publics s’imposent ! — Mustapha STAMBOULI

Tunisie : une stratégie et un schéma directeur d’intelligence artificielle (IA) axés sur la prédictivité et l’amélioration des services publics s’imposent ! — Mustapha STAMBOULI

Pour paraphraser Victor Hugo, je dis « seule l’innovation est capable de transformer le rêve en réalité ». En effet, les rêves ne peuvent devenir réalité que grâce à la capacité d’innover et de repousser les limites de ce qui est considéré comme possible. Cela implique d’avoir une vision audacieuse, de sortir des sentiers battus et d’explorer de nouvelles voies. En utilisant l’innovation, il est possible de trouver des solutions aux problèmes, de développer de nouvelles technologies, d’améliorer les processus existants et de créer de nouvelles opportunités. C’est en repoussant constamment les frontières de la connaissance et en prenant des risques que l’innovation permet de transformer les rêves en réalité.

L’utilisation réfléchie de l’IA peut jouer un rôle clé dans le développement de la Tunisie en améliorant plusieurs secteurs essentiels tels que la santé, l’éducation, l’agriculture, les transports et la gouvernance. Il est essentiel de promouvoir une utilisation responsable de l’IA pour maximiser ses avantages et minimiser les risques potentiels.

La modernité de la Tunisie se reflète particulièrement dans sa politique de numérisation des services publics. En effet, les gouvernements successifs ont lancé plusieurs initiatives, certes timides, visant à faciliter l’accès des citoyens aux services administratifs en ligne, contribuant ainsi à un peu plus d’efficacité. En outre, la Tunisie est devenue un hub technologique régional, engageant les entreprises internationales à investir dans le pays. Des parcs technologiques tels que le Technopôle El Ghazala ou encore le Cogite Coworking Space témoignent de cette dynamique et favorisent l’innovation et la création d’emplois dans le secteur des technologies de pointe. Enfin, la Tunisie a également mis en place une politique de formation et de développement des compétences dans le domaine des technologies de l’information. Des institutions académiques et des programmes de formation professionnelle ont été déployés pour former des experts en intelligence artificielle et en autres technologies émergentes, permettant ainsi de répondre aux besoins du marché du travail et de renforcer la compétitivité du pays à l’échelle internationale. Le pays a su se positionner en tant que leader régional, grâce à sa politique de numérisation, ses efforts de formation et de développement des compétences, ainsi que son écosystème numérique dynamique.

L’essor de l’intelligence artificielle ouvre de nouvelles perspectives passionnantes pour améliorer les services publics en Tunisie. En effet, grâce à une stratégie axée sur la prédictivité et l’exploitation des données, nous pourrons envisager une Tunisie renouvelée, où les citoyens bénéficient de services publics plus efficaces, personnalisés et adaptés à leurs besoins. Cette approche novatrice, basée sur l’intelligence artificielle, est en mesure de transformer notre pays en un pionnier de l’innovation technologique, tout en garantissant une administration publique transparente et proactive. Dans cet article, nous explorerons les potentialités de cette stratégie d’intelligence artificielle et son impact sur l’avenir prometteur de notre nation tunisienne.

I. La Tunisie à la croisée des chemins : une décennie de désorganisation de l’État freinant tout progrès

La Tunisie, depuis plus d’une décennie, souffre d’une désorganisation de l’État qui l’empêche de progresser. Ses conséquences se font sentir dans plusieurs aspects de la société, notamment le pouvoir d’achat des citoyens, la santé, l’éducation, le transport et l’agriculture. Une conséquence immédiate de désorganisation l’Etat, c’est la baisse vertigineuse du pouvoir d’achat des tunisiens. La hausse des prix, combinée à l’augmentation du chômage et à la précarité de l’emploi, a conduit à une détérioration du niveau de vie des Tunisiens et des Tunisiennes. Les familles ont du mal à subvenir à leurs besoins de base, ce qui entraîne une augmentation de la pauvreté. Ensuite, la santé et l’éducation sont devenues des privilèges réservés aux riches. Les hôpitaux publics manquent cruellement de matériel et de ressources humaines, obligeant les citoyens à se tourner vers le secteur privé pour obtenir des soins de qualité. De plus, le système éducatif souffre d’un manque de financement, ce qui se traduit par des infrastructures vétustes, un ratio élevé d’élèves par enseignant et une qualité d’enseignement médiocre. Cette situation entraîne une inégalité des chances pour les jeunes Tunisiens et compromet leur avenir. Le secteur du transport est également touché par la désorganisation de l’État. Les routes sont mal entretenues, les transports en commun sont souvent insuffisants et de mauvaise qualité, ce qui rend difficile la mobilité des citoyens. Les infrastructures de transport, telles que les aéroports et les ports, sont également en manque d’investissement, ce qui limite le développement économique du pays. Enfin, l’agriculture tunisienne est en perte de vitesse, ce qui oblige l’État à importer des produits de première nécessité tels que le blé, le riz et le sucre, etc. Les agriculteurs tunisiens font face à de nombreux défis, tels que le manque de soutien de la part du gouvernement, l’accès limité aux ressources et aux technologies modernes, ainsi que les effets du changement climatique. Cette situation entrave la souveraineté alimentaire du pays et nuit à l’économie nationale.

Pour remédier à ces multiples problèmes, il est urgent que l’État tunisien s’engage dans une réforme profonde de ses systèmes et de ses politiques. Il est nécessaire de renforcer les infrastructures, d’investir davantage dans les secteurs clés tels que la santé, l’éducation et l’agriculture, et de mettre en place des politiques économiques favorisant la création d’emplois et la croissance. De plus, il est essentiel de lutter contre la corruption et l’inefficacité administrative, qui sont de véritables freins au développement du pays. Une meilleure gouvernance et une transparence accrue sont nécessaires pour assurer une utilisation efficiente des ressources et garantir les droits des citoyens. Pour résumer, la Tunisie se trouve actuellement confrontée à de nombreux défis résultant de la désorganisation de l’État. Pour progresser, il est impératif de mettre en place des réformes structurelles visant à améliorer le pouvoir d’achat des citoyens, à garantir l’accès à des services de santé et d’éducation de qualité, à développer le secteur du transport et à revitaliser l’agriculture. Seul un État fort et efficace peut permettre à la Tunisie de prospérer et de répondre aux attentes légitimes de sa population.

II. Un diagnostic sommaire sur l’aptitude de la Tunisie à intégrer l’IA pour sa transformation

Le classement de la Tunisie à la 69e place parmi 172 pays en ce qui concerne l’aptitude à intégrer l’intelligence artificielle met en évidence divers défis auxquels le pays est confronté dans ce domaine. Plusieurs raisons majeures expliquent ce classement peu favorable. Dans un premier temps, l’infrastructure numérique se révèle insuffisante, ce qui nécessiterait un investissement accru dans les réseaux de communication haut débit, par exemple, afin de faciliter le déploiement et l’adoption de l’IA. Ensuite, la disponibilité limitée de ressources humaines qualifiées constitue également un obstacle important dans le développement et l’utilisation de l’IA. Ainsi, il serait judicieux pour la Tunisie de renforcer les formations en IA afin de répondre à la demande croissante de professionnels compétents dans ce domaine. Par ailleurs, des politiques et réglementations claires et favorables à l’IA peuvent inciter à son adoption. À cet égard, la Tunisie pourrait envisager d’élaborer des cadres juridiques et réglementaires pour promouvoir le développement responsable de l’IA. Enfin, l’IA nécessite souvent des investissements considérables en recherche et développement. Il serait donc opportun pour le gouvernement tunisien et les entreprises locales d’envisager d’augmenter leurs investissements dans ce secteur. Il est important de noter que ces défis ne sont pas propres à la Tunisie et sont souvent rencontrés par de nombreux pays en développement souhaitant intégrer l’IA dans leur économie et leur société. En surmontant ces obstacles, la Tunisie pourrait améliorer sa position dans le domaine de l’IA et contribuer à la transformation sociétale dans les décennies à venir.

III. L’utilisation réfléchie de l’intelligence artificielle peut contribuer de manière significative au développement de la Tunisie. Voici quelques domaines où l’IA peut jouer un rôle positif :

Il est important de souligner que l’utilisation réfléchie de l’IA doit être associée à des politiques et des réglementations appropriées pour garantir son utilisation éthique, sécurisée et centrée sur l’humain. La Tunisie peut mettre en place des stratégies nationales et des programmes de formation visant à développer les compétences nécessaires dans le domaine de l’IA, et encourager la recherche et le développement dans ce domaine pour maximiser les avantages potentiels de cette technologie prometteuse.

1. Gouvernance : L’IA peut aider à automatiser les processus administratifs et à améliorer la transparence du gouvernement. Par exemple, l’utilisation de dialogueurs (chatbots) peut faciliter la communication entre les citoyens et les services publics. Il est cependant crucial de s’assurer que l’IA est utilisée de manière responsable et éthique. Des mesures doivent être prises pour protéger la vie privée des individus, prévenir les discriminations.

2. Santé : L’IA peut être utilisée pour améliorer les systèmes de diagnostic médical, permettant ainsi une détection précoce des maladies et une prise en charge plus efficace des patients. Elle peut également aider à améliorer les soins de santé en fournissant des conseils personnalisés et en permettant le suivi à distance des patients.

3. Éducation : L’IA peut faciliter l’apprentissage en ligne en adaptant les méthodes d’enseignement aux besoins individuels des élèves. Elle peut également aider à créer du contenu éducatif interactif et engageant.

4. Agriculture : L’IA peut aider à optimiser l’utilisation des ressources agricoles en analysant les données météorologiques, les sols et les cultures pour fournir des recommandations précises sur les pratiques agricoles. Cela peut améliorer les rendements et réduire les coûts.

5. Transports : L’IA peut être utilisée pour améliorer la gestion du trafic et réduire les embouteillages en analysant les modèles de circulation et en optimisant les itinéraires. Elle peut également soutenir le développement de véhicules autonomes, contribuant ainsi à une mobilité plus efficace et écologique.

IV. Une gouvernance décevante : à la recherche de la satisfaction

4.1. Il est vrai que la gouvernance de la Tunisie est souvent perçue comme un point faible du système, entravant le développement du pays. Plusieurs facteurs peuvent contribuer à cette situation :

1. Corruption et népotisme : La Tunisie a longtemps été confrontée à des problèmes de corruption, où certains responsables politiques et économiques ont profité de leur position pour s’enrichir au détriment de l’intérêt général. De plus, les liens familiaux et les réseaux d’influence ont souvent joué un rôle déterminant dans la prise de décisions, ce qui a sapé la transparence et l’impartialité des institutions.

2. Instabilité politique : Depuis la chute de l’ancien régime de Ben Ali en 2011, la Tunisie a connu une série de crises politiques et une certaine instabilité gouvernementale. Les changements fréquents de gouvernements et l’absence de stabilité politique ont rendu difficile la mise en place de politiques cohérentes et efficaces pour promouvoir le développement économique et social.

3. Bureaucratie lourde : La bureaucratie en Tunisie est souvent perçue comme lourde, inefficace et sujette à la corruption. Les démarches administratives peuvent être longues et complexes, ce qui décourage les investisseurs étrangers et entrave la création d’emplois et l’innovation.

4. Manque de vision à long terme : La gouvernance en Tunisie souffre souvent d’un manque de vision à long terme et de planification stratégique. Les gouvernements successifs ont souvent réagi de manière réactive aux problèmes immédiats au lieu de mettre en place des politiques à long terme pour stimuler le développement durable. Cependant, il convient également de souligner que des efforts importants ont été déployés ces dernières années pour améliorer la gouvernance en Tunisie. Des réformes institutionnelles ont été entreprises pour renforcer la transparence, lutter contre la corruption et promouvoir une prise de décision plus participative. De plus, la société civile et les médias jouent un rôle important dans la surveillance et le plaidoyer pour une meilleure gouvernance. Il est donc essentiel de continuer à promouvoir une gouvernance plus efficace et transparente en Tunisie, afin de libérer le plein potentiel du pays et de permettre son évolution.

4.2. L’IA peut améliorer la gouvernance en Tunisie.

1. Analyse des données : L’IA peut aider à analyser en temps réel d’énormes quantités de données provenant de diverses sources, telles que les plaintes des citoyens, les médias sociaux et les rapports gouvernementaux. Cela permettrait aux décideurs de tirer des conclusions basées sur des faits concrets et d’identifier les problèmes émergents.

2. Prise de décision éclairée : L’IA peut être utilisée pour recommander des politiques publiques et des actions gouvernementales basées sur des modèles prédictifs. Elle peut aider à identifier les meilleures pratiques et les politiques réussies dans d’autres pays, et à les adapter aux réalités tunisiennes.

3. Amélioration de la transparence : L’IA peut aider à rendre les processus gouvernementaux plus transparents en automatisant certains aspects de la gouvernance. Par exemple, l’utilisation de contrats intelligents basés sur la technologie blockchain pourrait rendre les appels d’offres et les transactions financières plus transparents et plus fiables.

4. Service public amélioré : L’IA peut être utilisée pour automatiser les services publics, tels que le traitement des demandes de subventions ou les services d’assistance téléphonique. Cela permettrait de réduire la bureaucratie et d’améliorer l’efficacité de l’administration publique.

5. Participation citoyenne accrue : L’IA peut favoriser la participation citoyenne en permettant aux citoyens de s’engager davantage dans le processus décisionnel. Par exemple, des chatbots ou des plateformes en ligne pourraient être utilisés pour recueillir des commentaires et des suggestions des citoyens sur les politiques publiques. Il est important de noter que l’IA doit être utilisée de manière éthique et équitable, en tenant compte des besoins et des droits de l’ensemble de la population tunisienne. Il est également crucial d’assurer la sécurité des données et de mettre en place des mécanismes de supervision et de responsabilité pour éviter les abus potentiels.

V. Les avantages de l’utilisation de l’IA dans le domaine de la santé

L’intelligence artificielle prédictive en matière de santé est un domaine en pleine expansion dans le monde. Les professionnels de la santé et les chercheurs utilisent de plus en plus les technologies d’intelligence artificielle pour analyser et prédire les tendances et les risques en matière de santé. L’utilisation de l’IA prédictive permet d’identifier les facteurs de risque, de prédire les épidémies et de prendre des décisions éclairées en matière de santé publique.

L’intelligence artificielle (IA) appliquée à la santé peut être extrêmement utile pour les humains, en particulier en Tunisie, où l’hôpital public doit investir de manière efficace et rapide dans ce domaine. L’IA joue un rôle crucial dans la santé publique, notamment grâce à ses applications prédictives. Elle repose sur l’analyse de différentes données médicales, telles que les dossiers médicaux électroniques, les résultats d’imagerie médicale et les données de laboratoire.
Ces informations permettent de former des modèles prédictifs qui aident les professionnels de la santé à prendre des décisions éclairées, adaptées à chaque patient. Les médecins peuvent ainsi personnaliser les traitements et améliorer les résultats pour chaque individu. De plus, l’IA prédictive a déjà montré de grandes promesses dans des domaines spécifiques de la santé, tels que la prédiction de l’insuffisance cardiaque et le dépistage précoce du cancer.
Ces avancées technologiques ont le potentiel de révolutionner les soins de santé en Tunisie en permettant une détection plus précoce des maladies et une prise en charge plus efficace des patients. Il est donc essentiel que l’État tunisien investisse massivement dans l’IA, en établissant une infrastructure adéquate dans tous les centres hospitaliers universitaires du pays. Cela permettra d’améliorer la qualité des soins de santé, de réduire les coûts et de contribuer au bien-être de la population. Il est donc primordial de ne pas perdre de temps et de mettre en place ces mesures rapidement, même si cela nécessite un endettement. Au final, cet investissement sera très rentable pour le pays.

VI. Les avantages de l’utilisation de l’IA dans le domaine de l’agriculture

L’IA peut être utilisée dans l’agriculture pour améliorer le rendement des cultures et la gestion des ressources. Par exemple, l’utilisation de capteurs et de drones équipés de caméras permet à l’IA de surveiller les cultures et de détecter les maladies ou les problèmes de croissance des plantes. Cela permet aux agriculteurs de prendre des mesures préventives plus rapidement, ce qui peut augmenter les rendements. L’IA peut également aider à la gestion efficace de l’eau et des ressources énergétiques dans l’agriculture, ce qui peut contribuer à une utilisation plus durable des ressources.

L’intégration de l’intelligence artificielle (IA) dans l’agriculture en Tunisie présente plusieurs avantages pour faire face aux défis de l’aridité et du manque de précipitations, et atteindre l’autosuffisance alimentaire. Voici quelques-uns de ces avantages :

1. Optimisation de l’utilisation de l’eau : L’IA peut être utilisée pour surveiller et gérer de manière efficace l’utilisation de l’eau dans les exploitations agricoles en Tunisie. Des capteurs et des systèmes de surveillance basés sur l’IA peuvent collecter et analyser des données sur les niveaux d’humidité du sol, les besoins en eau des cultures et les prévisions météorologiques. Ces informations peuvent être utilisées pour optimiser l’irrigation, réduire les pertes d’eau et maximiser l’efficacité de l’utilisation de l’eau dans les exploitations.

2. Prédiction des récoltes : L’IA peut être utilisée pour analyser les conditions environnementales, les données météorologiques et les caractéristiques des cultures afin de prédire les rendements des récoltes. Cette prédiction peut aider les agriculteurs à planifier leurs activités agricoles, à prendre des décisions éclairées concernant les cultures à cultiver et à optimiser leurs pratiques agricoles pour maximiser les récoltes malgré les conditions arides.

3. Gestion de la fertilité des sols : L’IA peut contribuer à la gestion précise et ciblée de la fertilité des sols. En analysant les données sur les caractéristiques des sols, la composition des nutriments et les besoins des cultures, l’IA peut recommander des pratiques agricoles spécifiques pour améliorer la fertilité du sol. Cela peut inclure l’utilisation d’engrais adaptés et la mise en place de pratiques de conservation des sols pour minimiser l’érosion et maintenir la qualité du sol dans les régions arides.

4. Prévention et gestion des maladies des cultures : L’IA peut être utilisée pour détecter précocement les maladies des cultures et prendre des mesures de prévention appropriées. Des drones équipés de caméras et d’algorithmes d’IA peuvent analyser les images des champs et identifier les signes de stress ou de maladies des plantes. Cela permet aux agriculteurs de réagir rapidement, de prendre des mesures appropriées pour prévenir la propagation des maladies et de minimiser les pertes de récoltes.

5. Optimisation des ressources et des rendements : L’IA permet une utilisation optimale des ressources agricoles limitées dans les régions arides, comme l’eau, les fertilisants et les pesticides. En analysant les données, l’IA peut recommander des pratiques agricoles spécifiques pour maximiser les rendements tout en réduisant les coûts et en minimisant l’impact négatif sur l’environnement.

En résumé, l’intégration de l’IA dans l’agriculture en Tunisie peut offrir des solutions innovantes pour surmonter les défis de l’aridité et du manque de précipitations, et contribuer à l’atteinte de l’autosuffisance alimentaire en optimisant l’utilisation des ressources, en prévenant les maladies des cultures, en améliorant la fertilité des sols et en prédisant les rendements des récoltes.

VII. La Tunisie pourrait améliorer ses systèmes de transport de plusieurs façons :

7.1. Les axes d’intervention pour mettre à niveau les systèmes de transport

1. Investir dans l’infrastructure : La Tunisie devrait investir dans l’amélioration de ses routes, ponts et voies ferrées pour assurer une connexion fluide entre les différentes régions du pays. Cela inclut également la modernisation des aéroports et des ports pour faciliter le transport international.

2. Développer les transports en commun : Il est essentiel de moderniser et d’étendre les réseaux de transports en commun, tels que les bus, les tramways et les métros, pour encourager les Tunisiens à utiliser ces modes de transport plus écologiques et économiques. Cela pourrait également réduire la congestion routière dans les zones urbaines.

3. Promouvoir la mobilité durable : Encourager la population à utiliser des moyens de transport durables, tels que les vélos, en développant des pistes cyclables sécurisées et en proposant des services de location de vélos. Promouvoir également l’utilisation des voitures électriques en installant des stations de recharge dans les principales villes.

4. Améliorer la sécurité routière : Renforcer les mesures de sécurité routière, telles que l’application stricte des lois de la circulation, la formation des conducteurs et l’amélioration des infrastructures pour réduire le nombre d’accidents de la route.

5. Encourager le covoiturage et le partage de véhicules : Mettre en place des plateformes numériques dédiées au covoiturage et au partage de véhicules pour encourager les Tunisiens à partager leurs trajets et à réduire le nombre de voitures sur les routes.

6. Intégrer les nouvelles technologies : Faire usage des technologies modernes, tels que les applications mobiles pour la gestion des transports en commun, la collecte des données sur le trafic et les systèmes de paiement électroniques pour faciliter l’utilisation des transports en commun.

7. Encourager les modes de transport plus respectueux de l’environnement : Favoriser l’utilisation de carburants plus propres tels que le gaz naturel pour les véhicules et l’installation de stations de recharge pour les véhicules électriques. En mettant en œuvre ces différentes mesures, la Tunisie pourrait améliorer ses systèmes de transport, réduire la congestion routière, réduire les émissions de gaz à effet de serre et améliorer la qualité de vie des Tunisiens.

7.2. Comment l’IA peut-elle aider les systèmes de transports tunisiens à faire mieux ?

L’intelligence artificielle (IA) peut apporter de nombreux avantages et améliorer les systèmes de transports tunisiens de plusieurs façons, notamment :

1. Optimisation des itinéraires : L’IA peut utiliser les données de trafic en temps réel, les données historiques et les prévisions météorologiques pour recommander les itinéraires les plus efficaces. Cela peut réduire la congestion routière et améliorer les temps de déplacement.

2. Prévisions du trafic : En analysant les données en temps réel, l’IA peut prévoir les fluctuations du trafic afin de mieux gérer les infrastructures et de prendre des décisions éclairées, telles que l’affectation des ressources de manière plus efficace.

3. Amélioration de la sécurité routière : L’IA peut analyser les données des capteurs de surveillance de la route pour détecter les comportements dangereux tels que l’excès de vitesse, le non-respect des feux de signalisation, etc. Elle peut également aider à prévenir les accidents en alertant les conducteurs et en fournissant des recommandations de conduite sécuritaire.

4. Maintenance prédictive : L’IA peut être utilisée pour analyser les données des véhicules et des infrastructures de transport, afin d’anticiper les besoins de maintenance avant qu’une panne ou une défaillance majeure ne se produise. Cela permettrait d’éviter des interruptions dans les services de transport et d’optimiser les coûts de maintenance.

5. Assistance aux passagers : L’IA peut être utilisée dans les stations et les véhicules pour fournir des informations en temps réel aux passagers sur les horaires, les retards, les correspondances, etc. Elle peut également aider à faciliter l’accessibilité pour les personnes à mobilité réduite en proposant des solutions adaptées. En somme, l’utilisation de l’IA peut aider les systèmes de transports tunisiens à devenir plus efficaces, plus sûrs, plus fiables et plus conviviaux pour les usagers. Cependant, il est important de mettre en place des politiques et des réglementations appropriées pour garantir une utilisation éthique et responsable de l’IA dans ce contexte.

VIII. Les préalables pour l’établissement du schéma directeur de l’intelligence artificielle

Avant la confection d’un schéma directeur d’intelligence artificielle, il est fortement nécessaire d’agir sur une série de 9 actions-clés comme :
1. le renforcement de l’état de droit : Il est essentiel de garantir la primauté du droit et de lutter contre la corruption. Des réformes judiciaires et des efforts pour assurer une application équitable des lois doivent être prioritaires.

2. la promotion de la transparence et la responsabilisation : Implémenter des politiques de gouvernement ouvert et de responsabilisation des dirigeants publics. Cela peut inclure la divulgation des dépenses publiques, le renforcement des institutions de contrôle et la participation citoyenne.

3. la stimulation de l’économie et l’emploi : Mettre en place des politiques économiques favorables à l’investissement, à l’entrepreneuriat et à la création d’emplois. Encourager le secteur privé, diversifier l’économie et améliorer les compétences de la main-d’œuvre sont des mesures importantes.

4. l’Investissement dans l’éducation et la formation : Renforcer le système éducatif et améliorer la qualité de l’enseignement, en mettant l’accent sur les compétences techniques et professionnelles nécessaires sur le marché du travail. Favoriser l’accès à l’éducation pour tous les tunisiens.

5. le développement les infrastructures : Investir dans les infrastructures de transport, d’énergie, de télécommunications et d’eau pour faciliter le développement économique et améliorer la qualité de vie des citoyens.

6. le renforcement de la participation politique et la démocratie : Encourager une participation politique active et diversifiée, en veillant à ce que les droits fondamentaux, tels que la liberté d’expression et d’association, soient respectés. Renforcer les institutions démocratiques, y compris les partis politiques et les médias.

7. la promotion de l’égalité des genres : Lutter contre les discriminations et promouvoir l’égalité des genres dans tous les domaines, y compris l’accès à l’éducation, l’emploi et la prise de décision.

8. la protection l’environnement : Mettre en place des politiques de préservation de l’environnement, de gestion durable des ressources naturelles et de lutte contre le changement climatique.

9. l’intensification de la coopération internationale : Travailler en étroite collaboration avec d’autres pays, organisations internationales et partenaires pour bénéficier de l’expertise, de l’aide et des investissements nécessaires pour promouvoir le développement durable et l’innovation. Il est important de noter que ces suggestions sont générales et peuvent être adaptées aux besoins spécifiques de la Tunisie. Une planification stratégique à long terme, accompagnée d’une bonne gouvernance et d’une participation active de la société civile, est primordiale pour garantir le succès de ces réformes.

VIII. Une stratégie et un schéma directeur d’intelligence artificielle (SDAI) à l’échelle nationale doivent être opérationnels avant 2025.

Une stratégie d’intelligence artificielle est un plan d’action pour développer et utiliser des systèmes informatiques capables d’apprendre et de prendre des décisions autonomes. Un schéma directeur est un outil qui guide la mise en place de cette stratégie en identifiant les objectifs, les ressources nécessaires et les étapes à suivre. L’objectif final est d’améliorer les performances et l’efficacité des processus grâce à l’utilisation de l’intelligence artificielle.
Les axes principaux de la stratégie de l’IA peuvent varier en fonction des objectifs et des contextes spécifiques, mais voici certains des axes généraux que l’on peut souvent retrouver :

1. Vision et objectifs : Définir une vision claire pour l’utilisation de l’intelligence artificielle dans le pays, ainsi que des objectifs spécifiques à long terme. Cela peut inclure des objectifs économiques, sociaux, éthiques et environnementaux liés à l’IA.

2. Encadrement législatif et réglementaire : Mettre en place des lois et des réglementations pour encadrer l’utilisation de l’intelligence artificielle, en mettant l’accent sur la protection des données, la confidentialité, la sécurité et les droits de l’homme.

3. Infrastructure et ressources : Identifier et mettre à disposition les ressources nécessaires pour soutenir le développement et l’adoption de l’IA, telles que l’investissement dans les infrastructures technologiques, la formation des talents dans le domaine de l’IA et la création de centres de recherche et d’innovation.

4. Collaboration internationale : Promouvoir la collaboration et le partage des connaissances avec d’autres pays et organisations internationales pour favoriser l’innovation, l’échange de bonnes pratiques et la résolution des problèmes éthiques et de gouvernance liés à l’IA.

5. Secteurs prioritaires : Identifier les secteurs clés où l’IA peut avoir un impact significatif et définir des plans d’action spécifiques pour leur développement, tels que la santé, l’éducation, la mobilité, l’agriculture, l’industrie, etc.

6. Éthique et responsabilité : Intégrer des principes éthiques et des mécanismes de responsabilité dans toutes les étapes du développement et de l’utilisation de l’IA, afin d’assurer la confiance du public et de garantir des bénéfices positifs pour la société.

7. Sensibilisation et confiance du public : Mettre en place des programmes de sensibilisation et de formation pour le grand public et les décideurs politiques, afin de favoriser une compréhension plus large de l’IA et de ses implications, et de promouvoir la confiance et l’acceptation de l’IA.

8. Surveillance et évaluation : Mettre en place des mécanismes de surveillance et d’évaluation pour suivre les progrès de la mise en œuvre de la stratégie d’IA, ajuster les actions si nécessaire et garantir des résultats concrets. Ces éléments devraient permettre au pays d’établir un cadre stratégique solide pour l’utilisation responsable et bénéfique de l’intelligence artificielle, en alignant les intérêts économiques, sociaux et éthiques.

Personne n’a le droit d’empêcher notre pays de vivre sa contemporanéité, plus particulièrement dans les domaines des technologies de pointe dont l’intelligence artificielle. La Tunisie est connue par son ouverture sur le progrès technologie. D’ailleurs, notre pays fut le premier pays d’Afrique et de la région arabe à introduire l’Internet, sans oublier que l’Université de Zitouna fut la première université dans l’espace afro-arabe.

En conclusion, une stratégie et un schéma directeur d’IA doivent être bien élaborés et comprendre divers éléments clés : une vision claire, un cadre réglementaire et éthique solide, des investissements en matière de recherche, de développement des compétences et de collaboration nationale et internationale sont les principaux piliers d’une stratégie d’IA réussie. En mettant en œuvre ces éléments de manière effective et en gardant à l’esprit l’évolution rapide de la technologie, notre pays peut se positionner avantageusement sur la scène mondiale de l’IA et assurer sa prospérité économique et sociale à long terme. Par ailleurs, l’essor de l’intelligence artificielle offre de véritables opportunités pour améliorer les services publics en Tunisie. Grâce à une approche centrée sur la prédictivité et l’exploitation des données, cette stratégie innovante peut véritablement transformer notre pays en un pionnier de l’innovation technologique. En offrant des services publics plus efficaces, personnalisés et adaptés aux besoins des citoyens, nous pouvons créer une Tunisie renouvelée. De plus, cette démarche permettra également de garantir une administration publique transparente et proactive. L’avenir prometteur de notre nation tunisienne repose donc en grande partie sur l’utilisation judicieuse de l’intelligence artificielle dans la modernisation de nos services publics.

Pour finir, il est impossible de nier que la Tunisie est inébranlable dans son avancée vers la modernité, et plus particulièrement dans le domaine des technologies de pointe comme l’intelligence artificielle. L’histoire de l’humanité est parsemée de progrès technologiques qui ont profondément modifié notre mode de vie. L’intelligence artificielle apparaît donc comme une évolution naturelle de cette tendance, offrant des opportunités inédites ainsi que des avancées supplémentaires. Cette innovation prometteuse ouvre de nouveaux horizons en matière de développement, permettant à la Tunisie de s’affirmer comme un acteur clé dans la course à la modernité et à l’innovation.

Mustapha STAMBOULI, ing ENIT/EPFL

»» https://mustapha-stambouli.blogspot.com/2023/09/tunisie-une-strategie-…

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Source: Lire l'article complet de Le Grand Soir

À propos de l'auteur Le Grand Soir

« Journal Militant d'Information Alternative » « Informer n'est pas une liberté pour la presse mais un devoir »C'est quoi, Le Grand Soir ? Bonne question. Un journal qui ne croit plus aux "médias de masse"... Un journal radicalement opposé au "Clash des civilisations", c'est certain. Anti-impérialiste, c'est sûr. Anticapitaliste, ça va de soi. Un journal qui ne court pas après l'actualité immédiate (ça fatigue de courir et pour quel résultat à la fin ?) Un journal qui croit au sens des mots "solidarité" et "internationalisme". Un journal qui accorde la priorité et le bénéfice du doute à ceux qui sont en "situation de résistance". Un journal qui se méfie du gauchisme (cet art de tirer contre son camp). Donc un journal qui se méfie des critiques faciles à distance. Un journal radical, mais pas extrémiste. Un journal qui essaie de donner à lire et à réfléchir (à vous de juger). Un journal animé par des militants qui ne se prennent pas trop au sérieux mais qui prennent leur combat très au sérieux.

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